INSTRUCTION MOYENNE. On nous écrit de Neuve-Eglise en date du 18 Une nouvelle que toute notre population vient d'apprendre avec surprise, l'a péni blement affectée. M. le bourgmestre Ver- meersch vient de notifier l'administration Communale qu'il a envoyé sa démission au Roi. Nous ne nous attendions point cette détermination dont le motif est resté jus qu'ici un secret; aussi les regrets sont unanimes. Nous perdons en M. Vermeersch un magistrat zélé, prudent, expérimenté, dont les qualités sont appréciées par ses chefs administratifs comme par ses admi nistrés; l'esprit de conciliation qui l'ani mait le rendait cher toute notre commune; c'est avec peine que nous en verrons l'administration privée du chef qui l'a guidée avec bienveillance et fermeté pen dant plus de vingt ans. Sans connaître la cause de cette démission nous la respec terons, convaincus qu'un homme comme M. Vermeersch n'a pu prendre une pareille décision que par des motifs graves et après mûre réflexion. Il nous reste un vœu former c'est de voir l'administration supérieure remplacer M. Vermeersch par un homme qui puisse marcher, la satisfaction générale, dans la voie de la justice, de l'intégrité et de l'impartialité tracée par son prédécesseur. w— des écoles non gratuites sera augmentée; car après tout, ce seroot les ouvrières qui payeront le droit de patente; les parents en retireront leurs enfants pour les placer dans les écoles gratuites; comme celles-ci n'existent que dans les couvents, c'est donc aux écoles dirigées par les religieuses que les enfaots accourront en foule; est-ce lb ce que veut le ministre? Noos ne croyons pas, comme on l'a dit, que M. Frère veuille imposer le droit de patente aux écoles des couvents senles, qu'elles sont gratuites ou non et en exempter les écoles non gratuites tenues par des maîtresses laïques. La mesure géné rale que I'od prête au ministre est en soi déjà assez odieuse et injuste, pour vouloir lui donner encore le caractère d'une vexation d'une persécution dirigée contre les maisons religieuses; cette manière d'agir serait certes du goût de quelques esprits ardents, mais nous n'en croyons pas M. Frère capable. A Ypres comme partout ailleurs en Belgique et en France, les réclamations sont unanimes contre le prix élevé de la viande de boucherie la dépréciation du bétail sur pied est de plus d'un tiers, et les bouchers maintiennent leurs prix élevés comme il y a quelques années. Tandis qu ailleurs on s'efforce de remédier cet état de choses, soit que les citoyens s'associent dans ce but, soit que les administrateurs pren nent Vinitiative et obtiennent des bouchers une réduction équitable, on garde ici l'inaction la plus complète. Nous pensons que c'est pour l'autorité Com munale un devoir de tacher que les plaintes si légitimes de ses administrés soient écoulées. C'est en de pareilles occasions que des admi nistrateurs peuvent le mieux prouver leur zèle et leur habileté et montrer que dans leur conduite ils sont guidés par l'intérêt du bien public. Nous aimons croire que la justesse de ces considérations n échappera pas nos manda taires communaux, et qu'ils prendront, sans égard des intérêts privésdes mesures capables de satisfaire aux 'légitimes réclama tions qui s'élèvent principalement de la part de la bourgeoisie ils rendront en même temps un service signalé Chygiène publiquela fai blesse des constitutions dans la classe bourgeoise comme parmi les pauvres, est un fait incontes table, prouvé a toute évidence par l'expérience journalière le défaut de nourriture animale en est une des causes principales. Le Moniteur b publié dimanche d' le rapport adressé M. le ministre de l'intérieur par le jury chargé d'apprécier le concours relatif b la compo sition du texte français d'un cours de thèmes latins, b l'usage des élèves de quatrième (arrêté royal du 27 décembre 1856). Voici les conclusions de ce rapport I En résumé, le jury ne petit proposer au gou vernement de couronner dans leur état actuel, aucun des écrits qui lui ont été soumis; cependant, par égard pour le mérite dont les auteurs y ont fait preuve et pour le temps qu'ils y ont consacré, il désire ne pas prendre encore de décision négative et ne pas proposer au gouvernement d'ouvrir un nouveau concours avant que les trois auteurs aient eu la faculté de corriger leurs ouvrages dans le sens des observations qui précèdent. Il demaode, en conséquence, qu'il leur soit permis de les re présenter d'ici an 1" juillet 1859. Les membres du jury étaient MM. Paul Devaux, Stas, C.-A. Blondel, C. Gantrbll, L. Roeusch. A la suite de ce document, le Moniteur publie la note suivante Le gouvernement ayant adopté les conclusions de ce rapport, les concurrents sont prévenus qu'ils peuvent faire reprendre leur travail au ministère de l'intérieur (division de l'instruction publique) par l'intermédiaire de personnes connues et sans toutefois se faire connaître eux-mêmes. Ils devront le renvoyer au même département, avant le 1" juillet i85g. Le Moniteur contient lesarrêtésroyaux ci après, portant la date du i4 janvier Art. i,r. Il estinstitné, nu ministère de l'intérieur, trois directions générales, savoir Celle de l'instruction publique, Celles des beaux-arts, des lettres et des sciences, Celle de l'agriculture et de l'industrie. Art. 2. Le tiaitemeul des directeurs-généraux est fixé de 7,5oo fr. b g,000 fr. Art. 5. Notre ministre de l'intérieur est autorisé a prendre provisoirement des dispositions régle mentaires pour mettre en harmonie le présent arrêté avec l'arrêté organique du 21 novembre i846. Il soumettra ultérieurement b notre appro bation les dispositions définitives. Le sienr Thiery (C.