3 Des fusils rayés ont été délivrés h la plupart de nos régiments d'infaoterie^ On comprendra l'importance d'un pareil changement, en songeant qu'avec les fusils actuellement en usage, le soldat ne met en moyenne que 25 ou 5o balles dans la cible une dislance de i5o pas, tandis qu'avec les nouvelles armes, la moyenne des balles qui attei gnent la cible, b une distance de 4 5 cents pas, est de 7o sur ioo. Il résulte d'une communication officielle adressée la légation de Belgique S'-Pétersbourg, que les Belges jouiront l'avenir en Russie des avances accordées récemment aux sujets français, par l'abolition en leur faveur de la surtaxe dont sont passibles S'-Pélersbourg les étrangers en général pour le protêt des lettres de change, ainsi que pour la présentation légale des lettres d'em prunt. (Moniteur.) Au moment où les moules deviennent un aliment ordinaire pour uoe partie de la population, les renseignements suivants, que nous empruntons au Traité de Toxicologie du docteur Oifila, seront lus avec intérêt Le médecin appelé pour un cas de ce genre administrera un émétique, un purgatif et un émé- tocatbartique, suivant ie temps qui s'est écoulé depuis l'ingestion de la substance délétère; par ce moyen, il eu déterminera l'expulsion, sans laquelle les symptômes deviendraient plus intenses et pour raient se terminer par la mort. Alors on fera pren dre des morceaux de sucre contenant 10, i5, 20 25 gouttes d'éther sulfurique, quelques cuillerées d'une potiou antispasmodique, et on donnera pour boisson ordinaire de l'eau vinaigrée. Dans le cas où il se manifesterait des symptômes d'inflammation dans le bas ventre, il faudrait les combattre par les moyens antiphlogistiques- Tels sont les préceptes qui découlent des observations faites jusqu'à ce jour. Il faut espérer que les savants voyageurs qui parcourent les pays où les occasions de voir des empoisonnements de cette nature sont fréquentes, chercheront déterminer quelle est la nature intime du poison de ces animaux, et les moyens capables de le détruire ou de s'opposer ces effets. Une aventure a la fois terrible et grotesque, est arrivée Moslaganem Le 8 du courant. Il pouvait en résulter un grand malheur, des larmes pour une familleou n'a eu aucun accident déplorer on n'a entendu que des éclats de rire. Tout est pour le mieux. Le 8 ducourant, les Jrères Braquet donnaient une ascension Mostaganem, sur la place d'Armes. La Joule était grande. La place, les fenêtres et les terrasses des maisons étaient encombrées de curieux. Au moment décisif, au cri de lâchez tout, les hommes qui retenaient la montgolfière s'éloi gnent, un seul excepté qui voulait voir de plus près jusqu'au bout. C'était un Espagnol. L'in fortuné se trouve pris dans les cordes et se voit enlevé. On peut juger de l'effroi qui s'empara des spectateurs. Mais bientôt on se rassura en voyant l'aéronaute improvisé grimper après la corde et s'asseoir, tant bien que mal, sur le trapèze qui portail déjà un des Jrères Braquet. Le ballon montait. L'Espagnol criait et la Joule riait. Malgré sa présence d'esprit première, le nouvel associé des célèbres gymnastes, en se voyant dans l espace, commence trembler... il y avait de quoi. Il somme Braquet de le descendre. Celui-ci, qui parle la langue espagnole, lui répond par une pirouette. Le ballon montait toujours. Je voudrais bien m'en aller, disait le malheureux Espagnol. Allez-vous en, di rait Braquet; lâchez tout. Mais je suis fort mal assis. Ce n'est pas moi qui vous ai prié de vous asseoir; pourquoi diable vous êtes-vous introduit chez moi? Et le ballon montait toujours. Mais la tête me tourne, reprend l'Espa gnol, je glisse... je glisse et j'ai mal aux mains. Faites comme moi, dit Braquet, fermez les yeux, pendez vous par les pieds. Allumez votre cigarette et donnez-moi du feu. Si vous ne me descendez pas, je vous étrangle! s'écrie le malheureux Si vous m'ennuyez je vous jette sur la mosquée répondit Braquet en continuant ses périlleux exercices. La police, la police, hurle l'EspagnoL Elle ne montera pas, riposte Braquet, ce qui se passe en l'air ne la regarde pas. Et le ballon montait toujours. La population moitié rieuse, moitié effrayée, suivait avec anxiété cet épisode d'un drame aérien non porté sur l'affche, quand enfin, arrivé au-dessus de Mazagran, le ballon des cendit, et grdce au sang froid, au courage et a l habileté de l'aéronaute, la montgolfière s'abattit aux environs de la Pépinière, et, ne songeant qu'à sauver la vie de son associé forcé, Braquet parvint lui faire loucher terre, en lui disant Ne vous habituez pas voyager ainsi gratis. Passe pour une fois, mais quand mon frère ou moi nous consentons prendre un compagnon, c'est au prix de 5oo fr. payés d avance. Alors nous doublons les cordes et la force de l'appareil, car, préparé pour moi seul, le trapèze pouvait casser en cédant a un double poids. Soyez heureux de n'être pas tué, ni moi non plus. Et repartant de nouveau, l'intrépide Braquet remonta dans l'air en recommençant ses verti gineux tours d'accropédeslre, aux grands ap plaudissements de la foule inondant les