contre soi l'Angleterre, en alléguant qu'on o'a pas i
d'alliance intime avec la Russie. On gagnerait
moins, en effet, avoir la Russie ostensiblement et
effectivement pour soi, si l'on devait par cela même
aeoir contre soi la Confédération germanique qui
tiendrait facilement en échee la Russie, et l'An
gleterre qui nodt rendrait la voie de l'Adriatique
et de la Méditerranée impraticable, qu'à rester seul
contre l'Aotriobe, avec les sympathies ioactives et
le concours hypothétique de la Russie, si ce
prix on évitait uo conflit avec la Confédération et
surtout une rupture avec l'Angleterre, a
11 est en effet iodiqué par le bon sens que si la
Russie a signé une alliance offensive et défensive
avec la France ce ne serait qu'en stipulant des
avantages éveotuels, et ces avantages pour la
puissance moscovite ne sauraient être ailleurs qu'en
Orient. Les résultats de la guerre de Crimée si
chèrement achetés par l'Angleterre seraient dès
lors compromis, et l'on conçoit qu'elle sorte de sa
neutralité et se jette avec toutes ses forces daos ce x
conflit, en s'appoyaol sur le mouvement des
nations allemandes, qui est très-vif, pour empê
cher le triomphe des armes de la France et de la
Russie qu'elle regarderait comme le signal de la
ruine de la politique anglaise.
Quoiqu'il en soit do traité franco-russe, il en est
un autre et celui-là excite juste titre les appré-
beosions de tous les amis de l'ordre, c'est celui qui
fera combattre les braves soldats français, les
vainqueurs de l'iosorrection romaine, dans les
mêmes raogs que les bandes de Garibaldi.
Napoléon III, dit le Journal de Bruxelles,
malgré lui, saos doute, est devenu l'allié de la
révolution, lui qui avait été acclamé pour l'avoir
domptée; il est devenu la personnification de la
guerre, lui qu'une fortune inouïe avait porté sur le
trône de Louis- Philippe aux cris enthousiastes de
CEmpire c'est la paix! il est devenu, par un
étrange retour des choses d'ici-bas, le coofédéré de
ceux récemmeot chassés de Rome, il est devenu le
soutien du pseodo-libéralisme sarde, lui qui a
bâillonné les Cavoor français; il est devenu l'ami
des adversaires du Pape, et l'adversaire des amis du
Pape, lui qui voulait se faire gloire d'être le fils
aîné de l'Église. Nous ne voulons pas accoser,
nous rapportons les faits en les comparant. Nous
croyons d'ailleurs pouvoir donner un libre cours
nos franches et respectueuses appréciations; car»
nous le proclamons hautement, nous ne sommes
pas les adversaires du gouvernement qui préside
attendons les preuves, vieux, et allez chercher un
serruriercar cette porte ue s'ouvrira pas toute
seule.
Beaucoup de monde s'était assembla devant la
maison du marchand de cuirs. Le prévôt deSaint-
Bavon, qui vint passer, s'arrêU aussi.
Quand on eut ouvert la porte, Bonaventnre
suivit Balthasar: quelques voisios entrèrent; parmi
eux se glissa le prévôt. Le négociant alla droit la
caisse, qu'il trouva ouverte et vide. Il poussa un
grand cri
Je suis volé, dit-il, volé entièrement! Qua
torze mille florins! Je ne m'étonne pas du soin
qu'elle a eu de disparaître. Il faut qu'on me la
retrouve.
Mon ministère devient nécessaire, comme je
le prévoyais, dit le prévôt en se montrant. Qaels
indices avez-vous?
Nous accusons, dit Bonaventure...
Le négociant fit un pas pour lui imposer silence J
mais il hésita, recula sur lui-même, et le vieux
commis parla.
Nous accusons Michelle...
Du vol de quatorze mille florins, vol domes
tique, vol avec effraction... Est-ce là votre clef?
poursuivit le prévôt, en tirant celle qui était
restée dans la serrure de la caisse.
aux destinées de la France: comme tous les hom
mes d'ordre oous avons accepté sa formation. Les
sympathies des cooservaleurs européens pouvaient
être ailleurs, usais leur raison était avec l'empiie
restauré.
