Le cabinet de Saint-Pélersbourg aurait déclaré
qu'il ue ferait pas avancer ses troopes aussi long
temps que cela ne se ferait pas en Allemagne, mais
que daus le cas contraire il réonirait on corps
d'observation sur la frontière autricbieone, prenant
aiusi la même position expectante que l'Autiiche
pendant la guerre d'Orient.
Berliu dimanche malin, 34 avril.
La Gazette de Fienne annonce que l'Autriche
a envoyé au cabiuel de Turin, sous la date du 19,
un ultimatum qui exige la mise sur le pied de paix
du Piémont et le renvoi des corps francs. L'Autri
che y déclare qu'elle attendra la réponse b cet
ultimatum pendant trois jours, et qu'elle aura
recours la force des armes daus le cas où, mal
heureusement, ses propositions seraient repoussées.
Berlin, lundi, a5 avril.
Il y a une nuaoce marquée eotre les protesta
tions envoyées Vienne par les trois puissances
citées par le Moniteur français.
La protestation russe est la plus énergique. Elle
va au delà de la protestation anglaise. Le prince
GortchakoIT déclare la conduite de l'Autriche
offensante.
Quant au gouvernement prossien, eu égard h sa
position spéciale, il est allé moins loin. Il n'a pas
précisément protesté, mais il a exprimé des regrets
et décliné toute responsabilité des conséquences de
la démarche de l'Autriche.
REVUE POLITIQUE.
11 reste décidemment peu d'espoir b une solution
pacifique. Depuis loogtemps l'Autriche regardait
la guerre comme ioévilable, parce qu'à Paris on ne
voulait pas faire ce qu'il fallait pour l'éviter et
qu'à Turiu on n'était plus maître de reculer. L'Au
triche s'y préparait donc comme a une extrémité
fâcheuse, mais b une extrémité qn'il fallait accep
ter, parce qu'on peu plus tôt, un peu plus tard, la
tnèiue situation se présenterait quoiqu'on fit.
L'Autriche avait fait des préparatifs immenses que
ses finances ne lui permettraient pas de renouveler
Mieux valait doDC plus tôt que plus tard, car
chaque semaine de retard lui coûte des sommes
énormes. Quand on a parlé Congrès, négocia-
lions, l'Autriche a répondu parce qu'elle ne voulait
pas qu'on put l'accuser de vnuloir systématique
ment la guerre. Mais elle démettait convaincue
que tout ce partage n'aboutirait rien et qu'il
faudrait toujours en venir tirer l'épée. Que
pouvait-elle d'ailleurs se promettre de bon de ces
manèges diplomatiques, alors que le gouvernement
de lord Derby lui-même n'avait sû rte» imaginer
ge criez pas. D'ailleurs comment aoriez-vous, pu
me voler?
Vous vole*, monsieur! ou «ons a volé?
Vous allea entendre. Vons voyez bien celle
grosse clef, si habillement travaillée; vous la
connaissez, n'est-ce par?
Si je la connais! c'est-b-dire je l'ai vne,
mais je ne l'ai jamais touchée.
Mon Dieu! je le sais, Bonaventure. Vous
êtes rétif aujourd'hui comme on cuir de porc. Eh
bien! c'est la clef de ma caisse. Elle ne me quitte
jamais; le jour elle est enchaînée b ma ceinture
la nuit elle dort soos mon oreiller; et pourtant
ma caisse a été ouverte.
Oh, monsieur! votre caisse!
Ma caisse, dit Baltbasar. Deux fois déjà on
m'a volé, trois fois peut-être, et peut-être quatre.
Mais au moins je suis sûr de deux vols.
Et des vols considérables? fit Bonaventure
pâle comme une muraille.
Deux vols de mille florins.
Oh, monsieur! cela n'a pu avoir lien qne la
ooil.
