ruser l'armée, qu'au moius l'on ne vienne pas en
affliger la garde citoyenne.
N'est-il pas pénible pour tons de suivre ces
modifications incessantes de l'équipement de nos
soldats et de nos offic ets, modifications que l'on
ne sait le plus souvent k laquelle cause attribuer,
au caprice, au désœuvrement de quelques chefs ou
la spéculation? Aujourd'hui, l'épaulette est eo
faveur, demain la fourragère, mais après-demain
renaît l'épaiiletie, et ainsi de suite ce manège
s'applique tout. Evidemment ceux qui servent y
perdent; mais qui donc y gagne? Ce o'est pas k
coup sûr le public, qui paie toujours pour tout le
monde.
L'uniforme de la garde civique est convenable;
personne ne s'en plaint; qu'on le laisse donc tel
qu'il est. Voila ce que réclament le bon sens et
l'intérêt géuéral.
On nous écrit de Boesinghe en date du 1" avril
Jeudi, vers onze heures du soir, l'échevin Ver-
brngge aperçut de la lumière dans l'intérieur de
l'église; il entendit le bruit d'une porte qui se
fermait; de l'extérieur il s'informe qui est lk, mais
ne reçoit aucune réponse; en même temps il voit
la lumière disparaître. Ne se doutant plus qu'il
avait k faire k des voleurs, il se rend chez M. le
vicaire; accompagnés du S' Vulsteke et du garde
champêtre; ils entrent dans l'église et ferment la
porte sur eux, pour empêcher les voleurs de sortir;
ils fout la visite de l'église et s'aperçoivent que
différents troncs sont brisés; arrivés au tronc pour
la Propagation de la Foi ils remarquent que la
chandelle avait biùlé le bois auquel elle avait été
attachée; le feu s'était éteint de lui même. N'ayant
nulle part trouvé les traces des voleurs, ils se sont
approchés de l'escalier qui conduit an jubé; tandis
que MM. le vicaire et l'échevin Verbrugge restent
en bas, le garde armé de son sabre et le Sr Vulsteke
portant la lumière, montent l'escalier; ils aper
çoivent no individu blotti dans l'escalier, et avec
sang- froid le garde lui place la pointe du sabre sur
a poitrine; le voleur se blesse la main en voulant
écarter l'arme; il avait déposé ses souliers, proba
blement en entendant ouvrir la porte de l'église,
dans l'espoir de pouvoir s'enfuir de ce côté; déjk
il avait dévisé eu partie la grande serrure, quand
il se vit forcé de renoocer k son projet et k s'enfuir
vers la tonr. On s'empare du voleur et on le con
duit dans l'intérieur de l'église afin de lui faire
expliquer comment il s'y était introduit; on a
trouvé sur lui l'argent dont il s'était emparé, deux
clefs cassées et tordues et des papiers d'où il résulte
monsieur qui a de fort belles connaissances; c'est
chez lui que l'empereur prend ses bonnets de
coton, et non-seulement l'empereur, mais encore
les maréchaux les généraux et tons ceux qui
couchent aux Tuileries... Il te fera avoir ton congé.
Quatre heures sonnèrent, Roussel se réveilla,
mil son plus bel habit; Mu° Rose fit on peu de
toilette; oo acheta uo melon, politesse alors assez
en usage k Paris et très-convenable de la part de
trois convives inattendus et qui allaient surprendre
un vieux garçon. M. Giraudin le hussard donnant
le bras k M"' Roussel portant le melon, on prit le
chemin de la rue S'-Denis. An numéro 84 ne se
trouvait pas l'enseigne de la Bonne-Foi, mais
celle de Saint-Antoinece n'étaient pas des
bonnets de colon qui étaient en étalage, mais des
jambons de Bayonne et dn saucisson de Paris.
C'est singulier! dit Roussel.
Il entra cepeodant, parce qne Ducomnn pouvait
veodre sa bouneteiie au premier étage, ou encore
avoir son magasio au fond de la cour.
M. Ducomuu? demanda-1-il k uo garçon cbar-
cotier.
Celui-ci leva le nez en l'air.
Mon bourgeois s'appelle Putain, dit-il; voulez-
que le voleur est un nommé Grégoire Geldhof, né
et domicilié k Oost-Nieowkerke, âgé de 37 ans. Il
a déclaré qu'il s'était tout seul laissé enfermer le
soir dans l'église.
Conduit k la maison communale, il y a été gardé
k vue pendant toute la nuit, jnsqu'k ce matin il a
été transporté k la prison d'Ypres sous bonne
escorte.
Ou a découvert ce malin une circonstance toute
particulière. Le malfaiteur avait brûlé le bois
auquel tient la serrure d'une porte latérale sise sous
le jubé et sons la tour, k deux pieds d'une antre
porte bourrée; on frémit k l'idée des terribles con
séquences qu'aurait pu amener ce commencement
d'incendie! Le ciel a préservé notre belle église et
sa superbe tour.
NÉCROLOGIE.
Oo nous écrit de Bruxelles, 3 1 mars
M J. Dumoot, architecte, chevalier de l'Ordre
de Léopold, des ordres des SS. Lazare et Maurice,
et de celui de la Couronne de Chêoe, Commandeur
de l'Ordre de Danebrog, est mort hier, en cette
ville, k l'âge de 47 ans.
M. Duinont mettait un soin tout spécial dans
l'exécution de ses fonctions savoir dans la restau
ration des atocieas monuments publics. C'est k ces
connaissances profondes et k ses bons soins que In
ville d'Ypres est redevable de voir rétablir dans
lenr style propre l'église de Saiot - Marti» et
l'Hô:el- de- ville.
NOUVELLES DIVERSES.
