MAlp. VandenpeereboomBourgmestre
de la vilJe d'Ypres, nous envoie la lettre
suivante; nous nous empressons de lui
ouvrir nos colonnes et de la communiquer
au public.
Je serais indigne cCêlre votre premier ma
gistrat, car je serais un ingrat, si je. ne
m empressais de vous exprimer toute ma gra
titude pour Caccueil si sympathique, si enthou
siaste que vous m'avez fait le Jeudi 3 Mars
1859.
Ce devoir je le remplis avec bonheur.
J'ai compris que je viens de contracter
vis-à-vis de vous, une dette nouvelle et
sacrée; je m'efforcerai de l'acquitter.
Je remercie de tout cœur les diverses
autorités, les corps, les institutions, les sociétés
et les particuliers qui ont bien voulu contri
buer rendre si brillante une journée qui
sera la plus belle de ma vie!
42me Année.
No 4,324
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
7PB.3S, 9 Mars.
Ypres, le 5 Mars 1869.
chers concitoyens,
le bourgmestre de la ville d'ypres,
ALP. VANDENPEEREBOOM.
revue politique.
Le fait capital du moment c'est la déclaration
du Moniteur du 4 mars. Oo sait h quel point
s'étaient accrédités les bruits de guerre et comment
les esprits les moins prévenus en étaient arrivés b
attribuer au gouvernement français l'idée précon
çue de courir les chances des combats. La fameuse
brochure. Napoléon 111 et l'Italie, si agressive b
l'égard de l'Autriche et des princes italiens, le
Piémont exceptéen même temps qu'à l'eodroit
des traités de i8t5, était généralement tenue
comme exprimant la manière de voir de l'Empe
reur. Le prince Napoléon, dont on connaît les
opinions ultra-libéralesentrait en faveur. Il
obtenait la main de la fille de Victor-Emmanuel,
et prodiguait aux réfugiés italiens ses manifesta
tions de sympathie. Et tandis que les corps de
troupes françaises se massaient du côté des Alpes,
une circulaire du ministre de l'intérieur dormait
mission aux autorités préfectorales de préparer
l'opinion aux éventualités de la guerre et de peser
en ce sens sur la presse départementale. Et, sans
encoutir le inoindre avertissement, les organes du
parti de la guerre imprimaient des phrases telles
que ceci I. affranchissement des Lombards est
la base essentielle pour arriver b la reoonslitu-
tiou de l'indépendance italienne. C?esl ainsi que
y la question a été posée par le gouvernement
piéuioutais, c'est ainsi que la France l'a loyale-
ment acceptée.
L'opinion publique, cependant, manifestait une
répulsion soutenue pour ces idé.s belliqueuses;
tandis qu'à l'étranger elles s'en allaient surexciter
le patriotisme de l'Allemagne et la jalousie inquiète
de l'Angleterre. L'Empereur Napoléon dont le
pouvoir tire soo origine et son prestige de l'appui
des classes industrielles el agricoles, qui voient en
loi le représentant des idées de paix, d'ordre et de
stabilité l'Empereur a-t-il reculé devant les
répugnances non-équivoques de la nation et devant
la perspective d'une conflagration européenne; ou
n'avait-il simplement eu vue que de pressentir les
dispositions des esprits en France et b l'étranger et
de provoquer en quelque sorte du sein même de la
France une manifestation derrière laquelle son
houneur et sa responsabilité fussent b couvert?
Toujou s est-il que le 4 mars a paru au Moniteur
cette impôttaute déclaration dont nous parlions en
commençant et qui a dû faire sensation par toute
l'Europe.
En face, dit la feuille officielle, des inquiétudes
mal fondées, nous aimons b le croire, qui ont ému
les esprits en Piémont, l'Empereur a promis au
Roi de Sardaigne de le défendre contre tout acte
agressif de l'Autriche; il n'a promis rien de plus,
et l'on sait qu'il tiendra parole.
Sont-ce Ib des lèves de guerre?.
Nons venons d'iodiquer ce qu'il y a de réel
dans les pensées, dans les devoirs et dans les dis
positions de l'Empereur, tout ce que les exagéra
tions de la presse y ont ajouté est imagination,
mensonge et délire.
Quant aces armements considérables dont ou a
tant parlé, le Moniteur déclare que l'effectif
normal du pied de paix n'a point été dépassé,
que le renouvellement du matériel de l'artillerie et
le développement que doit subir la marine,sont des
mesures urgentes qui ne se rattachent aucunement
b une pensée de guerre. Le Moniteur ajoute que
l'exainen des questions relatives b l'Italie est entré
dans la voie diplomatique, et qu'il n'y a aucune
raison de croire que l'issue de cet examen ne sera
pas favorable b la paix.
