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On n'empêchera pas un père d'instruire lui-
même son entant; mais, dans ce cas, le père et
j'enfant devront subir des exameus officiels, de la
part de l'instituteur du gouvernement ou de la
commune.
Citons textuellement quelques passages pour
l'édification du public impartial, qui s'étonnera du
chemin que l'esprit d'intolérance a fait en Belgique
depuis 1851
Lorsqu'un père de famille aura placé son
enfant dans un établissement privé non soumis au
contrôle de l'inspection, ou qu'il aura déclaré
vouloir l'instruire par lui-même, il sera tenu, dans
on délai h débattre et h déterminer, de prouver qu'il
s'est acquitté de son obligation. Quant aux pares
seux et auxenfantsd'unemauvaiseconduitenotoire,
dont les parents auraient satisfait au vœu de la loi,
nous n'avons pas h nous en occuper; ils subiront la
conséquence de leurs actes.
Le recensement annuel des enfants en âge
d'école se fera tout aussi simplement et facilement
que l'on fait aujourd'hui les rôles annuels de la
milice.
Reste la question de la sanclion pénale qu'il
faut attacher la loi pour en rassurer l'exécution.
Pour la résoudre, il nous suffira de remonter h la
source même du principe de l'instruction obliga
toire. C'est, avons-nous dit, un principe dicté par
an intérêt social, une garantie de conservation, une
assurance de prospérité imposée par la société h ses
membres. S'il en est ainsi, il est incontestable que
cette même société, qoi accorde des avantages
divers aux citoyens dont elle se compose, a le droit
de mettre h la jouissance de ces avantages telles
restrictions qu'elle croit utiles. En respectant scru
puleusement la liberté individuelle de chacun, elle
peut ajouter une condition de plus h celles dont
elle a déjà entouré l'usage de certains droits civils
et de tous les droits politiques. Nous n'hésitons pas
voir dans l'emploi de ces moyens de coaction une
sanction suffisante de l'obligation faite aux pères
de famille en prononçant une sorte de déchéance
civile et politique contre le citoyen qui aura mé
connu son devoir, en le déclarant incapable d'être
tuteur, juré, électeur, éligible, aussi longtemps
qu'il n'aura pas obéi la loi, la société n'outre
passera en rieo sou droit de souveraineté et elle
attachera au délit commis la seule punition qui
lui convienne.
Voilà qui est bien entendu défaut d'un
diplôme spécial, délivré par des instituteurs offi
ciels, le Belge perdra ses droits politiques et ses
droits civils les plus importants. Tout cela est
inconstitutionnel au premier chef; mais qu'importe!
Le ministre de l'intérieur vient d'adresser la
circulaire suivante MM. les gouverneurs de pro
vince; elle a un caractère d'actualité et d'intérêt
particulier pour notre ville
Bruxelles, le ai octobre 1858.
Monsieur le gouverneur,
Les mesures qui intéressent la salubrité publique
ont été, depuis quelques années, l'objet d'une
sollicitude particulière de la part de l'administra-
tion. Encouragées par les subsides des provinces et
de I État, les autorités locales se sont occupées avec
sole de l'assainissement des rues et des habitations
insalubres.
Des ressources plus considérables appliquées
ce genre d'améliorations, ont facilité, dans un
Sfand nombre de communes, l'accomplissement
"le réformes importantes; les règlements de police,
complétés au point de vue de l'hygiène, ont reçu
o°e application plus sévère, et grâce cet heureux
élan vers des perfectionnements si désirable^, on a
'0 certaines localités éprouver, sous le rapport de
a salubrité, une véritable transformation.
1' reste toutefois beaucoup faire pour l'assai
nissement des communes, et, cet égard, mes cir
culaires antérieures concernant cet objet n'oot rien
perdu de leur actualité. Quoiqu'elles datent de
plusieurs années, les instructions qu'elles renfer
ment doivent encore servir de guide aux autorités
communales, en celte matière, où tant de progrès
restent réaliser.
Les mesures qui méritent surtout de fixer l'atten
tion de ces autorités, sont celles qui ont pour objet
d'assurer ou approvisionnement abondant des eaux
destinées tant aux usages alimentaires, domestiques
et industriels, qu'à l'entretien de la propreté et de
procurer ces eaux un écoulement facile.
L'abondance et la bonne qualité de l'eau sont,
en effet, comme l'air pur et la lumière, des condi
tions essentielles d'une bonne hygiène, en même
temps qu'elles constituent, pour l'agriculture et
l'industrie, un élément indispensable de prospérité.
D'un autre côté, le facile écoolement des eaux
importe, la fois, la salubrité publique, la
viabilité des communications et l'assainissement
des champs.
Les deux objets intéressent donc en même
temps l'hygiène, la voierie et l'agriculture. La
tâche de l'administration est de chercher donner
satisfaction ces intérêts importants. Procurer
d'une part aux communes de l'eau potable, eo
assez grande abondance pour subvenir, en toutes
saisons, aux besoins alimentaires des habitants et
des animaux et pour assurer le service de la salu
brité publique, et, d'autre part, empêcher la
stagnation des eaux sur la voie publique ou dans
les fossés tel doit être le but de ses efforts.
Or, il y a, sous ce double rapport, de notables
progrès accomplir dans un grand nombre de
communes.
En ce qui concerne l'approvisionnement d'eau
potable, les époques de sécheresse que nous avons
traversées ont démontré que, dans beaucoup de
localités, la quantité d'eau dont on dispose est
insuffisante, même pour subvenir aux besoins
alimentaires des habitants et des animaux, tandis
que, dans d'autres localités, on ne trouve guère que
de l'eau altérée et impropre l'alimentation.
