des bords de la Tamise, et ils verront ce que peot
la France! D'où vient donc l'attitude delà nation?
Si l'on examine l'état intérieur de la France, tout
homme impartial reconnaîtra que le pays est pros
père.
Les landes se défrichent, les marais se dessèchent,
le drainage se développe, d'immenses travaux
embellissent et assainissent nos grandes villes, nos
voies ferrées se complètent, l'industrie absorbe et
rend fructueux d'éuormes capitaux, les mauvaises
passions commencent b se calmer. Que faut il donc
aujourd'hui, pour que tonscesélémentsde puissance
et de richesse prennent un essor ioouï? La paix!
La France a-1-elle été insultée, provoquée?
Nullemeot. Ses intérêts commerciaux et industriels
sont-ils menacés? Pas davantage. Or, n'est-il pas
naturel qu'un peuple, daosde pareilles conditions,
se recueille uo instant avant de se lancer dans une
guerre qui le mène s l'inconnu; qu'il se demande
1* Pourquoi la guerre? 3* Quels serool le nombre
et les forces de l'ennemi? 3* Quels avantages
compenseront les sacrifices qu'il faodra faire eu
hommes et en argent? Telles sont les questions que
l'on s'adresse aujourd'hui d'un bout b l'autre de la
France.
Cette attitude, qui fait honneur au bon sens du
pays, et prouve que le. caractère français n'est
pas aossi léger que l'on voudrait bien le dire,
implique-t-elle en quoi que ce soit l'éoergie ou le
patriotisme do pays? Nous ne le pensons pas. La
réflexioo n'est un signe ni de peur, ni de faiblesse.
Au lieu donc de blâmer le caractère français, ces
journaux ne feraient-ils pas bien mieux d'expliquer
ce qu'ils enteodent par ce mot, question italienne;
comment ils en comprennent la sololioo; quel
prix on peut l'obtenir?
Pareille question, après tout ce qui s'écrit et
s'imprime depuis trois mois propos de l'Italie,
paraîtra peut-être oiseose on plaisante; cependant,
b part la Révolution; personne, jusqu'ici, n'a parlé
bien clairement. Expulsion des Autrichiens, dé
chéance de la papauté, république italienne tel est
le programme mazzinien, telle est pour loi l'unique,
la seule solutioo possible!
Mais le programme révolutionnaire peut-il être
celui de la nation française? Irons-nous enlever au
chef de l'Eglise un pouvoir temporel et des Etats
qu'il tient, en grande partie, d'un de nos plos
grands Rois? La France catholique est, en dépit des
rhéteurs et des philosophes,beaucoup pluscatholiqoe
que certaioes gens ne le pensent. Emploiera-t-elle
la force et la violence envers ce même Pontife que
protègent aujourd'hui ses soldats contre le mazzi-
qne du palais qu'occupaient les empereurs, sur le
Palatio; un affranchi qui passait s'arrêta auprès de
Lucius, le conducteur de Séraphia, et loi dit
César a parlé de toi; il a fait même, dit-on,
nu vœu b Esculape afio de bâter le succès de ton
voyage. Tu vois, Lucius, que la fortune t'est pro
pice.
Lucius sourit avec complaisance; mais, voulant
sans doute désarmer l'envie prête b naîtreil
répondit
Ces vœux oe soot pas pour moi; ils s'adres
saient anx dieox pour cette femme, que je ramène
du fond de la Judée, portant dans sa cassette uo
talisman qui doit guérir l'empereur.
Hâte-toi, en ce cas, les portes le seront
ouvertes; et César, qui ne reçoit oi le sénat, ni les
fils de Germanicos, ni Agrippine, leur mire, ni
Se'jan loi-même, l'accueillera, toi et ta matrone
juive.
Lucius suivit le conseil; et, s'approchant de
Séraphia, il la fit descendre de la litière. Elle
enveloppa des plis de soo manteau la riche cassette,
et suivit son conducteur, calme et recueillie comme
toujours.
lis traversèrent les longues galeries, remplies,
nisme? Chasserons-nous les Autrichiens de la
Lombardie? Mais au profit de qui? Milan recon-
uaitra-t-il la supprématie de Turin? Venise
s'annulera-t-elle au profit de Milan? D'ailleurs,
ne serait-ce pas briser les traités de i8iô et rompre
du même coop l'alliance britannique? Telle n'est
pas la pensée du chef de l'Etat; l'alliance anglaise
tient, on le sait, une place importante dans son
système politique. Le programme révolutionnaire
ne peot pas être le nôtre. A quoi donc se réduirait
notre rôle en Italie? A obtenir des réformes, b
annuler les traités de l'Autriche avec Parme,
Modèoe, Naples et la Toscane.
Demander des réformes h un État indépendant
est une atteinte h ses droits et b sa liberté. Les
exiger, parce qu'il est faible, est un acte sans
justice et sans dignité. Mais en supposant qu'on
passe outre, que fera-t-on si les souverains refu
sent? 11 est un fait notoire, palpable, que tous les
mensonges et toutes les calomnies du voltairianisme
ne pourront détruire, c'est que dans les États-
Romains le peuple est plus heureux et paie moins
d'impôts que dans toutes les auties contrées de
l'Europe. A Rome, la charité est telle qu'on n'y
coonait pas de pauvres. A Londres, de i848
1857, il est mort trois mille denx cent quatre vingt-
douze personnes de faim ou de froid. (Times du
i4 janvier.)
