ANGLETERRE. FRANCE. J'ai des motifs pour croire que le gouverne ment impérial de Fraoce invitera formellement les grandes puissances b se réunir b une conférence pour s'occuper des arrangements b prendre pour exécuter les conditions du traité de paix. Des communications s'échangent en ce moment entre Paris, Londres, Berlin, Saint Pétersbourg et Vien ne, en vue de ce but. pas voix an chapitre, de par l'enquête qui vient d'être ordonnée. Sur ces 79 votants, lâ ont déposé dans l'urne des billets blancsce sont évidemment des voix catholiques; 10 ont voté pour M. Loos; ce sont, non moins évidemment, des voix libérales peu satisfaites de l'attitude de M. Orts, dans la triste histoire de la scission, 2 voix se sont égarées sur M. Dolez et 2 sur M. d'Autrebande, président d'âge. Il est resté M. Orts un assez maigre contingent de 5o voix sur 116 membres dont se compose la Chambre aujourd'hui. C'est, croyons-.nous, le chif fre le plus minime qu'ait jamais obtenuun président. Le Sancho, qui, lors des élections de juin, a combattu si rudement les avocats, ne manquera pas de faire remarquer que le président de la Chambre est un avocat, que le 1" vice-président est aussi un avocat et que le 2° vice-président est également un avocat. Cette trinité va faire encore bondir le Sancho. ACTES OFFICIELS. Par arrêté royal du 5 juillet, M. F. Dumenil, ageot du trésor h Dinant, est nommé en la même qualité Ypres. Par arrêté royal du 7 juillet, il est accordé aux administrations communales de Crombeke et de Poperingbe un subside de 10,000 fr., pour l'amélioration de la voirie vicinale de ces localités. Par arrêté royal du 11 juillet, M. G. Nyssens, vérificateur de deuxième classe de l'enregistrement et des domaines b Ypres, est promu b la première classe de son grade. CHRONIQUE JUDICIAIRE. La disposition d'un testament par laquelle l'exécuteur testamentaire a été chargé d'employer une somme déterminée b faire des aumônes aux pauvres et b faire dire des messes pour l'âme du défunt, ne constitue ni un legs a une personne incertaine, ni un legs subordonné par sa validité b l'autorisation du gouvernement. On doit voir dans une semblable disposition, non un legs, mais une charge imposée b la succession,et dont le règlement est confié b l'exécuteur testamentaire, et l'établis sement d'uoe pareille charge est parfaitement régulier. Cour de Cassation de Paris.) NÉCROLOGIE. Une héroïoe admise l'Hôtel des Invalides de Paris, vient d'y mourir. Le Moniteur de CArmée publie b cette occasion la notice curieuse que voici Fille, sœur et femme de militaires, née et mariée au milieu des camps, Angélique Ducbemin fut admise, en 1792,80 42m° régiment d'infanterie, dans lequel le général Casabianca l'autorisa b servir comme soldat, malgré son sexe. Elle mérita bientôt d'êtreélevée en grade pour s'être distinguée dans plusieurs campagnes. A l'affaire du pont de Gesco, le 5 prairial an II, elle remplissait les fonctions de sergent et se battit avec le courage d'une héroïne; elle reçut même deux blessures qui ne firent qu'exalter sa valeur. S'étant aperçue que la poudre commençait b manquer b sa troupe, elle partit b minuit pour Calvi, b une demi-lieue, fit lever et charger de munitions environ 60 femmes, qu'elle couduisit aux batteries, ce qui permit de prolonger la défense de quarante-huit heures et de conserver le fort. Plus tard, au siège de Calvi, Angélique Duchemin manœuvrait une pièce de 16 dans le bastiou qu'elle défendait, lorsqu'elle reçut uoe blessure grave qui la contraignit b re noncer b la carrière des armes. Elle ne tarda pas a entrer b l'Hôtel des Invalides où elle fut nommée sous-lieutenant. Une récompense non moins écla tante lui était réservée l'Empereur Napoléon III lui conféra la croix de la Légion d'Honneur et la médaille de Sainte- Hélène, double consécration de ses anciens services de guerre, dont le glorieux souvenir éclairait encore le déclin de ses jours. m NOUVELLES DIVERSES. On a célébré avant-hier de la manière usitée l'anniversaire de l'inauguration du Roi. C'est la 28°" fois que cette solennité se reproduit. Le carilloo de la tour des Halles a sonné mercredi et jeudi et les bâtiments publics étaient pavoisés de drapeaux aux couleurs naliooales. A 11 heures a été chanté b l'église de S'-Marlin un Te Deum solennel, auquel les autorités civiles, judiciaires et militaires ont assisté. Les troupes de la garnison ont été passées en revue sur la Grand'Place. Un accident bien cruel a contristé mardi dernier la ville d'Harlebeke un fils de cultivateur, âgé seulement de 17 ans, et nommé Maton, de Oeerlyk, conduisait on cheval attelé b une cbarette: voulant contenir les vifs mouvements de l'animal, il tombe sous la cbarette, les roues lui écrasent la tête et on ne relève plus qu'un cadavre! La Banque Nationale ayant réduit de on pour cent le taux de l'escompte, le conseil d'ad ministration delà BanquedeFlandre vient d'arrêter les conditions suivantes Traites acceptées3 Effets de commerce non acceptés 3 ij2 L'opinion s'accrédite sur les bancs de la Chambre des Représentants