42me Année. Mercredi 9 Février 1859. No 4,316, 7PKSS, 9 Février. La feuille pseudo-libérale qui s'imprime dans notre ville, s'occupe enfin du droit de patente imposé aux écoles dentellières. Elle prend, croiriez vous, la défense de la seule industrie qui fasse vivre la plus grande partie de notre population pauvre, contre l'arbitraire ministériel elle s'élève contre les indignes manœuvres que les agents du fisc mettent en pratique pour exécuter les ordres reçus de haut lieu elle se moque des sottises perte de vue, que commettent les agents stimulés par la crainte et par l'impérieuse tyrannie de l'administration supérieure Pointdu tout! Elle sait comme nous, qu'ici les commis des accises se mêlent de la partie que là, les agents s'introduisent dans les écoles dentellières, sans l'assistance d'un com missaire de police ou d'un des membres de l'administration communale, ce qui est contraire la loi qu'ailleurs, on veut que des écoles communales adoptées prennent une patente ce qui n'est pas moins illégal elle n'ignore pas que les agents ont la menace dans les yeux et la bouche, pour leur arrivée et pour leur extorquer une misérable signature. Toutes ces illégalités, toutes ces manœu vres coupables, qui seraient pour elle l'abomination de la désolalion si elles se commettaient sous fin ministère conserva teur, ne sont maintenant qu'un menu fretin dont la feuille libérale n'a certes pas s'occuper, puisqu'elles sont les conséquen ces d'une mesure libérale. Que dit-elle donc ce sujet? LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, po™ le dehors fr. 7-50 par 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 trois mois. p0cr 3 mois. revue politique. Le discours de la Reine Vicforia l'ouverture du Parlement ei celui de l'Empereur Napoléon a l'ouverture de la session législative forment l'évé nement capital de la semaine. Les paroles de la Reine témoignent de ses dispositions pour le maintien de la paix, mais, par cela même, n'en recèleot pas moins une menace contre ceux qui seraient tentés de la troubler. Lord Derby a prisa tâche d'élucider le discours de la Couronne. Le cabinet de Saint James affirme le droit qu'a l'Au- riche de conserver ses possessions italiennes et proclame l'inviolabilité des traités de i8iâ. L'Au triche n'est ses yeux aucunement responsable de l'agitation et du malaise qui régnent en Italie. Le cabinet britanuique espère que si la Sardaigne. faisait la folie de lever le drapeau contre l'Autriche, l'Empereur Napoléon n'oublierait pas son mot célèbre: CEmpire, c'est la paix, et que la France y réfléchirait deux fois avant que de s'engager dans les aventures. Si ce qu'à Dieu ne plaise, la guerre éclatait, l'Angleterre qui n'est liée par aucune entente, serait libre de suivre la voie que les intérêts, l'honneur et le devoir de ce pays sembleront exiger. Ainsi l'Angleterre est loin d'être favorable la cause italienne, et ne prend guère, comme on avait bien voulu le faire espérer, l'altitude d'une neu tralité bienveillante pour le cabinet des Tuileries dans le cas où celui-ci viendrait soutenir le Piémont dans une agression contre les possessions autrichiennes. Il est donc évident que si la France s'écartait d'une politique pacifique, la Grande Bretagne lui serait tout au moins moralement contraire. Le vote l'unanimité de l'adresse qui annonce la demande d'un subside pour les arme ments maritimes achève de dessiner la position prise par l'Angleterre. L'Empereur Napoléoo, dans son discours aux L A 1KI®W11©E0 (Suite. Voir le n° 4i3i5 du Propagateur IV. l'entrevue. Dix jours venaient de s'écouler on était au matin. Auréiie dormait encore, quand la femme du geôlier appela doucement Cécile: On vous attend an parloir, citoyenne, dit- elle: le jeune homme a une permission; il ne faut pas le faire attendre. i Un jeune homme! Eh! oui, un officier... Allez; allez, citoyenne; ce sont de bonnes nouvelles, j'en suis sûre. La novice hésitait; mais, cédant aux instances de cette femme, elle descendit, arriva la grille. Un homme l'attendait en dehors; il leva la tête elle reconnu! Estève Gorsaz. lis étaient seuls; elle le salua, s'assit; il resta debout devant elle, regar dant avec émotion Mademoiselle, dit-il enfin, les moments sont précieux; souffrez que je m'explique avec fran chise. Je vous ai promis de vous sauver, et, depuis cet instant, je n'ai cessé de m'occuper de vous, Chambres législatives, exprime de son côté le vœu et