La question des sépultures, qui dans ces derniers
mois a été l'objet de discussions la Chambre
législative et de polémiques entre les journaux,
vient de recevoir, trois reprises différentes, de la
part de l'autorité civile de la ville d'Ypres,. one
solution pratique, qui vu la position spéciale du
cimetière, n'est rien moins qu'un empiétement sur
les droits d'aulrui et une violation de propriété.
Trois corps auxquels l'autorité ecclésiastique
usant de son droit avait refusé la sépulture reli
gieuse, ont été enterrés au cimetière, propriété des
quatre fabriques d'Église, aux endroits désignés
par l'autorité communale; les fosses ont été
creosées dans la partie bénite du cimetière, en sui
vant l'ordre ordinaire; l'on n'a pas eu égard
l'absteotion du clergé et l'inhumation a eu lieu
comme d'habitude.
Pareil procédé est-il légal?
Nous n'hésitons point répondre Non.
Daos sa lettre adressée M. le Gouverneur de la
Flandre-Occidentale en date do 5 mars i853,
l'Administration communale d'Ypres, convient et
assure que le cimetière est la propriété des fabri
ques, la terre de l'Église.
L'autorité civile peut-elle disposer de la pro
priété des fabriques? N'appartient-il pas celles-
ci de jouir et de disposer de leur propriété de la
manière la plus absolae (C. C. Art. 544), d'y
admettre les corps des défunts ou de leur y refuser
une place? De quel droit l'autorité civile vient-
elle se substituer en place des fabriques?
Si un particulier s'est choisi uo lieu de sépulture
dans sa propriété, en observant les règles prescrites
par la loi, l'autorité civile a-t—elle le droit d'y
faire enterrer les corps d'autres défunts, seloo son
bon plaisir? Pareil acte ne serait-il pas une viola-
tioo du droit de propriété? Et quelle différence y
a-t-il légalement entre un cimetière appartenant
nu particulier et celui qui est la propriété d'une
fabrique d'Église?
Mais dit-ou l'art. 10 du décret du 33 prairial
an xii, ordonne que les lieux de sépulture, soit
qu'ils appartiennent aux communes, soit qu'ils
appartiennent des particuliers, seront soumis
a l'autorité, police et surveillance des administra-
lions municipales.
Conclure de là que l'autorité municipale (com
munale) a le droit de désigner les lieox de sépul
ture, de faire creuser la fosse là on il lui plaît, sur
la propriété d'autrui, c'est lui accorder plus que la
Non, répondit le négociant; c'est une clef
fausse. Je ne l'avais pas prévu. Aussi y a-t-il
longtemps que je suis dupe. L'infâme! elle avait
fait faire une fausse clef! Où sera l'autre?
Il chercha et ne trouva rien.
Le prévôt, furetant partout, ramassa terre un
bouton de manchette.
Un homme est venu ici, dit-il.
Elle avait un complice!
En voilà encore la preuve, s'écria Bonaven
ture en entrant dans la chambre des deux jeunes
gens. Ces deux verres et cette bouteille vide prou
vent que les deux coupables ont pris du courage
avant de procéder.
Je ne suis plus surpris dit un voisin de
l'aisance qui entoure Zotleghem la mère de
Michelle. Famille de voleurs.
Et vous dites, demanda le prévôt, que cette
fille s'est dirigée sur le chemin de Zotleghem?
Précisément.
Nous allons immédiatement nous y trans
porter avec main-forte, maître Balthasar. Ce n'est
qu'à quatre lieues. Si elle n'a pas eu des ailes, nous
la rejoindrons; et vos quatorze mille florins ne
seront pas tous perdus. Mais c'est un crime trois
fois capital.
En achevant ces mots, le prévôt sortit, laissant
loi ne vent lui permettre; l'art, to n'accorde
l'antoriié communale d'autre pouvoir que celui
d'exercer une autorité, une police, une surveillance
dans l'intérêt de la santé et de l'ordre publics, de
faire observer les dispositions légales prises ce
Sujet et notamment dans les art. 4, 5, 6y du décret
précité.