Mais comment le voleor n'a-t-il pas aidé la j]
de mieux b lui proposer que l'abandon de ses
traités particuliers avec les Etats de la Péninsule,
conception attentatoire aux droits inaliénables de la
puissance souveraine; alors que, sons prétexte de
réformes, ou prétendait la contraindre b abandon
ner les Souveraius d'Italie b la merci de la faction
révolutionnaire et qn'il lui eut fallut laisser la
sauvegarde de l'ordre chez ses voisins et alliés, et
en quelque sorte dans ses propres provinces
italiennes, b la tutelle et au bon vouloir des autres
puissances, de ses rivales par conséquent, et de
celles-lb même qu'elle devait le plus justement
suspecter de pactiser avec ses ennemis du dedans
et du dehors? Il est, en effet, de toute évidence
que les quatre points proposés par l'Angleterre
ruinaient par la base l'influence séculaire et con
servatrice de l'Autriche dans la Péninsule et con
sacraient cette immixtion de l'Angleterre dans les
affaires d'Italie objet de ses longues et ardentes
convoitises.
Le Moniteur fraoçais annonce qne l'Angleterre,
la Russie et la Prusse oot protesté coutre l'ultima
tum adressé par l'Autriche au Piémoot. Il est bien
entendu qu'il existe une nuance marquée entre ces
trois protestations, et qne si la protestation russe
va au-delb de celle de l'Angleterre, la Prusse n'a
pas précisément protesté, mais exprime plutôt des
regrets et, ajoole-t-on, décline toute responsabilité
relativement aux conséquences de la démarche de
l'Autriche.
Voilà ce qu'on écrit de Berlin. De Vienne on
mande b la boeraenhalle que la mission de l'ar
chiduc Albert auprès du gouvernement prussien a
complètement réussi. Le résultat le plus prochain
eo sera la concentration sur le Rhin d'uue armée
austro prussienne dont la réserve sera fournie par
la Bavière, Bade, le Wurtemberg et les deux Hesses,
et dont le prince-régent de Prusse prendra éven
tuellement le commandement eo chef.
Selon la Gazette de la Croix, le cabinet de
Saint-Pétersbourg aurait déclaré que si l'Allema
gne portail ses troupes en avant, il formerait un
corps d'observation sur la frontière autrichienne.
C'est ainsi que le gouvernement russepour
satisfaire ses raucuues, prendrait la même attitude
que l'Autriche a prise pendant la guerre d'Orient.
L'Autriche fortifie toujours ses positions. Deux
mille hommes sont envoyés b Bologne, et des
nouvelles troupes sont attendus b Aocôue. En
France la garde impériale est mise sur pied de
guerre et les officiers ont reçu l'ordre de se tenir
prêts b partir.
Un publiciste français, qui vient de visiter les
provinces septentrionales de l'Italie, rend hommage
Caisse? comment n'a-t-il pris que la dixième on la
vingtième partie de ce qu'elle contenait
Oh, monsieur! cela fait frémir; c'est que
le voleur a espéré que vous ne verriez pas...
Comme vous le disiez, vieux, le vol n'a pa
se faire que la Doit. Il a fallu preudre ma clef; je
soupçonoe Michelle, et je me reproche de la
soupçonner.
Michelle! monsieur; oh! la sournoise! Pour
tant elle m'a l'air d'une fille qui craint Dieu. Mais
elle est si ladre, qu'elle a bien pu concevoir une
mauvaise pensée.
J'ai de la peine b me le persuader; je vou
drais pouvoir porter mes soupçons ailleurs; mais
il n'y a qu'elle qui, les jours où j'ai un peu trop
soupé, puisse entrer dans ma chambre et prendre
ma clef.
Oh, monsieur! il ne faut pas aller légère
ment dans une affaire si grave, dit Bonaventure eo
reculant avec hypocrisie sur son commencement
de prévention.
Il me vient une idée, reprit Baltbasar. Je
veux éprouver celte fille. Demainje serai
éclairé....
b l'excellent esprit qui anime l'armée autrichienne.
