42me Année. A» 4,308 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 ÉCOLES DENTELLIÈRES. J'ai des voisins que je ne veux pas voir; quant LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par trois mois. p0cr 3 mois. 7PRBS, 12 Janvier. revue politique. En Italie, les bruits de guerre n'ont pas cessé. L'Autriche envoie des renforts dans le Lombard- Vénitien. Le discours du roi Victor-Emmanuel, l'ouverture des Chambres, n'exprime d'ailleurs rien qu'on ne doive s'attendre y trouver; pessimistes et optimistes y trouveront également leur compte. Le roi a terminé en disaot L'horizon n'est pas serein, mais il faut attendre l'événement avec résolution. L'avenir sera heureux, car notre poli tique est basée sur la justice, l'amour de la liberté et de la patrie. Le Piémont est un petit Etat, mais il »st grand dans les conseils de l'Europe par les principes qu'il représente et les sympathies qu'il inspire. Tout en respectant les traités, il n'est pas insensible aux cris de douleur de l'Italie; attendons avec résolution les décrets de la Providence. Ce qui décidera tout, observe un publiciste, c'est l'occasion. Qu'un événement mette les cabinets en demeure, les cabinets agiront. La faute qu'on a commise, c'est d'avoir laissé voir aux Italiens que la tranquillité de l'Europe dépendait d'eux. Ainsi la paix dépend de ceux qui ont le plus grand intérêt la guerre. L'agitation des provinces lombardo-vénitienne est aiguillonnée par l'espoir qu'elles mettent dans le Piémont. Le Piémont est surtout excité, sans doute par l'ambitioD de jouer un grand rôle en Italie, mais ce qui relève son audace, c'est qu'il croit pouvoir mettre le gouver nement françaisen demeure de lui prêter main-forte dans l'occasion. Il y a donc partout un espoir qui donne le branle aux esprits, et je ne vois pas qu'on s'occupe de diminuer cet espoir, encore moins de l'ôter ceux dont il est le mobile. C'est pour cela que la paix du monde est la merci d'une occasion. Au milieu de ce conflit,dont on nesaurait encore prévoir les conséquences, on remarque la position embarrassée de l'Angleterre. La raison politique est UN GENTILHOMME. (Suite. Voir le n° 4^07 du Propagateur.) Après son départ, nous eûmes la même pensée Edouard et moi. Il nous sembla que nous étions de nouveau au milieu des montagnes dans la solitude et l'obscurité. Comte, dit Édouard, vous nous avez assuré que vous étiez pauvre, et vous venez de nous montrer que vous êtes riche. Ce que vous avez vu est en effet du trésor, mais ce n'est qu'un dépôt qui m'a été confié et que je garde précieusement. Voulez-vous me permettre d'être bien franc, bien indiscret avec vous? reprit encore mon ami. La franchised'an gentilhomme ne peut jamais être de l'indiscrétion, répondit Erard, Eh bien! écoutez-moi tout ce que je vois depuis que je suis entré dans cette maison, m'a pénétré d'un respect, d'une admiration que je n'ai jamais éprouvés de ma vie... Je voudrais connaître votre histoire. Je n'ai poiDt d'histoire h vous conter, Myiord. Les révolutions ont passé sur ma famille; nous autrichienne,mais la passion nationale est italienne, et déjà la presse britannique exprime l'espoir que la Grande-Bretagne ne tirerait pas l'épée en cas de guerre. La neutralité serait en effet commode, si les puissances belligérantes convenaient, comme des combattants en champ clos, de reofermer le duel en Italie. Mais si la guerre éclatait, a coup sûr elle se ferait en Allemagne comme dans la Péuinsule. Le flambeau une fois allumé, le feu serait partout. imposition de droit de patente. moyen de la refuser. Depuis quelques semaines on s'est ému de la velléité que l'on prêtait au ministère de soumettre les écoles dentellières h une énorme contribution, sous la dénomination de patente. L'acte d'injustice vexatoire est consommé! Ordre vient d'être donné aux inspecteurs, con trôleurs, receveurs d'imposer le droit de patente aux écoles dentellières. Cet acte est souverainement injuste, illégal. L'esprit de la loi du 21 mai 1819, sur le droit de pateote, repousse formellement l'exigence du mi nistère; dans différents articles le législateur se préoccupe de tout ce qui peut être fait dans un intérêt charitable, soit dans le but de fournir l'ouvrage aux