42me Année. Samedi 30 Avril 1859. N° 4,339. LA CROIX DE SAINT-JEAN. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, pollr le dehors fr. 7*50 par 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an5 fr. pour 6 mois, 2-75 trois mois. p0db mois. TPRSS, 30 Avril. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. DÉPÊCHES FRANÇAISES. Paris, 26 avrii. La Fiance a donné <i l'Angleterre les déclarations les plus formelles contre tout projet d'agraodisse- ment territorial. L'Angleterre, en les acceptant, promet de ne pas sortir de sa neutralité, tant que ces déclarations seront respectées. La Prusse déclare en même temps et sous les mêmes conditions, qu'elle reste dans une position neutre et défensive. Ces deux déclarations font ii Paris nue très- grande sensation. Paris, jeudi soir, 28 avril. La Patrie de ce soir publie un article d'une grande importance. Si l'armée autrichienne, dit ce journal, qui avait commencé un mouvement offensif n'a pas continué, cela tient l'acceptation par le cabinet de Vieooe de la médiation proposée par l'Angleterre, et, en même temps, assure- 1-od, de sa prise en considé ration par le gouvernement français. Si cette dernière nouvelle est exacte, ajoute ce journal, la France peut être coovaincue que ce nouveau témoignage de conciliation n'aura pas été donné sans qu'il ait été réservé toutes les garanties réclamées par la situation actuelle. Paris, 28 avril, 5 heures 2 5m. du matin. Le Moniteur annonce que l'Empereur a présidé hier un conseil auquel assistaient l'Impératrice, le prince Jérôme et le prince Napoléon, les ministres et les présidents du Sénat, du Corps législatif et du conseil d'État. Le Constitutionnel contient une note signée nraac-. Tu ne déroberas point. Décalogue. (Suite. Voir le n° 4,338 du Propagateur Deux heures après néanmoins, on lonrd assou pissement commençait gagner sa tête, lorsqu'elle en fut tirée de nouveau par un certain mouvement qu'elle entendit; elle se leva encore, pensant que Siméon était indisposé; et ne voulant pas l'alarmer, elle sortit sans bruit de sa petite chambre. Les jeunes gens n'étaient plus dans la leur. Ils par laient li voix basse, sans lumière, dans la chambre où était la caisse. Une sensation d'inquiétude et d effroi la saisit; elle s'approcha doocemeot et faillit tomber morte au spectacle qui se déroulait devaDt elle. Les deux jeunes gens, Bruxelles, avaient perdu au jeu tout ce qu ils possédaient. Ils avaient perdu ensuite sur parole; et ils étaient revenus la hâte. La caisse était ouverte, la caisse dont Michelle avait la clef sa ceinture. Mais Théodore avait trouvé moyen de s'en procurer une double; et les deux amis se disputaient, parce que Siméon ne Renée qui, parlant de la médiation de l'Angleterre, dit On ignore si l'assertiou du Times qui affirme que la France a refusé la médiation de l'Angleterre est exacte. Il fait remarquer que la médiation d'une seule puissaoce aurait quelque chose d'anormal et serait eo quelque sorte un affront fait la Prusse et la Russie. Il trouve que la question est bien grosse aujour d'hui pour pouvoir être traitée entre on plénipo tentiaire officieux et un ministre autrichien. DÉPÊCHES SUISSES. Bernemercredi soir, 27 avril. Pendant la nuit dernière, l'armée autrichienne, forte de 120 mille hommes, a, sous le commande ment du général Giulay, franchi le Tessin, divisée en trois corps ainsi répartis 60 mille hommes soos le commaodement do général Benedek; 3o mille sous le commandement do général Giulay, et 5o mille sous celui du général Zôbel. Le pont de Buffalora a sauté. DÉPÊCHES SARDES. Turin, mardi soir, 26 avril. La Gazelle piémontaise publie un décret qui coofère au Roi les pleins pouvoirs eu cas de guerre avec l'Autriche. Des commissaires extraordinaires sont nommés pour les divisioos de Gênes, Novare, Alexandrie et auties, dépendantes soit du commandant en chef de l'armée soit du mioistre de l'intérieur. Les arrestations de Milan-sont confirmées. Turin, mercredi soir, 37 avril. Une proclamation a été adressée