42me Année. Samedi 16 Avril 1859. No 4,335. SERAPHIA. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. 7PS.ES, 16 AVRIL. REVUE POLITIQUE. Dernièrement l'Autriche demandaitcomme condition préalable de son entrée au Congrès, le désarmement de la Sardaigne. Cette exigence avait reçu l'approbation de l'Angleterre. Mais la France ayant déclaré qu'elle ne pensait pas pouvoir engager le Piémont h désarmer isolément, l'Au triche a proposé eosuite de faire précéder le Congrès d'un désarmemeut général, afiu qu'il lui soit donné des garanties sérieuses pour la conser vation de la paix. VOst Deutsche- Post explique ces appréhen sions de l'Autriche. Tandis que les quatre autres puissances, dit il, entreraient avec tranquillité dans de longues délibérations, parce que leurs frontières sont assurées et que personne n'oserait jeter dans le cœur de leurs Etats le braodoo de la révolte, l'Autriche,guettée par un ennemi perfide, meuacée de l'explosion de mines révolutionnaires, entrerait dans la salle des conférences, incertaine si, a l'heure même où se déciderait une question importante, oo ne donnerait pas derrière elle le signal de lui faire une violence morale par un coup de maio, une intrigue perfide, un acte révolutionnaire quel conque; tandis qu'il est certain qu'il se trouverait au sein de la Conférence au moins une puissance prête profiter de cet incident, et tandis que l'affaire Couza vient de prouver combien le désir de la paix fait mollir la plus ferme conviction quand elle est en présence d'un fait accompli. Mais, dit encore la feuille autrichienne, il devient plus clair de jour eu jour que les régiments sardes et les légions de volontaires ne sont que l'avant-garde de U France. L'Empereur veut la guerre, rien que la guerre; les troupes sardes sont une partie de sa propre armée, et i! ne peut consentir au désarmement de celle-ihtandis que (Suite. Voir le n° 4*334 du Propagateur.) Elle posa la cassette sur une table de bois de sandal, puis se recueillit un instant, et, priant de l'esprit et du cœur, elle parla ainsi Je fus mariée jeune Sirach, membre du conseil du Temple, et notre union fut bénie par la naissance de deux enfants. Noos vivions fort heu reux, pleins de confiance en Dieu, et désirant d'un grand désir la rédemption d'Israël. Ainsi que tous les fidèles Hébreux, nous attendions, dans un temps peu éloigné, la venue du Messie libérateur. Les soixante-dix semaiues de Daniel étaient révolues; le sceptre n'était plus dans la maison de Juda; les prophéties données b nos pères semblaient accom plies; et b la loi dictée sur le Sioaï succédait uoe loi de grâce, de miséricorde et d'amour. Les cieux allaient s'ouvrir; le Juste allait descendre sur la terre, comme une rosée longtemps attendue; et, prosternés devant l'autel, nous répétions avec plus d'ardeur les paroles que l'Esprit-Saiut dicta b lui-même est armé jusqu'aux dents. Le désar mement de la Sardaigne eolraîoerait celui de la France, et ce dernier un désarmement général. Si telles sont les dispositions du gouvernement français, on conçoit qu'il n'ait poiot accueilli avec plus de faveur cette seconde proposition de l'Autriche, concernant le désarmement général et simoltané de l'Autriche, db Piémont et de la France. Il est vrai qu'une feuille semi-officielle, qui n'a cessé de pousser b la guerre,' la Patrie dit que la nouvelle proposition de l'Autriche éloigne toutes les chances de la guerre. Toutefois, ajoute ce journal, la question de désarmement ne doit s'en tendre qu'en ce qui concerné l'Autriche et le Piémont. Malgré l'incrédulité d'une partie de la presse parisienne, le Pays croit toujours la prochaine réunion du Congrès des cinq grandes puissances. Il parait probable que cette réunion aurait lieo avant le 3o avril. Mais les joornaux de la guerre ne veu lent pas entendre parler d'espérances pacifiques. Si, comme il est avéré, la dernière note du Moniteur visait b induire l'Allemagne b détacher sa cause de celle de l'Autriche si elle trouvait expédient d'exploiter l'ambition et l'amour-pro pre de la Prusse au détriment de son ancienne rivale catholique, le Moniteur a recueilli un succès complètement négatif, et les feuilles prussiennes ne sont pas les dernières b s'insurger contre les prétentions de la Praoce. La défiance, dit l'une d'entr'elles, contre le gouvernement français est telle en Allemagne qu'b chaque article du Moni teur on suppose nne intention secrète. Le Moniteur va même jnsqu'b nous assurer que la France voit d'uu œil bienveillant nos tendances nationales et unitaires. Mais la méfiance est si grande