42me Année. 4,306. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. UN GENTILHOMME. La honte de la cause conservatrice res sort tous les jours de plus en plus de la conduite de ses adversaires. Attachés les uns aux autres par l'identité de leurs prin cipes, mais divisés sur le but qu'ils pour suivent, on les voit tour tour pactiser ensemble ou se désunir suivant que l'exi gent les intérêts du moment. Il résulte de cette position équivoque que les radicaux et les doctrinaires ne cessent de rendre hommage la politique conservatrice. En s'alliant pour combattre, ce qui a lieu ordinairement la veille des élections, ils se chargent eux mêmes de justifier le reproche d'une, commune origine; en se séparant, au contraire, comme en ce moment, ils sont obligés, pour lutter avec quelque succès, de répudier leur passé. Le National, le moniteur de la démocratie dans notre pays, et YÊclio du Parlement le journal doctrinaire, confir ment par leur exemple la vérité de celte assertion. Le premier de ces journaux s'attache depuis quelque temps, prendre des allu res relativement modérées. Il ne laisse échapper aucune occasion de mettre en lumière sa tolérance; il va piuc ;i o., veut la p«uoac consci vatrice (le ne pas partager là-dessus ses idées; aussi il se scandalise beaucoup de ce que les journaux conservateurs disent que la lutte se dessine de plus en plus entre ceux qui sont attachés la loi et ceux qui veulent étouffer le catholi cisme dans la boue. Mais voici l\Éc/io du Parlement qui s'of fense de l'hypocrisie du National. Rappor tant son tour un extrait de celte feuille où elle trace le programme de tolérance LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 5 mois. 5 Janvier. revue politique. Une correspondance de Paris attribue d'après des on dit.'b lord Palroerston une nouvelle intrigue. Il chercherait préparer les éléments d'une admi nistration anglaise qui pût marcher de concert avec le gouvernement français dans les affaires d'Italie. Il irait même jusqu'il admettre la perte de la Lombardie par l'Autriche, et pour se concilier le gouvernement français qui verrait avec peine le Piémont s'agrandir de cette dépooille, il ferait entrevoir la possibilité de séparer la Lombardie de l'Autriche sans la réunir au Piémont. Il ajouterait qu'on pourrait trouver h Naples les éléments d'nn établissement pour un prince de la dynastie ré gnante en France, en assurant que pourvu que la Sicile demeurât 'a l'Angleterrecette dernière puissance se tiendrait pour satisfaite de son lot. Ainsi, tandis que lord Derby incline h soutenir le système traditionnel de l'alliance anglo-autri chienne, l'ancien chef du cabinet whig voudrait s'arranger de manière h ce que l'Angleterre tirât une épingle du jeu, quand la partie s'engagerait et cette magnifique épingle serait la Sicile. La correspondance mentionnée n'oserait pré tendre que le cabinet des Tuileries prête l'oreille h de pareilles ouvertures, maie on répète, dit-elle, qu'elles sont faites journellement par le pbaétou britannique, qui ne se regarde que comme en dis ponibilité, et espère ressaisir le pouvoir en trouvant une combinaison qui permette l'Angleterre de disputer la Russie l'alliance de la France, si les affaires s'envénimaient dans la péninsule italique. Les événements de Servie continuent également occuper le monde politique. Toutefois les nou velles reçues de Belgrade sont de plus en plus rassurantes. Le gouvernement provisoirequi exerce le pouvoir jusqu'à l'arrivée du prince Mitosch, fonctionne régulièrement et De rencontre (Suite. Voir le n° 4»^o4 du Propagateur Nous voilà donc de nouveau en chemin, trébu chant chaque pas, oous heurtant contre des troncs d'arbres ou des quartiers de roc, et sentant notre fatigue augmenter sans entrevoir aucun changement dans notre situation. Edouard com mençait lui-même la trouver désagréable, et sa fierté britannique avait laissé échapper un ou deux exclamations qui ressemblaient des plaintes. Je me gardai bien d'avoir l'air de les remarquer, car il m'aurait fait courir ensuite toute la nuit. J'allais lui proposer de nous étendre sous un arbre et d'y rester jusqu'au jour, ^trsque je crus apercevoir, bien loin de nous et une grande hauteur, une lumière, que j'aurais prise pour une étoile si le fond sur lequel elle se détachait n'avait pas été beaucoup plus sombre que le ciel, ce soir- là d'une pureté admirable. Je dirigeai les regards de inori