- cercles; que la conduite, tenue par les brouillons de cette ville et dp la ville de Poperinghe, est une conduite lâche, ignoble, pour ne pas dire infâme. Noos n'en sommes pas sarpris. Comment! Après un compromis, accepté de part et d'aune, éliminer par une trahison politique, l'une des plus brillantes capacités qui hooorent le Parlement belge; no membre, l'honneur de sa ville natale et de sa patrie; qui, quoique l'on en dise, a rendu tant de services l'État et l'arrondissement qu'il repré sentait; c'est une lâcheté, une ingratitude, dont sont seuls capables des esprits courte vue, des fronts qui ne savent plus rougir, des tètes écerve- lées qui, pour tout savoir, prononcent de grands mots effet, creux comme leur bouche qui s'agran dit pour les prononcer; mais des mots qui ne sont pas marqués au coin de la prodence ni de l'honneur. Tout homme honnête, libéral ou autre, déteste naturellement l'iinprobité politique; et l'on peut dire que jamais, dans toute autre élection, cette improbité n'ait été poussée plus loin. L'union des deux partis s'était formée au grand plaisir de la plupart des électeurs. Les conjonctures difficiles du temps réclamaient celle uniou. A cette union est due l'indépendance nationale avec tontes ses libertés; et sans cette union, il ne faut plus présager que des calamités pour la patrie. Les conservateurs avaient compris ces raisons; et voilà que quelques brandons de discorde ont rallumé la guerre pour rendre désormais toute transaction impossible. Hoote éternelle ceux qui l'ont provoquée! Honte ceux qui par des vues mesquioes, par rancune, jalousie ou intérêt personnel y ont prêté la main; la responsabilité pèse sur eux et ils en porteront tout le poids. Quant M. De Florisone qui succède M. Malou; nous ne voulons nullement l'accuser d'avoir contribué cet état de choses. 11 a été élu par surprise; même on prétend, qu'il appartient la même nuance politique que son compétiteur. Quoiqu'il en soit, nous le verrons l'œuvre, alors chacun pourra apprécier et ses talents, et ses opinions politiques. S'il remplace dignement M. Malou, nous serons les premiers pour applaudir, parce que notre ville comptera on grand homme de plus. Il n'est pas de manœuvre, quelque déloyale et odieuse qu'elle fût, que les libéraux n'aient em ployée pour nuire la candidature de M. Malou. La principale, et la seule que nous voulions nous donoer la peine de relever et de combattre, consis tait dire que M. Malou et sa famille n'habitent plus l'arrondissement, qu'il n'y est plus attaché par aucun lien d'affection ou d'intérêt, qu'il n'y a moyen de le voir que dans la capitale, qu'enfin il ne s'occupe en aucune façon ni de l'arrondissement, ni de ses électeurs; tandis que M. Alphonse Van— denpeereboom est tous les jouis la disposition de tout le monde, qu'il rend d'innombrables services, que c'est lui qu'on s'adresse quand oo sollicite une faveur ou qu'oo réclame justice; que la bien veillance de M. Alphonse Vaodenpeereboom s'étend même ceux qui ne partagent pas ses opiuious. L'exagération de ce langage n'échappera per sonne. D'abord, il ne s'agit ici que de ces services, de ces faveurs personnelles, dont les électeurs et surtout les électeurs libéraux, qui en profitent, font trop de broit et même, ce point de vue étroit, nous affirmons hardiment que M. Malou a rendu beaucoup plus de services qu'on ne le croit, et que M. Alp. Vandenpeereboom en a rendu beaucoup moios qu'on ne le dit. Il résulte de la différence des caractères que M. Malou ne se fait pas on mérite des services qu'il rend, tandis que M. Alp. Vandenpeereboom se prévaut de ceux même qu'il ne pent pas rendre aux yeox des masses, beaucoup