TîRSS. 20 Novembre.
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Nous l'avons déjà dit, le discours que
les minisires ont mis dans la bouche du
Roi élail plein de mesure et de ménage
ments. Il renfermait, il est vrai, une con
cession l'opinion libérale, en ce qui
louche la question de la charité légale;
mais il ne fallait pas s'en étonner, puisque
c'était précisément cette question qui
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tranchait la différence entre la majorité
actuelle et la majorité qui existait avant
l'émotion populaire du mois de mai 1857.
Of, ce que le Roi n'atirait jamais voulu
dire, la camaraderie entre le ministère et
son bataillon assermenté l'a fait dire par
la commission de l'adresse,en réponse au
discours du Trône. Non le Roi ne dirait
pas que le parti conservateur veuille ou
ait jamais voulu le retour des abus d'un
autre âge, car il sait que cela est littérale
ment contraire la vérité il sait ce que
la Belgique et sa jeune dynastie doivent
ce grand parti national, dont les lumières,
la sagesse, le patriotisme et le dévoue
ment ne lui ont pas fait défaut un seul
instant depuis 1831. Le Roi aurait effacé
ces paroles de sa plumecar le Roi n'est
pas un ingrat! Ce que l'on n'a pas osé
écrire dans le discours du Trône on l'a
fait écrire, dans le projet de'pépbnse, par
M. Devaux, ce fauteur de toutes les divi
sions qui existent dans léf pays depuis
1839, cet inventeur palenté^du libéralisme
et du cléricalismece pourfendeur de tous
les fantômes que des imaginations mala
des de vanité et d'orgueil évoquent, de
temps en temps des ombres du moyen-
âge. Donc M. Devaux a faufilé dans la
partie finale de son projet filandreux, la
phrase gracieuse que voici
Les intérêts de la Belgique et le vœu
du corps électoral, dont la Chambre est
la fois la libre émanation et l'exprès-
sion sincère, lui imposent, dans le cercle
de ses attributions l'obligation de dé-
fendre la société belge contre le retour
des abus d'un autre âge, de veiller l'in-
dépeudancede l'autorité laïqueà laquelle
seule la puissance publique a été confiée
par la Constitution
Ce sont ces paroles, surtout celles que
nous soulignons, que la droite a consi
dérées comme renfermant une insulte, une
provocation outrageante. Par l'organe de
M. le comte De lheux, la droite près-
qu'entière a protesté dans les termes
suivants
Le projet d'adresse est contraire
tous les usages parlementaires. C'est
un acte de provocation, c'est un acte
injurieux pour la minorité. Cet acte
suppose notamment un danger pour le
pays de voir renaître une situation in-
compatible avec notre Constitution, avec
nos mœurs. Les antécédents parlemen-
taires de notre opinion aussi bien que
nos serments, répondent d'avance une
insinuation aussi outrageante.
La minorité manquerait sa dignité,
si elle prenait part la discussion. Telle
est la déclaration que mes honorables
amis m'ont chargé de faire la Chain-
bre. d
Le ministère et les vieux grognards,
pour ne pas avoir lutter contre les jeu
nes progressistes, tenaient énormément
s'escrimer, comme de coutume, contre la
dime et la main mortevoire même contre
l'inquisition. Malheureusement l'occasion
leur a été refusée. Alors M. Rogier, qui a
toujours deux cordes son arcs'est
tourné vers la gauche, et, comme il ne
pouvait la modérer au moyen du clérical,
il a supplié les plus ardents d'avoir au
moins un peu de patienceil a exprimé
l'espoir qu'il resterait au ministère jus
qu'à ce qu'il ait comblé tous leurs vœux.
Cette année çi nous enchaînerons la cha
rité, l'année prochaine nous enchaînerons
l'enseignement. C'ést délicieux, M. Rogier!
Si Van Maanen revenait, il ne lui resterait
plus rien faire.
M. Rogier n'a pas eu de peine obtenir
l'adhésion même dés membres de la majo-
riléquisiègentsurles bancs les plus élevés,
car il avait préparé son succès par des
lazzis au sujet de l'émeute. Four M. Rogier,
l'émeute n'a pas eu lieu dans les rues de
Bruxelles, d'Anvers, de Gand, de Liège, de
Jemmnpes, tant s'en faut; l'émeute a été
faite par les cléricaux dans certains mani
festes électoraux, des violencés avaient lieu
dans les chaires mêmes; d'autres violences
matérielles s'exerçaient contre les affiches
qui contenaient la circulaire du gouver
nement aux autorités locales afin de
faire connaître son programmé. Voilà de
l'émeute et de la mutinerie selon M.