compagnon de ce côté, et nous tombâmes d'accord que cette clarté ne pouvait venir que d'un endroit habité. C'en fut assez pour reprendre courage, et après avoir descendu une côte rapide, aucune résistance; les autorités civiles et militaires ont été confirmées dans leurs fonctions; l'ordre n'a pas été troublé, et les personnes et les pro priétés ont été partout respectées. L'amiral Riganlt de Genouilly a dû commencer sa marche sur Hué le 20 novembre. L'empereur Tu-Duc montre toujours la même barbarie et les prisons de Hué regorgent de victimes, bien que les exécutions continuent. Ces faits, qui sont connus Touranne, redoublent l'ardeur des troupes. Le 18 novembre, une messe a été célébrée au camp pour le repos de l'âme de Mgr. Melchior, mis mort d'une manière si horrible par le chef des Annamites. Tandis que les armées catholiques de France et d'Espagne se disposent briser les portes de ce repaire de sauvage barbarie, le Japon ouvre enfin les siennes au commerce du monde. Les cabinets de Paris, de Saint-Pétersbourg, de Londres et de Washington ont déjà conclu leur traité, et sans doute les missionnaires catholiques ne larderont pas pénétrer la suite des puissances maritimes sur cette terre si abondamment arrosée jadis des sueurs et du sang de leurs devanciers. Quant aux avantages commerciaux, il est évident que les naiioos qui en retireront la meilleure part sont celles qui sauront le mieux s'assurer les bienfaits de l'ordre et de la paix. La guerre civile continue déchirer le Mexique. Dernièrement les prétendus libéraux* ont livré au pillage la ruaguifique onlhôJralp MorJU, ejno la piété des générations catholiques s'était plu rendre une des plus riches du Mexique. Cet acte sacrilège de brigandage ne s'est d!ailleurs point accompli, comme on pourrait le croire la suite d'uue prise d'assaut de la ville. Ce n'est qu'nn coup de main froidement médité entre quelques généraux ou meneurs des bandes constitutionnelles, maîtresses de la place. Cet événement paraît avoir gravement indisposé le peuple et ptéparé une vive réaction contre les libéraux. traversé une petite vallée où l'obscurité était plus profonde encore que partout ailleurs, et gravi la montagne qui faisait face celle que nous venions de quitter, nous eûmes la satisfaction de revoir !a lumière quelques toises de nous. Au même instant, la lune, que les hauteurs nous avaient cachée jusqu'alors, se montra au-dessus des grands arbres qui bordaient l'horizoD, et éclaira eu plein un bâtiment qui nous parut une tour en ruines, tenant par uu de ses angles un mur fort délabré, qui avait l'air d'une espèce d'enclos. Nous fîmes le tour de ce mur dans l'espoir d'y trouver une brèche, ce qui ne nous aurait pas étonnés, eu égard l'état de délabrement dans lequel il était, et nous arrivâmes une épaisse porte eu bois de chêne, mouchetée de clous d'une grosseur qui témoignait de leur antiquité. Je cherchai un marteau, il n'y en avait point; j'allai la découverte d'une cloche, je ne fus pas plus heureux; je frappai coups redoublés, per sonne ne vint; seulement, il me sembla que la lumière avait changé de place, ce qui nous fit uu moment espérer qu'on venait nous ouvrir. Tirons on coup de fusil, me dit Edouard, et il se disposa employer ce moyen. Prenez garde, lui répondis-je, car il y a peut- être là des femmes et des eufauts qu'une détonation cette henre avancée de la soirée, pourrait effrayer, et ce serait une mauvaise recommandation. Bah! les gens qui habitent un lien pareil n'oDt peur de rien. Je parie que ce nid de hibou sert de retraite quelque faux raonnayeur retiré des affaires. Attendons encore. Un quart-d'heure se passa, et Edouard, perdant patience, arma son fusil et eu fit partir les deux coups, qui retentireut comme le tonnerre dans les profondeurs des vallées qui nous environnaient. lis n'avaient pas fini de gronder, lorsque nous vîmes travers les fentes de la porte briller une lumière, puis un pas pesant retentit sur les dalles on fil tomber une lourde barre de fer qui fermait de dedans, et nous nous trouvâmes en face d'un per sonnage qui nous aurait parti extraordinaire quand bien même il ne se serait pas montré nous dans une circonstance qui avait quelque chose de mer veilleux. C'était un vieillard d'une taille gigantesque et d'une maigreur si prodigieuse, qu'on eût dit qu'il allait se briser en deux eu moindre mouvement

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1