promettre, c'est beaucoup faire. La plupart des hommes sont de grands eofants qui aiment être bercés M. Alp. Vandenpeereboom berce admi rablement. A part la différence de caractère, il y a la diffé rence de situation. Depuis 1847, M. Malou était dans l'opposition M. Alp. Vaodenpeereboom appuyait le mioistère. On connaît la partialité des libéraux au pouvoir, il ne serait donc pas étonnant que, depuis 1847, M. Alp. Vandenpeereboom eût pu distribuer plus de faveurs que M. Malou. Mais avant 1847, combien de fois n'a-t-on pas dit, combien de fois n'a-t-on pas écrit, avec l'accent de la rage et de l'envie un tel est nommé grâce M. Malou. La phrase était méchante parce qu'elle tendait jeter du blâme immérité et sur le ministre et sur le candidat préféré, elle devient précieuse aujourd'hui parce qu'elle con state par les aveux de ses adversaires que M. Malou n'a pas été sans rendre des services, toutes choses égales d'ailleurs, car il n'aurait pas poussé la faveur jusqu'à l'injustice. Maintenant, que M. Alp. Vandenpeereboom aille jusqu'à se rendre utile aux conservateurs, nous ne le contesterons pas, nous n'en savons rien mais nous savons que M. Malou a été utile même des libéraux bien caractérisés. Nous en connais sons qui, en dépit de leur opinion politique, ont voté pour M. Malou uniquement par reconnais sance. Et nous désapprouverions fort les conser vateurs chez qui la protection de M. Alp. Vanden peereboom aurait rencontré de l'ingratitude. Toutefois, il faut distinguer. Nous n'admettons pas qu'un curé, par exemple, qui, par l'intermé diaire de M. Alp. Vandenpeereboomaurait obtenu un subside pour la restauration de son église, loi doive son vote dans les élections. D'abord le service n'est pas personnel, et pois il ne saurait jamais lier la conscience. Or les services qu'il peut rendre aux catholiques sont tous de cette nature. Un conservateur qui se respecte n'ira pas s'abaisser devant un représentant libéral, qui ne veut'fct De peut rien pour lui, et aux yeux duquel sa démarche ne ferait que l'humilier et l'amoindrir. Aussi dous ne connaissons de faux bonshommes que parmi ceux dont l'orgueil et la cupidité ne repoussent aucun moyen pour obtenir et pour arriver. Il y a une autre considération, c'est que les services, que l'on exalte tant, M. Alp. Vaoden peereboom les a rendus moins en qualité de repré sentant, qu'en qualité de bourgmestre, et antérieu rement en qualité de premier échevin. Ce sont les livranciers de l'Hôtel-de-Ville, quelques décorés et quelques médaillés,qui, pour lui être agréables, croient devoir jeter la pierre M. Malou. On a parlé de justice obtenir chez M. Alp. Vandenpeereboom. Nous ne comprenons pas. Il y a des juges en Belgique, et si nous étions victime d'une injustice, dous ne nous adresserions pas M. Alp. Vaodenpeereboom. Qu'il ne s'eu offense point.. Enfin chaque homme a sa spécialité. Le talent de M. Malou s'élève au niveau des plus grandes ques tions sociales et politiques. M. Alp. Vaodenpeere boom s'occupe avec prédilection des questions qui I se rattachent aux travaux publics; et M. Van Renynghe consacre sa sollicitude l'agriculture. L'élimination de M. Van Reoynghe eut été une perte pour le cautoo de Poperioghe, celle de M. Vaodenpeereboom une perte pour les cantons d'Yprescelle de M. Malou est une perte pour le pays tout entier, qui le compte avec orgueil parmi ses sommités intellectuelles. Encore une fois, M. Malou se consolera d'autant plus facilement du coup imprévu qui le rend la vie privée, qu'il n'avait sollicité le renouvellement de son mandat que par dévouement ses principes 1 et au pays; et nous nous résignerons avec d'autant moins de peine notre