7PS.ES, 7 MAI. DÉPÈCHES TÉLÉGRAPHIQUES. La duchesse régnante est rentrée hier soir. Une REVUE POLITIQUE. 42ine Année. No 4,341. LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, P0UR DEHORS FR. 7-50 PAR 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 TROIS MOIS. P0CR 5 MOIS. i -, ffrmBl.it JT'1" DÉPÊCHES FRANÇAISES. M •oseille, 4 niai. D'après les dernières nouvelles de Constariti- nople, les navires autrichiens auraient été avertis d'avoir ne plus entrer dans la mer Noire et b se réfugier dans l'Adriatique. Ceux du Lloyd même seraient également rappelés. DÉPÊCHES ALLEMANDES. Dresde, lundi suir, 3 mai. Le jonrnal officiel annonce que la Diète Germa nique, dans nne séance extraordinaire qu'elle a tenue aujourd'hui, a reçu une communication de l'Autriche sur l'ouverture des hostilités en Italie. La Diète, b l'unanimité, a volé des remerclments pour celte communication et l'a renvoyée b une commission chargée de présenter *n rapport et nn avis. DÉPÈCHES ITALIENNES. Turin, mardi soir, 3 mai. Un bulletin officiel, publié ce niatiu, annonce que les Autrichiens sont entrés b Modène et b Reggio. La vallée de la Sesia est fortement occupée par les troupes françaises. La Gcnette piémontaise annonce que pendant l'absence temporaire du général de La Marmora le comte de Cavonr est chargé du portefeuille dé la guerre et de la marioe. Alexandrie, 4 mai, an soir. Les Autrichiens qni en petit nombre avaient franchi le Pô b Cambio et poussé leurs avant-postes j isqu'b Sale ont repassé le fleuve. La droite de l'ennemi menace toujours de passer le Pô b Frassinetto; mais le fleuve qui a beaucoup grossi serait un obstacle difficile b franchir eu ce tournent. Il pleut toujours, les plaioes basses sont couvertes d'eau. Turin, mercredi soir, 4 mai. Un bulletin officiel publié ce soir dit qu'hier une canonnade a élé engagée par l'ennemi du côté de Valence, mais sans effet. De Cambio les Autrichieos se sont avancés vers Sale. Sur la rive gauche du Pô, ils se sont avancés vers Trino. Ils ont fait une tentative inutile pour passer le Pô sons Frassinetto. Il y a eu de notre côté vingt tués et blessés. Les Autrichieos s'approchent de Parme du côté de Modène.Quelques officiers oui relevé le drapeau ducal. Les autres ont passé sur le territoire sarde. (C'est donc une contre-révolution qui a éclaté b Parme. On oe sait pas encore si ce mouvement de réactioo a été spontané, ou s'il a été déterminé, par un mouvement offensif, dans la direction de Parme, des troupes autrichiennes b Modène.) Une dépêche de Vienne porte que par suite du mouvement contre-révolutionnaire qui a en lieu dans le duché de Parme, en faveur de la ducbesse- régente, le gouvernement provisoire de Parme s'est retiré. Parme, 5 mai. partie des troupes était allée b sa rencontre, une autre partie était rangée sur son passage. Moniteur français.) Turin, jeudi malin, 5 mai. Le télégraphe a induit en erreur hier eu disant que l'armée française était massée dans la vallée de la Sesia. C'est la vallée de Servia qu'il fallait dire. Cette vallée est entre Tortone et Voghera. Les troupes qui l'occupent, et qui sont venues là pro bablement de Gêues, menaceraient l'aile gauche des Autrichiens, si ceux-ci avaient Alexandrie pour objectif de guerre. Le gouveruenement piémontais ayant envoyé des geodartnes b Massa et b Carrare, b la suite des événements survenus dans ces localités, le duc de Modèue a protesté auprès des grandes puissances contre celte violation de son Territoire. Il a, de plus, déclaré la guerre b la Sardaigne. Jusqu'b présent aucun mouvement n'est signalé dans les parties du pays situées au nord des Apen nins et l'armée paraît être resté fidèle b son souverain. giQBOffiTir -I Une déclaration du gouvernement français, lue par devant le Sénat et te Corps législatif, porte que les Autrichiens ayant envahi le territoire piémoutais, l'Autriche se trouvait en état de guerre avec la France. Les nouvelles du théâtre de la guerre se rédui sent b quelques mouvements des troupes autri chiennes, qui ont passé le Pô b Cambio, et occupé Verceil. Le géoéral Giulay a adressé aux populations sardes une proclamation dans laquelle il leur pro met le respect de la liberté individuelle, de la propriété et des lois. Le commandant eu chef de l'armée autrichienne déclare qu'il vient délivrer le Piémont des révolutionnaires qui l'oppriment. La révolution, poursuivaut son œuvre, vieDt, comme b' Florence, comme b Massa et b Carrara, de reoverser l'autorité légitime b Parme. La duchesse-régente