L'une et l'autre de ces situations créent des incon
vénients graves, sinon un danger réel, et c'est un
devoir pour les autorités locales de chercher y
porter un remède efficace. Aucune mesure n'inté
resse un plus haut dégré l'bygièue et ne mérite
davantage la sollicitude de l'administration publi
que.
Quant l'écoulement des eaux, les rapports que
j'ai reçus attestent qu'il laisse désirer dans un
grand nombre de communes où l'on rencontre
chaque pas, le long de la voie publique ou dans
les champs, des flaques d'eau stagnante, des fossés
dont le niveau est mal établi, des chemins qui, en
hiver, sont en partie submergés.
Cet état de choses, non-seulement nuit la
viabilité des rues et des chemins et la salubrité
publique, mais il oppose un obstacle permanent
de 1 assainissement des champs. Le remède ces
inconvénients consisterait faire exécuter, dans
chaque commune, un système de nivellement bien
combiné qui assurât aux eaux un écoulement facile
et constant. Il est souhaiter que les administra
tions des communes auxquelles s'appliquent les
obsefvations qui précèdentavisent sérieusement
aux moyens de les mettre en pratique. Il importe
surtout, dans l'intérêt de la salubrité publique,
qu'elles ne négligent aucun moyen d'empêcher la
stagnation des eaux dans les parties agglomérées
des communes.
Eu appelant votre attention sur les mesures que
je viens d'indiquer, je crois devoir vous engager,
M. le gouverneur, en faire le sujet d'une enquête
destinée éclairer l'autorité supérieure sur les
points suivants
j* Quelles sont, dans votre province, les com
munes qoi, dans les deux dernières années, ont
maoqué d'eau, soit soos le rapport de la qualité,
soit sous celui de la quantité?
2° Quelles seraient, dans ces communes, les
mesures prendre ou les travaux exécuter, soit
pour assainir l'eau, soit pour en augmenter la
quantité?
3* Dans les communes où l'écoulement des eaux
est imparfait, quels seraient les travaux exécuter
pour le perfectionner?
4* Qaelles seraient les dépenses faire, dans
ce double but, et dans quelle proportion les com
munes intéressées pourraient-elles y contribuer
éventuellement?
Vous jugerez sans doute utile, M. le gouver
neur, de réclamer le concours de MM. les commis
saires voyers pour obtenir, sur ces différents objets,
des renseignements aussi exacts que possibles.
Une correspondance de la Meuse nous apprend
que ce n'est pas 8,ooo francs que M. Rogier a
fixé le traitement de M. Kékulé, mais 9,000
francs! Et le même ministre, qui doit beaucoup
aux catholiques, qui sans eux ne serait peut-être
jamais rentré au Parlement, trouvait que 2,000
francs était déjà trop pour le catholique M. De
Haal le ville C'est ainsi que M. Rogier se perd
tout fait. Bientôt ses extravagances feront en
sorte que l'on ne se souviendra plus que de sa
qualité d'étranger.
On lit dans la correspondance bruxelloise de la
Gazelle de Liège
La politique nouvelle continue faire preuve
d'abnégation et d'impartialité en matière de
nominaiions. M. Degrelle, beau frère de M. Rogier,
vient d'être appelé Bruxelles, l'effet d'occuper
un poste pautoufles l'administration centrale
des chemins de fer. Le cabinet mai-novembre,
après avoir soigné les intérêts du beau-frère de M.
Frère et du beau-frère de M. Materne, du dépar
tement des affaires étrangères, ne pouvait oublier le
beau-frère de M. le miuistre de l'intérieur.
Vous voyez que la charité libérale est con
stante dans ses principes et ses affections.
-'obow
bulletin local.
Le Progrès publie dans son d' Numéro, le
compte-rendu des séances du Conseil communal
en date du 16 et 20 octobre.
Nous eu extrayons les suivants.
Nous appelons l'attention de nos lecteurs sur nn
remarquable par ses réticences; c'est celui qui
concerne le budget du Collège communal.
Il est donné communication d'une dépêche
ministérielle, concernant la question du rouissage.
On demande l'avis du Conseil sur les dispositions
prendre pour réglementer celte faculté. Il est pro
posé de l'interdire pendant trois mois. La première
commission examinera cette affaire de concert avec
la Chambre de commerce et M. le commissaire
d'arrondissement.
Le budget pour l'exercice r85g, de l'École
communale gratuite est présenté comme suit
allocation communale 3,484 fr., subside de la
province et de l'État fr. 1,641-79, excédant du
compte précédent fr. 24-21, subside pour fourni
tures de classe 4oo fr.; total des recettes 5,55o fr.
Les dépenses, montant la même somme, sont
réparties comme suit personnel 4,35o fr., entre
tien du bâtiment fr. i5o-8o, idem des maisons
occupées par les instituteurs, i5o fr., chauffage
200 fr., école laïque adoptée pour filles 3oo fr.
Le budget du Collège communal, pour 1859,
est adopté. La ville, pour ses établissements d'in
struction primaire et moyenne, n'alloue qu'une
somme de 14,000 fr., sur les fonds communaux.
Plusieurs tracés pour la route directe construire
d'Ypres Armentières par Messines et Ploegsteert,
sont soumis au Conseil par l'autorité supérieure
pour avis. Après les avoir examinés, l'assemblée
est d'avis qu'il n'y a lieu de maintenir le vote d'un
subside de 8,000 fr. que pour autant qu'on exécute
le plan qui, partir de Messines, se dirige directe
ment vers Armentières par Ploegsteert.
Dans la séaoce du 20, a eu lieu la discussion du
budget communal pour l'exercice 1859. Quelques
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