42me Année. Samedi 29 Janvier 1859. l\o 4,313. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. 7 F 3. S 29 Janvier. Lih M^[]©[1 (Suite. Voir le n° 4,312 du Propagateur.) La pétition de quelques habitants de Saint-Josse-ten-Noodequi vient d'être l'objet d'une longue discussion, demandait la Chambre de modifier la loi du 23 Septembre 18421° en inscrivant le prin cipe de l'instruction obligatoire et 2° en abolissant l'intervention des ministres du culte, titre d'autorité, dans les écoles publiques. De ces deux points qui ont été longuement discutés, le premier présente un intérêt tout spécial pour notre ville, puisqu'il a été l'objet d'une polémique entre nous et le Bureau de Bienfaisance soutenu par le Conseil communal; l'on sait quelle occasion; le clergé venait d'ériger une école primaire libre gratuite, vers laquelle accoururent en peu de semai nes, au-delà de cent vingt élèves; le bureau de bienfaisance, l'on ne sait trop pour quel motif, défendit aux parents qu'il secourait, d'envoyer leurs enfants l'école libre et leur enjoignait de les mettre l'école communale, sous peine de se voir retirer les secours qu'ils recevaient. Nous nous sommes élevés contre cette prétention et nous avons prouvé que l'administration outrepassait ses droits. Si son action se fut réduite l'emploi des moyens de persua sion, d'influence, afin d'engager les parents envoyer leurs enfants l'école, en leur laissant la liberté du choix,nous y eussions applaudi. Nos adversaires, au contraire, ont sou tenu que l'administration de bienfaisance n'avait pas seulement le droit mais le devoir d'obliger de forcer les parents secou rus par elle, envoyer leurs enfants l'école, et même l'école qu'elle leur indiquait; le Conseil communal fut du même avis; l'une et l'autre administration admettait donc le principe de l'instruction obligatoire et voulait le réaliser l'égard des pauvres familles de notre ville. Or voici comment dans la discussion qui vient d'avoir lieu les chefs du libéra lisme eux-mêmes, ont parlé au sujet de ce principe et de son application. M. Rogier. Pour moi, j'irai très-loin, afin d'obliger les parents envoyer leurs enfants Cécole.... Mais avant de recourir aux moyens violents, recourons aux moyens attrayants; exhortons, encourageons; ces LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. revue politique. Les apparences sont décidément a la paix et les prévisioos pacifiques s'accréditent de plus en plus. Ou signale notamment les paroles rassurantes adres sées par l'empereur d'Autriche une déptitation de la banque de Vienne, et les gracieusetés faites h M. de Hubner au bal des Tuileries par LL. MM. II. L'idée de soumettre un nouveau congrès les diffi cultés h résoudre gagne du terrain. D'ailleurs l'on croit généralement que l'empereur Napoléon 111 s'efforcera de ramener le roi de Sardaigoe des idées plus pacifiques. Quoique il en soit, la situation est toujours in quiétante. Une feuille semi-officielle prussienne appréciant l'état des choses en Italie, dit: il est in contestable que cet état de choses doit être amélioré et le plus tôt possible, mais il n'est pas moins in contestable qu'il est difficile d'en trouver les moyens plus difficile encore de les appliquer. On ne saurait nier que l'Autriche n'ait fait dans ces dernières anoées de louables efforts pour répondre aux be soins et aux vœux de ses provinces italiennes. Mais la mesure du possible se trouve malheureusement trop en disproportion avec le but auquel tendent les efforts des Italiens. On De peut pas attendre du gouvernement autrichien qu'il accorde des institu tions qu'il sait d'avance ne devoir être employées que comme uoe arme contre lui, comme uu moyen d'agitation incessante. Le Piémont se trouve daDs une position diffi cile. Depuis sa guerre malheureuse contre l'Autriche il a suivi avec persistance une politique libérale et nationale. Mais la réalisation du but suprême que poursuit cette politique n'est pas possible aux seu les forces du Piémont. L'agitation nationale sur la quelle il a du s'appuyer devient un dangereux au xiliaire lorsque les hautes espérances qu'a conçues l'opinion publique ne peuvent pas être satisfaites. En outre, le déploiement de forces de ce petit Etat pour se faire admettre au conseil des grandes puis sances, ses armements et ses préparatifs militaires ont déjà tellement épuisé ses ressources financières II. LE CHAPITRE. Deux