FRANCE. ITALIE. revient sur l'eau dans les régions conservatrices; on voudrait noyer le ministère dans son triomphe. Il est sérieusement question de tenir une grande réunion b Bruxelles, d'y voter une adresse au Roi et de décider qne le parti conservateur se refuse continuer de servir de lest son gouvernement. Ceux qui combattaient celle mesure eo uovembre, paraissent aujourd'hui très-disposés s'y rallier* On comprend toute la gravité de ces nouvelles. (Patrie.) Voici quelques faits qui font grand bruit dans la capitale De tout temps les ministres ont été invités an bal du duc d'Aremberg, mais cette année-ci Mgr le duc n'a voulu ioviter aucun membre du cabinet. Les ministres et leurs dames recevaient jadis des invitations pour la fêle de M. le comte de Mérode. Aujourd'hui, M. de Mérode a voulu se mootrer un peu plus compatissant que Mgr le duc d'Aremberg, et il a invité les ministres; mais il s'est formelle ment refusé b inviter leurs dames. Malgré les peines incessantes qu'on se donne au ministère des affaires étrangères pour attirer quel ques personoages du grand monde de la capitale, les saloos de M. de Vrière restent constamment désérls. On parle beaucoup b Bruxelles d'une scène assez piquante qui a eu lieu, b un des derniers bals de la cour, entre deux très nobles personoages, au sujet du ministère de mai-novembre. De dures vérités paraissent avoir été dites b l'endroit de nos Excel lences ministérielles, vérités autrement ibeisivesque celles de la Patrie, dont M. F. ère se plaignait si amèrement mercredi b la Chambre. Un journal ministériel a annoncé dimanche qne M. le lieutenabt-ge'néral Greiudl venait d'être appelé au commandement de la 4* division terri toriale, dont le siège est b Moos. On sait que ce commandement a été donné b M. le lieutenant-général Capiaumont, quand le parti du désordre eut exigé l'éloignemeut de Gand de cet honorable officier supérieur. Est-ce qu'aujourd'hui le ministère de l'émeute va compléter son œuvre en destituant le général Capiaumont? (Patrie.) Dans la lettre qu'il adressait le i3 juin i85y a M. De Decker, le Roi disait Je suis coovaincu, et je le dis b tout le monde, que toute mesure qui peut être interprétée comme tendant a fixer la suprématie d'une opinion sur l'autre, qu'une telle mesure, EST UN DANGER. Eh bien, cette mesure, le ministère prétend l'introduire dans notre législation au moyen du vote par ordre alphabétique. Il veut donner Un soufflet b la Royauté en lui arrachant la sanction d'une loi tendant fixer la suprématie d'une opinion sur l'autre. Mais le joor où cet acte despotique sera promul gué, il faudra désespérer des institutions du pays. (Patrie.) Noos lisons dans la Presse, de Paris, l'article suivant, qu'on lira avec iutérêt: Si l'on met de côté l'intérêt moral que la France porte très-sincèrement b l'Italie, quels intérêts positifs pouvons-nous avoir avec elle? L'un des deux suivants Éloigner les Autrichiens le plus possible de la France et une alliance utile en Italie. Examinons ces deux intérêts. Eloigner les Autrichiens.Les Autrichiens sont b Milan. Nous aimerions mieux, assurément, qu'ils ne fussent qu'à Triesle; mais enfin, entte Milan et Grénoble, il y a le Tessin, le Pô et la frontière des Alpes. Ce sont là des obstacles de quelque valeur. Les Prussiens sont b quelques pas des glacil de Metz, et aucune frontière né bous sépare d'eux. C'est là, certainement, ob voisinage redoutable. Eh bien est- il jamais venu b la pensée de persoone de faire la guerre b l'Europe pour écarter les Prussiens? Qui oserait dire qu'il ne serait pas cent fois plus utile, cependant, d'écaftèr les Prussiens de Metz que les Autrichiens de Milan L'alliance de C Italie. Nous reconnais sons la valeur intellectuelle des Italiens, et nous ne méconnaissons pas l'importance militaire que le temps et de bonnes institutions pourraient leof donner. Ils sont, diseot - ils, vjngt-quàire millions d'hommes, et la géographie ne peut en disconvenir. Mais b quoi se réduisent les forces militaires que peuvent donner ces vingt-quatre millons d'hom mes? Les Napolitaius délestent les Piémontais, et, quand on aura réconcilié les deux Rois, on n'aura pas concilié les prétentions et les caractères si divers des deux peuples. La France peut avoir les sympathies de quel ques hommes éclairés b Naples, mais elle n'aura jamais la nation pour elle. Rome, la Toscane, Modène, n'ont pas d'armée, et il faudrait des trans formations que la prévoyance humaine ne peut entrevoir pour leur en donner. Reste le Piémoot, et nous savons quelle est la valeur de l'armée piémontaise. Elle se compose de vaillants soldats menés par une noblesse toute militaire. Mais le Piémoot, eo se ruinant, pourra, un moment, mettre sur pied tout au plus cluqusble mille hommes qui, au feu,se réduiront b vingt-cinq mille. Vingt-cinq raille Piémontais très-braves et la forteresse d'Alexandrie qui n'est pas achevée, voilà donc, et pour longtemps, le contingent de forces que peut apporter b la France l'alliance de l'Italie. Nous adressons la question suivante tous les politiques de toutes les opinions. Y a-t-il en Europe une alliance pins grande que celle de l'Angleterre