FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. TROIS VISITES AUX INVALIDES. (Suite. Voir le n° 4,356 du Propagateur.) REVUE POLITIQUE. 42me Année. No 4,358 LE PROPAGATEUR PODR LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. PODR 6 MOIS, 2-50 PODR TROIS MOIS. PODR LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. PODR 6 MOIS, 2-75 PODR 3 MOIS. 7PB.33S, 6 Juillet. dépêchbs françaises. P.rû, i» juillet. Les dernières nouvelles du quartier-général de l'armée d'Italie annoncent que les Autrichiens se masseot et concentrent toutes leurs forces pour livrer ooe nouvelle bataille aux alliés sur la rive gauche du Mincio. dépêche prussienne. Berlin, a juillet. La mobilisation do deuxième ban de la landwehr est imminente. dépêches allemandes. Francfort, samedi soir, a juillet. L'Assemblée de la Dièle, dans sa séance de ce jour, a voté presque k l'unaniraile', la proposition de la Prusse, relative, eotr'aotres, a l'envoi d'un corps d'observation sur le Haot-Rbin. dépêches suimtt. Berne, 3 juillet. L'arrivée de Garibaldi Tirano se confirme. Ses troupes 5,ooo hommes ont pris leurs quar tiers k Tirano et k Madonoa, daos le voisinage des avant-postes Suisses. dépêches autrichiennes. Vieune, samedi soir, a juillet. D'après les nouvelles reçues aujourd'hui de Vérone, les perles totales de l'armée autrichienne, morts, blessés et prisonniers, depuis le 24 juin, s'élèvent k 17,000 hommes. Trieste, dimanche, 3 juillet. Uo bateau h vapeur venant de Coostautinople, qui vient d'entrer dans notre port, a rencootré 1705-1806-1840. En ce moment une vive clarté apparut k l'antre extrémité dn bâtiment, en même temps qu'an brnit de pas mêlé k un bourdonnement de voix se fit entendre. C'était Rappconduit par le maréchal Serrurier, accompagné de son étal-major et suivi de plusieurs invalides qui tenaient des torches de résine k la main. Voici ce qui s'était passé Rapp avait attendu patiemment pendant une demi-heure k la place que l'empereur loi avait assignée; mais ne le voyant pas revenir, il avait quitté son poste et s'élait peu k peu rapproché de la grille par laquelle il l'avait vu entrer. Une autre demi-heure s'était écoulée. La nuit étant lout k fait venue, l'inquiétude chez l'aide-de-camp avait bientôt succédé k l'impatience, et un quart d'heure après, ne tenant plus aucun compte de sa consigne, il s'était fait reconnaître de la sentinelle, avait donne le cheval de l'empereur et le sien k garder h un invalide, puis il s'était dirigé en toute bâte vers le logement du gouverneur, qu'il avait trouvé k table avec toute sa famille, et lui avait dit, d'un air effaré, que l'empereur, entré seul et incognito dans l'hôteldepuis plus d'une heure, n'en était pas encore sorti. avant-hier près de Cnrzola la flotte française com posée de 6 vaisseaux de ligne, 5 frégates et no grand nombre de canonnières. ►S-O-S- Les nouvelles du théâtre delà guerre annoncent l'investissement de Peschiera par les Piémontais, tandis qoe les troupes françaises auraient pour mission de bloquer Mantone et probablement de tenter on mouvement offensif sur Vérone. On annonce également qu'une attaque contre Véoise doit avoir lien par l'Adriatique, et placerait les forces autrichiennes entre deox fenx. Les commentaires abondent au sujet de la tour nure prise par les événements, en même temps que les hypothèses concernant l'issue éventuelle de la gnerre: Les combats, dit nne correspondance française,qui se sont succédés attestent notre supé riorité militaire, sans permettre de révoquer en doute la vaillance des troupes autrichiennes qui ont courageusement lutté contre cette supériorité, préparée par l'Algérie qui a donné k nos troupes l'élan, et par la campagne de Crimée qui leur a donné la solidité. L'honneur autrichieo n'a pas souffert dans cette campagne, parce que les armées de l'Autriche se sont bravement battues, et noos ont fait chèrement acheter la victoire. Mais l'orga nisation militaire de l'Autriche est décidément inférieure k la nôtre, et avec ces canoDs de précision qui détruisent des fortifications de granit k deux lieues de distance, avec ces chaloopes canonnières invulnérables qui font aux places fortes un mal que celles-ci ne peuvent leor rendre, et qui portaot jusqu'k mille hommes de troopes, les débarquent eu s'ouvrant quand le moment de donner l'assaut A celte nouvelle, le maréchal Serrurier avait passé précipitamment son