42me Année.
Mercredi 20 Juillet 1859.
4,362.
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
7 F R S S 20 Juillet.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
TROIS VISITES AUX INVALIDES.
M. d'Azeglio est arrivé aujourd'hui k Tarin de
retour de Bologne.
REVUE POLITIQUE.
LE PROPAGATEUR
(Suite et fie. Voir le n° 4,361 du Propagateur.)
Cependant l'éveil avait été donné dans tout
l'hôtel. En apprenant que leur empereur était au
milieu d'eux, les invalides avaient été sourds h la
voix de leurs supérieurs, aux règlements de la
discipline, et tons étaient sortis de leurs chambrées
pour se répandre dans les coors en criaot Vive
l'empereur! En un instant Napoléon se vit
entonré, pressé; c'était un concert d'acclamations,
c'était h qui approcherait le pins près de Napoléon,
c'était k qui lui rappellerait une victoireun
triomphe:
Mon empereur! s'écriaient-ils en parlant tous
ensemble, j'étais avec vous k Toulon Moi, an
passage du Saint - Bernard Vous souvient-il
de celui de la Trébia! Vous m'avez parlé k
Aboukir J ai partagé mon pain avec vous, k
Roveredo! J'ai ramassé votre chapeau k Ma-
rengo! J'étais k Ansterlitz! etc.
Napoléon souriait aux souvenirs de ces Xéno-
phon improvisés, tâchait de répondre k chacun
DÉPÊCHES ANGLAISES.
Londres, 16 juillet.
Le Time» annonce que l'Empereur Napoléon el
l'Impératrice Eugénie rendront prochainement une
visite k l'Empereur d'Autriche k Vienne.
Le Timeapprécie le traité de Villafranca
comme étant l'anéantissement du parti constitu
tionnel italien par l'Empereur Napoléon, et la
soumission de la Confédération italienne k l'Au
triche.
Le Morning-Pott dit qne l'Angleterre doit
réclamer l'éloignement de l'Italie de tontes les
troupes étrangères, avec la condition qu'elles
ne pourront plus y retourner, et veiller k ce que
l'Autriche conserve le moins d'influence possible
sur les affaires d'Italie. Indép
DÉPÊCHES FRANÇAISES.
Marseille, samedi, 16 juillet.
Cinq bâtiments napolitains, escortés par uoe
frégate de la même nation, ont débarqué aujour
d'hui dans notre port deux mille Suisses congédiés
du service du Roi de Naples. Ces militaires
repartent aujourd'hui même par le chemin de fer
de Lyon, pour rentrer dans leur pays.
Paria, luudi, 18 juillet.
Le Moniteuren annonçant le retour de l'Em
pereur, dit que la santé de Sa Majesté est excellente
et que partout sur son passage les populations ont
salué soo retour des pins vives acclamations.
DÉPÊCHES ESPAGNOLES-
Madrid, le 16 juillet.
La presse modérée est unanime dans les éloges
qu'elle décerne k l'Empereur et k l'Impératrice des
Français.
La Trésorerie a payé depuis quinze jours 44
millions de la dette.
1705-1806-1840.
Lisbonne, le 16 juillet.
S. M. la Reine a été prise subitement hier matin
d'une angine couenneuse; les progrès de la maladie
ont été des plus rapides, et k une heure du matin,
la Reine est morte après avoir reçu les derniers
sacrements.
DÉPÊCHES ITALIENNES.
Turin, dimanche, 17 juillet.
M. Raltazziprésident de la Chambre des
Députés, a été chargé par le Roi de la composition
du nouveau cabinet.
DÉPÊCHES AUTRICHIENNES.
Vienne, samedi, 16 juillet.
L'Empereur François-Joseph a passé la nuit
d'hier k Laybach et arrivera ce soir k Laxenbonrg.
Les bateaux k vapeur du Lloyd reprendront dès
demain leur service sur Véoise; le service d'Orient
sera repris dans peu de jours.
Vienne, samedi, 16 juillet.
L'Empereor vient d'adresser k son peuple un
Manifeste daté de Laxenbourg, 16 juillet.
Dans ce Manifeste, l'Emperenr déclare qne c'est
l'inaction de ses confédérés naturels qui l'a décidé
k conclure la paix. S. M. I. promet d'apporter k la
législation du pays des améliorations en rapport
avec les progrès de l'époque.
Vienne, samedi, 16 juillet.
L'empereur François-Joseph est entré daDs sa
capitale ce matio k dix heures.
Triesle, samedi soir, 16 juillet.
Eu vertu des préliminaires de la paix, tons les
navires autrichieos qui avaient été capturés seront
relâchés.
