42me Année. mercredi 13 Avril 1859. No 4,334. SÉRAPHIA. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. T P B S S 13 AVRIL. REVUE POLITIQUE. L» situation parait toute la guerre aujourd'hui. Non-seulement les résultats que l'on s'était promis du futur Congrès sont tenus comme fort probléma tiques; mais déjà on révoque en doute jusqu'à l'ouverture même du Congrès. L'Autriche,disait-on, exigerait au préalable le désarmement de la Sar- daigne, toute leotative de pacification lui parais sant dérisoire aussi longtemps que l'attitude belliqueuse du Piémont surexcitait les passions révolutionnaires dans la Péninsule. La Sardaigne, par contre, refusait d'obtempérer ce vœu, mais exigeait que l'Autriche s'exécutât la première. Quoiqu'il en soit de l'authenticité de cette rumeur, les puissances prennent leors mesures, les parties armées en guerre poursuivent leurs arme ments. Oo annonçait dernièrement l'envoi en Italie d'un nouveau corps de troupes autrichiennes de 5o,ooo hommes. La France renforce considéra blement son armée d'observation au sud-est. Le Piémont sème l'argent pleines mains pour recru ter des volontaires dans les autres parties de l'Italie. D'après des nouvelles de Vienne, la Russie fait avancer un corps de cent mille hommes sur les frontières autrichiennes. Une correspondance d'une feuille liégeoise, la Meuse annonce que des notes diplomatiques venues la fois de Vienne et de Londres, ont invité le gouvernement belge se mettre en mesure de garantir la sécurité du territoire dans le cas d'une guerre européenne. On reconnaitia en effet que la Belgique ne saurait avoir supporté pendant vingt-neuf ans des charges militaires considérables, et rester désarmée et inactive au moment du péril. La Suisse, pays neutre comme la Belgique, a depuis longtemps pris ses précautions. C'est même cette invitation des cabinets de Vienne et de Londres, Voila Rome! ^'hoiume qui venait de prononcer ces mots s'approcha d'une litière qu'il semblait escorter, et en entr'ouvrit les rideaux. Une femme s'avança, et, d'un regard pensif, elle iuterrogea le paysage, étincelant sous les flèches du soleil du midi. C'était uri éblouissant spectacle. Rome était alors dans toute la splendeur de cette beauté qui avait fait dire Auguste J'ai trouvé Rotne. de,briques, et je l'ai laissée de marbre. Ni Néron l'incendiaire, ni les barbares accourus du Nord, ui le temps enfin, plus inexorable que les tribus armées, n'avaient exercé leors ravages sur la ville éternelle; ses temples, ses palais, ses arènes, ses arcs de triomphe, ses milliers de statues, peuple de marbre et de bronze, étaient debout; et l'œil du voyageur voyait la villelse dessiner, blanche et magnifique, sur l'azur brillant du ciel. Vois tu ce dôme suspendu dans les airs? reprit le conducteur de la litière, que ses vêle- que le correspondant de la Meuse rattache la nomi nation au ministère de la guerre du général Chazal, que le Roi aurait nommé de sa propre initiative, nonobstant les répugnances de quelques membres du cabinet. Le Moniteur français vient encore de publier nne de ces notes au sens évasif, aux termes amphi bologiques, telle qu'il y a habitué le pnblic euro péen. Sjn but, c'est encore de tranquilliser l'Allemagne au sujet des démêlés du gouvernement impérial avec l'Autriche. Le Moniteur se pronooce en faveur des nationalités garanties par les traités. Ce n'est pas l'Allemagne qu'en veut l'Empereur Napoléon; ce n'est qu'à l'influence prépondérante de l'Autriche en Italie. Dans la note du Moniteur, il désavoue toutes les ambitions de conquête, ce qui signifie sans doute qu'il n'approuve pas les projets de Victor-Emmanuel sur la Lombardie Au reste la presse et l'opinion publique au-delà du Rhin, paraissent médiocrement disposées faire taire leurs méfiances et leurs susceptibilités natio nales. Elles semblent attendre des résultats bien plus positifs de l'entente de l'Aogleterre et des Etats Germaniques, menaçant l'empire français d'une nouvelle coalition de peuples, et ne prennent trop garde aux belles professious de foi politique du Moniteur français. L'échec essuyé la Chambre des Communes par le ministère tory et la retraite éventuelle de lord Derby, avaient paru bien des personnes affaiblir les chances favorables la paix. Le Journal des Débats ne partage pas ces appréhensions. Il faut d'abord se souvenir, dit-il, que les hommes d'Etat anglais n'hésitent guère b se contredire quand l'intérêt du pays et le mouvement de l'opinion l'exigent mais ici aucune