42rne Année. N4,314. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. ??R3S, 2 Février. L b ffa W Q H o LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 5 mois. revue politique. La conclusion présumée d'un traité secret d'alliance entre la France et le Piémont se confirme. Les journaux italiens de toute cou leur mentionnent le traité comme un fait accompli. Ainsi s'expliquent fort naturellement ces mouvements et ces concentrations de troupes que ton signalait dans différentes villes du midi de la France. Napoléon I" tenait pour un axiome politique, que le Piémont est un pied terre en Italie une tête de pont indis pensable la France. Ne serait-ce pas là l'explication de la politique traditionnelle dont parlait le Moniteur dans sa note du 24 janvier Au reste, de ce que la France cherche étendre son influence en Italie, il ne s'en suit pas que la paix en soit d'autant plus compromise. Nous croyons au contraire dit un journal, que le traité entre la France et le Piémont aura plutôt pour effet de rendre la guerre plus im probable encore, parce que l'élément révolu tionnaire italien se trouvera indirectement comprimé par la même main qui retient les fauteurs de désordres en France. Il est d'ailleurs certain que le vent de l'opi nion tourne de plus en plus vers la paix. Un publiciste, pas accoutumé d'ailleurs envi sager la situation sous son aspect le plus rassurantrapporte que M. de Cavour qui croyait, il y a un mois, ne pouvoir éviter un g3 qu'en se jetant corps perdu dans la guerre, a été surpris du peu de sympathie que sa politique belliqueuse a éveillé dans les classes éclairées du Piémont. Là aussi il y a des intérêts qui craignent le résultat d'un choc et qui se souviennent de la bataille de Novare. D'un autre côté, la résolution bien arrêtée des (Suite. "Voir le n° 4»3i3 du Propagateur En ce moment la sœur tourière, pâle et l'effroi peint sur le visage, accourut Ma révérende mère, dit-elle, le commissaire qui a fait ouvrir les portes de l'abbaye vient d'en trer dans la première cour. Des gens armés et de bien mauvaise mine sont avec lui... Qu'ordonne Votre Révérence? Que toute la communauté se rende b la chapelle; venez, mes filles notre place est dans le sanctuaire, suivez-moi: Les religieuses rabattirent leurs voiles, et, mar chant deux a deux, elles avancèrent vers la cha pelle, qui communiquait b la salle du chapitre par une porte basse et cintrée. L'abbesse se prosterna devant le tabernacle; les religieuses prirent leurs places accoutumées dans les stalles de chêne, Doircies par les ans. On entendait dans les cours, sur les escaliers, au fond des cloîtres, le bruit des pas d'une foule nombreuse; enfin la porte de la chapelle s'ouvrit violemment, et livra passage b Mazziniens de ne pas prendre part un mou vement qui aurait pour but de fonder un établissement monarchique Milan, lui enle vait la partie la plus ardente dé la jeune Italie qui est plus révolutionnaire qu italienne et qui ne veut pas travailler pour un Roi...... Enfin, la célérité avec laquelle l'Autriche qui ne parle guère mais qui agit beaucoup, a pris ses dispositions, la rapidité avec laquelle, l'aide du chemin de jer, elle a envoyé des ren forts qui portent aujourd'hui son armée en Italie t5o,ooo hommes, ont fait Turin une vive impression. En France, on a été particu lièrement frappé du mouvement prononcé de tous les intérêts contre la guerre, et enfin de la fermeté avec laquelle la diplomatie anglaise a pris position dans celte question en laissant apercevoir qu'elle ne pourrait rester longtemps neutresi la lutte s'engageait en Italie. L'Angleterre, de son côté, pousse avec acti vité ses armements. Suivant un bruit assez accréditéparaît-illord Cowley aurait fait ce sujet quelques communications au gouver nement français. Elle se proposerait de porter un nombre double les vaisseaux composant l'escadre de la Manche et un nombre triple ceux qui forment la flotte de la Méditerranée. En même temps, elle veut organiser avec de plus larges cadres son armée de terre dont le chiffre les milices comprisesdoit s'élever 200,000 hommes. Lord Cowley aurait ajouté que si Angleterre donne un tel développement ses forces militaires, ce n'est nullement dans des intentions belliqueusesc'est au contraire pour prévenir la guerre par un tel déploiement et pour être même d'intervenir avec autorité en faveur du rétablissement de la paix si la