échec qu'il n'a été que le résultat d'une surprise, qui ne saurait nous enlever la conscience de notre force, et que d'ailleurs, au moment où M. Malou sort do Parlement par une porte, des hommes tels que MM. Dechamps, Nolhomb, Mercier, y rentrent par une autre. L'armistice tacitement conclu entre les deux camps a été violé par le parti auquel appartient M. Alp. Vandenpeereboom. Les conservateurs attendent ses explications. Parmi les hommes appartenant au parti libéral qui déplorent l'élimination de M. Malou, c'est dit-on, M. le Bourgmestre d'Ypres qui laisse enten dre les accents les plos plaintifs et s'abandonne aux plus tristes jérémiades. Au moment, où de part et d'autre l'on se préparait au scrutin de ballottage pourquoi M. Vandenpeereboom, l'homme populaire, dont les partisans écoutent la voix avec une religieuse soumission, pourquoi s'est-il, comme Achille,, retiré dans sa tente? a-t-il laissé faire, alors qu'il savait très bien que Maître Guillot et consorts, s'introduisaient dans les cabarêts, haranguaient les électeurs en public pour amener le résultat qu'il a l'air de déplorer aujourd'hui? Lui, le chef de la commune, pourquoi a-t-il permis que, sous ses yeux, des élèves du collège communal chargés de bulletins électoraux, étaient apostés aux portes et s'introduisaient même dans les salles d'élection Ne savait-il donc pas que les 3i6 électeurs conservateurs qui lui avaient donné leurssuffrages, attendaient avec droit, de sa part, l'acte énergique d'un homme honnête et loyal? S'il l'avait posé, ils lui en auraient su gré et tenu compte jamais mais jamais, ils se souviendront de son inqualifiable abstention; aucune complainte de sa part, quelque mielleuse qu'elle soit, aucune protestation, quelque apparence de sincérité qu'il veuille lui donner, ne saura leur faire oublier qu'ils ont été les dupes de leur bonne foi et les victimes des fourberies de leurs adversaires. Il paraît que la joie do triomphe donne le vertige aux rédacteurs de la feuille libérale qui s'imprime Ypres; ils s'attaquent aux morts qu'ils font revivre; ils parlent d'une feuille flamande qui n'existe plus depuis quatre ans, comme si elle était encore en vie; ah ça! MM., laissez d'abord s'éva porer le Champagne et le cognac que vous avez ingurgité dans vos orgies; puis vous vous écar- quilierez les yeux, mettrez vos besicles, et alors peut-être vous ne prendrez plus les vivants pour des iQor.ts, ni. les morts pour des vivants. Uue tache d'infâme déloyauté restera imprimée sur le front du libéralisme yprois, quoiqu'il fasse pour s'en laver; la vérité lui est importune et le pourchasse ssds pitié; il s'évertue en vain de donner le change l'opinion publique; mais il n'a d'autre moyen sa disposition que le mensonge; la mauvaise foi qui le caractérise, la fourberie qu'il déploie, il joint l'impudence de reprocher au parti conservateur la trahison dont il s'est lui seul rendu coupable. Les libéraux avouent et se font gloire de ne pas avoir voté pour M. Malou; mais en même temps ils font un crime au parti conservateur de ne pas avoir volé en faveur de M. Vandenpeereboom; ils l'accu sent d'avoir travaillé contre sa candidature. Ils connaissent parfaitement bien la fausseté de l'accusation qu'ils jettent insolemment la face de leurs adversaires, afin de paraître eux-mêmes aussi innocents que l'enfant qui vieot de naître. Le Ciel n'est pas plus pur, que le rond de leur cœur! Fesons trêve de raisonnements, et laissons par ler des chiffres; il n'y a rifen de plus brutal qu'un chiffre; voyons donc par quelle rouerie il sera possible aux rusés libéraux d'échapper au soufflet

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 2