contradiction n'est néces saire pour permettre aux chefs du parti libéral, s'ils arriveut au pouvoir, de suivre fidèlement la politi que étrangère de leurs prédécesseurs. Non seule ment lord J. Russell et lord Palmerstoo, organes de ments faisaient reconnaître pour un affranchi c'est le Panthéon qu'Agrippa voulait décerner César-Aoguste, le père de la patrie; là, sur le mont Palantin, était sa demeure, plus simple que les palais de ses affranchis plus loin est le portique de Livie, qui fait oublier aux étrangers Athènes et Corinthe. Le soleil tombe en ce momeot sur le mont Capitolin et sur le temple du plus grand des dieux... Distingues-tu d'ici ses colonnades blan ches?... Près de là est le temple élevé par Auguste Jupiter-Tonnant, celui qu'il consacra Appolon après la bataille d'Actium, et celui de la Concorde, où Cicéron rassembla les pères conscrits menacés par Catilioa. L'œil ne saurait compter tant de sanctuaires élevés aux dieux par le plus pieux des peuples... Regarde, et dis si Rome ue vaut pas Jérusalem? Séraphia, c'était |e nom de la femme, leva les yeux sur l'affranchi, et dit d'une voix calme Rome est belle, belle surtout par ses desti nées et non par ses monuments d'un jour... Je la regarde, et je vois briller au-dessus de ses palais renversés, de ses temples réduits en poudre, le signe libérateur qui lui assure l'empire éternel sur les nations... l'unanimitéde la Chambre,ont hautement approuvé cette politique, mais dès le lendemain de la défaite du ministère, le Morning-Post s'est hâté de pro tester que lord Palmerston avait été sincère dans son attachement pour la paix, et que lui aussi preoait pour programme de sa politique étrangère cette phrase célèbre du discours royal sor la foi due aux traités. Singulier hommage rendu par un ambitieux habile la force de l'opinion, empressement remar quable se mettre en règle avec le public sur le principal sujet des préoccupations do pays! -T-" m On lit dans Univers Depuis que la menace d'une grande guerre tient l'Europe en suspens, il se passe en France nn fait bien remarquable, c'est le calme impassible de la nation, sou éloignemeot pour la guerre, son désir de l'éviter. Quelques journaux ont d'abord essayé de nier celte attitude si peu en rapport avec les antécédents du peuple le plus militaire de l'Europe. Mais en présence d'un fait palpable, évident, toute négatioo deveoant impossible, ces mêmes feuilles poussent un cri d'alarme et s'irriteot. Les intérêts matériels ont-ils donc, en France, détruit l'esprit patriotique, abaissé le sens moral an point d'aveogler la nation sur ses plus chers intérêts? 11 s'agit, disent-elles encore, de rendre l'Italie sa nationalité foolée aux pieds, d'appeler la liberté des peuples abrutis par le despotisme. La civilisation est en cause. Le rôle de la France n'est- il pas indiqué? Voudrait-elle abdiquer et laisser d'autres l'honneur et la gloire de régénérer l'Italie? Que ces feuilles se rassurent, l'esprit militaire et le patriotisme n'ont pas dégénéré; la France, la vraie France n'est pas, Dieu merci, dans ce pnblic spéculant, agiotant, boursicotant, qui végète l'ombre des colonnes de la Bourse. l'y a encore dans le pays bien des nobles cœurs prêts venger touteatteinteà l'honnenrdudrapeau, relever tout défi, n'importe d'où il vienne. Qu'une provocation quelconque nous soit lancée Quel signe, femme! Le signe de la Croix, sur laquelle mourut le Seigneur! L'affranchi haussa les épanles, comme nn hom me pour qui ces paroles n'avaient aucun sens; il laissa retomber le rideau et fit signe aux esclaves de presser le trot des mules. La litière arriva bieotôt dans Rome; et, suivant les ordres de l'affranchi, elle prit la route dn mont Palatin, parcourant la Voie-Sacrée, bordée de colonnes triomphales, passant devant le temple circulaire de Vesta, laissant sa droite le trésor public et l'amphithéâtre, voisin de la maison des empereurs, où Pompée et Auguste offrirent an peuple romain les émouvants spectacles dont il était si jaloux. En vain l'affranchi voulnt-îl faire remarquer Séraphia la beauté des monuments l'éclat des marbres et des bronzes, le mouvement de la foule qui se pressait aux portes des temples et sous les voûtes du Cirque, elle ne levait pas les yeux, absorbée dans une prière intérieure; et son regard, péoétré, attendri, ne quittait pas une précieose cassette de cèdre, incrustée d'argent, qui reposait sur ses genjux. La litière s'ar.èla devaut le porti-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1