ÉTAT-CIVIL D'YPRES,
Comme c'e'tait l'heure du départ de nos élèves-
externes, je courus voir.
Bientôt je rue trouvai devant une vingtaine de
jeunes gens de 13 i5 ans, élèves de l'athénée
(dont quelques-uns m'ont été ootntnés). Ils pous-
saient de grandes clameurs et des huées, parmi
lesquelles ou distinguait très bien les cris A bas
les papistes! calotins! la lanterne! Plusieurs
n même accompagnaient ces cris d'affreux blas-
phêmes. A mon arrivée, les cris cessèrent un
instant, la troupe s'avança dans la rue des Armu-
riers. Là son tapage recommença de plus belle
mais je la perdis bientôt de vue.
Presqu'aussitôt arriva uoe deuxième troupe
d'élèves plus âgés que les premiers et ayant leurs
livres sons le bras. Ils proféraient les mêmes cris
et quelques-uns les mêmes blasphèmes. Placé an
milieu de la ruedeSainte-Walborge, proximité
de la porte du collège, je me vis entouré d'eux
et je fus pendant quelques moments l'objet de
leurs insultes.
Une troisième troupe les suivit de près. C'étaient
a une trentaine d'étudiants plus grands que les
précédents et qai arrivaient aussi les livres sous
le bras et le cigare ou la pipe en bouche. De leur
part, mêmes huées, mèmescris injurieux et encore
des blasphèmes. Dans l'entre-temps, nos élèves
quittaient lentement le collège et s'écoulaient
a tranquillement sans répondre aux insultes, aux
provocations, aux menaces qu'on ne cessait de
a leur adresser. Toute cette scène dura on bon
quart d'heure.
Vous prétendez, Monsieur le bourgmestre, que
ce récit est singulièrement exagéré, qu'il s'appuie
sur des bruits vagues etsans consistance qui ont
servi de prétexte a une mise en scène incroyable.
Mais ce reproche est-il acceptable? M. Minne, loin
de baser son récit sur des bruits vagues et sans
consistance, u'y relate que les faits dont il a été
témoin. Il y parle des clameurs qu'il a entendues
de ses oreilles, des désordres qu'il a vu de ses yeux.
11 ne plaide point, il ne raisonne point il raconte
ce qui s'est passé autour de lui, en présence d'un
grand nombre de témoins. Ce rapport a été éciit
dans le but de me faire connaître le véritable état
des choses et d'obtenir mes conseils. M. le princi
pal, en le rédigeant, ne se doutait pas qu'il dût
devenir public. S'il avait travesti ou exagéré les
faits, comme vous le prétendez, Monsieur le
bourgmestre, il se serait trompé lui-même, il aurait
manqué son but. Ce rapport est un simple récit,
sans fard et sans artifice. S'il renferme une mise
en scène incroyable, comme vous le dites, celle-ci
appartient de plein droit aux auteors des désordres
que M. Minne raconte. AvouezMonsieur le
bourgmestre, qu'en face des faits que je viens de
rappeler, il est bien difficile, et il est aussi fort
inutile d'exagérer.
Ces faits parlent d'eux-mêmes.
Abstraction faite de tout artifice de langage,
il me semble, Monsieur le bourgmestre, que ce
n'est point une petite chose, ni poor l'athénée, ni
pour le conseil communal, de voir soixante-dix h
soixante-quinze élèves former le complot d'assaillir
on collège libre, de se rendre en corps, par grou
pes, en suivant des chemins différents, devant ce
collège, l'heure de la sortie des élèves de se livrer
là des clameurs iosultantes et impies, avec concert
et ensemble, au point de jeter la frayeur dans le
quartier et d'empêcher des enfants inoffensifs et
paisibles de regagner le toit paternel. Car c'est
vraiment cela qui a eu lieu.