années s'étaient écoulées; on était en 1792, et l'écho des événements qui se passaient Paris, au sein des assemblées législatives, retentis sait jusque dans l'éternelle placidité du cloître. Les vœux monastiques étaient abolis, et les portes de l'abbaye de Saint-Pons avaient été ouvertes par les commissaires du pouvoir exécutif; mais le vœu de clôture, barrière invisible et puissante, avait retenu les épouses du Seigneur dans l'enceinte consacrée, mieux que ue l'eussent fait des barres et des ver- roux. Cependant un trouble profond régnait dans ces lieux autrefois si tranquilles, et c'est d'un pas craintif, et eu jetant autour d'elles des regards qu'il est douteux que le cabinet de Turin puisse longtemps conserver la position qu'il a prise. Mais renoncer la politique qu'H a suivie depuis dix ans serait un éclatant échec politique. Il est donc natu rel qu'il pousse de toutes ses forces h une solution. Cette solution, le gouvernement piémoDtais l'attend de l'aide de la France, comme tout le mon de a pu s'en convaincre par la position qu'il a prise au Congrès de Paris et depuis lors. Partout où il a pu faire entendre sa voix il a appuyé les intéiêts et les tendances de la France. Il a montré pour les exigences françaises, l'occasion de l'attentat d'Or- sini, une condescendance qui n'est pas eD harmonie avec son système intérieur* L'union qui se prépare aujourd'hui eDtre la dynastie napoléonienne et la maison de Savoie met le sceau l'alliance qu'ai créée, entre les deux* Etats la commuuauté d'intérêts. Est-ce que pour cela le cabinet des Tuileries se rendra sans plus de réflexion aux désirs de sou allié qui doit désirer une, prompte rupture avec l'Autriche? Nous croyons qu'il y aura eocore bien des considérations politiques dont le gouver nement de l'Empereur ne veut ni ne peut ne pas tenir compte. Ici la feuille prussienne démontre qu'en effet la guerre entre les deux puissances ne saurait rester circonscrite dans les limitesde la Péninsuleitalienne et deviendrait nécessairement une gnerre euro péenne; vérité que nous avons nous-mêmes pré cédemment exposée et qui saute aux yeux de tous. Son espoir c'est que la modération et les intentions sincères des puissances épargneront aux nations cette grande calamité. inquiets, que les religieuses se rendaient au cha pitre où l'abbesse les avait fait convoquer. C'était un imposant spectacle, quand jadis, in vestie la fois de l'autorité religieuse et du pouvoir féodal l'abbesse de Saint Pons, entourée de ses dignitaires, siégeait sous ces voûtes gothiques, revêtue d'uDe sombre magnificence et d'une austère grandeur. Les portraits de ses devancières, sus pendus aux vieux lambris semblaient abaisser leurs tranquilles regards sur celle qui leur avait succédé dans le cloître; la plupart de ces portraits portaient s l'angle gauche un écusson armorié; car les plus illustres filles de la Provence et du Comtat avaient régné tour tour sur la maison de Saint Pons. On voyait là les otelles des Comminges, la tour des Adhémar, le pont des Ponièves, l'étoile des Baux, et le loup des Albertas. D'autres tradi tions plus glorieuses s'élevaient côté de ces splendeurs mondaines les saints de l'ordre de Cîteaux, que le ciseau du sculpteur avait placés, dans l'attitude de la méditation, sous des dais et des clochetons de pierre, rappelaient la mémoire d'éloquents souvenirs de science et de vertu. Les saints étaient encore debout, dans leur immobilité séculaire; les voûtes antiques s'élevaient toujours, solides et majestueuses, prêtes défier l'outrage des hommes et du temps mais combien tout le reste était changé! Les officiers temporels de l'ab baye ne s'empressaient plus au premier ordre de la supérieure; les vassaux nombreux ne venaient plus rendre hommage leur puissante suzeraine; seules, les religieuses se pressaient, comme un troupeau timide, autour du tiône abbatial. La révérende mère Gertrude de Combeaolt, tante de Cécile, se distinguait, au milieu de ses filles spiiitnelles, par la fermeté de sou maintien, aussi calme, aussi digne en ces jours de tempête, que lorsqu'elle présidait les grandes assemblées de l'Ordre ou qu'elle ren dait la justice ses vassaux. Ses traits avaient toujours la même expression de sévère douceur; mais le feu qui animait les yeux des martyrs bril lait dans ses regards. Elle fit un gestele silence

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1