Evidemment l'autorité, la police, la surveillance
attribuées aux administrations municipales sur le
cimetière d'un particulier, ne dépossèdent pas celui-
ci et ne donoent pas celles-là le droit d'exercice
sur le bien d'autrui des actes de propriétaire.
Les cimetières appartenant aux fabriques d'Eglise,
sont des cimetières particuliers ce sont les fabriques
qui peuvent en disposer comme elles l'entendent,
sauf se soumettre aux règlements qui n'accordent
pas le droit de propriété aux administrations
communales.
Néanmoins, par un esprit de tolérance trop
méconnu de nos jours, l'aolorité ecclésiastique
permet que daos les cimetières qui sont la propriété
des fabriques, qui, sont la terre de l'église il y ait
une parcelle non bénite, destinée recevoir les
corps de ceux qui meurent bors la communion de
l'église, ou auxquels celle-ci refuse, comme elle en
a le droit, la sépulture ecclésiastique; l'autorité
ecclésiastique ne veut pas forcer les communes
I avoir un cimetière qui ieur soit propre, tandis que
le terrain appartenant la fabrique et destiné aux
sépultures, peut suffire aux besoiosdela population;
mais elle n'entend pas que l'autorité civile se
prévale de cette tolérance, pour venir disposer
en maître absolu, d'une propriété qui ne lui appar
tient pas.
A la suite d'un refus de sépulture religieuse,
l'autorité communale doit d'après la loi pourvoir
l'inhumation; mais n'ayant pas de cimetière elle
propre, elle doit s'adresser cet effet, aux particu
liers ou la fabrique qui en possèdent uo dans ce cas
n'est-elle pas obligée de reconnaître les droits du
propriétaire et d'observer les conditions que celui-
ci impose la concession qu'il veut bien faire? Or,
dans l'espèce, la condition attachée pareille
concession, c'est que l'on enterre les corps auxquels
l'église refuse la sépulture, dans la partie non
béuite, que les fabriques ont de leur propre gré et
sans qu'ou puisse les y obliger, désignée cet usage.
Tout acte posé par qui que ce soit, contrairement
ces conditions, est un empiétement sur les droits
d'autrui, est une violation de propriété.
- -a
Le beau mois de mai commence par one guerre
horrible, aussi détestable dans son but que dan» ses
moyens. Tout espoir de conserver la paix est
évanoui, et l'heure qu'il est, le sang coule peut-
être déjà. Le drapeau de la France abrite la
—M—
Balthasar dans un profond abattementet Bona
venture, moitié irrité, moitié satisfait, parce qu'il
espérait désormais introduire sa femme dans la
maison. Il la fit venir en effet pour soigner le
négociant accablé; dès ce jour-là, elle s'installa la
place de la pauvre Michelle.
Balthasar écrivit son fils, qo'il croyait encore
Bruxelles; il le priait de venir le consoler. Il lui
cofetait tout ce qui venait d'avoir lien, dans le sens
qu'il donnait aux événements. Mais l'exprès chargé
de cette lettre ne trouva pins Siméon, qui, n'étant
pas encore totalement perdu, en eût été frappé
sans doute et eût pu se repentir. Au contraire, par
l'occasion d'un marchand qui se rendait Gand, le
jeune homme écrivait de Mons son père une
lettre où il annonçait un voyage de trois semaines
en France. Cette lettre n'arriva que quelques jours
après la catastrophe; et Balthasar ne fut pas fâché
du parti que son fils avait pris.
Mon pauvre eufant n'eût pas suppoité la
pensée du crime de Michelle, disait-il; il vaut
mieux qu'il n'eD sache rien. A son retour, nous
aviserons.
Cependant le prévôtescorté de six archers
cheval, arriva Zotleghem. Il alla seul en avant
a la maison de la mère de Michelle.
Où est votre fille? dit-il la vieille.