qu'on songe au renard prêchant les oies; on connaît trop bien la vieille politique napoléo nienne de combattre les ennemis l'un après l'autre. Au milieu de ce conflit de nouvelles inquié tantes, une correspondance de Rome apporte une Jsaïe Seigneur, envoyez l'Agoeau dominateur de la terre; envoyez celui que vous nous avez pro mis. Oh! si tous vouliez ouvrir les cieux et en descendre Un jour, le bruit se répandit que nos vœux étaient exaucés les fidèles Israélites se disaient les uns aux autres Un petit eufant nous est né... Marie, l'épouse de Joseph, est bénie entre toutes les femmes, car elle a mis au monde le Désiré des nations... Des rois, venus de l'extrémité de l'Asie, sont accourus pour l'adorer; ils lui ont offert l'enceus, l'or et la myrrhe... Déjb nous nous réjouissions, et nos cœurs sa luaient les conquêtes de ce roi qni devait soumettre toutes les nations b son empire... Nos fronts humi liés se relevaient, et nous pensions tous que les jours de David et de Salomon allaient renaître, plus brillants, plus splendides qu'autrefois. Déjb, pleine d'un orgueil de mère, je consacrais nies enfants au service de ce roi nouveau; eten les admiraul si beaux et si pleins de vie, je formais mille projets de gloire sur leur berceau. Un jour, j'étais seule, assise aupiès d'eux, lorsque des cris affreux m'attirèrent sous le portique où déjb nouvelle de nalure plus favorable. Le duc de Grammont, ambassadeur de France, aurait remis, le i4 mars, au Souveraio - Pontife une lettre de l'emperenr des Français. Cette lettre, remplie des expressions les pins vives de respect et de dévoue ment, promet l'appui constant du gouvernement français poor le maintien des droits spirituels et temporels du Saim-Siége. Cet acte de l'empereur Napoléon sera accueilli avec d'autant plus de faveur, que dernièrement le Moniteur français s'était cru complaisamment redevable envers M. de Cavour de déclarer apocryphe one dépêche de M. de Graramont publiée par VArmonia, dans laquelle ce diplo mate, d'accord avec son devancier, M. de Rayne- val, détruisait de food en comble les assertions malveillantes et erronées des ennemis du Saint- Siège. Il est toutefois, dit une correspondance de Turin de ces documents officiels qu'on peut désavouer mais jamais démentir, et la dépêche de M. de Grammont est de ce nombre. On peut en appeler b l'auteur lui-même. Les nouvelles de Naples continuent de repré senter l'étal de santédu Roi coinmedes plus graves. Il convient néanmoins de n'accueillir ces infor mations que sous toutes réserves, les ennemis du roi Ferdinand étaut bien capables de les forger pour l'utilité de leurs desseios. Des lettres de Cochincbine nous annoncent un fait d'une haute importance. Le brave amiral Rigault de Geoouilly, secoudé par la poignée de soldats et de marins que la maladie a épargnés, vient de s'emparer, après une lutte de sept jours, de Saïgon, ville de 200,000 âmes. L'attaqué pro jetée contre Hué, la capitale, ne paraît devoir s'effectuer qu'au mois de mai, époque b laquelle on attend les reulorts envoyés par la France. ENTERREMENT DU VOTE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE. Les propositions de la sectioo centrale, relatives au vote par liste alphabétique, viennent d'échouer daDs les parages ministériels. s'étaient rassemblés nos serviteurs. Je vis, saisie d'effroi, uoe troupe de soldats, la pique, l'épée, la hache d'armes b la main, qui poursuivaient quel ques femmes portant lears nourrissons dans leurs bras; deux de ces hommes frappèrent des enfants sur le sein de leur mère, et je vis ces petits corps, mutilés et sanglants, rouler sur la terre. Une femme pâle, les yeux hagards, passa devant moi en s'écriant Hérode fait tuer tous les enfants, afin d'atteindre le Messie!...» A ces mots, je volai vers le berceau où dormaient mes fils,... je les étreiguis sur ma poitrine, j'aurais voulu les cacher dans les entrailles qni les avaient portés... Je voulais fuir, mais où Les cris dé chirants des mères, retentissant de toutes parts, m'annonçaient un universel carnage... O voix lamentables, qui dureot trouver de si longs échos dans mon propre sein, je vous entends toujours!... Un de mes enfants se mit b pleurer, effrayé peot- être des mouvements que m'inspirait la terreur;... j'essayai d'étouffer ses cris; j'appuyai ma main sur ses tendres lèvres; je voulais refouler celle voix plaintive qni allait le dénoncer b la mort... Ce fut en vain... Uue lutte s'engagea sous le portique, j'entendis les cris des soldats, les gémissements de

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1