- H.), directeur de la division de l'instruction publique, est nommé directeur général de la même division; Le sieur Romberg (Ed.), directeur de la division de l'industrie, est nommé directeur général de la division des beaux-arts, des lettres et des sciences; Le sieur Bellefroid (L.), directeur de la division de l'agriculture, est nommé directeur général de la division de l'agriculture et de l'industrie. Tout en voulant rester grave dans l'éloge hyperbolique qu'elle fait du nouveau ministre des travaux publics, l'Indépendance devient burles que. Il y a, dit-elle, dans l'avènement de M. Van der Stichelen au portefeuille des travaux publics un encouragement et un exemple. Les jeunes hommes politiques que compte le pays, sauront comprendre l'un et profiter de l'autre. Qu'est-ce b dire? Les portefeuilles ministériels sont-ils devenus, sous la politique de l'émeute, un prix d'eocouragement que l'ou donne aux jeunes fougueux du parti? Suffira-t-il d'avoir été d'abord, libéral exalté, d'avoir frayé avec les révolution naires et les extravagants de tout calibre et de s'être montré ensuite admirateur passionné de MM. Frère et Rogier, pour avoir le droit de siéger dans les conseils de la Couronne On le dirait, en lisant les absurdités que débile l'Indépendance. Mais non la feuille doctrinaire fait miroiter la nomination de M. Van der Stichelen aux yeux de MM. Defré, Goblet et C°, et a l'air de leur dire Voyez, adorez la politique de mai-novembre, et elle vous donnera un portefeuille. C'est du machiavélisme, mais il touche de bien près au grotesque, et ceux qui le professent, re cueilleront une grande somme de mépris et de ridicule. [Patrie.'] Le Moniteur publie les arrêtés royaux relatifs a la création de trois directions générales dans le ministère de l'intérieur." Ce qu'il y a de plus positif et de moins agréable dans celte innovation, c'est une augmentation de charges pour les contri buables, chacun des Irois directeurs généraux devant jouir d'un traitement de 7.600 fr. b 9000 fr. Dans le rapport qui précède ces arrêtés, il est question de créer, dans un comité consultatif pour les lettres et les arts, une section particulière pour la littérature flamande. C'est lb un moyen d'allé— chement électoral, destiné b favoriser b Anvers la candidature, devenue impossible, de M. Rogier. [Patrie.] Nous lisons dans l'Ami de l'Ordre M. Vander Stichelen, le nouveau ministre des travaux publics, dont la nomination a figuré au Moniteur, appartient b la rédaction du Journal de Gand, devenue comme celle du Journal de Liège une pépinière de fonctionnaires a tous les dégrés de la hiérarchie. On sait les tiraillements qui existaient entre les deux puissantes députations de Liège et de Gand, et qui créèrent de si cruels embarras b la première politique nouvelle. En établissant nn juste équilibre entre les parties prenantes, le ministère a voulu sans doute prévenir le retour des fâcheuses complications d'un autre temps. C'est sagement conçu. Sous ce titre JJne mission belge en Chine, la Patrie de Paris publie les réflexions suivantes, b l'occasiou du discours prononcé récemment dans le Sénat par S. A. R. le Duc de Brabant Le Prince royal de Belgique vient de prendre devant le Sénat belge une initiative qui fait le plus grand honneur b son esprit politique. Les traités que la France et l'Angleterre viennent de faire avecla Chinecontieouent des stipulations en faveur de toutes les nations. Mgr. le Duc de Brabant a très bien compris les immenses avantages que la Belgique, comme la plupart des nations produc trices, est appelée b retirer des mémorables événe ments accomplis en Chine sous l'influence des armes et de la diplomatie de la France et de l'Angleterre et il a exprimé le vœu qu'une mission belge fût envoyée dans ces parages. Ce vœu si intelligent a été accueilli par le Sénat avec une faveur marquée, et nul doute qu'il ne reçoive uo prochain accomplissement. En ce qui nous con cernenous ne saurions trop l'encourager. Il est glorieux pour nous d'avoir ouvert des routes nou velles b travers un empire qui est tout un monde, non-seulement a notre activité, b notre expansion, mais encore au génie et au commerce de tous les peuples. Nous devons être particulièrement heureux qu'une jeune nationalitéplacée si près de nous et que nous avons toujours entourée de tant de sympathies, entre en partage dans les bienfaits pacifiques que les nouveaux rapports établis avec la Chine et le Japon sont appelés b assurer b la civilisation, et qui ont été définis par l'héritier du trône de Belgique dans son remarquable discours.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 2