l'espoir que la paix ne soit pas troublée. Il constate les excellents rapports qui unissent son gouvernement avec les autres puissances, l'Autri che exemptée. A*ec l'Angleterre ses relations reposent sur une heureuse réciprocité de senti ments; avec la Russie elles odi le caractère de la plus franche cordialité; avec la Prusse elles n'ont cessé d'être animées d'une bienveillance mutuelle. Le cabinet de Vienne seul s'est souvent trouvé en désaccord avec celui de Paris- sur des questions principales. L'Empereur se borne cet égard mentionner l'affaire des principautés danubiennes. Il serait étonnant néanmoins que ce grief, lui seul, ait été capable de troubler l'entente des deux Puissances, puisque l'Angleterre, qui dans la ques tion des principautés partagea constamment la manière de voir de l'Autriche, n'en est pas moins restée l'alliée recherchée de la France. Quoiqu'il en soit, l'Empereur exprime diverses reprises la confiance et l'espoir que la paix ne sera point troublée. Une correspondance de Berlin dit également qu'on y a la ferme confiance que les conflits qui ont inquiété le public sout en voie d'arrangement amiable. Elle se fond notamment sur le bon vouloir que manifeste l'Autriche, et mentionne les repré sentations faites par l'Angleterre, avec l'appui de la Prusse, auprès des cours de Vienne, de Turiu et de Paris, représentations qui^ dit-elle,'ont opposé utie barrière puissante aux cottiplicattons qui pour raient naître de la question italienne. D'un autre côté, la Gazette universelle alle mande prétend que les négociations ont été actives entre les cabinets de Vienne, de Loodres et de Berlin. Elle assure que dans le cas où la guerre n'aurait lieu qu'entre l'Autriche et le Piémont, l'Angleterre et la Prusse resteraient neutres* et que ce serait d'autant plus naturel que l'Autriche sans doute en finirait très vite avec la Sardaigne. Il en serait autrement, ajoute la Gazelle Universelle, si la France prenait les armes pour le Piémont. Il vous si noble, si jeune si digue d'intérêt. Mais je D'ai pu obtenir votre liberté ils me l'ont refu sée!... Un député de la Convention est arrivé Avignon; et demain, peut être même ce soir, l'hor rible tribunal qu'il a organisé tiendra sa première séance. Vous y serez mandée, je le sais; votre comparition devant ces juges iniques équivaut un arrêt de mort. La mort! et vous avez peine vingt ans! La mort! quand Dieu vous donne la vie, quand vous pouvez être heureose par les sen-, timents les plus chers an cœur d'une femme! Et quelle mort, MJ1* Cécile, ajouta-1-il il n'est qu'un moyen de voûs y dérober, et c'est genoux que je vous conjure de l'accepter Accordez-moi le nom d'époux, et avant une heure vous sortirez d'ici, libre, en sûreté, car nul n'oserait toucher la femme d'un soldat de la République. Donnez-moi le pouvoir de vous sauver, de vous dévouer ina vie; je ne demande rien que le droit de vous arracher aux mains du bourreau, de vous consacrer mes jours, et d'entourer les vôtres de bonheur et de paix. Cécile ne put répondre; l'émotion, la surprise, étouffaient sa voix, les accents d'Estève résen- n'est pas douteux qu'en cê cas, la Prusse et l'Angle terre prendraient également partie. inlimiderdp pauvres fcmmesquî trpmblent naient ses oreilles; elle leva sur lui des yeux timides, et le vit beau d'espoir et de dévoûment. Alors il lui sembla qu'uD nouveau monde apparais sait son âme; elle entrevit des joies qu'elle n'avait jamais rêvées les douceurs d'une union intime avec un être noble et vrai, le bonheur et la gloire delà maternité; elle se vit mère d'une lamille charman te, attendant le retour d'un époux qui avait les traits et l'accent d'Estève. On peut se sauver dans le monde, sembla lui dire une voix intérieure. Le jeune homme, la voyant pensive et silencieuse, reprit Vous êtes effrayée, je le conçois, mademoi selle, la pensée de vous confier ainsi moi. Vous ne me connaissez pas; mais, je le jure, je suis un honnête homme, et je vous aime, Cécile oui, je vous aime! depuis que je vous ai «ne si noble, si courageuse, au milieu de vos assassins. La mort est-elle préférable moi? Ah! sauvez-vous: si ce n'est pas pour moi, que ce soit pour vous-même Sauvez-vous pour être ma sœur, si vous ne voulez pas être ma femme! Tous les droits que vous pourriez m'accorder aux yeux des hommes en tue donnant votre foi, j'y renonce, je les remets entre

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1