rues. FRANCE. Le général Forey (Elie-Frédéric), si flatteuse- ment apprécié par l'ordre du jour de l'Empereur, l'occasion de l'attaque de IWontebello par l'armée autrichienne, est né Paris en i8o4. Il est élève de Saint-Cyr, où il fut admis en 1822. Il a pris part l'expédition d'Alger; il s'est distingué comme capitaine Médéah. Nommé chef de batail lon de chasseurs d'Afrique en t84o, il fit de nouveau quatre campagnes en Algérie et rentra en France en i844. En 1848, il a été nommé général. En i852, il fut élevé au grade de général de division; en i854, appelés la division de réserve de l'armée d'Orient, il fut chargé momentanément du commandement des troupes de siège devant Sébastopol. En x856, il fut placé la tête de la première division de l'armée de Paris. Le général Forey est grand- officier de la Légion d'honneur depuis 1854. M. A. Acbard adresse de Voghera au Journal des Débals une lettre dont nous extrayons les passages suivants J'aborde un sujet délicat, mais tant pis, je me risque. On vous a dit, et moi comme les antres, sur la foi de récits lamentables, que les Autrichiens avaient saccagé le pays et mis les villes sac. Quand on entre Vogbera, malheureusement, non, heureusement il faut bien vite étouffer son émotion. Voghera se porte très-bien. Les femmes y sourient même avec assez de complaisance. Quand on s'est trompé, même innocemment, il faut savoir en convenir. Je ue parlerai plus maintenant de la Lomelliue et du Verceillais que lorsque j'y serai allé. Un voyageur est toujours curieux. C'est son métier; je suis entré dans quelques auberges et dans plusieurs maisons. Les glaces étaient en place dans leurs cadres, les pendules sur les cheminées, les rideaux autour des lits; rien n'était cassé, rien n'était déchiré; les montres reposaient doucement dans le gousset Datai et aucun doigt n'avait perdu lesbaguesdonl il était propriétaire avant l'invasion. Je dois confesser aussi que les cordonniers avaieot encore de vraies bottes dans leurs magasins et les marchands de toile de vraies chemises leur étalage. Personne n'était en deuil. Mais, dira-t-on alors, et les réquisitions, et les vexations, et les contributions et les impositions, et les exactions et antres abominations, qui riment en lion? Ah! permettez! La guerre, c'est la guerre. On a pris des bœufs et des moutons, c'est clair, on a logé et nourri le soldat, on a confisqué l'argeDt du gouvernement. Mais les règlements et les lois militaires de tous les pays prévoient ce cas, et, le prévoyant, ils l'autorisent. J'ai interrogé les habitants Casei, h Ponte- curone, Tortone, Voghera, et là dans des hameaux. Je n'ai vu de trace de violence nulle part. Point de fermes incendiées, point de vergers rasés, point de moissons coupées, point de ruines fumantes, enfin rien de ce qui fait image dans un récit. Le voyage y perd sans doute un côté pitto resque; mais qu'y faire? Ce qui n'empêche pas que la ville soit pavoisée du haut en bas de drapeaux tricolores sardes et français. Pas uoe maison qui n'ait les siens. Mais, par exemple, en cherchant bien, peut- être trouverait-OD dans quelque coin d'autres dra peaux aux coulenrs autrichiennes et portant l'aigle uoire deux têtes. C'est ce qui est arrivé des zouaves qui furetaient dans le grenier cù on les avait logés. Dans leur indignation, ils voulaient débar- bouillonner le propriétaire du grenier avec le drapeau qui se pavanait certainement la fenêtre, il y a quiuze jours; on a eu quelque peiue leur faire comprendre qu'un propriétaire est un pro priétaire partout. D'abord l'immeubleaprès on verra. ALLEMAGNE. On écrit de la Hesse Electorale, 23 mai Le prince-électeurse trouvait dans le voisinage de son palais, lorsqu'un habitant de la même rue se précipita vers lui et le prit au collet en lui disant Hé bien! et la guerre? Vous devez en savoir la-dessus plus que personne! Le prince eut assez de présence d'esprit pour se contenter de faire un signe b la garde, qui arrêta l'impétueux politique.» ITALIE. Voici la proclamation adressée par le général Garibaldi aux Lombards, en arrivant sur leur territoire Lombards! Vous êtes appelés UDe nouvelle vie et vous devez répoudre l'appel comme le firent vos pères b Ponsida et Legnano. L'ennemi est encore le même atroce, assassin, impitoyable et pillard. Vos fières de toutes les provinces ont juré de vaincre ou de mourir avec vous. C'est b nous b venger les insultes, les outrages, la servitude de vingt générations passées; c'est b nous b laisser b nos fils un patrimoiue pur de la souillure de la domination du soldat étranger. Victor-Emmanuel, que la volonté nationale a choisi pour notre chef suprême, m'envoie au milieu de vous pour vous organiser dans les batailles patriotiques. Je suis touché de la sainte mission qui m'est confiée et fier de vous commander. Aux armes donc! Le servage doit cesser. Qui peut saisir une arme et ne la saisit pas est un traître L'Italie, avec ses enfants unis et affranchis de la domination étrangère, saura reconquérir le rang que la Providence lui a assigné parmi les Dations.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 3