2 A près ce long circuit, revenant a l'art. 295, M. Verhaegen en a soutenu le caractère éminemment constitutionnel. A l'en croire, tout le monde est de cet avis. Par sou amendement, M. Mnlou, le tecoonall. La véritéest que cet amendement, proposé a titre de transaction ne pinit que Tattaque méchante d'un acte de l'autorité étranger la morale et la religion. Dans cette rédaction,, la liberté religieuse est mise hors du débat, celle du ministère au contraire défendant E* censure, c'est-b-dire toute censure directe et indirecte, d'un point mixte comme d'un point exclusivement politique rend possible, ainsi que l'a démontré M. Malou, toutes les persécutions du temps de Guillaume, depuis le pfocès de l'abbé De Smet, condamné pour avoir prêché contre l'athéisme dans l'enseignement, jusqu'au scanda leux jugement contre Mgr. de Broglie, affiché au pilori entre deux voleurs. Pour M. Verbaegen, les art. 296 et 297 ne sont pas moins constitutionnels que les précédents; aussi volera-t-il toutes les dispositions du projet de loi. M. Dumortier a pu prendre enfin la parole. Toute la question, a dit l'orateur en commen çant, est de savoir s'il y a ou noo liberté et égalité pour tous en Belgique, ou si l'on veut refaire la Constitution au moyen des lois organiques. L'honorable représentant de Roulers s'est atta ché ensuite démontrer que la législation qu'on veut imposer ao pays n'est autre chose qu'un retour aux abus du régime hollandais. Entrant dans le vif de la question, il a fait ressortir les rapports évidents qui existent entre le système vexatoire que l'on préconise aujourd'hui et la brutale agressioo contre le clergé, b laquelle M. Van Maaoen a attaché son nom. Le Congrès, a dit encore M. Dumortier, n'a pas voulu entre l'Eglise et l'État 00e séparation hai neuse. Il a voulu l'émancipation du clergé, tandis que votre séparation n'aboutirait qu'à faire des prêtres les parias de la société. Ce discours, que nous avons b peine le temps d'effleurer, tant il renferme de faits et d'arguments, a vivement impressionné la Chambre. M. Dumortier a le privilège d'éveiller la fibre patriotique dans le cœur de son auditoire. Il a pour parler de la patrie et delà liberté des accents si convaincus que la passion"et la haine elles-mêmes se sentent désarmées devant cette énergique et éloquente parole. sa dernière nuit, qui ne fut qu'un long entretien avec l'époux céleste auquel elle s'était fiancée nous ne l'accompagnerons pas sur l'échafaud,'où elle n'apporta ni les pâleurs du supplice, ni les or dinaires terreurs de la mort; mais où elle apparut aux yeux de tous telle qu'un ange qui va prendre son essor vers les cieuxet qui, près de quitter la terre, se perd dans la contemplation du souverain bien qu'il va posséder sans ombre et sans nuage. L'union d'Estève et d'Aurélie, d'abord un peu froide, nn peu triste, dut b la naissance de deux enfants pîas de chaleur et de confiante amitié. Leur fille porta le nom de Cécile, d'après le vœu com mun de ses parents, et il semblait que le souvenir de leur angélique amie, toujours présent b leur mémoire, se fût réflété dans le cœur et sur le front de celte enfant. Parfois Estève tresssaillait en re trouvant dans les yeux de sa fille ce regard qu'il avait tant aimé; parfois Aurélie fondait en larmes, lorsqu'un accent de cette voix enfantine parvenait b son oreille, et tous deux élevaient leor âme au ciel, en voyant dans leur maison ce portrait vivant, ce reflet animé, cette reproduction fidèle de la novice de Saint-Pons. tJ La Chambre a continué jeudi la discussion sur les art. 295, 296 et suivants du code pénal. M. De Haerne a démontré l'origine dé cés disposi (ions répressives tellesqu'elles furent inscrites dans la législation pénale: elles prirent naissauceen 1810, alofs qu'il n'existait ni liberté de la presse ni liberté d'âiSociaiîon, alors qo'un porfbbir ombra- geux se méfiait du clergé; mais le Congrès national a balayé les débris de l'ancien régime français, et rapprochant les articles du code pénal dés diverses mesures prises en i85o et 1831il est de tonte évidence que ces articles sont abolis. L'honorable député de Courtrai a démontré l'inconséquence de nos adversaires: ils craignent quelques excès de critique contre un acte de l'autorité locale et créent des délits spéciaux pour les réprimer; mais les excès dirigé^ contre la société entière, les appels incendiaires du Mazzinisrae, les laissent indiflérentsUn prêtre de peut pas critiquer on acte posé par un bourgmestre, mais Mazzini peu: prêcher chez nous la glorification de l'assassi nat Voilà quelle est la logique ministérielle! M. De Haerné a très bien qualifié la loi qu'on veut faire: c'est une loi des suspects, a-t-il dit, qui n'aura d'autre résullat que d'organiser contre les ministres des cultes des croisadei'de mouchards, surtout dans les petits endroits. M. Ch. Lebeau a reproduit lés considérations qu'il avait déjà fait valoir. M. De Decker devait prendre alors là parole; mais comme il était 4 heures et demie, l'honorable membre a demandé que l'on voulut remettre la séance au lendemain, afio qu'il ne fut pas obligé di: scinder soo discours; la majorité a rejeté cette demande, et M. De Decker, M. Vilain XIIII, M. de Theux, M. Malou et M. De Naeyer, appelés successivement a prendre la parole, y ont renoncé. M. J. Jooret est revenu sur les raisons