43me Année. Samedi 23 Juillet 1859. No 4,363. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. 7FR.ES, 23 Juillet. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. REVUE POLITIQUE. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par AN5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. DÉPÈCHES ANGLAISES. Londres, mercredi, 20 juillet. Le Times blâme l'absence des troupes retenoes dans l'Inde, et dont la présence serait nécessaire dans la mère-patrie vu la possibilité d'une iovasiou de l'Aogleierre. Le Daily-News assure tenir de source certaine que l'Empereur Napoléon désire la participation directe et immédiate de l'Angleterre au traité de pais. DÉPÈCHES FRANÇAISES. Paris, mercredi, 20 juillet. Les plénipotentiaires aux conférences qui vont s'ouvrira Zurich, sont Pour la France, M. de Bourqueneyjpour l'Autriche, M. le comte Col loredo. Le plénipotentiaire sarde est encore inconnu. M. Esterhazy a été envoyé Paris, chargé d'une mission de l'Empereur d'Autriche. Paris, 21 juillet, 5 h. 20 m. du matin. L'Empereur a reçu le corps diplomatique et Mgr. le Nonce parlant au nom du corps diploma tique a offert l'Empereur des félicitations em pressées et sincères pour son heureux retour et pour la prompte conclusion de la paix. L'Empereur a répondu l'Europe était en général si injuste envers moi au début de la guerre que j'ai été heureux de pouvoir conclure la paix dès que l'honneur et les intérêts de la France ont été satisfaits et de prouver ainsi qu'il ne pouvait entrer dans mes intentions de bouleverser l'Europe et de susciter une guerre générale. J'espère aujourd'hui que toutes les causes de dissentiment s'évanouiront et que la paix sera de longue durée. Je remercie le corps diplomatique de ses félicitations. DÉPÊCHES ALLEMANDES. Francfort, jeudi, ai juillet. La Diète, dans sa séance de ce jour, a transformé en résolutions les propositions de l'Autriche et de la Prusse, en date du 16, teudaulesb remettre sur le pied de paix les forteresses et les contingents fédéraux. fgr.. Le discours prononcé par VEmpereur Napo léon en réponse aux félicitations des grands corps de l'Etat, paraît avoir produit Paris une immense sensation. L'Empereur a expliqué le mobile de sa conduite en contractant la paix, par les proportions que la guerre menaçait de prendre, en devenant une guerre européenne, alors surtout que les moyens n'étaient pas en rapport avec les résultats atteindre. Il fallait briser hardiment les entraves opposées par les territoires neutres et alors accepter ta lutte sur le Rhin comme sur l'Adige, il fallait partout franchement se fortifier du concours de la- révolution, il fallait continuer répandre un sang précieux enfin risquer ce qu'un souverain ne doit mettre en jeu que pour findé pendance de son pays. Si je me suis arrêté ce n'est ni par lassitude, ni par épuisement, ni par l'abandon de la noble cause que je voulais servir, mais devant l'intérêt de la France. D'après les bruits qui circulent Paris dans les cercles les mieux informés, c'est la Russie qui aurait en quelque sorte imposé la paix. On prétend aussi que c'était elle qui arrêtait l'action de la Prusse et de t Allemagne. Jus qu'à quelle limite avait-elle promis d'arrêter cette action, c'est dire jusqu'à quel degré d.' affaiblissement de l'Autriche? Quoi qu'il en soit, ce qui paraît certain, c'est que le comte Ôchouvaloff, aide-de-camp d?Alexandre II, qui vint au quartier - général de Valeggio, après la bataille de Solferino, était porteur d'une lettre du Czar conseillant la paix immé diate parce que la Russie une fois le Mincio passé, ne pouvait plus s'engager rien vis-à- vis de lAllemagne. Les feuilles britanniques se déchaînent contre les stipulations du traité de Villafranca. Un congrès, où f Angleterre eut décidé en arbitre entre les partis, eut flatté d'avantage la vanité britannique et lui eut encore ménagé l'occasion de s'immiscer dans les affaires d'Italie, de Rome surtout où elle brûle de faire pièce la souveraineté du Saint-Père. On assure que les plénipotentiaires d'Autri che, de France et de Sardaigne se réuniront Zurich avant la fin du mois pour l'élaboration du traité de paix sur les bases arrêtées Pilla- franca. Les puissances neutres seraient ensuite appelées sanctionner les conditions de la réorganisation de l'Italie. La Gazette de Prusse expose et défend l'atti tude du