42me Année.
Samedi 23 Octobre 1858.
N<> 4.285.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
T F P. 2 S 23 Octobre.
UNE GUERRE DOMESTIQUE.
LE PROGRÈS.
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
revue politique.
Ce n'est pas seulement dans le Maroc, et dans
qnelqoes provinces de la Turquie, que le fanatisme
musulman cherche soulever les populations. A
Coostantinople, on exalte les esprits en pre'disant
la chute prochaioe de l'islamisme. Les derniers
événements, l'ambition de la Russie, le secours que
l'on a accepté des infidèles, et jusqu'à la comète,
tout est employé pour amener uoe sanglante
collision.
Une communication, faite par M. de Lesseps
aux journaux de Marseille, annonce que l'exécution
du canal d'eau douce établir sur l'isthme de Suez
durera un an. Le creusement du caual maritime
s'effectuera en six ans. La même note évalue le
revenu de ce dernier canal h trente millions.
Le canal d'eau douce fertilisera les terrains concé
dés h la compagnie.
La solution de l'affaire du Charles- George est
toujours tenue pour certaine, niais paraît traîner
en longueur.
L'Angleterre ne se sent point encore débarrassée
des soucis que lui causent les affaires de l'Inde. (I
paraît que sir C. Campbell, auquel on avait promis
des renforts suffisants pour élever l'effectif de son
armée active au chiffre de 3o,ooo hommes de
troupes régulières, affirme qu'il n'en pourra réunir
que 18 ou 20,000 h peine dans le courant
d'octobre, ce qui le mettra dans l'impossibilité
d'entreprendre rien de décisif l'ouverture de la
campagne.
Voilà seize mois, dit une correspondance de
Calcutta, que la rébellion de l'armée indigène a
éclaté; et pareille époque, l'année dernière, les
Anglais n'attendaient que la saison froide pour en
finir, ce qui, suivant eux, ne pouvait faire doute.
Où eo soiumes-nous aujourd'hui?
Parlant ensuite des bulletins pompeux que l'on
(Soitb. Voir le n° 4,284 du Propagateur.)
Le jeune garçon lui tourna le dos et s'éloigna
saus le saluer. Lorsqu'il transmit Gaspar la ré
ponse de Zébulon, le fermier s'écria Je ne
dépenserai pas mes florins pour abriter contre une
inondation les prairies de cet avare et de ce
malotru. Dieu merci, je suis riche; mes terres sont
au sec et trop haut placées pour que le fleuve les
atteigne. Quand le Rhin emporterait ma maison,
je ne serais pas ruiné pour cela.
On ne fît donc point de digue. Pendant l'automne,
le fleuve s'éleva plus haut que de coutume; lorsque
les eaux rentrèrent dans leur lit, le tailleur visita
ses pâturages avec une inquiétude secrète. Les der
niers restes du vieux mur avaient été entraînés par
le courant, et un grand morceau de terrain avait
perdu son herbe: une couche épaisse de sable et
de cailloux s'étendait sur un espace d'une acre et
demi. Zébulon calcula sans peine qu'avec les frais
"écessaires d'une nouvelle digue, sa fortune se
trouvait diminuée de cinq mille francs. Il pensa
publie périodiquement, la correspondance citée
remarque qu'il est heureux pour l'humanité
qu'il y ait dans tout cela plus de vanterie que
d'exactitude. Quels sont, en effet, les résultats de
ces combats où certes nous faisons très-largement
la part de la supériorité anglaise? Comment se fait-
il que tant d'ennemis morts n'aient pas diminué le
nombre de l'insurrection Les Anglais ont déjà tué
dans leurs bulletins plus de cipayes que jamais n'en
a compté l'armée du Bengale.
La tactique volontaire ou forcée des insurgés
est, par le fait, la plus efficace, la plus meurtrière.
Eu renonçant désormaisà défendre les places fortes,
l'approche des Anglais, ils évitent de se laisser
jamais cerner, ils disséminent les forces adverses
pour les harasser ensuite par tous les moyens. Aussi
les Anglais sont-ils constamment et de tous côtés
en alerte. L'insurrection leur a fait encore plus de
mal par les maladies, les coups de soleil, l'épuise
ment, qu'eu leur livrant de grandes batailles.
La même correspondance signale enfin la con
tinuation des exécutions la bouche des canons et
la potence u pendant que, dit-elle, le gouverue-
me< t pusillanime de la Compagnie n'épargnait ni
l'or ni les honneurs pour s'attacher la classe
influente des natifs, aristocratie dont la fidélité est
plus que douteuse, mais qui accepte toujours ce
qu'on lui offre, en attendant l'occasion de puiser
elle-même dans le trésor si l'insurrection pouvait
reconquérir l'intérieur du pays.