Que répondra l'Aoglais réformateur au Roi de
Naples quand celui-ci loi montrera l'Irlande
mourant de faim; quaûd, dans sa capitale, il ne
s'est pas passé un seul jour, depuis 1853 jusqu'en
1857, sans qu'un être humain, au moins, ait
succombé faute de pain? Le successeur des apôtres
reconnaîtra-t-il les droits d'un Congrès où
siègent l'Angleterre et la Prusse protestantes, et la
Russie schismatique? Et s'il refuse, comme c'est
certaintoute coocession portant atteinte <1 ses
prérogatives et b sa dignité, quel parti prendra la
France? Cette question est grave, elle inquiète
tous les cœurs catholiques; elle est, qu'on ne s'y
trompe pas, une des sérieuses raisons qui éloignent
de la goerre.
Quant aux traités entre Parme, Modène, la
Toscane et l'Autriche, qu'il s'agit d'annuler, il
suffit, pour bien les comprendre, de remonter aux
causes qui les ont provoqués on sentira que tant
que ces mêmes causes subsisteronton pourra
peot-être, h coups de canon ou diplomatiquement,
déchirer la lettre desdits traités, mais on n'en
détruira pas l'esprit.
Les petits États du ceotre de l'Italie ont besoin
des baïoonettes autrichiennes contre la révolution.
les unes de ces livres dont Auguste s'était plo h
rassembler une collection précieuse; les autres, des
statues les plus célèbres dérobées b l'A nique et h
la Sicile; et, après avoir parlé plusieurs esclaves
qui, sans doute, allaient prendre les ordres de leur
maître Lucius introduisit Séraphia dans une
chambre où régnait une faible clarté; il s'approcha
d'un homme couché sur on lit de repos, lui dit
quelques mots b voix basse et dans l'attitude du
plus profond respect puis, taisant approcher sa
compagne, il se relira et les laissa seuls.
Le malade, appuyé sur des coussins, pâle,
abatto, et qui semblait n'avoir de vie que daos ses
grands yeux au regard clair, perçant, redoutable,
se souleva b demi et fixa sur la Juive un œil où
brillait l'espoirmêlé b une vague et farouche
inquiétude.
Séraphia avait déjb dépassé la moitié de la vie.
Des cheveux blanchis entouraient son front pâle et
tranquille; son visage, voilé de tristesse, avait
cependant une expression ineffable de paix et de
sérénité; beauté intérieure, reflet de l'âme, qui
faisait oublier les ravages du temps et del'iufortone.
Majestueuse et traoquille, elle restait debout, ne se
troublant pas devant cet homme. Cependant, cet
L'Autriche a besoin de leur alliance pour assurer
sa position en Italie et se créer des points straté
giques. Les traités s'expliquent donc tout naturel
lement par la communauté d'intérêts. Or, tant que
l'Autriche possédera la Lombardie, tant que la
révolution menacera les duchés, cette communauté
d'intérêts subsistera. L'annulation de ces traités ne
changerait donc rien b l'état actuel de la Péninsule,
ne diminuerait en rien l'influence autrichienne,
puisque les causes de cette influence oe seront pas
supprimées.
La possibilité que la France laisse dépouiller le
Souverain-Pontife de son pouvoir temporel
n'étant pas admissible, les traités de 1815 n'étant
pas mis en cause, qu'est ce que la question italienne?
Que les partisans de la guerre s'expliquent. Nous
le répétons, jusqu'ici la Révolution seule a parlé
on sait ce qu'elle vent. Qu'ils l'imitent s'ils peu
vent prouver au pays que son honneur est en jeu,
que ses intéièts sont menacés; s'ils peuvent lui
assurer que, quoi qu'il arrive, le Pontife romain
sera pleinement respecté, on les suivra. Dans le
cas contraire, qu'ils respectent au moins l'attitude
si noble et si digne d'un grand peuple.
Les commentaires ont continué aujourd'hui
encore sur la nomination du général Cbazal, comme
ministre de la goerre.
La version la plus accréditée est celle que nous
avons mentionné hier le général ChazaI n'a pas
été désigné au Roi par M. Rogier. Il entre dans le
ministère de la guerre, en dehors de l'influence de
ses collègues. (Echo de Bruxelles.)
Dimanche, 10 c', vers x h. de l'après-midi, le
facteur de la poste est venu nous remettre une
lettre, datée d'Ypres et b nous adressée.
Nons n'avons pas voulu la recevoir parce que
l'auteur de la lettre en question avait négligé de
l'affranchir.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 8 de ce mois, sont nommés
dans l'état-major des places:
Commandant de place de premiers classe.
Le colonel J. De Bruyn, commandant de place de
deuxième classe, b Y près.
Commandant de place de deuxième classe.
Le lieutenant-colonel B. Cruyplauts, du 5" de
ligne.
homme, c'était le maître du monde..., c'était le
successeur d'Auguste; enfio, c'était Tibère.
Quel est votre nom? dit-il en la regardant
toujoors d'un air soupçonneux.
Séraphia, fille de Sopbar et femme de Sirach.
Vous êtes Juive?
J'appartiens b la tribu de Lévi.
Juive de religion?
J'ai pratiqué la loi de Moïse jusqu'au jour où
j'ai connu le Christ, mon Seigneur, et ou j'ai
trouvé eo lui l'accomplissement des promesses
faites b Abraham, notre père; depuis ce jour,
seigneur, j'observe ses commandements, et j'ai mis
en lui toute mon espérance.
Votre Christ est-il l'ennemi des princes et
des empereurs?
Lui, seigneur! lui qui a tant de fois répété
que son royaume n'était pas de ce monde; lui qui
s'est dérobé au peuple qoi voulait le faire roi; lui
qui a excité la haine jalouse des Pharisiens eu
disant b ses disciples Rendez b César ce qoi est
b César.
Ses disciples ne sont donc point des rebelles
Ils obéissent b l'empereur?
Ils révèrent César comme uo maître donné