gouvernement de Berlin durant la dernière guerre. Dans son manifeste, l'Empe reur François-Joseph avait exprimé Carrière- pensée que ses alliés naturels n'eussent exigé de l'Autriche plus de sacrifices que la France, son ennemie. L'organe officiel du cabinet de Berlin déclare que les conditions arrêtées par la Prusse comme bases de su médiation étaient beaucoup plus favorables que les préli minaires de paix signés par les deux Empe reurs. L'agitation est toujours grande en Italie, où le parti révolutionnaire s'efforce d'ameuter les populations contre l'accord intervenu entre les belligérants. Le nouveau cabinet sarde se trouve définiti vement constitué sous la présidence du général La Marmara avec M. Ratazzide triste mémoire, Cintérieur, et le général Dabormida aux affaires étrangères. Le ministère est pris presque en entier dans l'ancien centre gauche de la Chambre des Députés. Des bruits contradictoires circulent au sujet de l'acceptation par le Pape de la présidence honoraire de la Confédération italienne. Ces bruits sont certainement prématurés. M. Alphonse Vandenpeereboom, qui traite de fort haut la piesse conservaitice, tout et. demeurant sensible aux flatteries délicates et distinguées de la presse maçonnique, n'a pas cru devoir répondre aux demandes d explications qui lui étaient adres sées par les organes d'une opinion considérable, an sujet des élections du i4 Juin; et peut être même ne se serait-il pas expliqué dans la Chambre, devant le pays, s'il n'eut été forcément amené b le faire par uoechatouillante allusion de M. Dechamps. Or, les explications données par M. Alph. Van denpeereboom se trouvent être précisément les mêmes que celles fournies par l'organe du libéra lisme yprois. M. Alph. Vandenpeereboom avoue qn'il était convenu entre lui et M. Maloo, dans l'intérêt de l'arrondissement, de prévenir et d'éviter la lutte électorale; que, par suite, le parti libéral n'opposa point de candidats aux deux représentants conser vateurs, et que le parti conservateur n'en opposa point au représentant libéra!. Mais, s'écrie M. Alph. Vandenpeereboom, si la Convention tacite a été violée, c'est plutôt par le parti conservateur qui avait son candidat, que par le parti libéral qui n'en avait point. C'est 1b précisément que nous ne sommes pas d'accord les candidatures de MM. De Florisone et Sartel avaient le même caractère, elles n'étaient pas prodoites par le concert d'un parti, mais par quelques électeurs qui voulaient parer aux éventualités d'un ballottage. Ce n'est pas de boone foi que l'on peut dire M. Sartel a rénni un grand nombre de suffrages, dooc il était le candidat du parti conservateur, lorsque l'on sait qu'il a obtenu 80 voix. En résumé, M. Alph. Vandenpeereboora attribue le résultat des élections b deux causes la première, c'est l'apathie d'un grand nombre d'amis politiques de M. Malou qui n'ont pas pris part b l'élection, et sont ainsi la cause qu'il y a eu ballottage; la^ seconde c'est un compromis fait avant le ballottage entre des libéraux et uoe fraction du parti catho lique, compromis qui a amené l'élection de MM. De Florisone et Van Reninghe. Pour notre part, nous croyons être beaucoup plus dans le vrai en disant que c'est, non l'apathie des amis politiques de M. Malou, mais leur confiance imprudente dans la transaction tacite entre les deux partis. Quaot au compromis qui a précédé le ballottage, nous n'en parlerons point: il est des tripotages, avec lesquels un honnête homme ne peut avoir aucun contact. Quand, daus une élection, on n'oppose pas deux listes complètes, peut-on forcer les électeurs d'une opinion b voter poar les candidats d'une opinion coutraire? Nous ne le prétendons pas, mais nous croyous qu'un homme qui exercerait de l'influence sur son parti empêcherait au moins les manœuvres qui tendent b éloigner du scrutin les électeurs du parti opposé, on b leur faire déposer des bulletins b un seul nom, sous le prétexte qu'un Bourgmestre doit avoir plus de suffrages que ses collègues. Il n'y a pas b sortir de ce dilemme: ou M. Alph. Vandenpeereboom n'a pas fait ce qu'il eût dû faire, ou sa voix n'est plus généralement écoutée b l'association libérale. La dernière hypo thèse est plus favorable au caractère de M. Alph. Vandenpeereboom, mais elle est menaçante pour son avenir politique.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1