Des nouvelles également affligeantes pour l'hu
manité, la religion, et la civilisation nous arrivent
de l'Indo Chine. Les persécutions contre les catho
liques dans l'empire d'Annam avaient repris avec
une grande intensité, principalement au Tonquin
oriental. Un grand nombre de catholiques anna
mites ont été arrêtés, et Mgr Marti, vicaire aposto
lique dans cette contrée, avait couru les plus grands
dangers et était toujours gravement meDacé. L'em
pereur Tu-Duc parait s'entêter dans le déplorable
système qu'il a adopté.
donc en lui-même; il aurait mieux valu que mon
frère eût pris le demi-acre dont je voulais lui faire
présent, et que je n'eusse pas perdu ce demi-acre
et un autre par dessus le marché. Mais ses idées
changèrent bientôt de cours, lorsque, en suivant le
chemin de halage encore tout humide, qui longeait
la demeure de Gaspar, il vit la famille entière
occupée vider les caves au moyen de seaux et de
terrines, et la femme de son frère se tordant les
mains, parce que sa provision de choucroute et de
haricots blancs ne pouvait pas lui être d'aucun
usage. Ce spectacle fut pour Zébulon comme un
heaume réfrigérant sur une plaie douloureuse.
Une dure compensation ne se fit pas attendre.
Pendant ce même automne, il entendit annoncer
l'église le mariage de sa nièce aînée, Lizzy, avec un
jeune fermier des environs. Et il n'avait pas reçu
un mot d'avertissement, lui, le plus proche parent
de la fiancée. Lizzy était sa filleule; il l'avait tou
jours mieux aimée que ses autres nièces, et avait
depuis longtemps mis de côté pour elle une lourde
chaîue d'or laquelle pendaient de brillants ducats;
elle venait de sa mère, et il voulait en parer Lizzy
le jour de ses noces. Et maintenant!
La cérémonie eut lieu. Zébulon ne fut pas invité.
Le progrès dans l'intelligence, la réalisation
et la diffusion de la vérité, en un mol le pro
grès véritable, est une aspiration, un besoin
de la nature humaine, de la société; mais
tout progrès, sans être en même temps reli
gieux est incomplet et devient même désas
treux parce qu'il surexcite les besoins sans
pouvoir y satisfaire.
De nûs jours Con préconise un système qui
consiste répudier toute influence religieuse
tout en prétendant au progrès moral aussi
bien qu'au progrès matériel et scientifique
son but est indéterminé, c'est l'inconnu; ses
moyens sont variés et variables selon les
circonstances mais s'appuyent toujours sur
les passions loin de les diriger l'on décore ce
système du nom de Progrès parce que la
puissance des mots a toujours été celle des
séducteurs et que la séduction n'a jamais
vaincu qu'à l'aide d'un nom qui répondit un
vrai besoin moral ou social.
En quoi consiste donc le Progrès véritable
auquel aspire la nature humaine?
L'homme a perdu la justice intérieure ou
l'empire de lui-même; il a perdu aussi la
science ou l'empire de la vérité et la puis
sance ou l'empire de la nature. Sa vie trois
fois militante cherche recouvrer ce triple
empire par un triple progrès.
La lutte contre C ignorance pour ressaisir
le sceptre de la scienceet la lutte contre la
matière pour ressaisir la direction des forces
de la création, peuvent avoir lieu sans doute,
et ont lieu souvent, comme le travail qui
triomphe de la stérilité de la terre, sans le
secours de la foi mais si Cliomme, dans ses
luttes diverses, peut triompher sans la foi,
jamais cependant ses victoires ne seront
Quoique l'automne s'avançât, le soleil versait de
chauds rayons; la douceur de la température fit
dresser les tables en plein air, près de la porte du
tailleur, mais de l'autre côté du mur et des peu
pliers. De son premier étage, le célibataire aperce
vait les joyeux préparatifs et supportait son dépit le
mieux qu'il pouvait. Néanmoins, lorsque la fiancée
se montra vêtue de sa belle robe, qu'il n'avait point
taillée et cousue lui-même deux grosses larmes
tombèrent de ses yeux et roulèrent sur ses vieilles
joues. Il lui fut impossiblede résister pluslongtemps
aux bruits de fête, aux gais propos qui venaient le
tenter travers les branches. Il s'habilla, mil la
chaîne d'or dans la poche de son pantalon, et des
cendit les escaliers.
Sans les maudites murailles qu'il avait élevées
lui-même, il aurait pu sortir par la porte de der
rière et arriver au milieu de la noce presque sans
être aperça. La disposition actuelle des choses le
contraignit de faire un détour et de passer entre
les rangs de tables.
(i I es tailleurs allemands habillent les femmes aussi bie n
que les hommes. Dameukleider-roacher.
(Pour être continué.)