En vain essaierait-on de nier le caractère impie
de cette démonstration. Elle a été dirigée contre un
collège ecclésiastique, comme tel le genre d'in
sultes choisi le prouve l'évidepce. Les termes
injurieux et grossiers, dont les ennemis de la foi et
de l'Église font usage, ont été employés avec
entrain et même avec une espèce de fureur ces
jeunes gens égarés faisaient retentir ces cris abomi-
nables jusques dans les rues voisines en y mêlant
d'affreux jurements et des blasphèmes; et ce qui
mérite d'être remarqué, ils ont dirigé ces cris
insultants dessein contre un respectable ecclésias
tique, qui se trouvait sur les lieux poor accomplir
un devoir.
Si cette manière d'agir n'est point empreinte
d'impiété, ayez la bonté de me dire, Monsieur le
bourgmestre, quelles conditions on passera
désormais pour impie.
Cette démonstration suppose aussi l'esprit d'in
subordination et de désordre.
{La suite au prochain n'.)
Le Sénat a terminé mercredi la discussion des
articles du projet de loi sur la contrainte par corps.
S. A. R. Mgr. le duc de Brabant assistait la séance.
Comme mardi, le débat s'est restreint l'échange
d'explications entre le rapporteur de la commission
et M. le ministre de la justice.
Les derniers articles du projet ont été adoptés.
Le vote sur l'ensemble a eu lieu jeudi.
Le Sénat a ensuite passé l'ordre du jour sur
une pétition par laquelle le club libéral d'Ande-
narde demandait, comme tel, que le vote pour les
élections eût lieu par ordre alphabétique.
M. le baron d'Auethan a dit que cette réforme
n'aurait d'autre résultat que de jeter la perturba
tion dans le pays.
La séance de la Chambre des représentants a
été mercredi des plus courtes. L'Assemblée a
d'abord volé sans débat le projet de loi approuvant
la convention conclue par le gouvernement pour
l'établissement d'un service régulier de navigation
vapeur entre Anvers et le Levant; puis elle a
commencé la discussion du projet de loi qui ouvre
au département de l'intérieur un crédit de deux
millions de francs, pour amélioration de l'hygiène
publique et de la voirie vicinale.
Les orateurs qui ont été entendus dans cette
discussion et parmi lesquels se trouvent MM.
Muller, Van Leempôel, de Tbeux et Barthélémy
Dumortier, se sont surtout attachés traiter la
question de la répartition des subsides entre les
communes intéressées.
La suite de la discussion a été renvoyée jeudi.
M. le Bourgmestre de Courtrai vient d'annoncer
en séance publiqne au Conseil communal, qu'une
dernière tentative serait faite et que si les bouchers
persistent maintenir leurs prix exagérés, l'admi
nistration provoquera la formation d'uoe société
économique et favorisera par tous les moyens dont
elle dispose, tels que par exemple, l'abandon gra
tuit d'un local, des avaoces de fonds, etc., la vente
des viandes de boucherie prix réduits.
M. le curé-doyen de Ninove nous adresse la
lettre ci-après, avec prière d'insertion
Ninove, 32 février.
Il serait peu digne de répondre aux mensonges
et aux calomnies qui se débiteot au sujet de
l'inhumation de M. le notaire De Deyn.
Pour mettre fio aux conjectures, je crois utile
de déclarer que, le jour même de l'enterrement, j'ai
demandé M. le procureur du Roi, près le tribunal
d'Audenaerderéparation constitutionnelle de
l'attentat contre la liberté du culte catholique.
Comme ce magistrat m'a fait prier de m'adresser
l'autorité administrative, j'ai, pour échapper aux
moyens dilatoires, pris aussitôt mon recours M. le
ministre de la justice, qui est saisi de toute l'affaire,
et je l'ai prié de m'honorer, après examen, d'une
réponse prompte et satisfaisante.
Je déclare en outre qu'il existe au cimetière de
Ninove une place profane assez grande et très-
convenable. J'ajoute que si l'on avait eu le bon
esprit de suivre mon avis préalable, toutes les
difficultés eussent été évitées, tous les droits respec
tés, et la liberté eût été saine et sauve.
