Elle trouve que les justes réclamations
des feuilles conservatrices contre l'arbi
traire ministériel, ne sont qu'une manœuvre,
politique, une infamie pour conspuer et abîmer
les libéraux, pour chauffer les esprits et exciter
le mécontentement. Pauvre journal 1J rêve
éternellement le clérical, et ne trouVe eién
de mieux, pour combattre ses adversaires,
que de leur prêter ses propres qualités;
tout le monde en effet se souvient encore
comment elle chauffait les esprits lors des
saturnales de Mai, comment elle excitait le
mécontentement et appelait son secours
des révolutionnaires èt des devins même;
après tout elle fait preuve ou d'une igno
rance crasse ou d'une insigne mauvaise foi,
en disant que ce ne sont que des saintes
fabricantes, des saintes filles en d'au ires
termes, que des religieuses dont nous pre
nons la défense, tandis que la feuille
libérale sait très-bien que dans nos articles
il s'est agi de toutes lesécoles dedentellières
indistinctement, qu'elles soient tenues par
des personnes laïquesou par des religieuses.
Après ces déclamations saugrenues, la
feuille pseudo libérale, se met défendre
l'acte ministériel en lui-même
L'administration n'exige la patente, dit elle,
que des écoles dont ta directrice fait le com
merce et traite soit avec des fabricants, soit
avec des marchands, sans rendre compte aux
ouvrières du produit de leur travail, déduction
failed' une légère redevance pour frais (Técolage.
En vérité le journal de la rue au Beurre,
ne sait pas ce qu'il a écrit.
En effet pourrait-il nommer parmi le
grand nombre d'écoles de dentellières,
établies dans notre ville, celle dont la
directrice fait le commerce elle-même?
Indiquera-t-il la directrice qui traite elle-
même avec de» marchands? Où est la
maîtresse qui traite avec des fabricants
sans rendre compte aux ouvrières ou leurs
parents, du produit de leur travail? et
cependant l'bonnête feuille, sait aussi bien
que nous, que les agents du fisc ont envoyé
une déclaration de patente signer toutes
les écoles indistinctement, dont les direc
trices ne sont en réalité que les contre
maîtresses des fabricants, lesintermédiaires
enlreceux ciet les ouvrières qui travaillent
pour eux sur les patrons qu'ils leur livrent;
elle sait <jue la déclaration de patente a.été
remise aux rpallresses qui apprennent le
métier au* ouvrières et surveillent leur
travail gratuitement, comme celles qui
reçoivent une légère redevance pour frais
d'écolage; pourquoi donc la feuille libérale
ne s'élève t elle pas comme nous, contre
les intolérables manœuvres des ageqts du
fisc l'égard de femmes craintives aux
quelles le droit de patente n'est pas appli
cable, s'il est vrai, comme elle le dit, que
l'administration n'exige le droit de patente
que des écoles dont la directrice elle-même
fait le commerce?
La justification de l'arbitraire ministé
riel, que la feuille libérale a essayée est
donc bien maladroite; mais elle a cru,
y trouver le moyen de crier au clérical,
et de donner une couleur politique
l'opposition légitime que provoque une
mesure inique; elle n'a réussi qu'à mon
trer tous, quelle est sa mauvaise foi
et comment sa sotte manie lui fait perdre
de vue les vrais intérêts du pauvre et ceux
de l'industrie qui le fait vivre.
Les réformes électorales de 1848, 1849
et 1851 qui constituent le système le plus
détestable qui soit au monde, ont frappé
le parti conservateur sans aucun doute,
mais ce système a profilé et profitera bien
plus au radicalisme qu'au libéralisme
doctrinaire. Nous sommes convaincus que
MM. Devaux, Lebeau et Dolez sont là-
dessus parfaitement de notre avis.
Ce système remettra de plus en plus la
prépondérance politique dans les élec
tions, aux mains de la partie la plus
remuante la plus passionnée la plus
exnltêe du pays, de celle qui trouve son,
centre dans les grandes villes, et de la
partie la moins morale, aux électeurs des
cabarets. Nous croyons qu'en 1848 le
ministère a eu tort de proposer cette ré
forme et que les doctrinaires et les con
servateurs ont eu le tort de l'accepter 011
de la subir. L'avenir amènera d'imman
quables regrets.
Hier mardi, a commencé la Chambre
des Représentants, la discussion générale
Eb bien et elle lira de sou sein uu crucifix
du chap. IX du Code pénal, concernant les
délits commis par les ministres duœulte
dans l'exercice de leurs fonctions.
Le 7 de ce mois est décédé, l'âge de 77
ans, M. le Baron VandersticheledeMaubus,
chevalier des Ordres de Léopold et du
Lion Néerlandais, ancien Bourgmestre de
la ville d'Ypres, ancien commissaire d'ar
rondissement d'Ypres, ancien conseiller
provincial ancien vice-président de la
maison d'arrêt et ancien membre de la
fabrique de l'église de Sl-Jacques.
Erratum. Dans notre dernier article,
nous avons dit que la réforme électorale
opérée en 1848, en consacrant le cens
uniforme 20 fl. réduisit les campagnes
lutter contre les villes dans la proportion
de Dix et demi contre quinze; c'est SIX et
demi contre quinze, qu'il faut lire. (6 1/2
contre 15.)
vos mains: je ne veux rien que voire vie: je oe
veut rien que le pouvoir de vous reodfe heureuse,
selon vos goûis, selon voire,de'sir.
