4é
42me Année.
Mercredi 22 Décembre 1858.
Ko 4.302.
7 F. 3 S 22 Décembre.
UN GENTILHOMME.
pour la ville 6 fr. par aï»,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI
TIIOLIQIJE.
CONSTITUTION
$1*1:1* il
pour le dehors fr. 7-50 par
BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
A cause de la fêle de Noël, le Propagateur oe
paraîtra pas samedi prochain.
revue politique.
Il paraît que M. de Cavour a cru devoir
rassurer par de belles paroles les gouvernement»
étrangers que le langage belliqueux tenu par le
roi de Piémont devant les troupes la fin d'une
revue et d'ailleurs corroboré par les excitations
incessantes de la presse ministérielle, avait
naturellement ému. Le monde officie1 fait éclater
la suite de ces explications une' oie qui ne
laisse pas que de paraître naïve 1parce que la
réponse de M. de Cavour a, dit on, été rassu
rante pour le repos de l'Europe. Nous avouons
faire moins de cas d'une déclaration que tout
commandait au ministre de faire et qui ne nous
apprend rien touchant ses intentions véritables.
Il ne faut pas demander, dirons-nous avec
une correspondance, si le Piémont veut faire la
guerre, il s'agit de savoir qu+nd la situation
générale de L'Europe lui permeltr.a de la faire.
On annonce aujourd'hui qul'empereur
d'Annam, loin de céder devant /gs menaces des
forces françaises et espagnoles!se prépare au
contraire la plus vive résistance. Les persé
cutions contre les chrétiens ont encore augmenté,
et plusieurs d'enlr'eux ont été dernièrement
exécutés Hué. D'après une correspondance de
la Presse qui rapporte ces faits, la situation de
Varmée alliée serait toujours assez pénible.
Aux Indes les hostilités menacent de traîner
en longueur. Le fameux Tantia-Topee, qui
paraît avoir succédé Néna-Sahib, comme
principal chef des insurgés, s'est retiré dans les
montagnes avec des forces considérables, et
l'on aura bien de la peine l'en débusquer.
Au mois d'août 1828, je finissais une saison
d'eau Plombières. J'y étais arrivé la fin de
juillet, très-souffiant d'une affection nerveuse, et
j'allais bientôt en repartir, presque totalement
rétabli. J'avais déjà repris des forces et du sommeil;
il ne me manquait plus que de l'appétit et de la
gaieté. Le médeciu qui me tâtait le pouls tous les
jours depuis trois semaines, m'assura que l'exercice
rue donnerait l'uu et l'autre en très-peu de temps.
Pendant les premiers jours de mon établissement
Plombières, j'avais vécu dans une complète
solitude. Naturellement je ne suis pas coniœunica-
tif, et, a cette époque, les souffrances que j'éprou
vais avaient ajouté a ma morosité habituelle une
sauvagerie que je ne cherchais pas vaincre.
Vainement quelques baigneurs que je rencontrais
au cercle où j'allais lire les journaux, avaient voulu
m'entraîner avec eux a des excursions dans les
environs et m'attirer le soir dans le salon commun,
où l'on donnait des concerts, j'avais résisté tout
avec persévérance, et quelquefois même avec rnaus-
saderie. Ou avait donc fini par ne plus s'occuper de
moi, en apparence du moins, car j'ai su depuis que
Le Message du président des Etats Unis,
pour autant que le télégraphe nous en apporte
un résumé fidèle, est de nature soulever et
caresser bien des passions. M. Buchanan y
déclare que si les libéraux mexicains ne par
viennent établir un nouveau gouvernement,
les États-Unis se verront dans la nécessité de
prendre possession d'une partie du Mexique.
Ainsi le gouvernement de Washington, après
avoir soutenu la révolte des prétendus libéraux,
les voyant près de succomber, jette décidemment
le masque et prend recours au droit brutal de la
force, llpropose l'occupation militaire de Sonora
et de Chihuahua.
Le Message recommande également au Con
grès de poursuivre l'annexion de Cuba par
voie d'achat; enfin, il est d'avis que la doctrine
de Monroè' doit être appliquée l'Amérique
centrale.
Le Morning-Post publie encore une lettre du
président des États-Unis. M. Buchanan s'y
montre fort inquiet de l'avenir réservé la
Confédération. Deux symptômes fâcheux lui
ont apparu, et il les signale avec douleur. Le
premier est l'habitude que prennent les partis
de parler de la rupture de l'union sans regret,
sans hésitation, sans émotion le second, l'em
ploi de l'argent dans les élections de tous les
degrés, l'achat en quelque sorte public des votes
électoraux. M. Buchanan semble ne préoêir que
deux solutions aux difficultés nombreuses qui
embarrassent et enveloppent, pour ainsi parler,
le gouvernement des Etals Unis ou la fédéra
tion sera désunie et divisée par groupes d'Étals
hostiles, et jaloux, ou tous les fragments épuisés
par des luttes interminables se réuniront finale
ment et iront chercher ensemble un refuge sous
un puissant despotisme.
