rendue la liberté, se dépose sous forme
d'une gelée transparente, qui se contracte
de plus en plus, et finit par acquérir une
grande dureté, au point de rayer facile
ment le verre.
La substitution de la soude la potasse
ne modifie pas essentiellement les pro
priétés du silicate soluble, qui servent de
point de départ aux recherches dont nous
allons entretenir nos lecteurs.
Guidé par certaines observations sur les
ciments hydrauliques, M. Kuhlmann, de
Lille, eut l'heureuse idée d'imprégner les
calcaires tendres et texture poreuse, qui
servent aux constructions monumentales
d'une dissolution plus ou moins concentrée
de silicate de potasse ou verre soluble, et,
après l'exposition l'air de ces calcaires,
voici le phénomène curieux qui s'offrit
lui
Au bout d'un temps très-court, la pierre
avait pris un grain plus serré, un aspect
plus lisse, tous les indices d'une structure
plus résistante. En alternant plusieurs fois
l'action de la dissolution et celle de l'air
la pierre calcaire finit par acquérir une
grande dureté, comparable celle du
marbre, et cela, une profondeur d'autant
plus grande que sa porosité primitive
avaitpermis l'absorption d'une plusgrande
quantité de la dissolution siliceuse. Elle
devint en même temps susceptible de re
cevoir le poli du marbre.
L'expérience répétée sur des calcaires
de nature variée, tels que la craie, etc.,
donne toujours des résultats aussi cer
tains, aussi concluants.
Ce fait capital reconnu M. Kuhlmann
en saisit toute l'importance et entra aussi
tôt dans le vaste champ des applications.
Ainsi, il devient possible, au moyen
d'un badigeonnage incolore au silicate de
potasse, plusieurs fois répété, de transfor
mer sur une assez grande profondeur les
calcaires tendres et poreux en calcaires
durs et siliceux, résistant la pluie et aux
actions atmosphériques; de mettre ainsi
les constructions en pierre tendre, l'abri
des détériorations dues l'influence de
l'air.
Les prévisions qui avaient accueilli dans
les découvertes de M. Kuhlmann une con
quête importante pour l'art de bâtir, sont
aujourd'hui confirmées par l'expérience
d'une manière incontestable.
En 1854 un grallage universel enleva
l'épiderme noirci de presque tous les
monuments et boulevards de Paris. En se
dépouillant ainsi de son air séculairela
grande ville ne se mettait pas seulement
en frais de coquetterie pour les étrangers
que l'Exposition de 1855 devait lui amener;
elle se préparait aussi recevoir l'enduit
préservateurla silicalisation. L'ancien
Louvre, Notre-Dame, la Monnaie, la ca
serne Napoléon ont été soumis l'épreuve.
Les nouvelles constructions du Louvre, les
statues qui les décorent, ont également
reçu le lavage qui doit les transmettre
intacts la postérité. Appliquée successi
vement la cathédrale de Chartres, la
Bourse de Lille, l'Hôtel-de-Ville de Lyon,
un nombre considérable d'autres monu
ments publics, la silicalisation a donné les
résultats les plus satisfaisants.
Ce procédé est incontestablement supé
rieur celui que l'on a mis en usage
jusqu'à ce jour pour durcir les pierres
calcaires employées la reconstruction de
notre llôtel-de-Ville et de l'église de Saint-
Martin. On recouvre les parties nouvelle
ment construites d'une ou deux couches
d'huile de lin; l'on assure que par ce
moyen les surfaces s'endurcissent; est-ce
l'huile qu'il faut attribuer ce résultat?
ces pierres calcaires ne se durcissent-elles
pas au contact de l'air? L'huile s'imbibe
dans les pores, mais ne les ferme pas,
loin de les couvrir; bientôt par l'influence
de l'air, les parties constitutives de l'huile,
qui est un produit végétaldisparaissent
en laissant un résidu dont se forment des
cryptogames qui conservent dans la pierre
une humidité continuelle, dont l'action
délétère amène la longue la décomposi
tion des calcaires; par la silicalisation on
obtient un effet tout contraire; il se forme
dans cette curieuse réaction du silicéocar-
bonate de chaux, plus résistant que le
carbonate lui-même, fermant hermétique
ment les pores de la pierre et présentant
une surface presque autant imperméable
que le verre lui-même.
Il est désirer que l'ancien procédé Soit
abandonné pour faire place celui de M
Kulhmann; les résultats de la siiicatisa-
tion sont certes supérieurs ceux du badi
geonnage l'huile, et son application est
aussi facile.
Le mode d'application du silicate varie
avec la nature des travaux exécuter
Dans les constructions récentes, l'applica.
tion peut être faite immédiatement; mais
dans les constructions anciennes, il faui
préalablement nettoyer et même gratter
les pierres, afin de faciliter leur pénétra-
tion par la dissolution siliceuse.
Quand l'objet durcir, pierre, statue,
etc., est de petit volume, le silicate sera
appliqué par immersion. Dans les autres
cason fera usage de brosses molles ou
d'épongés imbibées largement de dissolu-
tion siliceuse, ou de pompes, ou enfin,
comme cela a lieu eu Allemagne, de
seringues.
