42me Année.
Samedi 18 Décembre 1858.
No 4,301.
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. as, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par
trois mois. h pour 3 mois.
7PF.SS, 18 Décembre.
revue politique.
On parle dans quelques cercles diplomatiques
de Paris d'une lettre que l'Empereur Napoléon
aurait adressé b lord Brougham et dans laquelle se
trouverait exprimée l'assurance que l'émigration
des travailleurs libres de la côte d'Afrique cesserait
complètement. Le gouvernement français, faisant
une nouvelle concession aux exigences de l'opinion
publique ou aux calculs intéressés de l'Angleterre,
serait bien décidé a ne pas renouveler les opéra
tions. On assure cependant que la commission
d'émigration conclut, dans son rapport, au maintien
du statu quo provisoirement. Elle exprime d'ail
leurs le vœu qu'un agent supérieur fut chargé de
surveiller, sur la côte d'Afrique les opérations des
recruteurs de travailleurs libres et leurs rapports
avec ces derniers.
L'inquiétude est grande en Angleterre au sujet
de la tranquillité de l'Irlande. De nombreuses
arrestations ont été faites en différentes localités,
soit parmi la jeunesse de la classe aisée, soit dans
les rangs des classes ouvrières.
Le correspondant viennois de la Gazette
d'Augsbourg croit pouvoir annoncer b ce journal
qu'il se prépare entre l'Autriche et la Russie
un rapprochement qui doit être une des plus
fortes garanties du maintien de la paix européenne.
Nonobstant tous les bruits de guerre qui ont couru
en ces derniers temps et qui courent encore
les réductions dans l'armée autrichienne se sont
élevées, en moins de deux années, b 86 mille
hommes.
Le luthéranisme prépondérant en Suède, con
tinue faire bon marché des beaux principes de
loléraricequ'tl affiche comme siens,et dont souvent,
par ignorance ou de parti pris, on a voulu lui faire
honneur. Naguère il condamnait a l'exil quatre
femmes coupables d'avoir embrassé le catholicisme.
Aujourd'hui c'est un ancien fabricaot, M. Rech-
nitzer, qui ayant passé b la suite des anabaptistes et
accusé d'ailleurs de prosélytisme, s'est vu attrait
en justice par le chapitre métropolitain de Wisby,
et que la législature eu vigueur menace d'exil et de
la confiscation de ses biens.
Les nouvelles de l'extrême Orient annoncent
que le gouverneur de Canton, sur les ordres
du gouvernement de Pékin, a adressé une procla
mation pacifique aux habitants. Entre-temps les
forces expéditionnaires anglo-françaises ont cru
devoir élever des ouvrages de fortification pour
tenir en respect tous les quartiers de Canton.
Le gouvernement Chinois se montre d'autant plus
accommodant que la révolte, qui a pour chef
le célèbre prince de l'Est, a requis le dessus.
Après avoir éprouvé plusieurs échecs successifs, les
révoltés sont parvenus a attaquer avec avantage les
impériaux et a les obliger de lever le siège de
Nariking. Leur général a été fait prisonnier et
brûlé vif sur la place de celte ville.
Tous les hommes modérés ont été frappés du
contraste étonnant qui existe entre l'attitude calme
et paisible do clergé et la légistalioo menaçante
'a l'égard des ministres du culte, qui va être soumise
aux délibérations de la Chambre,
Depuis i83o, nos prêtres se sont toujours con
duits en bons, en excellents citoyens. Ils se sont
soumis aux mesures vexatoires et odieuses qui ont
été prises contre eux; ils ont supporté avec patience
les outrages et les insultes que le libéralisme leur a
prodigués. Leur longanimité ne s'est pas démentie
au mois de mai 18.67, quand d'affreuses calomnies
sont venues les assaillir jusque dans leurs paisibles
demeures et menacer de destruction les établisse
ments qui leur étaient chers. On pourrait citer
mainte et mainte localité, où les membres du clergé
ont calmé l'indignation publique, qui aurait pu
aboutir b des voies de fait et de malheureux
conflits.
L'altitude de nos'prêtres en présence d'un libé
ralisme échevelé,a dortcété calmei patiente et digne.
Que fait maintenant le ministère? Il exhume de
la législation du premier empire certains articles
draconiens, dont la seule discussion peut faire croire
b l'étranger que le clergé belge veut se mettre en
révolte contre la loi, transformer les chaires en
tribunes politiques et bouleverser le pays par des
séditions. Nos gouvernants s'arment de moyens
répressifs, comme si des excès de la part du clergé
étaient immineuls.
Il y a, dans cette manière d'agir, un véritable
outrage fait au clergé, une insulte b sa conduite
antérieure, une injure b son patriotisme. On ne
conçoit cette conduite que de la part de libéraux
qui, il y a un an et demi, représentaient les
ecclésiastiques comme des espèces de vautours
rôdant autour des lits des mourants pour capter des
héritages.