Ce désespoir réfléchi et raisonné du magistrat
mw—BMBBMMjaaflPMt—PMfcsmMUim ■■mn .lm i
la bienveillance n'avait cessé de me proléger qu'en
cédaot ses droits a la calomnie, qui avait été beau
coup plus tenace. C'était, en effet, une bonne
fortune pour elle qu'un jeune homme, riche, assez
bien tourné, qui oe voolail voir personne. On
pouvait en faire, suivant le caprice, un voleur
ou un assassin, ce qui est toujours fort agréable
pour les oisifs.
Un autre baigneur partageait avec moi l'insigne
honneur de charmer les loisirs des désœuvrés de
Plombières c'était un Anglais peu près de mon
âge, et, s'il est possible, encore moins accessible
que moi aux nouveaux venus, car persoune n'avait
jusqu'alors osé prendre la liberté de lui adresser la
parole, quoiqu'il allât tous les jours au cercle et
qu'on le rencuntrât sans cesse la promenade. Les
bonnes gens disaient de lui que c'était un original;
le plus grand nombre affiiuiait qu'il était venu se
réfugier Plombières, après avoir été chassé de
Sade comme escroc. Ce qui avait donné de la
consistance ce bruit, c'est que lors d'une quête
qu'on venait de faire pour les pauvres de la ville,
l'Anglais avait mis un billet de la banque d'Angle
terre, de quarante livres sterling, daus la bourse de
la charmauie duchesse de Flaquelle le mar
quis d A... avait douné uii écu de six livres quelque
peu rogoé.
suprême de L Union n'est pas certes sans motif.
La grande république renferme dans son sein
bien des germes de destruction et de mort.
On a parlé lors de la condamnation de M. de
Montalembert d'une lettre du comte de Cham-
bord. Dans celle lettre adressée a M. Berryer,
le petit-fils de Charles Xa prié l'éloquent avocat
d'être son interprète auprès de son illustre client
et de lui exprimer toute sa sympathie h l'occa
sion de la condamnation qu'il venait de subir,
disant encore qu'il regardait comme service
rendu lui même les services rendus la liberté
de la discusssion et là dignité de l'intelligence
humaine. On ajoute que M. de Montalembert
s'est montré fort sensible cette démarche. Peu
de jours après il a reçu une lettre du comte de
Paris. Le jeune prince écrit que, s'il n'était pas
éloigné de France par son exil, il aurait été
s'asseoir côté de M. de Montalembert, le jour
du procès.
Nous avons annoncé la mort du sieur Dufranne
élève de l'université de Gant), qui a repoussé,
jusqu'à son dernier souffle, lessecours de la religion
dans laquelle il était né. L'enterrement de ce
malheureux jeune homme a donné lieu Garid
une scandaleuse démonstration, organisée par les
miliciens de l'avenir de celte triste université.
Une députation de l'université de Bruxelles est
accourue l'enterrement, la suite d'une invitation
affichée l'une des portes de l'école dirigée par M.
Verhaegen, et annonçant que M. Dufranne était
mort sans faiblesse.
M. le professeur échevin Callier, accompagné
du bourgmestre de la ville, s'est rendu la veille au
cimetière de la porte d'Anvers, pour désigner
l'endroit qui devait être affecté l'inhumation de
M. Dufranne; mais le choix de cet emplacement
a -1 il été heureux leur point de vue? Nous
L'Anglais avait de fort beaux chevaux de selle,
et comme j'avais aussi les miens, et que les prome
nades sont moins nombreuses Plombières pour
les cavaliers que pour les piétons, dous nous
rencontrions presque tous les jours, et, force de
chercher chacun de notre côté nous éviter, nous
avions fini par comprendre que nous pourrions fort
bieD nous convenir; de sorte qo'un soir nous nous
saluâmes en nous croisant sur la route de Remire-
mont.
Le lendemain, nous nous dîmes quelques mots
sur la beauté du pays.
Le surlendemain, comme il allait me dépasser au
galop, il arrêta son cheval, et nous marchâmes
quelques instants en causant côté côté, comme
des gens qui ont envie de se connaître, et nous ne
nous séparâmes qu'après nous être promis de nous
retrouver le jour suivant.
A dater de cette rencontre, nous ne sortîmes
plus l'un sans l'autre, et cependant je ne savais de
lui et il ne savait de moi que ce que nous en avions
appris par la liste des baigneurs, c'est-à-dire, lui
mon nom, moi le sien. La sympathie qoi nous
avait attirés l'un vers l'autre était notre éloigne-
inent pour tout le monde il n'y en a pas de plus
puissante.
Pour être continué