RAPPORT PROVINCIAL
DE LA FLANDRE-OCCIDENTALE. SESSION DE 1859.
(Suite et Ou.)
INSTRUCTION MOYENNE.
Cette instruction se donne
i* Dans l'Athenée royale de Bruges.
2* Dans le Collège communal d'Ypres.
3" Dans les Collèges patronoés de Courtrai,
d'Ostende, de Thielt et de Poperingbe.
4° Dans les Écoles moyennes de l'État de Bruges,
d'Ypres, de Furnes et de Nieuport.
5* Dans les Collèges libres de Roolers (Petit
Séminaire] de Bruges de Menin d'Ypres et de
Furnes.
6* Dans les Écoles moyennes libres de Thourout
et de Dixmude.
Le rapport provincial n'est pas assez développé;
il est extraordinairement défectueux touchant l'in
struction moyenne qui se donoe dans notre pro
vince. On dirait que les rapporteurs n'aiment pas
trop b traiter cette matière. Leut silence, préten
dent-ils, est fondé sur ce que le gouvernement
n'a pas d'action ni de contrôle sur ces établisse
ments; mais pourquoi s'étendre dans le rapport
sur tant d'autres choses qui ne sont pas moins
indépendantes du gouvernement? Il nous semble
qoe le rapport pouvait fort bien doos faire con
naître en entier l'état de l'enseignement; car les
établissements libres sont d'utilité publique. Puis
que la liberté de l'enseignement se trouve inscrite
dans nos lois organiques comme un de nos droits les
plus essentiels, nous avons grand intérêt h connaî
tre quels fruits l'instruction produit dans notre
province, et dans quels lieux cette instruction n'a
pas encore pu répondre aux besoins des popula
tions. C'est bien fâcheux qoe le rapport ne nous
ait pas éclairés sur ce point. Toutefois comme nous
avons des données très-exactes de l'état de nos
établissements libres, nous les communiquons h
nos lecteurs, qui pourront juger par eux-mêmes
de l'état florissant de l'enseignement libre dans
notre province; tandis que les établissements
sécularisés du gouvernement continuent k végéter,
et seraient depuis longtemps une lettre morte, si ceux
qui les soutiennent, n'avaient le pouvoir de puiser,
k pleines mains, dans le trésor de l'État et de la
commune.
Voici comment les établissements d'enseigne
ment moyen sont divisés.
i° Établissements appartenant exclusive
ment l'État ou bien aux communes. Ces
établissements sont
a. L'Atbenée de Bruges i53 élèves.
b. Le Collège communal d'Ypres
et l'École moyenne y attachée iio
c. L'École moyenne de Furnes 118
d. L'École moyenne de Nieuport. n5
Total des élèves dans les collèges
et les Écoles moyennes de l'État. 496 élèves.
2* Collèges patronnés et Écoles moyennes
patronnées.
a. Le Collège avec École moyenne
de Courtrai324 élèves.
b. Le Collège et l'École moyenne
de Thielt 155 a
c. Le Collège avec École moyenne
d Ostende i5o s
d. Le Collège avec École moyenne
de Poperingbei5o
Total des élèves dans les établis
sements patronnés782 élèves.
3° Collèges libres et Écoles moyennes libres.
a. Le Petit Séminaire avec Ecole
moyeone k Roulers4o3 élèves.
b. Le Collège et l'École moyenne
de S'-Louis k Bruges2o5
c. Le Collège et l'École moyenne
de S'-Vincent de Paul k Ypres 200
d. Le Collège et l'École moyenne
de Menini4o
e. Le Collège et l'École moyenne
de Furnes115
L'École moyenne de Thourout 220
de Dixmude 181
Total des élèves dans les institu
tions libres d'enseignement moyen 1,464 élèves.
Noos ne pouvons pas donner au juste le nombre
des internes qui ont suivi l'année passée l'instruc
tion moyenne daus les établissements libres; cepen
dant nous osons affirmer que les chiffres suivants
répondent assez exactement k la vérité.
Dans les établissements de l'Etat. 70
Dans les établissements patronnés. 15o
Dans les établissements libres. 536
Total des internes des trois sortes
d'établissements736
Il faut remarquer ici que tous les établissements
de l'Etat possèdent de très-vastes bâtiments, pro
pres k contenir nu uombre considérable d'élèves
internes. Dans plusieurs établissements patronnés
ou libres, on se trouve dans l'impossibilité d'établir
un internat; néanmoins le chiffre total des internes
est tel qu'il est devenu une marque certaine de la
confiance que mettent les parents dans ces établis
sements.
Les 4q6 élèves qui reçoivent l'instruction dans
les établissements de l'Etat et dans le Collège
communal d'Ypres, coûtent annuellement k l'Etat
et k la commune 210 francs par élève (nous négli
geons les centimes).
Les 782 élèves des établissements patronnés
coûtent au trésor de la commune fr. 13-85 cent,
par élève; et les 1,464 élèves des établissements
libres d'instruction moyenne ne coûtent pas un
seul centime ni k l'Etat ni k la commune.