Trieste, samedi, 16 juillet.
L'exportation des objets appartenant au matériel
de la marine, du charbou, du bois de constrnctiou,
de la viande, sur les navires de commerce autri
chiens, est de nouveao permise.
d'eux, et s'informait s'ils étaient contents et si ses
intentions paternelles étaient ponctuellement sui
vies.
Ce fut nne touchante inspection qne celle qne
Napoléon passa ce soir-lk; et cependant personne
n'eut reconnu dans cette petite armée de braves,
mutilés, chancelants, les jeunes et brillants vain
queurs de l'Amériqne, de l'Italie, de l'Égypte et
de l'Allemagne! Commeot, sous ces chapeaux
déformés, soos ces larges habits aux retroussis mal
agrafés, comment recomposer par la pensée le
grenadier de la vieille garde, le guide audacieux,
le hussard intrépide, le svelte lancier, le carabinier
aux formes hercoléeones, avec l'imposant bonnet
k poils, la pelisse écarlate, l'aigrette polonaise, le
casque romain, la cuirasse d'or?
Enfin, après une derai-benre passée au milien de
ces braves, l'empereur fit on signe k Rapp et dit,
an maréchal qu'il se voyait k regret forcé de le
qnitter. Aussitôt, sur ud ordre dn gouverneur, la
foule s'onvril respectueusement, et l'empereur put
gagner librement la grille de sortie. Rapp avait eu
la précaution de faire reconduire les cbevaox de
main aux écuries du Carrousel, de faire venir nue
voiture et d'envoyer k l'Ecole militaire commander
Vienne, dimanche, juillet.
L'archiduc Guillaume, de retour de Vérone,
reprend le commandement supérieur de l'armée.
Le quartier-maître général baron de Hess est
promu an marécbalat et le général Rammiog est
nommé chef de l'état-major général.
DÉPÊCHES SUISSES.
Berne, samedi soir, 16 juillet
Le Conseil fédéral a chargé le major Latonr
d'une mission extraordinaire k Naples.
M. Latour se rendra k sa destination eo passant
par Marseille où il inspectera les Suisses renvoyés
k la suite de la dernière émeute, ponr constater lenr
nationalité.
Il a reçu des instructions positives ponr mettre
nn terme, s'il est possible, k no état de choses
pénible pour la Suisse, et ponr faciliter le retour k
ceux des soldats licenciés qui voudront se rapatrier.
DÉPÊCHES ALLEMANDES.
Francfort, samedi soir, 16 juillet.
Dans une séance extraordinaire tenne aujour
d'hui par la Diète, le plénipotentiaire autrichien a
communiqué les préliminaires de paix.
Il a proposé ensuite de remettre les contingents
et les forteresses fédérales sur le pied de paix.
Francfort, dimanche, matin, 17 juillet.
La Prusse a proposé de rapporter la décision de
la Diète relative k l'envoi d'un corps d'observation
sur le Rhin.
Le sentiment de joie et d'enthousiasme que fit
éclater la France k la première annonce de la paix,
paraît bien refroidie depuis lors. Dans la portion
des classes populaires, où domine l'esprit révolu
tionnaire, il y a naturellement mécompte et dépit.
Dans les classes aisées et moyennes, où l'on estime
avant tout les bienfaits de la paix, on commence k
se préoccuper sérieusement des difficultés dont la
une escorte de chasseurs de la garde. Napoléon
monta eo voiture avec son aide-de-camp anx cris
de Vive lempereur! qne les échos delà Seine
répétèrent encore snr son passage.
Voilk une des plus heureuses soirées de ma vie,
dit-il k Rapp. Tiens! s'écria—t-il en loi faisant
remarquer la nappe de feux produite devant le
portique de l'bôfel par la Inenr des torches que les
invalides tenaient élevées, c'est comme k Anster
litz, j'espère qne tu dois t'en sonvenir
Si je m'en-souviens, répondit Rapp en mettant
la tête k la portière; je m'en souviens comme si
c'était hier.
Et moi comme si ce devait être demain. Je me
rappellerai longtemps cette visite, ajonta Napoléon;
je voudrais ponvoir passer ma vie aux Invalides.
Et moi, je voudrais être sûr d'y mourir et d'y
être enterrérépartit i'aide-de-camp avec sa
franchise ordinaire.
Qui sait! dit eo sonriant Napoléon, cela peut
arriver.
An moins anrais-je la certitude de n'élre pas l'a
Ou sait que Ce fut Rapp qui, blessé grièveuieut, vi11t
annoncer i l'empereur le gain de cette bataille, que Gérard
consigna ce fait daus un admirable tableau.