extraordinaire. La condition matérielle des habi tants des États- Pontificaux est bonne et ils ignorent ce que c'est que la faim. Rome peut s'appeler en ce moment une ville de princes, et elle peut sous le rapport de l'animation, de la prospérité et des réjouissances soutenir la comparaison avec n'im porte quelle capitale du inonde. Le duc de Grammonl conclut sa dépêche par la phrase suivante Quel que soit le ministre qui puisse se trouver fa Rome, qu'il veuille se donner la peine pour connaître la condition réelle des Etats - Romains, qu'il soit du reste protestant, incrédule ou aînée, il devra nécessairement, s'il veut dire la vérité, écrire comme j'écris. Cettedépèche est peu connue fa Paris; cependant, dit l'Armonia, nous pouvons répondre de son authenticité. Nous tenons fa constater ici le fait certainement remarquable, que tous les ambassadeurs fraoçais fa Rome, dès qu'ils voient le Pape, qu'ils fout la connaissance de ses ministres et qu'ils étudient son gouvernement, finissent tous par prendre la défense des Etats romains. C'est ainsi que M. de Tournon qui fut gouverneur de Rome sous le premier empire, écrivit ses Éludes statistiques sur Rome, qui sont une apologie magnifique du gouvernement temporel des Papes; sous Napoléon III, Rayueval et De Grammont défendent Pie IX comme M. de Coutcelles, l'ambassadeur français sous la Répu blique l'avait défendu antérieurement. On peut bien dire du gouvernement papal ce que Tertullien disait deson temps du Christianisme Il ne demande qu'uue chose, c'est qu'on ne le condamne pas sans le connaître. M. le chanoine De Haerne, représentant de Courtrai, a publié dans la revue la Belgique quel ques articles fort remarquables sur la Chine. L'honorable député a envoyé au duc de Brabanl un exemplaire de son travail, et le prince lui a fait parvenir la lettre flatteuse que voici Monsieur le Chanoine, n Laissez-moi vous remercier des trois articles fort intéressants, que vous avez bien voulu ra'en- voyer. Je suis enchanté que vous vous occupiez de la Chine, et j'espère que vous voudrez bien vous joindre a moi et engager le gouvernement fa faire tous ses efforts pour assurer fa nos commerçants et fa nos industriels une part dans ce vaste marché. Je vous prie de recevoir l'assurance de mes sentiments de très-haute et affectueuse considéra tion. (Signé) LÊOPOLD. Ce 3o janvier 185g, Bruxelles. On lit dans la correspondance de la Gazette de Liège Bruxelles, 4 mars. Par arrêté royal du 8 février dernier, M. E. Van den Plasscbe, avocat, a été nommé juge suppléant au tribunal de i" instance de Bruxelles. Le National s'est empresséde féliciter M. le minis tre de la justice sur cette nomination, en manifestant la joie qu'il éprouvait de voir M. Tesch ne plus s'effrayer du u Spectre rouge. Ce petit arliculet do journal avancé, au lieu de calmer les esprits de M. Tesch, y a fait renaître, au contraire une recrudesceuce de crainte et d'effroi. Le National avait fa peine paru que déjà M. le président du tribunal de i" instance de la capitale était mandé au département de la justice pour recevoir de la bouche do chef de ce département une verte remontrance sur la présentation de M. Van den Plassche, comme candidat au poste de juge sup pléant. L'honorable chef du tribonal de Broxelles a répondu avec autant de dignité que d'énergie aux objurgations ministérielles, aussi intempestives que déplacées,et cette fois M. Tesch s'est tenu pour satisfait en apparence du moius. Si un ministre clérical, après la publication d'une nomination judiciaire, s'était permis défaire mander auprès de lui uo président de tribunal pour l'admonester sur la présentation de candidats nommés, la presse, dite libérale, se serai: emparée de ce fait et l'aurait présenté comme un acte indigne et attentatoire l'indépendance de la magistrature du pays. On aurait brodé sur ce thème les accusations les plus graves contre les tendances de la réaction et l'on aurait essayé de prouver, une fois de plus, que les cléricaux veulent démolir la Constitution, annihiler la liberté et l'indépendance du magistrat et mille autres billevésées do même acabit. Mais du moment où le ministre qui admoneste la magistrature est un ministre doctiioaire, la presse ministérielle, se rappelant la livrée qu'elle porte, s'incline et se tait. C'est la logique habituelle du soi-disant libé ralisme et de ses organes. La foire aux chevaux de ce jour était pep fournie. Il y avait peu d'acheteurs et les transactions ont été très lentes. - 1 NÉCROLOGIE. Dimanche dr, M. Auguste Merghelynck, pro priétaire, en cette ville, s'est senti indisposé an sortir de la salle de spectacle. Transporté chez lui, il n'a pas tardé fa rendre le dernier soupir. Cette mort subite a vivement ému la ville entière. NOUVELLES DIVERSES. Avant-hier, daos l'après-midi, un cortège représentant l'entrée fa Ypres du comte Philippe d'Alsace après son retour de la Croisade, et le magistrat d'Ypres, en costume du XV° siècle, et accompagné des chars de la société de rhétorique, des Mélopbiles et de la vilie d'Ypres, a parcouru les principales rues de la ville. Plusieurs musiques ainsi que le corps de Sapeurs-Pompiers et des détachements du i*r lanciers, figuraient dans ce cortège. Celte fête, favorisée par un temps supetbe avait attiré une grande affluence de monde. Les quêteursqui ont accompagné la Cavalcade philanthropique de lundi dernier, ont recueilli une somme