ou celle de la Russie? Non, assuré ment. Eh bien! si l'Angleterre disait Pour avoir mon alliance frantbe et Complète, il faut que vous fassiez la guerre b tout le reste de l'Europe, ne trouverions-nous pas cette alliauce mise un bien haut prix, et est-il certain que nous l'accepterions b de telles conditions? Si la Russie, de son côté, nous disait que, peur avoir la coopération de ses huit cent mille soldats, il faut faire la guerre b tout le reste de l'Europe, ne trouverions-nous pas que cette alliance serait trop chèrement achetée? Mais s'il est permis d'hésiter dev&nt une offre pareille faite par l'Angleterre ou par la Russie, que peut-on répondre au Piémont quand il nous propose son alliance pour lui donner la possession de la Loin hardie? Ayons le courage et la franchise de le dire Il y a trop peu de chances d'améliorer le sort de l'Italie par une guerre générale pour qu'on puisse déterminer le programme et le but des partisans actuels de la guerre autrement qne par ses mots risquer une guerre générale, qui peut être fatale la liberté de l'Italie et b la liberté de la France, uniquement pour donner la Lombardie au Piémont. L'enjeu ne vaut pas une telle partie. Il nous reste maintenant b prouver que c'est une guerre générale qui serait la conséquence de l'ambition de de M. de Cavour. NOUVELLES DIVERSES. Un vol de comestibles a été commis daos la nuit du 16 au 17 de ce mois, au préjudice do sieur Vyntevogel, cultivateur b Zonnebeke. Dans sa dernière séance, le Conseil communal d'Eecloo a décidé que la ville contracterait un emprunt de 60,000 francs b l'effet de relier cette importante localité au canal de Sehipdonck au moyen d'un canal d'embranchement. Un trille événement a eu lieu dimanche, dans la rue du Miroir, b Bruxelles Une société de musique était réunie, vers quatre heures, devant Une maison de cette tue et se livrait b une vigouieuse sérénade en l'honneur d'un de ses habitants, lorsque tout b coup l'uu des exécutants, le trombonOe, Croyons-nous, s'affaisse sur loi même et tombe privé de sentiment. On s'empresse de le relever et de le transporter dans un estaminet voisin, Un médecin est appelé sur -le-champ auprès de lui.... Secours ioutiles, le malheureux musicien avait succombé b une attaque d'apoplexie fou droyante. Le correspondant bruxellois de VAmsler- damsche Courant croit savoir qne d'ici b quelques jours des explications seront demandées au minis tère, dans la Chambre dès Représentants, sur les mesures que le gouvernement belge aurait cru devoir prendre pour la défense de la oationalité belge en cas de guerre. Uu paséager du Baron Osyparti d'Anvers vendredi, écrit qu'il est arrivé b Londres vers midi, après avoir essuyé uu temps détestable. Peodant sa traversée, le steamer a rencontré deux navires qui avaient fait naufrage: un brick aban donné et un navire qui s'était brisé sur la côte. Le Baron Osy avait a bord vingt chevaux de labour. Trois étudiaots de l'université de Liège ont péri dimanche dernier daos la Meuse ils se trou vaient daos une chaloupe sur cette rivière au moment du passage du bateau b vapeur, qui heurta et submergea leur frêle embarcatioo. Daos cette terrible situation, on dut se borner b jetef des cordes aux malheureux naufragés, pour essayer de les soutenir b la surface de l'eau. Mais, par malheur, l'un de ces infortunés jeunes-gens, qui se débattait tonjonrs, était trop éloigné poor qu'on pût l'atteindre; il disparut bientôt b sou tour; l'autre fut plus heureux, mais hélas! pour bien peu de temps! il était parvenu b s'emparer de la corde de sauvetage, et on l'avait ameoé jusqu'au bord du navire; on allait le hisser sur le pont, lorsque tout b coup ses forces s'épuisèrent, il poussa on cri, lâcha la corde, et le fleuve engloutit pour toujours sa troisième victime. Aucun des trois ne reparut. Les cadavres de ces trois malheureux jeunes gens n'ont été retirés de l'eau qu'b dix heures du soir. L'od d'eux, est M. Albert Lboist, fils de M. Lhoist, pharmacien b Jemeppe. Les denx autres ont été reconnus pour être MM. Charles De Neef, de Seraing, et Raick, fils de M. Raick, docteur en médecine b Jemeppe. Paris, 3o mars. La revue de la garde impériale, favorisée par un temps magnifique, avait attiré une fonle immense. L'altitude des troupes était admirable. Des cris chaleureux de Five C Empereur ont éclaté au moment du défilé. L'Impératrice, le prince impérial, le prioce Jérôme et le prioce Napoléon accompagnaient l'Empereur. Le prince impérial était en costume de caporal des grenadiers. La foule a salué LL. MM. d'acclamatious sympathiques. Le Courrier de Paris dit qu'une fonle immense s'est associée aux vœux de l'armée pour la famille Impériale, et qn'au milieu de ses acclamations elle a fait entendre des cris de Five Italie. Le Pays évalue la foule réunie àu Champ de Mars b 4oo mille iodividns. La situation des États-Romains offre un contraste frappant avec l'agitation dont les autres États de l'Italie sont en ce moment le théâtre. Toutes les correspondances de la ville sainte s'accordent b dire que jamais la tranquillité et la confiance n'oDt été aussi grandes.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 3