FRANGE. PRESSE. AETRICHE. autorité. Outre la première des ces colonnes, deux sont prêtes b être installées, l'une daos Cornhill, l'autre dans Regent-street. Le Moniteur publie les rapports des maréchaux commandant les divers corps de l'armée française qui ont pris part la bataille de Solferino. Ces documents n'occupent pas moins de neuf colonnes du journal officiel, et les détails qu'ils ajoutent au rapport d'ensemble que nous avons publié déjà, n'ont pas, malgré l'intérêt qu'ils peuvent offrir aux hommes spéciaux, une importance assez grande pour la plupart de nos lecteurs pour qu'il nous paraisse nécessaire de les reproduire. II nous suffira de constater que sur l'ensemble de la bataille et sur les principanx épisodes ils déve loppent de tous points la relation émanée de l'état— major général de l'Empereur. Quant aux pertes, les chiffres contenus dans les rapports des chefs de corps concordent assez exactement avec le chiffre d'ensemble donné par le Moniteur Le i" corps (Baraguey d'Hilliers) a eu 234 officiers et 4,ooo soldats hors de combat; le 2e corps (Mac-Mabon) n4officiers et 1,766 soldats; le 3e corps (Canrobert), i5 officiers et 235 soldats; le 4' corps (Niel), 260 officiers et 4,514 soldats; ensemble, 623officierset 10,555soldats;ensemble, 1 i,i58 hommes tués, blessés ou disparus. On commeoce ici b s'entretenir du voyage du prince de Chimayenvoyé de Londres au quartier-général de l'Empereur Napoléon III, et l'on suppose que cette mission a trait un projet d'organisation future de la Vénétie en un Etat indépendant sous l'archiduc Maximilien. En moins d'un mois la division de l'Adriati que a capturé 39 navires autrichiens fait 353 prisonniers et notifié le blocus b 82 bâtiments neutres ou munis de sauf-conduits. La nouvelle de la mort du colonel prince Wiodisch-Graetz est officiellement confirmée, et cela par une dépêche du comte Walewski. Voici comment ia famille, pour sortir de sa cruelle incertitude, a fait demander des renseignements au ministre de la guerre sardele général de La Marmora, par le représentant d'une grande puis sance allemande b Turin. Le général s'est adressé son tour au quartier-général français, d'où est enfin arrivée la nouvelle que le colonel Wiodisch- Graetz a été trouvé mort sur le champ de bataille, entouré de 1,200 blessés et tués, tant Autrichiens que Français. Le Moniteur universel contient aujour d'hui d'importantes nouvelles de Cochinchine. L'armée française vient de remporter devantSaigon une de ces victoires qui ouvrent la voie b la civi lisation et au véritable progrès. Cinq cents Anna mites sont restés sur le terrain, 19 canons sont tombés entre les mains des Français qui, de leur côté, n'accusent que des pertes insignifiantes. Nous empruntons b la Sentinelle du Jura l'épisode suivant sur la bataille de Solferiuo Mais ce que je veux vous dire, ce que je liens d'un sergent de chasseurs b pied,.ce qu'il y a eu de plus curieux daos cette sanglaote journée, le voici La première compagnie qui entre dans Cavriaua se lance, guidée par uu prisonnier lombard, vers une maison occupée pendant une partie de la cam pagne par l'Empereur d'Autriche. En un instant elle est cernée, la porte est enfoncée; un Italien paraît sur le seuil. N'allez pas plus loin, dit-il au lieutenant, l'Empereur vient de s'échapper prenez au plus court par cette ruelle, vous le ferez prisonnier. L'air vénérable et l'assurance du personnage imposèrent b ces braves gens, qui se jetèrent tête baissée dans une embuscade de Tyroliens. Pendant ce temps, l'Empereur d'Autriche sortait de la maison par une porte de derrière, montait b cheval et gagnait, suivi d'un seul aide de camp, l'état-major de sa garde, qui le cherchait partout. Voilà ce que m'a affirmé ce sergent, et je ne crois pas qu'il m'en ait imposé. - La mobilisation ordonnée en Prusse y excite de très-vifs mécontentements. On sait que, dans ce pays, tout le monde doit servir;la mobilisation du premier ban de ia landwehr a eu pour conséquence d'appeler sous les armes tous les hommes de 24 b 32 ans. 11 en est résulté des perturbations inouïes ainsi telle maison de commerce a perdu du coup tous ses chefs et tous ses commis; tel atelier a été privé de la plus grande partie de ses ouvriers. Le trouble serait bien plus grand encore si, comme on l'a annoncé, l'on mobilisait le second ban il comprend, en effet, tous les hommes de 32 b 4o ans, c'est-b-dire ceux qui ont une famille, une position faite, l'élite de la population. Combien de magasins, de fabriques, de banquesd'études, d'hommes de loi, etc., fermés en un instant! Com bien de familles, les unes appauvries, les .autres ruinées! L'Etat fournit bien une indemnitéa la femme et aux enfants du soldat de la landwehr; mais elle constitue une charge très-lourde et elle est souvent insuffisante. Les Pays-Bas sont le seul État qnisesoit pro noncé contre la résolution prise par la Diète germanique, dans la séance du 2, sur la proposi tion de la Prusse. On écrit de Cologne b la Gazette d'Augs- bourg Une personne haut placée b Paris a écrit, dit-on, b des amis résidant dans notre ville, que les pertes des Français b la dernière bataille ont été colossales, innombrables. On lit daos VOst-Deutsche-Post sous la date du 2 Peodant que dans les cercles financiers circulent les bruits d'un armistice imminent et d'uue paix