Divers journaux allemands expriment en effet
l'espoir que la missiou de lord Cowley b Vienne
sera couronnée de succès. On s'accorde générale
ment b lui assigner pour objet les traités conclus
par l'Autriche et divers États italiens, pour la
défense de ces Etats en cas d'attaque ou de
révolution, sous certaines conditions aliénant plus
ou moins leui liberté d'action et d'initiative. L'An
gleterre, dit-on, ue recommande pas purement et
simplement la rupture de ces traités; mais elle
offrirait sa médiation pour des négociations ayant
pour base leur révision. Il est certain d'ailleurs que
les garanties de stabilité que ces conventions
présentent aux gouvernements de la Péninsule
font le désespoir et des révolutionnaires et du
libéralisme chargé de leur préparer la voie. Beau
coup d'entre les Etals de la Confédération Germa
nique paraissent se faire illusion b cet égard, s'il est
vrai, comme des feuilles non-autrichien nés le disent,
que l'Allemagne est prête b défendre les droits que
l'Autriche lire des traités de i8i5, mais non b
soutenir des prétentions allant au-delb de ces
droits.
- - -j
LE GOUVERNEMENT PONTIFICAL.
On écrit de Paris b l'Armonia de Turin
Notre ambassadeur b Rome vient d'envoyer au
gouvernement une dépêche, qui couijeçt la plus
belle apologie possible dp gouvernement de Pie IX.
Le duc de Gramrpo.nt y confirme pleinement le
célèbre rapport écrit par le comte de Rayneval en
date du t4 mai 1856 par suite des accusations
formulées par les plénipotentiaires sardes au Con
grès de Paris.
La dépèche ^u comte de Grammont est même
plps favorable encore que ce dernier, parce que
depuis i85fi beaucoup de réformes ont été effec
tuées et que les choses ont encore changé pour le
mieux depuis ce temps. Le duc de Grammoot
affirme qu'on ne saurait demander une chose juste
et honnête b laquelle Sa Sainteté Pie IX n'ait
déjà songé et que les ministres ne s'efforcent
d'exécuter avec tout le zèle possible; il assure que
toute intervention diplomatique dans les affaires
intérieures du gouvernement pontifical loin de
faire du bien ne saurait avoir d'autre effet que
d'entraver l'œuvre des réformes, et qu'elle serait
d'un autre côté très-préjudiciable aux sujets des
États-Romains.
Le dcc de Grammont passe en revue l'état des
choses existant b Rome, sous le rapport des finances,
de l'ordre intérieur, de la sécurité publique, des
progrès qui ont été faits sous le rapport moral et
matériel, etc., el il ne peut s'empêcher de donner
les plus grands éloges au Pape et b ses ministres. Il
démontre comment on a en peu de temps rétabli
l'état des finances, quoique la république romaine
eut légué an gouvernement légitime de grands
vides dans les caisses publiques et qu'elle eût
gaspillé les deniers publics d'une manière scanda
leuse; il fait remarquer que celte restauration des
finances qui n'avait pu être opérée par un ministre
la que, s'est réalisée cependant soos un prélat.
QuaDt b l'ordre intérieur qui règne b Rome et
dans le reste de l'Étal, au dire du duc de Gram
mont, il est admirable, et il n'y a pas le moindre
indice qui puisse faire craindre pour le maintien de
la tranquillité publique, et cela nonobstant les
provocations et les écrits incendiaires qui partent
sans cesse d'un autre État italien. La police
romaine est prudente, mais Don vexatoire, et ni les
citovens ni les étrangers n'ont sujet de s'en plaindre.
La sécurité publique règne dans tout l'État
romain, et il se passe quelquefois des mois sans
qu'il se commette un attentat qui mérite d'être
mentionné. Il y a encore des malfaiteurs et des
voleurs dans les États-Pontificaux comme dans
tons les autres pays du monde, mais on peut «lire
qu'il y en a aujourd'hui moins que jamais, gi âce au
zèle de la police et aux châtiments exemplaires
qui ont eu lieu.
Les sciences et les beaux arts fleurissent sous le
patronage du généreux successeur de Léon X;le
commerce augmente et prospère d'année en année,
et n'attend que l'achèvement du grand réseau de
chemius de 1er pour atteindre ud développement