qu'il avait déjà fait valoir et la discussion a été conti nuée b vendredi. Nous lisons dans iè Congrès libéral: On sait quelle est notre-opinion sur l'article 2g5 du projet de révision du Code pénal'. Nous ne cessons de le dire, nous repoussons de toutes nos forcés cet article attentatoire a une de nos libertés' constitutionnelles; nous voulons'pour le piètre le' droit commun et nous le vouTonkj qu'il s'agisse d'accorder au clergé on privilège ou de lui imposer une responsabilité spéciale. Eu agissant ainsi, ndtiS croyons être dans la- logique, nous croyons rester fidèles b l'esprit de notre Constitution, qui, en proclamant la sépara tion de l'Eglise et de l'Etat, a fait du prêtre un1 simple citoyen. Nons craiguous que la voix des défenseurs de la liberté du clergé ne soit pas écoutée, et nous adjurons le libéralisme au pouvoir de sortir de la voie mauvaise où il s'est engagé. Le ministère vient de nommer enfin bourgmestre de Celle (Namur), M. le comte de Liedekerke. Cette nomination, il l'a retardée aussi longtemps que possible, espérant toujours quelque événement qui pût lui permettre de faire uo autre choix; mais il a dû rendre les armes, et c'est en frémissant et les nerfs agacés, que M. Rogier a contresigné la nomi nation de ce clérical. Ce jour-là M. le ministre de l'intérieur voyait les choses en noir il y avait de quoi. (Patrie.) NOUVELLES DIVERSES. Nous lisons dans le Progrès de jeudi dernier: a MM. les membres de la deuxième commission du conseil communal, b ce délégués par le conseil même, ont eu dimanche, i3 courant, une confé rence avec les bouchers de cette ville. Après de longs pourparlers, ceox-ci ont déclaré qu'ils consentiraient b fixer le prix maxi- mue de la viande de mouton, de veau et de bœuf, pesée ensemble, an taux de fr. i-4o le kilogramme, et celui de la viande de bœuf, au prix maximum de fr. t-25. n II a été impossible d'obtenir une réduction plus importante. Il paraît tofffefoîs que quelques bouchers de la ville et ceux du dehors sont disposés b débiter la viande de bœuf au-dessous du prix indique'. Les démarches faiies par l'autorité commu nale pour obtenir la réduction des prix de la viande, méritent sans aucun doute l'approbation unanime des habitants de notre ville. L'on croit cependant généralement qu'en présence de la ténacité des bouchers, il sera nécessaire de mettre en œuvre des moyens plus efficaces; la concurrence organisée sur uo pied convenable, produirait des résultats plus grands; elle ferait disparaître bientôt l'état' actuel des choses et détruirait le monopole exercé au détriment de la santé publique. Dans beaucoup de communes les autorités font en ce moment exécuter avec sévérité les règlements sur l'échenillage; chaque dimanche après la messe paroissiale un garde champçtre 011 un commissaire de police rappelle les règlements b la mémoire du public, et des vjsiles se font dans les jardins, vergers et autres'propriétés arborées. Il serait b désirer que toutes les autorités eussent la même vigilance. Dahs la matinée de dimanche, le nommé P.- r g';;} K P r> 'Jî i.' ï.- J. Lempière, âgé de 28 ans, ouvrier, domicilié b Neuve-Église, est décédé en sa demeure après avoir pris un remède que, d'après sa déclaration, il s'était procuré chez un médecin; mais ce fait est formellement nié par le docteur. Le parquet d'Ypres est saisi de cette affaire. Deux médecins légistes ont déclaré que les médicaments pris ont occasionné une inflammation dans les intestins. L'analyse en sera faite. On écrit d'Ostende La réussite du forage du puits artésien est uue véritable bonne fortune pour Osteode. Le manque d'eau n'était pas seule ment préjudiciable b Ostende comme ville de bains, mais aussi comme place forte. Le puits artésien est aSSi'ft complément 'nécessaire d'un bon système dé'dèfense pôiit l'éventualité d'un siege. Nous apprenons avec peine que M. Alex. Rodènbacil,'l'estimable dépuié dé Roulersest gravement malade b Bruxelles et a été administré. On fait partout des vœux pour que cet excellent patriote nous Soit conservé. On écrit de Putte (Anvers) Plus de 120 ouvriers, tant hollandais q(ié"ï>elgestravaillent en ce moment, avec une infatigable activité au gazonnement de l'immense Dune, entre Clampt- hout, Huyberg et Putte. Ces travaux qui excitent l'admiration des visiteurs ne reviennent aux pro priétaires qu'à cinquante francs par hectare, tandis que les ouvriers y trouvent nn salaire d'un fraoc et demi b deux francs par jour. Ce seront d'excel lentes sapinières. Pourquoi ne pas vendre celles qui sont encore incultes sous Clampthout? FRANCE. "'j Il était fort question mardi dernier dans Paris et b la Bourse d'une circulaire particulière de M. Delangle b tous les préfets de l'empire. Dans cette circolaire, l'honorable ministre, paraphrasant je discours de l'Empereur, proposerait pour but b ces administrateurs de rassurer les populations contre l'idée d'un parti adopté de la guerre b tout prix mais en même temps ne leur dissimulerait pas que lédr tache est de faire envisager en face certaines éventualités que les exigences de l'honneur na tional et de la dignité du gouvernement peuvent nécessiter. Il n'y a rien de positif dans le bruit d'un envoi miriisiériel conçu dans cet esprit, mais il est on ne peut plus accréditéet une correspondance va

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 2