prochaine, nous apprenons d'un autre côté que le feld-maréchal prince Windischgratz se rend b Berlin accompagné du général Ruf et d'une suite militaire. Le feld-maréchal et sa suite sont partis ce soir. (Les journaux de Berlin répètent que cette mission était attendue b Berlin le 3 au soir par Dresde.) Depuis le 27 juin, dit VOst-deutsche-Post, toute notre armée s'est retirée sur la rive droite du Mincio. Le quartier-général du comte Wimpffen est b Mantoue; celui du comte Schilck, b Vérone. S. M. visite souvent les troupes, de même que les hôpitaux, où les blessés sont en si grand nombre que bientôt il n'y aura plus de place. Suivant uu journal de Gratz, le 8m° corps (Benedeck), qui, b la bataille du 24, a combattu presque toute l'armée sarde, n'a perdu que 200 tués et 600 blessés, et pas ou presque pas de pri sonniers; tandis que les Piémontais ont eu 7,000 tués, 4,ooo blessés et laissé 6 b 700 prisonniers aux mains de leurs adversaires. La Gazelle autrichienne publie des corres pondances de Valiegio et de Vérone. Nous en extrayons les passages suivants: Les derniers coups de canon retentirent b 9 heures du soir, et l'on put enfin se reposer des fatigues de la journée. Le résultat de la bataille est notre armée a franchi le fleuve; elle a été arrêtée dans sa marche en avant, sans avoir été rejetée en arrière. C'est Ib un fait acquis, qu'il est impossible d'atténuer. Depuis 6 heures du matin jusqu'à 6 heures du soir, l'Empereur est resté sur le champ de bataille sans prendre d'autre nourriture qu'un morceau de pain et un verre d'eau. Exposé au feu, il continuait de diriger les opérations et le soir, après avoir été douze heures b cheval, il retourna b Valeggio, trempé par la plnie. A 7 1/2 heures, Sa Majesté retourna b Villafranca, et passa en revue, le lende main malin,les Iroupesqui revenaient de la bataille. Le 26 au matin, L'Empereur se rendit b Vérone par le chemin de fer. Le quartier-général de la seconde armée est b Valeggio. Nous avons fait beaucoup de prisonniers. Suivant une lettre d'un officier autrichien, l'artillerie française ne s'est pas distingnée b Solfe rino. Presque toujours les boulets dépassaient le but, et un canon autrichien, exposé peodant deux heures au feu le plus vif, n'a perdu qu'un artilleur et deux chevaux, tandis que, pendant ce temps, on a changé trois fois les canons ennemis. Pendant cette bataille de 10 heures, les Français se sont relayés quatre foiset les Autrichiens pas une seule, ce qui explique les pertes éoormes de quel ques régiments. L'Archiduc Ernest, par exem ple, a eu 5o officiers et 1,200 soldats tués ou blessés. Tous les régiments hongrois ainsi que les régiments allemands se sont très-bien battus. On n'en peut dire autant de ceux des confins qui, formés en grande partie d'bommes mariés et qui ne sont plus jeunes, n'osaient pas trop s'exposer. Au nombre des blessés de Solferino se trou vent le prince de Lichtenstein les lieutenanls- feld-maréchaux Palffy, Stadion les généraux Philippovich, Balten, Grenneville et Blomberg. Trois colonels sont tués, entr'autres le prince Windiscbgraetzet plusieurs autres sont blessés. Il se confirme de tous côtés qu'il n'y a plus b compter sur la fidélité des troupes italiennes. Ainsi, avant la bataille du Mincio, il a fallu désar mer les régiments Airoldi, Wernhard et Hohen- lohe, parce qu'ils refusaient de combattre leurs compatriotes. On écrit de Vienne b la Nouvelle Gazette de Prusse Les marches des troupes pour l'Italie prennent de jour en jour de plus grandes proportions. Les régiments stationnés ici et anx environs partent,b leur tour; bientôt il y aura en Italie 200,000 hommes d'excellentes troupes fraî ches, prêtes b combattre. La Gazette militaire de Vienne fait les rapprochements suivants, b l'occasion des forces déployées dans la bataille de Solferino Il y avait en présence plus de 3oo,ooo soldats, et les pertes out dù s'élever b 3o on 87,000 hom mes au moins. A la bataille de Leipsic, bataille de trois jours, les 33o,ooo alliés avaient contre eux 260,000 Français. Ceux-ci ont perdu 3o,ooo prisonniers et 45,000 tués et blessés, les alliés 48,000 tnéset blessés. Après Leipsic, la bataille la plus sanglante est celle de la Moskowa, du 7 septembre 1812. Les Russes étaient i3o,ooo, avec 600 canons, les Français i54,000, avec 587 canons. Les premiers ont perdu 58,000 hommes, les autres 5o,ooo; les pertes ont donc été de 4o p. c. A Bantzen, le 2 1 mai 1813, il y avait en présence 110,000 Russes et Prussiens contre i5o,ooo Français, ces derniers ont perdu 20,000 hommes, les alliés i5,ooo, et pas un seul canon. A Wagram, les 5 et 6 juillet 1809, nous avions 157,000 hommes, Napoléon 170,000; nous en avons perdu 20,000 et l'ennemi 22,000. A Aspern, nous étions 75,000 contre 85,000; nous y avons eu 20,000 tués et blessés, l'ennemi i5,ooo tués; mais il a laissé entre nos mains 3,000 prisonniers, et il a fallu envoyer 3o,000 hommes b Vienne pour y soigner leurs blessures, de sorte que de i4o,ooo hommes qui avaient donné, la moitié se trouvait hors de combat. A Austerlitz, 70,000 Français, autant de Russes, 13,ooo Autrichiens; pertes 21,000 Russes, avec 160 canons, 5,800 Autrichiens et 10,000 Français. A Iéna, 142,000 Français contre i5o,ooo Prus siens; b Waterloo, 170,000 hommes, dont 70,000

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 3