Et tandis que'le ministère propose une législa
tion insultante pour le clergé, il se montre d'une
obséquiosité excessive envers les démagogues qui
minent nos institutions nationales r il accepte leurs
candidats, les embrasse sur les deux joues et s'hu-
iuilie autant que faire se peut devant un adversaire
qui l'outrage tous les jours.
Cette contradiction déplorable n'est-elle pas
frappante? Et n'est-ce pas un fait affligeant et
plein de conséquences désastreuses, que de pousser
de plus en plus le parti conservateur dans la voie
de l'opposition? {Patrie.)
MONSIEUR ROGIER MYSTIFIÉ.
M. Rogier vient d'être l'objet de la mystification
la plus plaisante, dont on puisse rendre victime un
ministre aussi éclairé. Il vient d'accorder une
décoration comme horticulteur b un... charpentier
Le nommé Boterdaele, F., exerçait ce dernier
métier, lorsqu'il a obtenu en location le café du
Jardin Zoologique. Il y soigne les animaux, et il le
fait sans doute bien, puisqu'on lui a fait obtenir
une décmaiion en le métamorphosant en horticul
teur. Cependant ce brave homme ne l'est pas plus
que M. l'avscat Tydgat, qui doit être le coupable
du mauvais tour joué b M. le ministre de l'intérieur,
car M. P.ogier ne pent avoir flairé de si loin ce
botaniste de nouvelle espèce. C'est donc sur une
demande et un rapport du chef immédiat de cet
honnête ouvrier que la décoration du ministre est
intervenue. Noos sommes persuadés que le cafetier
sic a ignoré qu'on allait le décorer horticolement,
car c'est on flamand qui a de la cooscience, et il
eût refusé. Mais comment est-on parvenu b faire
commettre une pareille bévue au 1" fonctionnaire
de l'ordre administratif, c'est ce qu'il importe b
celui-ci d'éclaircir, afin que dans la suite on ne le
rende plus la risée du public. [Nouv. de Gand.)
L'Écho du Parlement, ou pour parler d'une
manière plus exacte, l'Écho de M. Verhaegen, a
vu mercredi le jour. Il dit être venu au monde
pour vulgariser les priocipes de la majorité de
mai-novembre. C'est chose faite rien de plus
vulgaire que ces principes-Ib. [Patrie.)
- <j ac m 1
ordre de lf.opold.
Par arrêté royal en date du 1 5 décembre M
Legraverand (M.), conseiller communal b Ypres
depuis 1836, est nommé chevalier de l'Ordre de
Léopold.
chronique judiciaire.
Le conseil de discipline de la garde civique de
Gand a condamné ces derniers jours, a 2 francs
d'amende, un garde qui s'était permis, il y a
quelque temps, de rapporter au général comman
dant la milice citoyenne, un billet de convocation
b une prise d'armes, billet écrit en français, et dont
le garde en question prétendait ignorer le contenu,
n'ayant aucune notion de la langue française.
Par arrêt du 6 décembre, la cour d'appel de
Gand a condamné François Vierslraete, commis
sionnaire b Zarren, b un mois d'emprisonuement,
pour dénonciation calomnieuse contre le gatde-
champètre de Zarren.
nécrologie.
M. Adolphe Dufranne, docteur en philosophie
et lettres et élève de l'université de Gand, est décédé
lundi en cette ville, b l'âge de 25 ans et demi.
L'Écho de la Broedermin dit que ce jeune
homme <t a conservé jusqu'à sa dernière heure
le courage de rester inébranlable dans ses con
victions, cela veut dire qu'il a refusé sur son lit
de mort tout secours de la religion!
Voilb ce que produit cette malheureuse univer
sité gantoise!
nouvelles diverses.
Dans la nuit du i3 au i4 courant, le nommé
Désiré Mahieu, casquettier, homme d'ailleurs conuu
par son caractère modéré, s'est, dans un moment
de surexcitation présume-t-on jeté par une
fenêtre de sa demeure. N'ayant pas trouvé la mort
dans sa chute, il s'est lancé dans les fossés de la
ville, hors la porte de la Station, où on l'a retiré
hier b l'état de cadavre.
Dans la nuit du 12 au i3 courant, des
malfaiteurs ont fracturé le tronc de la chapelle
située le long du pavé de Bevereo lez Rousbi ugge
et ont volé l'argent qu'il contenait.
Un vol d'habillemeuts et de tabac a été
perpétré dans la nuit du 15 au i4 de ce mois
dans la maison de J. Bonduel, cultivateur b Confi
nes. Les objets volés sont estimés valoir de bo b
55 fraocs.