Nous avons dit que M. le Chevalier De Stuers vient de donner sa démission de membre de l'administration des Hospices d'Ypres; et nous avons ajouté que l'autorité communale a accepté celle démission, sans en accepter les motifs. Nous nous sommes bornés la constatation de ces faits, nous réservant d'y revenir en temps opportun, et toutes les fois que l'occasion se présen terait. Il ne faut pourtant pas que celle démission passe inaperçue au milieu des distractions causées par le bruit que l'on fait au sujet de cerlaiues nominations dans l'ordre administratif. Le Bourgmestre est mort, vive le Bourgmestre! Vive l'Echeviu! soit; nous n'avons rien y redire. Mais il nous semble qu'il y aurait de l'ingratitude ne pas exprimer le regret sincère et profond qu'inspire la retraite de l'homme généreux et dévoué qui, dans l'intérêt des pauvres, a bravé tant de difficultés. M. le chevalier De Stuers a déchiré le voile qui couvrait une administration téné- breuse; il a démasqué l'intrigue politique se déguisant sous le manteau de la charité officielle; il a confondu des prétentions aussi outrecuidantes qu'illégales. Ce n'était pas assez, le but n'était pas atteint. M. le chevalier De Stuers poursui vait une double amélioration, un double progrès, dans l'emploi des revenus: il voulait restreindre les dépenses excessives de constructions, et étendre les distribu- lions de secours domicile, selon la mesure des besoins et des ressources. Un dessein aussi noble dans sa source qu'utile dans ses fins, est allé faire naufrage contre une invincible opiniâtreté. Fatigué de prêcher dans le désert, le plus souvent sous une grêle d'insultantes objurgations, M. le chevalier De Stuers se retire sans que son calme ail jamais été troublé, sans que sa dignité ail jamais été atteinte. 11 se relire après avoir fait tout ce qu'il était humai nement possible de faire; il ne se retire que dans un moment où la dernière lueur d'espérance paraît s'être éteinte. Honneur et reconnaissance tant découragé, tant de persévérance, tant de grandeur d'âme la race allemande. L'administration s'est trouvée tonjon's et se trouve encore presque exclusivement entre les mains des Italiens. Le nombre des em ployés du royaume est de 7,273 en tout, dont 5:>4 sont Allemands. Et ce rapport est le même sur tons les dégrès de l'échelle administrative. Si l'on considère en ontre qu'une foule d'Italiens sont employés dans les autres ptovinces autrichiennes, on veira que pour les Italiens leur liaison avec l'Autiicbe n'a fait qu'augmenter la possibilité de se distinguer dans des postes importants. Après avoir pai lé.des attributions nombreuses et impor tantes dévolues au gouverneur-général et l'ad ministration centrale de Milan, la Gaiette conclut qu'eu réalité le gouvernement du royaume toinbardo-véuilieu est entièrement natioual et provincial. - Q 1ÏO r-J-T. réfléchit du moment, ei après s'èire assuré de la pénurie où était la cabaretifere, il dit Cambacérès Nous souperons, papa Ducomuu-, et nous soupe- rous bien. Il dit uo mot sa fille Rose, qui parut faire quelques objections et s'opposa aux désirs de soo père; mais celui-ci ordouoa, et la jeune fille obéit. Roussel sortit alors et ne larda pas b rentrer avec un paquet dans les mains, qu'il déficela, débarrassa de sou enveloppe, et dont il confia le contenu b M11* Rose. Rose demanda l'hôtesse du sel et do poivre, et s'approcbant do foyer de la cheminée, elle se livra des opérations culinaires qui échap pèrent l'œil investigateur de Cambacérès, dont Roussel d'ailleors, cherchait b occuper l'attention. Au boot de quelques minutes, la jeune fille posa sur la table nn plat odorant et daDS lequel l'archichan- celier put compter, reposant sur d'appélissaotes rôties, me cinquantaine de petits oiseanx qui ressemblaient a des mauviettes grillées b point, et dont la vae seule irritait la faim d'nri homme qui n'avait lait qu'un mauvais déjeuner. Le premier mouvement de Cambacérès fut tout b l'admiration. Maintes»!M. Ducomuo croyez-moi e' UNE DESTITUTION A CAUSE DU LIBRE EXAMEN. Un fan vienr de se passer, qui prodnit ou grand émoi b Bruxelles. Uu chimiste distingué était attaché b l'hôtel des monnaies pour surveiller les opérations d'affinage. Son talent et soo expérience étaient les seuls litres qui lui avaient vain ces fonctions. Elles vieuneut de lui être retirées par M. le ministre des fiuances dans des termes qui pron- venl que si M. Frère n'a pas le génie de l'impôt, suivant l'expression de M. Lebeau, il possède du moins le génie de la vexatiou et du despotisme b uo degré ttès-avancé. Le crime de M. Vanden Broeck est de partager les opinions de M. Frète en matière de libre échange et de les souteuir aujourd'hui comme autrefois, bien que M. Frère juge b propos de mettre en oubli, comme raiuistre, les promesses qu'il a faites et les engagements qu'il a pris b une autre époque, vis-b- vis de ses amis. Nous ne sommes pas partisans du libre échange, mais nous le sommes encore moins de l'arbitraire. Peut-être découvrira-t-on d'autres motifs encore que le libie-parler de M. Vanden Broeck pouf exprimer sa