l'armée par le Roi. Dans son discours, S. M. a dit que la demande de désarmement qui loi était faite con stituait un outrage envers la courouoe et la natioo. Cette demande de désarmement a été dédaigneu sement repoussée. La proclamation rappelle les cris de douleur poussés par l'Italie. Je serai, dit le Roi, votre voulait prendre qu'un sac de mille florins, comme daus les vols précédents, tandis que soo compagnon lui démontrait qu'il leur fallait davantage. Il ne nous reste rien, disait-il; el nous devons douze cents florins. Noos en payerons neuf cents, répliquait Siméon; nous demanderons un peo de temps pour le reste. Du temps pour des dettes de jeu! Des dettes d'honneur! nous serions perdus. Mon père s'apercevra de tout; voilà déjà cinq mille florins que nous enlevons. Eh bieu dit Théodore, prenons-en encore cinq raille. Nous réparerons nos pertes el nous rétablirons les déficits sans qu'on s'en aperçoive. Ton père ne compte pas. Mais s'il comptait Il est absent. Nous reviendrons demain soir. J'ai un calcul qui nous assure d'éoormes bénéfices; il faut pour le soutenir uue forte somme. Mais si nous perdons? Impossible. Cepeudaot si cela arrivait? Alors tu écrirais 100 père; tu lui avouerais tout tu me sacrifierais et il te pardoDnerail. Je ne puis m'y résoudre» Il achevait ces mots quand Michelle entra. capitaine. J'ai apprécié votre valeur sur le champ de bataille, coté de mon auguste père Cette fois vous aurez pour compagnons les vaillants soldats de la France, vos compagooos de la Tschernaïa que l'Empereur envoie pour défendre et soutenir la cause de la justice et de la civilisation. Volons la victoire! Qoe notre drapeau vous guide; que Dolre bui comme notre cri de guerre soit L'indépendance de l'Italie! DÉPÊCHES PRUSSIENNES. Berlinmardi, soir, 36 avril. La Gazette nationale, dans son édition du soir, annonce qu'une alliance offensive et défensive a éié conclue vendredi dernier entre la Russie et la France. Eo coGséqoeoce, la Russie mobiliserait d'abord qnatte corps d'armée, dont deux seraient dirigés sur les frontières autrichieooes et les deux autres sur les frontières de la Prusse. DÉPÈCHES ANGLAISES. Londres, mardi soir, 26 avril. Le Post, dans sa troisième édition Globe\ poblie une dépêche de Paris disant que les Autri chiens devaient, aujourd'hui, l'expiration du délai fixé daus l'ultimatum, envahir le territoire piémontais par trois divisions partant -simultané ment de Plaisance, Pavie et Margenta. Les Piémon tais doivent se défendre sur la Sesia et y attendre les Français. I.uiirirrs, mercredi soir, 37 avril. Le Times, daos sa troisième édition, contient une dépêche de Vienoe disant que l'Autriche accepte la proposition anglaise el qu'elle consent retarder la déclaration formelle de guerre d'un jour 00 deux. Le même joornal ajoute Nous sommes fâchés d'apprendre que la Frauce refuse la médiation anglaise, a Il y a eu panique la Bourse. Ah! monsieur Siméon s'écria-t-elle en se jetant genoux Tout est perdu! interrompit Théodore, d'ooe voix violente, eo laissant tomber deux sacs qu'il tenait. Le jeune Merx devint pâle comme no faotôme. Ah! monsieur Siméon, reprit la servante toute en pleurs, que faites-vous Est-ce que votre père vous laisse manquer d'argent? Et voulez-vous damner votre âme? Oh! si vous ne recalez pas devant le ctime, tuez-moi du moins. Personne n'en saura rien je sois seule ici; on croira qoe des voleurs sont venus; votre paovre père n'aora pas le désespoir de soopçoooer son fils... Et qoe Dieu bientôt voos donne le repentir! Pendant qu'elle parlait en sanglotant et se tordant les mains, Théodore marchait h grands pas dans le bureau. Elle a raison, dit-il enfin d'nne voix sombre en tirant un poignard caché dans son pourpoint il fant la tuer. Aussi bien elle noas perdra et nous la compromettrons. Il s'avança en même temps sur Michelle, qui ne dit que ces mots O ma pauvre mère et se résigna la mort. Mais Siméon, hors de lui, s'était jeté aa-devant du poignard.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1