Voilà quoi je me borne pour le moment, dans
l'espoir qu'on ne m'obligera pas d'en dire davantage.
Attendons, avec confiance, la décision loyale de
M. le ministre; espérons qu'il saura sauvegarder la
liberté du culte catboliqûe.
J'invite les journaux de tontes les couleurs
faire preuve d'impartialité, en reproduisant inté
gralement la présente déclaration.
Des bruits de nature inquiéter les parents des
élèves de ootre école militaire circulaient en ville
ces jours derniers. Daos le but de rassurer les
personnes que la chose intéresse, nous avons désiré
savoir effectivement si l'état sanitaire de l'école
justifiait ces alarmes.
Nous avons la satisfaction de pouvoir annoncer
que si quelques cas de fièvre muqueuse ont été
constatés parmi les élèves de l'école, grâce la
prévoyance du chef de l'établissement qui, dès
l'apparition de la maladie, a renvoyé chez leurs
parents les jeunes gens indisposés, on ne compte
plus aujourd'hui que sept élèves dont la santé laisse
quelque peu désirer.
Daos sa constante sollicitude, le général com
mandant de l'école a voulu visiter individuelle
ment les élèves en trailemeuttant chez leurs
parents qu'à l'hôpital militaire. Nous savons que le
géoéral est rentré on ne peut plus satisfait de sa
tournée, bien convaincu que très-prochainement
tousseraient même de reprendre leurs études.
[Étoile.)
On se plaint Btuges de la disparition des chiens
de chasse, clandestinement chassés leur tour
et enlevés pour le compte de spéculateurs qui en
feraient, paraît il, l'objet d'un commerce suivi
avec la Hollande.
A Bruxelles, ce ne sont pas les chiens qui sont
victimes de cette coupable razzia, mais ce sont les
cbals qui, depuis quelque temps, disparaissent
l'envi, et sur tous les points de la ville, des logis de
leurs propriétaires. A chaque instant, c'est le récit
d'un nouveau détournement de ce genre qui vous
frappe les oreilles et, pour peu que cela continue
sur le même pied, la capitale de la Belgique se
trouvera bientôt livrée sans un seul défeoseur la
voracité des rats et des souris.
Ici il ne s'agitait point d'une spéculation plus ou
moins internatiouale, mais de la simple satisfaction
d'un goût gastronomique qui, chaque jour, assure-
t-oo, s'accrédite de plus en plus dans la classe
ouvrière.
Le cuisinier (lisez l'artiste culinaire) de M.
Rothschild Paris a un gage (lisez: traitement
fixe) de 4o,ooo fr. par an.
Si nos cuisinières apprennent cela, elles vont
pousser des soupirs d'une force..... éteindre le
feu de leurs potagers.
DU 19 AD 5 FÉVRIER INCLUS.
Naissances »a. Sexe masc. 5, id. fémio. 7.
Mariage. Dechievre, Martin, tailleur, et
Goethals, Pauline, dentellière.
Décès 8. Deteerle, Auguste, 46 ans,
tapissierépoux de Reine Godardrue au
Beurre. Delatour, Gaspard, 31 ans, soldat
au 1" régiment de lanciers, célibataire, domi
cilié Mons, rue des Bouchers. Cornet,
Jean, 70 ans, journalier, époux de Marie
Dehollandre, rue de Menin. Breyne, Philo-
mène8 ansrue de Menin. Carbon
Philippe, 44 ans, journalier, époux de Cathe
rine Proome. Esplanade. Lanoit, Antoine,
74 ans, sans profession, veuf de Marie Millet,
rue de Thourout. Lenoir, Martin, 75 ans,
propriétaire, veuf de Marie Vanacker, Place
Saint Jacques. Barremaecker, Pulchérie,
88 ans, dentellièrecélibataire, rue de Lille.
Enfants au - dessous de 7 ans 5. Sexe
masculin 1, sexe féminin a.