Cela ne se peut, dit elle avec effprt.
Et pourquoi? Je suis indigne de vous, je le
sais; mais, ptès de péiir dans les flots, refuseriez-
vous la main du plus vil des hommes pour vous ti
rer du péril? Ici, c'est un danger aussi pressant,
uoe mort plus ciueile. Ce'cile, ue me repoussez pas,
dussi z-vous après briser l'instrument de votre
délivrance je suis prêt b tout souffrir, pourvu que
je vous sauve
Mais igoorez-vous, dit la jeune fille eD hési
tant, que je ne m'appartiens plus et que je suis liée
par les vœut de religion?
Vous ue les avez pas prononcé^: vous êtes
libre encore!
Cécile resta uu moment silencieuse; son âme
combattue donnait h sa beauté un éclat plus tou
chant d'un côté, s'offraieut ses jeux le inonde
avec tous ses attraits, la coupe de la vie pleine
encore et savourée de coucert avec le seul homme
qu'elle autan pu aimer; de l'autre, la mort hideuse,
sanglante; mais, au delà, les tadieiix horizous
de l'éternité. La lutte ue dura pas longtemps.
Ces vœux, dit - elle avec une chaleur concen
trée, ces vœux sacrés, je les ai mille fois prononcés
eD mon cœur! J'appartiens Dieu par le choix li
bre de ma volonté; je me suis donnée b lui dès mon
enfance; je le conjure d'accepter ces ioslanis de
vie qui me restent. Oui, Seigneur, ajouta-t-elle
avec une exaltation croissante, je vous promets
obéissance, pauvreté et chasteté; recevez mes vœux,
ômori divin Maître! recevez les vous-même, puis
que je De peux les proooucer eulre les mains de
V03 ministres et au pied de vos saints autels.
Estève poussa no cri de désespoir et s'appuya
tremblant contre les barreaux; Cécile était tombée
genoux; ses jeux brillaient d'une flamme céleste,
ses joues et son front se coloraient plus vivemeot
jamais elle n'avait paru plus belle qu'au moment
où elle dévouait la mort ses grâces et sa beauté.
Qu'avez-vous fait? dit enfin Estève, accablé:
qui donc vous pousse haïr ainsi votre vie?
Cécile! malheureuse enfant!
Déserteriez-vous votre drapeau au moment
du danger? dit-elle avec chaleur.
Non, sans doute.
BULLETIN LOCAL.
Nous continuerons enregistrer les démarches
qui se font dans d'autres localités de la part des
administrations communalespour amener les
bouchers b diminuer les prix auxquels ils vendent
les différentes qualités de viaDde. Presque par
tout ces efforts sont couronnés de succès; ne résul
tat devrait engager nos édiles b suivre ces exemples.
Le sieur Gilot, boucher au hameau de Bon-
Aire b Lodelinsart, vend depuis un certain temps
de la viande de vache de bonne*s qualité b 4o
centimes le demi-kilôg. On nous assure qu'il tue
jusqu'b trois bêtes par semaine.
Un des principaux marchands-bouchers
établis dans les environs de la Grand'Place, b
Bruxelles, vient encore d'annoncer une grande
diminution des prix de la viande de bœuf et de
veau qu'il débile. La glace est donc décidément
rompue.
Nous avons parlé d'une réunion des bouchers
d'Ixelles -, sur la convocation du bourgmestre de
cette coramooe, ët de l'espoir de voif ces commer
çants renoncer b une partie des grands bénéfices
qu'ils font, en diminuant le prix de la viande daps
la proportion du prix du bétail sor pied.
L'appel do chef de la commune a été écouté par
les bouchers de moyen ordre, qui se sont empressés
de diminuer leurs prix de 10 centimes au kil. Ces
bouchers sont établis b la boucherie communale,
au nombre de douze.
Dans la commune de Saint-Josse-ten-Noode
d'ébène, voici l'étendard du souverain Hoi sous
lequel j'ai juré de vivre et mourir puis-je l'aban
donner au moment du péril?
Ce sont de vains scrupules, dit il en secouant
la tète avec tristesse. Mais il est encore un moyen
écoutez -moi, Cécile, une dernière fois, consentez b
me suivre; j'ai un laissez-passer en blanc que le
maire de la ville, mon ami, a accordé b mes sup
plications; il nous Btlend pour accomplir les pre
mières formalités du mariage et ratifier ainsi votre
mise en liberté. Soumettez-vous b une vaine céré
monie qui, je le jure, n'enchaînera pas votre ave
nir; devenez ma femme selon la loi, et, dans peu
de jours, vous passerez la frontière; une fois en Ita
lie, vous demanderez et obtiendrez facilement la
rupture d'un mariage saDs valeur b vos yeux; vous
vivrez dans le monde 00 dans un cloître, u'imporle.
Vous serez sauvée! je ne vous verrai plus; vous
m oublierez sans doute n'importe encore, pourvu
que vous viviez! ma mère vous recevra comme sa
fille, pendant ce peu dè jours que vous passerez sous
mon toit. Veoez, Cécile! obi venez ressaisir la vie
qui s'offre encore b vous.
Pour être continué.)