pauvres ou d'enseigner des métiers la jeunesse ouvrière, et prononce l'exemption du droit de patente, pour les établissements publics, où ces œuvres de charité s'accomplissent. Il admet h la même faveur les maîtresses des écoles pour les jeunes enjants. Jusqu'à ce dooc que la question de justice, de légalité soit définitivement résolue, l'acte de M. Frère peut être considérée comme une mesure vexatoire; il est donc permis de recourir aux moyens légaux pour s'y soustraire; or nous appre nons de bonne source que toutes les écoles dentel- sommes pauvres après avoir été riches: voilà tout. Ce ne peut être tout, reprit Édouard avec le flegme et la ténacité de sa nation. J'ai vu des gen tilshommes ruinés, mais je n'en ai jamais rencontré qui vous ressemblassent. Parce que c'est la première fois que vous vous perdez dans les montagnes et que vous demandez l'hospitalité dans les vieux châteaux. Pourquoi la Restauration n'a-t-elle rien fait pour vous? Parce que mon père ne lui a rien demandé, et qu'il m'aélevé dans l'idée que lesfidèlesdevaient attendre que Tes ambitieux fussent satisfaits. Voilà sept ans qu'il est mort en me recommandant de ne jamais quitter ma sœor: je lui obéis avecbonheuret je ne désire pas autre chose. Nous avons eu d'ailleurs cinq mille francs d'indemnité qui nous ont permis de payer les dettes de mon grand-père. Vous voyez que je n'ai pas même le droit de me plaindre. Et vous ne quittez jamais ces montagnes? Jamais. Mais vous avez des voisins, des amis, des parents? lières opposeront la force de l'inertie la force de l'arbitraire. Aux déclarations de patente qui vont leur être remises, elles opposeront une protestation ainsi conçue que signera la supérieure ou maîtresse d'école Monsieur le receveur, a J'ai l'honneur de vous informer que je De suis ni fabricante ni marchande de dentelles, et que je n'ai pas l'iotention d'exercer cette profession. Je me borne, avec les sœurs sous mes ordres, surveiller la conduite de jeunes écolières aux- que les Monsieur.... (ou Madamefournit des patrons. Ces écolières livrent au magasin du fabricaot prénommé les dentelles qu'elles con- feclionnent et en reçoivent le prix au profit de leurs parents. En foi de quoi, je joins la présente la déclaration du fabricant patenté. le janvier i85g. (Suit la signature.) A cela le fabricant joindra une déclaration conçue en ces termes Le soussigné fabricant de dentelles et guipures, patenté déclare pour valoir comme de droit, fournir aux écolières des sœurs dedes patrons, recevoir son magasin les dentelles confectionnées par ces écolières et en payer le prix valant an profit de leurs parents, a (Suivent la date et la signature.) De pareilles protestations ont déjà été faites dans plus d'une localité et seront renouvelées chaque tentative que fera le fisc pour mettre ses mesures illégales exécution. Il faudra donc que M. Frère, s'il persiste dans sod malencontreux projet, se décide user de rigueur, saisir les carreaux des dentellières, les dentelles, voir même le mobilier du couvent et vendre le tout aux enchères publiques, afio d'ob tenir le paiement d'uD droit de patente qui n'est pas dû. des amis et des parents, ma sœur et moi dous nous tenons lieu de tout. Est-elle, comme vous, satisfaite de son sort? Elle l'est plus que moi, qui peDse quelquefois avec douleur que sa vie doit être triste, tandis qu'elle n'y songe jamais. L'avenir de votre famille ne vous préoccupe- t-il pas? L'avenir de ma famille? ce sera, dans cinquante ans d'ici, cette vieille tour plus ruinée encore qu'elle ne l'est et servant d'asile aux aigles de ces montagnes. Il me semble qu'il y a là de quoi satisfaire l'ambition d'un gentilhomme. Édouard me regarda d'une manière si extraor dinaire, que je compris que son regard exprimait un sentiment qu'il n'avait jamais éprouvé de sa vie. J'en codcIus naturellement qu'il ne tarderait pas nous le laisser pénétrer. Monsieur le comte, dit-il en désignant de la main le vieux domestique, je voudrais vous parler sans autre témoin que mon ami le vicomte de Bonnecourt. Myiord, Maréchal est aussi un ami pour moi; vous pouvez parler devant lui nous u'avoDs pas de secrets l'uo pour l'autre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1