L'unité de la monarchie, dit-il, se refait dans
cette armée qui est l'orgueil et la force de l'empire
autrichien, subdivisé d'ailleurs en tant de nationa
lités diverses. Il n'y a plus Ib ni Bohèmes, ni
Hongrois, ni Italiens, ni Croates, ni Polonais,
ni Allemands, il y a l'armée fidèle et dévouée de
l'Empereur. Cette année aspire b la guerre. Elle
est convaincue que la paix ne préseute aucune
sécurité. Elle seot sa force, elle voudrait l'em
ployer.
Le Journal de Bruxelles exposait dernièrement
avec no grand sens l'état de la question. La
guerre éclate, non parce qu'elle était inévitable,
mais parce qu'on avait depuis longtemps, dans
certaines régions, l'intention préconçue de la faire
naître b tout prix. Du moment que la France
se décidait b s'associer b la fortune du Piémont, la
paix devenait impossible. Les feuilles qui se battent
les flancs b froid pour exciter l'opinion publique
contre l'Autriche ne sauraient faire illusion b per
sonne sur l'inauité des 'prétextes mis en avant
par M. de Cavour et son redoutable allié.
L'Autriche n'a montré jusqu'à ce jour aucune
pensée d'ambition. Après avoir fait grâce au
Piémont le lendemain de la bataille de Novare, elle
U a supporté patiemment ses injures, ses défis inces
sants, ses intrigues b ciel ouvert, se retranchant
daos la force du droit qu'elle lient des traités. Si
ces traités réclamaient des modifications, elles
devaient être l'oeuvre pacifique de la diplomatie,
au lieu d'être réclamées les armes b la main et la
menace b la bouche.
Changez un instant les rôles. Supposez que le
Piémont se fût conduit b l'égard de la France
comme il se conduit depuis dix ans envers l'Autri
che. Supposez que la presse et la tribune parle
mentaire eussent été remplies des mêmes décla
mations sur l'Empereur Napoléon, sur le régime
impérial, sur les proscrits français. Supposez que
les ministres dn Piémont ensseut enrôlé tous les
mécontents de la France en mettant b la disposition
de leur propagande les armes, les soldats et l'or de
la monarchie sarde. Supposez, en nn mot, que tout
ce qui se dit et se fait contre l'Autriche, se fût dit
et se fût fait contre la France. A coup sûr, Celle ci,
moins tolérante, eût vingt fois envahi le Piémont,
eut-elle dû braver même une coalition européenne
Iponr soutenir ses intérêts et venger son honnenr.
Voilà pourtant dans quels termes se présente
la qoestion qui va se dénouer par les armes
Mais, quelques soient les intentions personnelles de
l'Empereur, b quelque mobile qu'il obéisse, soit,
comme le pensent diverses personnes, b la penr et
Après qu'il eut dîné, le marchand de cuirs
s'habilla; puis, laissant visiblement sur son lit la
clef de sa caisse, il dit b sa servante
Je vais coucher b Alost, Michelle; je ne
reviens que demain; mon fils et son ami sont b
Bruxelles. Ainsi, vous restez seule avec les deux
dogues. Ayez soin de mettre les barres de fer aux
portes.
Soyez tranquille, monsieur, répondit la
Flamande; avec Hassan et Muley, votre maison
est bien gardée.
II.
Dès qne son maître fut parti, Michelle, s'étant
mise b ranger la chambre fot tonte troublée de
trouver sur le lit la clef de la caisse.
Il va être inquiet, dit-elle.
Et pour ne pas risquer d'égarer un dépôt si
précieux, elle le lia sous son tablier au cordon qui
Ini serrait la ceimore. Bonaventure, b qui le négo
ciant avait donné beaucoup de commissions, s'en
alla et ne revint plus ce jour-lb. C'était, ainsi qne
nous l'avons dit, le a4 février. A cinq heures, bien
qn'il ne fît pas encore noil, Michelle ferma tontes
les portes; elle fit sans brait sa besogne do soir; elle