destitution. "g" f? "y-T "S? Dans la séance du 18 le ministère a présenté un projet de loi qui modifie l'article 84 de la loi communale. La question de la charité va donc revenir b l'ordre du jour. Les publications récentes, qoi ont si vivemeut impressionné l'opinion, reprennent ainsi un nouvel intérêt d'actualité. Ou n'a pas oublié les Tableaux de la charité chrétienne, qui fournissent uoe base si solide b la discussion de ce redoutable problème social. Nous apprenons que le savant auteur de cet ouvrage va faire paraître uu nouveau travail qui eu SmSSSSSSSSf écoutez mes conseils; vous vous en trouverez bien, dit Roussel; prenez un de ces petits oiseaux par le bec, ôtez en le gésier, enfoncez-le adroitement dans votre bouche, mordez et tranchez tont près de vos doigts, ensuite mâchez vivement il eu résul tera un suc assez abondaot pour envelopper tout le palais, et vous goûterez uo plaisir... inconnu a Paris. Cambacérès suivit avec exactitude les indications qu'on lui donnait, et il s'écria C'est vrai, M. Roussel, c'est vrai... Oh! oh! il parait que vous êtes un connaisseur. Je m'en flatte, dit Roussel. Cambacérès répéta l'expérience, toujours avec le même succès. La gaîté revint parmi les trois convives, et l'arcbichaucelier, que le fuinet excitant du rôti altérait, déboucha une bouteille et goûta le vin. Ah! exécrable, dit-il, dès que la liqueur traî tresse eut touché ses lèvres. Vous avez raison, s'écria Roussel, ce vio n'est pas buvable... Quel dommage! Attendez- mui uo instant, et nous allons arranger ça, dit le charretier alsacien. Il quitta la salle un moment, et ne tarda pas b sera le complément nécessaire, sous ce titre De la charité dans ses rapports avec la civilisation du peuple en Belgique, sous le rapport agricole et industriel comme sous le rapport de l'instruction élémentaire, tant littéraire que professionnelle. M. le chanoinede Haerney démontre b l'évidence qne l'instruction des classes pauvres ne peut réa liser les progrès désirés qu'à la condition du concours le plus actif de la charité libre, comme le vœu en a été exprimé unanimement dans le dernier débat parlementaire, relatif b l'enseignement obli gatoire. <ooof- - On lit dans une correspondance particulière de la Patrie Bruxelles, dimanche, 20 mars. Le projet de loi, détruisant la liberté de la charité, que consacre l'art. i4 de la loi communale, vient d'être présenté. Il a été l'objet de longues discussions dans le conseil des ministres; le Roi, me dil-oo, était de l'opposition; car Sa Majesté se rappelait d'avoir approuvé le i3 juin 1857 le rapport de ses minisires qui lui disaient D'une part, l'art. 84 de la loi communale, interprêté par le premier corps judiciaire du pays, laisse au gouvernement toute latitude pour autoriser les fondations charitables, en tenant compte de la volonté des fondateurs. D'antre part, la législa- lion en vigueur donne au gouvernement la liberté d'action nécessaire pour subordonner l'aulorisa- tion de ces fondations b des garanties qui assurent la conservation du patrimoine des pauvres et le bon emploi des revenus. Et le Souverain avait répondo Je reçois le rapport du cabinet en date d'hier, et je m ém ît presse d'y donner mon approbation. Aujourd'hui il s'agissait de donner un démenti an Roi, de le forcer b retirer soo approbation et le ministère n'a pas reculé devant cette extrémité, devant cette houleuse mesure! Il a d'ailleors pré cipité les choses, eu apprenant que le ministère public près la cour d'appel de Gaod avait codcIu, dans l'affaire De Rare, en faveur de la liberté de la charité. Maintenant, si la cour d'appel de Gand rectifie les conclusions du ministère public, il s'en suivra que le système du cabinet de mai novembre sera condamné par denx cours d'appel et par la conr de cassation du pays; les ministres nous disaieot jadis 1 Recourez aux tribunaux, et quant cenx-ci nous donnent raison, les ministres changent arbitraire ment de loi. Il arrive de Bruxelles des renseignements positifs, d'après lesquels le parti de se retirer en masse revenir les bras chargés de bouteilles au long coo, dont il sot extraire le bonchon avec nne dextérité merveilleuse... Cambacérès goûta la liqueur ver meille c'était le meilleur vin do Rhin qu'il eût jamais bu, le bouquet fraDC, la saveur Dette et légète, ainsi que ce petit arrière-goût sonfré que recher chent les amatenrs. Parbleu! dit Rocssel après en avoir bn un grand verre, le vin de Bordeaux est le premier vin du monde, après celui qui est dans celte bouteille cependant. La gaîté reparut sur tons les fronts, le vin du Rhin fit épanouir tous les visages, excepté pourtant celui de M11' Rose, qui se contenta de son œof frais, ne but que de l'eau, comme la plupart des femmes du Midi, et dont les regards tristes sem blaient accuser son père. Si d'Aigrefeuille était ici, pensa Cambacérès, il jouirait doublement et de la crainte qo'il anrait eue de ne pas dîner et du plaisir de manger le meilleur rôti qu'il soit possible d'imaginer le plaisir naît du contraste. Pour être continué

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 2