habit de velours bien brodé snr tontes lescontnres; il avait fait prévenir les officiers de l'état-major. En nn moment cenx- ci étaient accourus, en pleurant de joie de savoir Napoléon an milieu d'eux, et s'étaient précipités k la recherche de leur empereur bien aimé, qu'ils avaient enfin rencontré causant sons la galerie avec le père Maurice, Jérôme et son fils. Anx cris de Le voilkl... Vive l'empereur!... Par ici, camarades! Cyprien qui, dans la chaleur de ses discours, n'avait fait atlentioo ni k la figure ni an costume de NapoléoD, fixa plus attentivement ses regards sur le prétendu colonel, et, reconnais sant celui qui, deux ans auparavant, était venn distribuer les croix d'honneur k l'hôtel, il joiguit les maios en s'écriaut Ah! mon emperenr! pardonnez-moi toutes mes incohérences! Puis, s'adressant k Maurice et k Jérôme Mais, père, mais, grand-père, leur dit-il en tordant convulsivement son chapeau dans ses mains, c'est l'empereur et roi qui est devant vous c'est l'empereur Napoléon, vous dis-je! Vous êtes l'empereur, mon colonel s'écrièrent avec une naïve stupeur les deux vieillards, comme frappés de la même étincelle électrique. Oui, mes enfants, leur répondit Napoléon en les retenant affectueusement par le bras poor les em- est venn, il est k croire que les places do quadrila tère résisteront moins longtemps qu'on ne l'avait pensé. Si l'Autriche demeure seule, dit encore la correspondance qne noos venons de citer, il est vraisemblable qne le dénouement de la lutte tour nera contre elle. Or, toos les jours qni s'éconleront maintenant sans qne l'Allemagne se prononce, ajonteront aox probabilités qni font déjk croire k beaucoup de gens qu'elle ne se proooncera pas Il y a évidemment en Prusse un parti de la prudence et nn parti de l'action. Jusqu'ici tons les événements sont veous apporter des arguments an parti de la prudence, et l'attitude de l'Angleterre corrobore en ce moment ces arguments. La Prusse a naturellement pen d'enthousiasme pour l'Autri che, sa vieille rivale eu Allemagne. Elle croirait suivre une politique de dope en faisant des sacrifices pour l'Autriche, et elle comprend cependant qu'il y a des mesures de sûreté k prendre poor l'Alle magne; elle ne voudrait pas se commettre, et elle voudrait cependant jouer le rôle d'une grande puissance. Taodis qu'elle se débat entre ces senti ments contraires, les événements marchent, la Russie et l'Angleterre pèsent en même temps sur elle, et l'exhortent k se réserver poor le Congrès. L'Autriche doit donc appréhender qae, si le mouvement de l'opioiou n'entraîne pas d'ici k très-peu de temps la Prosse et le reste de l'Alle magne, et si quelque nouveau succès vient couron ner nos armes, le parti de la prudence et de la paix ne l'emporte parfont et ne l'oblige k céder. Alors l'œuvre de la gnerre sera terminée, et le rôle de la diplomatie commencera. D'après les présomp- tioos de la correspondance citée, ce serait eu vue du futur Congrès, que l'Angleterre, l'Allemagne et la Russie pousseraient aujourd'hui encore leurs pêcher de tomber k ses genoux, je suis voue père, car je suis le père des soldats qui ont vaillamment combattu, k toutes les époques, poor l'honneur de la Fraoce. A cet instant, Rapp, le gouverneur, son état- major et les invalides avaient abordé l'empereur. Lorsque Rapp se fut approché de Napoléon, celui-ci lançant nn regard sévère k son aide-de-camp, lui dit d'uo ton de reproche mais de manière 'a D'être entendu d'aucun autre Cette fois encore tu n'as pas eu la patience de m'aMendre. Puis après avoir fait quelques pas, il s'adressa k tous en disant du too le plas affable Approchez-vous, messieurs les officiers; appro chez-vous, monsieur le maréchal; et vous, mes vieux camarades (il appelait ainsi les invalides), entourez-moi! Vous allez m'aider k récompenser dignement trois générations de héros! Voilà trois braves, ajoota-t-il en désigoaot le père Maurice, Jérôme et Cyprien, qni out combattu k trois jour nées également glorieuses pour la France k Freidliogeo, Raucours et k Fleurus. La même récompense doit être décernée k leur valeur, car ces trois grandes batailles sont sœurs. Mon cher maréchal, dit-il k Serrurier, veuillez me prêter votre croix. Je vous la rendrai demain, ajouta-1—il en souriant. Donne-moi la tienne, dit-il k Rapp. Ayant reçu les deux croix, Napoléon doroa

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1