Il n'est pas besoin de nous étendre plus longue
ment sur cette matière; les chiffres que nous avons
produits, parlent assez haut et jettent une clarté
qui n'échappera k personoe.
La Chambre des Représentants a constitué mardi
son bureau.
M. Orts a été élu président par 5o voix sur 79.
M. Dolez a été élu premier vice-président par
55 voix et M. Vervoort deuxième vice-président
par 54.
Les secrétaires élus sont MM. Vermeire, Crom-
bez, Deboe et De Moor. MM. de Baillet-Latour
et Allard ont été nommés questeurs.
Une commission a été nommée pour rédiger
nne adresse de félicitation au Roi k l'occasion de
la naissance du Comte de Hainaut.
M. le ministre des finances a déposé, dans la
séance de mercredi un projet de loi tendant k
ouvrir aux départements de la guerre et des tra
vaux publics des crédits s'élevant k la somme de
45 millions pour l'achèvement des fortifications
d'Anvers et l'exécution de divers autres ouvrages
d'utilité publique.
Le Pays nous apporte sous le titre LA PAIX,
un article 1res-intéressant du h la plume de
M. Granier de Cassagnac. Nous en extrayons
le passage suivant
La question de la Papauté était de beau
coup la plus délicate et la plus difficile.
Il fallait faire pour la papauté beaucoup
plus que n'avait fait Charlemagne lui-même.
En effet, Charlemagne ne fit que donner aux
Papes une partie notable de leurs États actuels.
Il fallait aujourd'hui les investir, de l'aveu de
Europe, et sous la garantie directe et immé
diate de C Italie fédérale, d'une force politique
et militaire suffisante pour maintenir leur
complète indépendance.
Le problème vient d'être résolu d'une Jaçon
qui touche au miracle et jamais prince, sans
exception, ne fit, pour la consolidation du
catholicismele quart de ce que vient de faire
Napoléon III.
Jusqu'ici, le Pape était un souverain isolé,
se défendant lui-même. Maintenant, il fait
partie d'une fédération d'États souverains,
desquels il n'est plus possible de le séparer, et
il se trouve défendu par la force fédérale.
Placé, comme souverain, la tête de cette
fédérationle Pape n'acquiert pas seulement
une importance quadruple il associe encore
au maintien de son autorité politique toute
la nationalité italienne, dont il devient l'dme et
Vhonneur.
On écrit de Bruxelles k la Presse
Nos journaux commencent k s'émouvoir de la
question de l'or. La Belgique, qui a de nombreuses
relations avec l'Angleterre et la France, où l'or est
devenu la monnaie courante, a entrepris l'œuvre
économiquement impossible d'arrêter chez elle la
circulation de ce métal. Jusqu'ici, les événements
donnent tort aux promoteurs de cette croisade
anti-aurifère. Il y a des faits qui sont plus forts
que les mesures administratives; l'or entre eu
Belgique, il circule malgré les ordonnances, et eu
dépit de sa déchéance officielle, on le reçoit sans
perte dans la plupart des magasins de Bruxelles.
Cela ne veut pas dire que la persistance du
gouvernement et des banques k frapper de 2 i|2
p. c. de perte les monnaies d'or soit sans inconvé
nient et ne gêne pas les transactions journalières
surtout; mais ces mesures sont impuissantes pour
arrêter l'envahissement du métal que l'on veut
exclure. Son abondance même est une cause irré
sistible de circulation, et l'on sera obligé de le
reconnaître en Belgique comme partout ailleurs, il
ne dépend pas de l'administration de démonétiser
un métal qui a pour lui une valeur plus positive
que celle des billets de banque, nne facilité de
transport plus grande que l'argentet le préjugé
favorable que les siècles ont établi en sa faveur.
Provisoirementla Belgique se condamne k
une perte réelle et présente, pour éviter une perte
possible et éloignée. Dans l'ordre naturel des
choses, et quand l'administration veut bien ne pas
s'en mêler, la baisse des métanx n'est pas une baisse
directe et sensible; elle ne fait pas la hansse des
marchandisesk la valeur desquelles la monnaie
sert eu quelque sorte d'expression.
Si demain les ordonnances qui démonétisent
l'or cessaient d'avoir leur effet, la pièce de vingt
francs reprendrait chez nous sa valenr nominale;
seulement, k la longue on aurait pour ce taux
moins de bléde drap, ou d'autres marchandises
que précédemment. Mais cette perte sans secousse
serait évidemment insensible, car tous ceux qui
manient l'or en grande quantité possèdent autre
chose que ce métal, et seraient dédommagés de
leur perte, au moins eu partie, par la hausse des
autres valeurs.
Je n'ai pas la prétention de traiter ici ex
professo cette grave question; mais il me semble
que la question de la démonétisation de l'or res
semble k la vulgaire histoire de cet homme qui
se jeta dans l'eau de peur d'être mouillé par la
ploie.
Le National fait une appréciation que nous
croyons juste de l'élection du président de la
Chambre. La voici
La Chambre était peu nombreuse 79 membres
seulement ont pris part au scrutin. Absents 37, ou
plutôt 33, les 4 représentants de Louvain n'ayant