que, malgré l'insis tance qu'y pourra mettre le ministère, une propo sition d'ajournement sur le projet relatif aux fortifications d'Anvers est probable, et qu'elle ren contrera de nombreux adhérents aussi bien parmi les membres de la gauche que parmi les membres de la droite. Ou paraît vouloir, dans la chambre, profiter de ce que la tournure des événements actuels enlève au projet tout caractère d'urgence et l'on demandera b réfléchir. Êclio de Brux.) Le gouvernement a invité le syndicat des agents de change de Bruxelles et celui d'Anvers, b coter chaque jour le prix des monnaies étrangères et particulièrement des pièces d'or de vingt francs. Ces pièces d'or se vendaient b la Bourse de Bruxelles du 18 et du 19 de ce mois au taux de 19 fr. 80 c. {Moniteur.) Le docteur Maris vient d'inventer un excel- lentremèdecontre les fourmis, qui causent, pendant la belle saison, tant de mal b l'horticulture et particulièrement aux jardins potagers où ces insectes creusent les parcs et ravagent les légumes. Le remède est des plus simples et applicable en tout lieu prenez de la suie, fraîchement recueillie d'une cheminée quelconque, et répandez de cette matière, sans la ménager, sur toutes les places occupées par des fourmis qui ne tarderont pas b disparaître. Des miliciens, retournant dans leurs foyers, sont arrivés cesjours-ci b Ypres et dans les environs. —1 Les pièces d'or de 20 francs étaient cotées b la Bourse de Bruxelles du 20 juillet au taux de 19 fr. 82 c., et du 21 juillet.au taux de 19 fr. 85 c. On a remarqué qu'il y avait côte b côte dans l'armée franco-sarde L'empereur Napoléon et son cousin le prince Napoléon; Victor-Emmanuel; Un d'Orléans, le Duc de Chartres; Garibaldi; Un frère d'Orsini; Monlanelli; Ulloa; Enfin Kossuth, désarmé avant d'avoir pu com battre. Londres, 21 juillet. La situation de la Tamise continue b inspirer de vives inquiétudes, et la mortalité témoigne de ses R influences délétères on se rappelle qu'il y a huit jours, les chiffres des décès avait augmenté de 1,002 b 1,228. Le rapport officiel publié aujour d'hui constate que le nombre des morts ponr la semaine dernière s'est élevé b i,4oo. Eu com parant ce chiffre avec la moyenne des dix années précédentes, et en tenant compte del'augmentation de la population, le chiffre moyen est dépassé de 5oo morts. Le rapport constate également une recrudescence considérable dans les morts des suites de la diarrhée; elle a été, de semaine en semaine, de 34, puis 58, et i32; la semaine dernière le chiffre s'est élevé b 264, le double exactement de la semaine précédente. Le prince Napoléon est arrivé b Paris, de retour de l'Italie où il a commandé le 5e corps. Une correspondance parisienne dit au sujet des dispositions actuelles de ce prince Ce que j'entends dire, a l'air d'un coDle! Le prince Napoléon lui-même, le gendre de la révo lution, qui passait pour être un des boutes-feu de ces malheureuses affaires, est b moitié converti b la cause de l'ordre. Il paraît que la composition de son fameux cinquième corps lui a occasionné plus de dégoût encore que de peine. Les libéraux italiens voulaient bien crier, acclamer, s'enthousiasmer, mais ils ne voulaient pas s'enrôler sous les bannières de la discipline et du sac; les campagoards du pays conquis plutôt que délivré, ne dissimulaient pas leur haine du Piémont et un peu de la France; on leur disait Soyez soldats aujourd'hui, pour être demain des citoyens libres, et ils imitaient le cbien de Jean de Nivel les, qui se sauve quand on l'appelle. Bref, le prince Napoléon n'est parvenu b recruter que trois b quatre mille héros incapables de la moindre obéis sance militaire. Le tempérament, b la fois laxatif et fiévreux de son cinquième corps, l'effrayait! Il pressentait qo'b la première rencontre l'Autriche se fût rattrapée sur lui de la défaite de Solferino. Aussi assure-t-on, contrairement b toutes les pro babilités de la politique, que l'armistice d'abord, la paix ensuite, lui ont été fort agréables; même on ajoute que les avis qa'il faisait parvenir b l'Empe reur sur l'état général et réel des esprits en dehors des vaurieos, ont contribué sérieusement b la résolution prise par l'Empereur d'arrêter les frais. C'est l'intention du gouvernement français de protéger les Vénétiens, les Toscans et le peuple des duchés. En fait, il semblerait que le gouverne ment de France a un vif désir de réparer les erreurs contenues dans le récent traité de paix. La tâche que la réflexion a imposée b l'Empereur et b ses conseillers est très-difficile. L'armée française restera en Italie. Il règne toujours une grande activité dans nos arsenaux, notamment dans ceux de la marine. On parle de la mise en chantier de plusieurs navires de haut bord. Il est question aussi de la construction d'un nouveau mortier sur le modèle qui aurait été fourni par l'Empereur sa force de projection serait beaucoup plus terrible encore que celle des fameux mortiers de Sébaslopol; aucune muraille, aucun obstacle ne pourrait résister b ses coups.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 3