Les inscriptions reçues l'Université de
Louvain depuis la reprise des cours s'élè
vent déjà au chiffre de 626. Ce chiffre est
réellement extraordinaire, surtout si l'on
considère que l'Université a eu, la der
nière session du jury d'examentrois
cents admissions aux grades et que sur ce
nombre un tiers a terminé les études
académiques.
six bêles de moins que les autres. Mais le fermier
les disposa de façon qu'elles masquaient la fenêtre
latérale du tailleur et l'empêchaient de voir le vil
lage, ce qui était sou principal plaisir pendant qu'il
travaillait.
On eut bien de la peine terminer la toiture
avant l'hiver. Les deux frères ne se parlaient plus
quand ils se rencontraient tout le village riait de
leur folie, tuais leur opiniâtreté n'en devint que
plus grande. Lorsque Gaspar eut besoin de vête
ments, il s'adressa a un tailleur d'une autre com
mune. Les enfants faisaient k leur oncle tout le mal
qu'ils pouvaient et ue ménageaient plus ni ses
fleurs ni ses fruits.
Au printemps, le fermier alla vivre dans sa nou
velle demeure, et la position s'améliora un peu,
mais si peu que rien. Il est assez désagréable d'avoir
un ennemi dans une ville; k la campagne, c'est
bien autre chose. Dans la ville on peut le fuir, si
l'on veut; k la campagne, on le rencontre sans
cesse, aux foires et aux marchés, au cabaret et k
l'église, dans la maison commune et dans les rues,
k la promenade et pendant le travail. Et chaque
fois qu'on l'a vu, on ne dîne pas de bon cœur.
Un jour Gasparditkl'auhergiste: «Noussommes
bieu logés luamtenaut oous voyons de toutes parts
et jusque dans le village; cela égaie ma femme et
lui plait beaucoup.
L'hôtelier répéta ces paroles au tailleur. Le len-
demaiu, des maçotis arrivèrent et bâtirent devant
trois côtés de la maison où vivait Gaspar, mais sur
le terrain de son frère, deux murs parallèles, dont
on garnit le rebord de verres cassés. Entre les murs,
Zébulon planta de sa propre main un rang de jeunes
peupliers; il les soigna et les arrosa tous les jours
et paya le crieur de ouit pour qu'il les surveillât
peudant l'obscurité. Les enfaDts du laboureur ne
purent que se couper les mains et se déchirer les
genoux en essayant de grimer par dessus la clôture.
Les peupliers croissaient rapidement, et au bout
d'une année, ils investissaient et assombrissaient
tellement le logisde Gaspar, qu'il lui fallait allumer
la chandelle k quatre heures de l'après-midi. Sa
femme perdit le point de vue qui lui était si agréa
ble. Ce qu'il y avait de pis, c'est que le mur séparait
les enfants de tous les endroits où ils avaient cou
tume de jouer, en sorte qu'ils allaient saos cesse au
bord de l'eau leur mère ne pouvait pas les en
détourner; quand la rivière était haute, elle vivait
dans une inquiétude perpétuelle. Gaspar fut con-
Le Journal de Liège se moque assez agréable-
raent de VIndépendance et autres feuilles de son
parti, dans les ligues qu'on va lire:
Un partisan de l'iostruction obligatoire, désolé
de voir ses amis dépenser tant d'encre et de papier
sans réussir, malgré tous les défis qu'on leur adresse
k produire un projet saisissable, vient, dit—od, de
fonder un prix de deux mille fr. en faveur de
l'heureux publiciste qui parviendra k trouver une
formule quelconque pouvant servir de base k use
discussion publique. On n'exige pas un projet
irréprochable: il suffit qu'il ait assez de consistance,
eu égard k nos institutions, pour réunir seulement
des adhérents qui consentent k le soutenir devant
le pays pendant huit jours. Qu'on se le dise!
traint de prendre un domestique, rien que pour
veiller sur les espiègles.
Un certain jour d'automne, après qu'on ent mis
le regain k couvert, le tailleur travaillait, lorsque
le fils aîné de Gaspar entra dans sa chambre sans
avoir frappé k la porte, et s'approchaot de l'estrade."
Mou oncle Zébulon, dit-il; mon père m'a
chargé de faire savoir....
Mettez chapeau bas, interrompit le tailleur,
quand vous parlez au Irère de votre père.
Mon père ne m'en a touché mot, répliqua le
jeune garçon, et il resta la tête couverte. Il m1
chargé de vous dire que Ik-bas, où votre prairie
commence, la digue et la palissade ne tiennent plu»
Cela vous intéresse autant que lui. Si vous voulez
vous entendre avec nous et payer votre part d one
nouvelle digue en moellons et d'une claie en osier,
mon père supportera la moitié de la dépense.
Ce travail lui est plus nécessaire qu'à t"01'
répondit Zébulon car si le fleuve déborde au pfiD"
temps et que rien ne l'arrête, votre maison ser»
pleine d'eau. Dites k votre père, néanmoins, qoe
j'aurais accepté sa proposition, s'il n'avait pas chois1
un rustre pour intermédiaire.
{Pour être continué-)