a été obligée de quitter ses États, après avoir constitué un conseil de régence. Mais ce conseil a dû bientôt lui-même abandonner le pouvoir; les princes ont dû partira leur tour, et le télégraphe nous apprend qn'uD gouvernement provisoire a été installé au uoin du roi Victor- Emmanuel. Suivant des nouvelles particulières de Vienne, l'empereur François-Joseph, accompagné du feldzeugmester de Hess, devait partir le S mai pour prendre le commandement de son armée d'Italie. On fixait, d'un autre côté, le départ de Napoléon III de Paris, du 10 au 12. La proclamation qu'il vient d'adresser au peuple français,a été accueillie avec curiosité.On remarque que pour la première foisle chef du gouverue- nient français adhère publiquement et officielle ment aux traités. J'observerai les traités, dit-il, b condition qu'on ne les violera pas contre moi. On nous permettra de regretter, observe on journal belgeque cette parole n'ait pas été dite il y a deux mois. A cette époque l'Antriche y aurait trouvé sans doute de quoi se rassurer contre les inteûtittUS belliqueuses attribuées au gôu*etdement français, et que les apparences étaient loin de démentir. Ce qui rabaisse toutefois notablement la portée de celte déclaration, si elle ne l'annulle complète ment, c'est la conviction qu'il exprime que l'Au triche a amené les choses celte extrémité qu'il faut quelle domine jusqu'aux Alpes ou que CItalie soit libre jusqu'à C Adriatique. «Celte fois, dit une correspondance parisienne, c'est le renversement des traités de 1810 hautement avoué comme but de la guerre; c'est la substitution de l'influence an moins morale de la Fraoce sur toute la Péninsule, l'influence de l'Autriche Il est facile de comprendre le motif qui a dicté cette déclaration. Au moment d'engager fa France dans une entreprise difficile, périlleuse,et qûi demandera de grands sacrifices de sang et d'argent, il faut lui montrer 00 prix digue dé ses efforts et de ses sacri fices. Mais du même coup, il est craindre que l'Allemagne et que l'Angleterie ne prennent point eu bonue part cette large brèche ouverte dans les traités de i8t5. Quant 'a l'Autriche, on lui donne, b sou tour, les moyens de passiouner ses popula tions pour cette lutte, et par conséquent de la Soutenir avec plus de vigueur et d'opiniâtreté. 0 Sans doute il y a bien des nationalités diverses dans cet empire bariolé de races différentes qu'on appelle l'empire autrichien. Mais lorsqu'il s'agit de conserver l'Italie, toutes les différences de races s'effacent, tontes divergences d'opinions disparais sent, l'unité se refait par l'identité du but. Vous vous souvenez des longues guerres qne l'Autriche a faites pour conquérir et pour conserver l'Italie. Nous pouvons nous attendre qne ses efforts ne seront ni moins grands, ni moins persévérants aujourd'hui. Elle sait que c'est pour la conserva- lion de l'Italie qu'elle combat, elle y risquera doue son dernier homme et son deroier écu. C'est Vienne même qu'il faudra aller chercher le sacrifice de la Vénétie et de la Lombardie, si le sort des armes nous favorise. Il ne faut donc point se faire illusion, nous entrons dans une guerre longue, périlleuse et difficile. Pour eD revenir b la proclamation de l'Empereur Napoléon III, ou y remarque la déclaration formelle de vouloir réduire b l'impuissance les fauteurs de désordre, et cette promesse Nous n'allons pas en Italie fomenter le désordre ni ébranler le pouvoir du Saint-Père. Parole rassurante, et d'autant plus précieuse que beaucoup eu étaient venus b douter des bonnes intentions du gouverne ment français a l'égard du Saint-Père. Depuis quelque temps même 00 attribue h Sa Sainteté l'intention de quitter sa capitale pour se retirer b Gaëie, et dernièrement on aDuooçait le départ pour Paris d'un membre du sacré collège, chargé de la mission de lever l'opposition du gouverne ment français et de faire valoir les raisons qui portaient le chef de la chrétieolé b toujours vouloir s'éloigoer momentanément de Rome. Un fait b signaler encore c'est le démenti opposé par le cabinet de Saint-Pétersbonig, et communiqué aux gouvernements d'Angleterre et de Prusse, au bruit qui avait en cours d'une alliance offensive et défensive avec la France. Le prince Gortchakoff déclare de la mauière la plus catégorique qu'il n'existe aucune espèce de traité entre les deux gouvernements. Le résultat des élections en Angleterre paraît favorable au cabinet et b la politique conservatrice.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1