Prochainement, il sera procédé k l'adjudication
publique de l'entreprise des travaux de redresse
ment de la route d'Ypres k Rousbruggbe, aux
abords de la ville d'Ypres. M. le gouverneur delà
province de Flandre occidentale, par-devant qui
cette adjudication aura lieueu annoncera ulté
rieurement le jour et l'benre.
On nous écrit de Poperinghe, 1" c'. Au
marché de ce jour, le honblon s'est vendu, k raison
de fr. 90 les 5o kilogrammes.
Les hommes qui sont au courant de notre
situation, s'accordent k reconnaître que le ministère
doit être en ce moment embarrassé de plusieurs
côtés k la fois
Par la démission du général Berteo;
Par la résistance que menace de faire la droite
k tout changement dans notre système électoral
Par l'accueil fait daDS le public k la mesure qui
est venue frapper M. Van den Broeck.
On regarde comme très—difficile, dans les cir-
vous dn salé ou deux ou trois livres de porc frais?
Il faut que j'aie mal entendu, pensa Roussel eo
se retirant après s'être convaincu que dans la
maison du charcotier Potain il n'y avait aucon
marchand de boonets de colon; peut-être M.
Ducomuu a-t-il dit numéro 94. Mais au numéro
94 était établie une fleuriste.
Roussel, furieux, parcourut toute la roe S' Denis,
et fut réduit k aller manger son melon chez un petit
restaurateur du faubourg. Le soir, il rencontra sur
le boulevard le charretier Jacques Duokett, qui
était triste et avait la figure allongée.
Qu'avez-vous, Jacques Dunkett? loi demanda
Roussel.
J'ai eu une avarie dans mon chargement, ré
pondit le charretier... Vous savez bien, ces bou
teilles cassées...
Que nous avons bues.
On me les a fait payer...
El qui donc?
Le s: mtuelier de l'archichancelier. Elles étaient
quinze, les malheureuses k quinze Irancs la pièce,
comptez.
Deux cent vingt-cinq francs, dit le hussard,
qui avait des dispositions pour le commerce.
constances actoelles, le remplacement du géuéral
Berten.
Il y avait mardi, 39 mars, onze ans que fut
tentée, par une bande d'insensés, la fameuse et
ridicule attaque de Risquons Tout contre la Bel
gique.
On écrit de Gand, 5 1 mats
Notre foire n'est pas encore commencée et déjk
nous avons un grand malheur k enregistrer. Ce
matin, pendant la répétition qui eut lieu au cirque
Loisset et dans laquelle un éléphant devait con
courir, un des enfants du clown s'amusait a jeter
des pierres au gigantesque animal. Celui-ci a tont-
k coup saisi l'enfant avec sa trompe et l'a lancé par
une des fenêtres du cirque dans l'espace. Le
malheureux est tombé sur un fer aigu qui surmonte
la tente d'uD marchand de gauffies, d'où on l'a
arraché mort. Décrite la douleur du père de l'enfant
est impossible.
Les iucidents relatifs k la destitution de M.
Van den Broeck se succèdent. Sommation par
huissier a été faite au Moniteur de publier la lettre
dont il a refusé l'insertion l'amiable. Assignation
doit être donnée aujourd'hui devant le tribunal.
D'autre part, le fonctionnaire destitué adresse
aujourd'hui même k la chambre une pétition
demandant une loi qui donne des garanties aux
employés de l'État. On voit que cette mal
heureuse affaire n'est pas près de finir.
(National.)
On écrit d'Anvers Uo singulier fait s'est
produit dans notre ville. Un lapidaire de la 5* sec
tion après avoir travaillé un certain oombre de
brillants, quitta son atelier, où il laissa son fils,
enfant de 4 ans. Ce bambin, voyant l'éclat des
pierres précieuses en mit qnelques-unes dans sa
bouche et les avala. Il en avait déjk fait passer
ainsi huit dans son estomac et en avait encore
trois dans la bouche, lorsque le père revint. On se
figurera mieux que nous ne pouvons l'exprimer,
le sentiment qu'il éprouva eo voyant son enfant
prendre goût k des dragées anssi chères. Heureu
sement, si les pierres fines s'avalent, elles ne se
digèrent pas; et le papa eot recours k nn laxatif
pour obtenir la restitution des objets dérobés
d'une manière aussi peu usitée.
Un membre du Congrès de la paix, dont le
jugement est pent-être plus droit que la taille, a
trouvé la solution suivante:
Pour quelques traités k revoir,
Pour quelques clauses k refaire,
Pourquoi recourir k la guerre,
Quand il suffirait d'nn grattoir
Oui, tant que cela on n'a pas voulu croire
qu'elles se soient cassées tontes seules cependant
vous savez...
Je sais qne le vin était excellent, répondit
Roussel, mais j'avoue que vous le payez cher. C'est
M. Ducomuo, le soi-disant marchand de bonnets
de coton, qui est cause de tout mal; s'il ne s'était
pas mootré si difficile, s'il n'avait pas dédaigné le
vin du Cheval blanc, ce malheur De vous serait
pas arrivé.
Vous avez raisoD, M. Roussel.
Et il nous a donné une fausse adresse, ajouta
Roussel; mais n'importe, je sais d'où il venait, je
le retrouverai et alors vous lui ferez payer une
moitié des bouteilles cassées.
Et vous paierez l'autre, dit le charretier alsacien.
Moi moi! vous plaisantez.
Eo parlant ainsi, Roussel, suivi de sa fille et du
jeune hussard, tourna le dos au charretier et reprit
le chemin de sa demeure.
Tu as entendu ce charretier, dit-il k sa fille:
toute son insolence vient de ce que nous avons
consenti k souper avec loi Ce qui te prouve qu'il
ne faut jamais s'encaoailler.
Eu rentrant chez lui, Roussel y trouva l'ordre