guerre devait éclater. D'un autre côté d'après une correspondance viennoise le cabinet de Londres a adressé un homme de haute taille, b la mine basse et brutale, que suivait nue troupe immeose, dégue nillée, désordonnée, an sein de laquelle on remar quait bon nombre de ces atroces visages qui semblent sortir de terre, comme des gnomes hideux, b l'époque des révolutions. Le digne chef de cette broyante armée s'avança droit vers l'abbesse celle-ci, debout sur les marches de l'autel, le front haut, le regard serein, paraissait défier cette mul titude, aux cris de mort, aux gestes menaçants. Cécile s'était élancée auprès de sa tante, et la même résolution, le même courage, aoimaieut la vierge de vingt ans et la femme courbée sous le poids des travaux et des austérités. Que demandez-vousdit enfin la mère Gertrude, vous qui entrez si audacieusement dans la maison de Dieu? Nous voulons les clés du trésor de l'abbaye; livre-les-noos de bonne grâce, et tu pourras l'eu aller eu paix avec tes béguioes; sinon Le trésor est un dépôt confié entre mes mains; je le remettrai b mes supérieurs spirituels de qui je l'ai reçu, et je vous ordonne de quitter sur-le-champ cette maison que vous profauez par voire préseuceet vos sacrilèges inteutions. celui de Turin une note dans laquelle il de mande instamment que la Sardaigne aban donne son attitude provocatrice vis-à-vis de CAutriche. La Prusse également aurait faite au gouvernement autrichien des déclarations spontanées et très-amicales relativement Vattitude provocante du cabinet des Tuileries. En dehors de la question austro-sarde, un vif intérêt quoique d'un autre ordre, s'attache toujours l'expédition de Cochinchine. Les dernières nouvelles de la baie de Touranne, en date du 5 décembreconfirment la bonne situation du corps expéditionnaire. Malheu reusement les persécutions religieuses avaient recommencé avec une intensité affreuse. Des canonnières et des embarcations envoyées sur les côtes par l'amiral français sont parvenues heureusement sauver plusieurs missionnaires. Les nouvelles du Nouveau-Monde annon çaient dernièrement la chute ou la retraite les renseignements authentiques nous manquent cet égard) du président du Mexique, Zuloaga. Mexico n'en reste pas moins aux mains des conservateurs. Robles, qui s'est trouvé, inléri- mairement la tête de administration et Miramondont on annonce l'élection ta Présidence, étaient l'un et C autre généraux de Zuloaga. On écrit de Bruxelles b la Tribune Après le fameux vote qui renvoya au bureau des renseignements, c'est-b- dire aux calendes grecques, la pétition de Saint-Josse-ten-Noode, il y a eu dîner chez M. Frère. Celui-ci a prononcé un petit discours en trois ou quatre cbants pour célébrer la victoire du cabinet. Naturellement, le ministre des finances a fait sa sortie obligée contre ces libéraux indépendants, ces anarchistes, ces agitateurs, qui aiment le bruit pour le bruit, comme 00 aime l'art pour l'art, et dont la Chambre a fait justice som maire. M. Frère ferait bien de ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir mis par terre. D'ailleurs quand il faut demander du secours b la droite pour vaincre, c'est qu'oo ne se seul pas aussi fort qu'on a l'air de le dire. Le commissaire regarda avec surprise la mère Gertrude. Tu es fière, dit-il, bien fière; mais nous saurons te faire changer de ton avant que le monde soit plus vieux d'une heure... Les clés, encore un coup ou je lance ma meute dans la maison! Me préserve le Ciel de livrer les vases du saint lieu entre vos mains impures!.. Il n'est pas besoin de tant de paroles, dit un homme de la troupe en s'approcbant du chef lb, dans le tabernacle, il y a un ciboire qui vaut dix mille écus comme un liard... C'est connu dans le pays, ça... L'abbesse regarda celui qui venait de parler c'était un métayer de l'abbaye, b qui plus d'une fois, dans les mauvaises années, elle avait fait remise des tailles et des redevances. L'homme aura pour ennemis ceux de sa propre maison, dit-elle avec un soupir. Le commissaire jeta uu regard de convoitise sur l'autel le soleil l'éclairait en ce moment, et ses chauds rayons faisaient res- pleodir les lames d'or qui couvraient le tabernacle... Les yeux du brigand s'allumèrent; il se retourna, arracha une hache des mains d'uu de ses compa gnons, et s'élaDça dans le sanctuaire, en s'écriant

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1