de fr. 833, qui sera distribuée aux indigents par les soins de la Commission sous l'approbation du Collège des bourgmestre et écbevios. Hier, vers 10 heures du raatiu, une génisse conduite par un campagnard a été saisie d'effroi en traversant la Grand'Place et s'est échappée des mains de son conducteur. Grâce fa l'artiste Pelitpas quise trouvait sur le lien del'accident, et a quelques personnes accourues au secours, on s'est rendu maî're de l'animal qu'on a conduit fa destination après lui avoir lié les pieds pour prévenir tout nouvel accident. On cite comme un indice de la précocité de la saison que dans un jardin particulier de Louvain, quatre familles d'oiseaux viennent d'achever de faire leurs nids. Les œufs de Pâques seront rem placés cette année par les jeunes poussins, et fa la Pentecôte on mangera des cerises. Nous avons annoncé, il y a quelques jours, qne les deux câbles électriques qui servent fa trans mettre les dépêthes directes entre Londres et Paris s'étaient de nouveau rompus et que le service se faisait par Ostende. D'après les renseignements qui nous sont fournis, il n'y a eu qu'un câble, non pas rompu, mais qui a subi un dérangement, lequel a disparu depuis longtemps. Le service se fait directement entre Paris et Londres comme par le passé. On mande de Tournai L'Association philanthropique va ériger une boucherie économi que au profit de ses membres effectifs; une pre mière tête de bétail sera abattue jeudi, et samedi nos ouvriers associés pourront se procurer, aux Célestines, de la belle et bonne viande fa raison de 5o, 4o et 5o centimes le demi-kilo, selon les morceaux. On écrit d'Anvers Depuis un temps iminéinnral, l'industrie diamantaire existe fa An vers, y possède même le monopole de la taille, dit de Srabant, et partage avec Amsterdam celle du brillant et de la Rose de Hollande (24 facettes). Il y fonctionne une taillerie, mue par la vapeur, établie il y a vingt ans, pour la taille du brillant, jadis le monopole d'Amsterdam. De nombreux ouvriers anversois y ont été formés, dont plusieurs ont été attirés fa Paris, avec quelques Hollandais établis fa Anvers depuis de longues années. Tous les journaux ont annoncé qu'un vol extrêmement important avait été commis au préju dice de la Banque Nationale, par suite de la sous traction d'une lettre chargée mise par la Banque fa la poste de Bruxelles et contenant vingt-ciDq billets de mille francs. Mais quand et dans quelles circonstances ce vol a-t-il été accompli? Les journaux ont gardé sur ces questions le silence le plus complet ou ont donné, fa ce sujet, quelques détails inexacts, que nous avons nous- mêmes reproduits hierfaute de renseignements plus circonstanciés. Nous croyons être fa même aujourd'hui de compléter et de rectifier les versions diverses qui ont circulé fa ce sujet Le 24 février dernier, l'administration de la Banque Nationale de Bruxelles fit remettre fa la poste de cette ville une lettre chargée, contenant 25 mille francs en billets, fa l'adresse, non pas de sa succursale de Namur comme on l'a dit par erreur, mais fa l'adresse du Comptoir de la Banque établi fa Huy. Cette lettre, comme cela se fait toujours, fut placée par les employés de la poste de Bruxelles daos le paquet cacheté et ficelé qui renfermait toutes les correspondances en destination de Bruxelles pour Huy. Ce paquet fut déposé, comme d'habitude, dans un sac de cuir fermé fa clef, qui contenait également uue liasse de journaux. La valise fut expédiée fa Huy, par le chemin de fer du Luxembourg jusqu'à Namur, puis par la ligne de Namur fa Liège. Arrivé fa Huy, le sac fut ouvert au bureau de la poste de cette dernière ville, par la clef spéciale que l'on possède fa cet effet dans chaque bureau; mais grande fut la surprise de l'employé en voyant que la susdite valise ne contenait que la liasse des joornaux, sans le moindre paquet de correspon dance. Ce paquet avait disparu. Il était évident et l'on coostata d'ailleurs que le sac avait dû être ouvert pendant le trajet de Bruxelles fa Huy; ce n'est que par ce moyen que la soustraction a pu être opérée. Mais où et par qui a-t-elle été commise? C'est ce que la justice, malgré les actives recherches auxquelles elle se livre depuis lors, n'est pas encore parvenue fa découvrir. Espérons toutefois qu'elle ne tardera pas fa mettre la main sur l'auteur de cette audacieose et importante soustraction. (Meuse.) On écrit de Verviers, 5 mars Hier, une crinoline monumentale nous arrivant de Prusse et portée par uoe jeune fille d'Eupen, a éveillé les soupçons des douaniers fa notre station, et, visite faite, ils ont constaté qu'elle abritait (la crinoline) outre la demoiselle, cent dix-sept paires de bas blancs qu'on tentait d'introduire en fraude en Belgique. Fraude et fraudeuse, contenant et cou- tenu, ont été saisis. La ville de Broklyn, près de New-York, a vu dernièrement une noce assez curieuse. C'était uo nègre du plus bel ébène qui épousait une jeune Irlandaise. Le plus curieux, toutefois, c'est que la société réunie pour célébrer la noce était entière ment composée de couples mixtes. Sept nègres avec leurs femmes blanches servaient d'escorte au nou veau ménage. La bonne harmonie et le parfait décorum qui n'ont cessé de régner daos la fête prouvent que l'harmonie des couleurs n'est pas absolument indispensable fa la bonne harmonie matrimoniale.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 2