Rogiér.
C'est ainsi qu'en dissimulant ou déna
turant les faits, on est parvenu jeter de
l'odieux sur cette minorité qui s'était
dignement retirée, sur cette minorité qui,
lorsque naguère elle était majorité, avait
été poursuivie par une poignée de mau
vais sujets au service de nous savons quels
conciliabules. Avez-vous jamais vu dans
une cour de collège, les gamins les plus
forts faire la nique aux plus faibles après
les avoir maltraités? C'est la scène que
les doctrinaires ont représentée la Cham
bre, et M. Orts est un acteur très fort dans
ce genre de représentations.
Si la conduite de la minorité n'est pas
dans les usages, le projet d'adresse est
plus insolite encore. M. De Decker l'a bien
dit Le projet d'adresse est un véritable
b manifeste de parti. Ceux qui, comme
moi, désirent le rétablissement de la
paix dans les esprits, ceux qui, comme
moicroient que le gouvernement doit
s'élever au-dessus des partis que le
gouvernement et que la Chambre doivent
se rappeler qu'ils représentent non telle
b ou telle fraction du pays, mais l'ensem-
ble du pays; ceux qui, comme moi,
s désirent que l'adresse soit rédigée de
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
revue politique.
La chronique de ces derniers jours ne nous
fournil aujourd'hui que quelques nouvelles d'un
(iniqfèt secondaire.
Une correspondance de Saint - Pélershoorg
signale le fait suivant comme un symptôme signi
ficatif des re'formes qui doivent s'accomplir en
faveur de la Pologne. Jusqu'ici les armes russes
étaient seules en évidence sur les édifices publics
du royaume. L'empéreur vient d'ordonner que les
armes polonaises seraient jointes partout, dans ce
pays, aux armes russes.
Par contre on annonce également que le gou
vernement russe a renoncé l'idée de mettre un
prince de la famille impériale la tête de l'admi
nistration en Pologne. Il est aujourd'hui question
du comte Adlerberg pour remplacer le prince
Gôrtchakoff Varsovie.
Le gouvernement anglais paraît disposé de l'avis
conforme du lord haut-commissaire, abandonner
le protectorat onéreux pour ses financesqu'il
exerce sur la république des îles Ioniennes, tout en
ajoutant Corfou aux vastes possessions de la cou
ronne britannique.
Les difficultés survenues dans la question de
l'introduction des colons libres daDS les colonies
françaises ont fait songer les remplacer par les
coolies de l'Inde. Il resterait établir un accord
ce Sujet entre les gouvernements britanniques et
français.
Depuis quelque temps les nouvelles de l'Inde ne
rapportent guère de faits importants. L'insurrec
tion voit accroître ses forces. Un correspondant de
Calcutta du Times évalue a 68,000 le nombre des
individus armés contre l'Angleterre dans le seul
pays d'Oude, et ce nombre assurément, n'est pas
exagéré. Tantia-Topee, qui naguère n'avait sous
ses ordres que 8,ooo hommes, marche maintenant
sur Sangor avec i5,ooo hommes, malgré les dix
ou douee défaites que les généraux anglais lui ont
fait subir. Un seul chef a pu lui fournir jusqu'à
3o canons. Koër-Singh n'avait pas réussi lever
Schakabad plus de 5,ooo hommes, et soo corps,
rassemblé maintenant Djugdespour, s'élève
20,000 combattants.
La souscription pour l'entreprise du caual de
Suez avait de prime abord produit les plus bril
lants résultats. Actuellement les uns persistent
affirmer qu'il y a ralentissement dans les demandes
d'action, les autres soutiennent au contraire que
les souscriptions marchent toujours parfaitement
et que les actions feront prime.
On sait l'attitude équivoque teuue par le gou
vernement des État-Unis l'égard du flibustier
Walker, que l'on soupçonnait de n'être qu'un
émissaire de troubles au service sinon la solde de
la puissante République. Quoiqu'il en soitle
télégraphe annonce aujourd'hui que le président,
M. Buchanan, a lancé une proclamation contre la
nouvelle expédition projetée de Walker au
Nicaragua.
DISCUSSION DE L'ADRESSE.
CATMOI.IQFE. CONSTITUTION I»
pour le dehors fr. 7-50 pau
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.