43me Année.
Samedi 30 Juillet 1859.
N<> 4,365.
FOI CATHOLIQUE. COHSTITUTION BELGE.
7 F F. S S30 Juillet.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
REVUE POLITIQUE.
LE PROPAGATEUR
pour la tille 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
pour le dehors FR. 7*50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
POCR 5 MOIS.
DÉPÊCHES ANGLAISES.
Londres, mercredi, 37 juillet.
Les journaux réfutent la note du Moniteur et
déclarent que les armements de l'Angleterre sont
nécessités par ceux de la France.
Le Morning- Posl publie une dépêche dans
laquelle il est dit que la Sardaigoe a nommé M.
Des Ambroix pour la représenter b Zurich, mais
que l'Autriche a refusé de négocier avec le pléni
potentiaire piémootais. Cette puissance veut que le
cabinet de Turin accède au traité lorsqu'il sera
conclu entre la France et l'Autriche.
DÉPÊCHES FRANÇAISES.
Marseille, mercredi, 37 juillet.
La Presse d'Orient publie dans de loogues
colonnes des plaintes sur l'accroissement du bri
gandage. Les crimes sur les chrétiens restent
ordinairement impuois. Le même journal dément
aussi le passage d'un discours de l'ambassadeur
anglais lequel avait affirmé que le témoignage des
chrétiens était admis en justice. Enfin, la Presse
annonce que le Sultan va accréditer un ministre
permanent b Rome.
Paris, jeudi matin, aS juillet.
Le Moniteur annonce que l'Empereur a décidé
que les armées de terre et de mer seraient, dans le
plus bref délai, remises sur le pied de paix.
Il fait conoaître également que Sa Majesté a
présidé hier une réunion du conseil privé et le
conseil des ministres.
DÉPÊCHES ITALIENNES.
Turin, mercredi soir, 27 juillet.
La Gazette piémonlaise publie une circulaire
adressée par le ministre de l'intérieur anx gouver
neurs et intendants des provinces.
Le changement de cabinet, dit cette circulaire,
n'apporte pas de sérieuses modifications dans la
marche politique de la Sardaigne.
a Le nouveau ministère continuera b favoriser le
plus largement possible le développement des
grands principes qui sont la base de notre droit
public.
Le ministre demande ensuite l'appui de ses
dépendants pour tranquilliser les esprits découragés,
raffermir la foi dans le droit et la liberté et prépa
rer les provinces annexées aux institutions libérales.
La circulaire conclut en promettant des réformes
pour étendre les libertés communales et provin
ciales.
Turin, mercredi, 27 juillet.
Il résulte d'un rapport du ministre de l'intérieur
de Toscane que jusqu'à présent i4i municipalités,
y compris celles de Livourne et de Florence, se
sont ptononcées, après délibération, en faveur de
l'annexion an Piémont. Les votes ont réuni 609
voix affirmatives contre i5 voix négatives. Ces
muoicipaliiésreprésentent les intéiêts de i,i"35,865
habitants. Le tésultat des élections de l'Assemblée
représentative spéciale sera favorable b la cause de
l'indépendance. Lorsque l'Assemblée sera réunie,
les autres commuoes du pays se prononceront.
DÉPÊCHES ALLEMANDES.
Munich, mardi, 36 juillet.
M. le comte de Rechberg vient de transmettre b
tous les gouvernements étrangers le texte des
préliminaires de la paix de Villafranca. Les limites
socl en ligne directe jusqu'au Pô.
Le cabinet de Vienne a également fait commu
niquer aux gouvernements étrangers des docu
ments propres b justifier les paroles de l'empereur
François -Joseph dans son Manifeste après la con
clusion de la paix.
DÉPÈCHES RUSSES.
S'-Pétersbourg, mardi matin, 36 juillet.
La Gazette du Sénat publie le traité en douze
articles conclu b Tien-Tsiug entre la Russie et la
Chine. Ce tiaité, ratifié par les deux puissances,
contient entre autres dispositions, l'autorisation
pour la Russie d'entretenir des ministres b Pékin et
de protéger les missionnaires chrétiens. II y aura
chaque mois un courrier entre Kiachta et Pékin.
La Patrie de Paris signale des collisions qui
auraient eu lieu b Pt-saro, entre les troupes du
Saint-Pére, Suisses et chasseurs indigènes. Le récit
de la Patrie emprunté b one lettre de Ravenne,
exagère singulièrement les faits, si nous en croyous
d'autres avis dont la source est beaucoup plus
certaine.
La situation de l'Italie n'offre d'ailleurs rien de
rassurant et ne promet rien de stable. Bologne et
une partie de la Romagne se maintiennent en état
de rébellion contre l'autorité légitime du S'-Père
le Piémont est loin de renoncer b l'annexion des
duchés de Parme, de Modène et même de Toscane,
et provoque ouvertement les brigues du parti
révolutionnaire, hostiles au rétablissement des
dynasties légitimes; lord Palmerston, s'il faut s'en
rapporter au langage de ses journaux, favorise et
nourrit ces prétentions de la Sardaigoe, et Victor-
Emmanuel, dont Napoléon 111 paraît condamner la
politique révolutionnaire, est tout prêt, dit-oo, b se
jeter dans les bras de l'Angleterre.
L'abdication du grand duc de Toscane en faveur
de son fils est confirmé; et l'ou ajoote que le
nouveau grand-duc est décidé b donner une con
stitution aux Toscans. Ou attribue également la
même inteution b la duchesse de Parme. De son
côté, le correspondant du Journal des Débals
éctit b cette feuille que M. de Meuneval, envoyé en
mission spéciale par l'Empereur Napoléon, a remis
b Pie IX one lettre contenant des demandes de
réformes se rapprochant beaucoup de celles que
l'ambassadeur de France avait été chargé de faire
en 1857, mais qui alors ou ne furent pas officiel
lement piésemées ou ne furent pas accueillies. Les
réformes dont il s'agit auraient pour base la sécu
larisation du gouvernement, l'établissement du
système représentatif, la décentralisation adminis
trative et la confection d'un Code semblable au
Code Napoléon.
D'autre part, le Constitutionnel annonce que le
Pape aurait accepté la présidence honoraire de la
Confédération, mais, sur ce point, l'Univers le
dément catégoriquement. Il en est peu qui croient
b la vitalité de la future Confédération, qnoiqu'en
aient auguré les signataires de la paix de Vrlla-
franca. Un personnage important disait, au rapport
d'une correspondance romaine 11 faut laisser le
temps souffler sur cette bêtise la Confédération
italienne est un mot jeté aux imbéciles qui vont
croire pendant quelques jours que c'est quelque
chose. Quant b la présidence honoraire, soyez
certain que ce n'est rien. On baise le pied du
a Pape, mais qui voudra donc baiser le pied du
président?
Le correspondant, auquel nous empruntoos cet
on dit, fait en ces termes leur part d'avantages anx
trois gouvernements engagés dans la guerre
Le Piémont va devenir le bouc émissaire de
tontes les malédictions de l'Italie. Il ne l'aura pas
volé. Il ne retiendra pas Milan. Nous Milanais,
sous ces marionnettes de Piémont, s'écrient
dans des transports de mépris les gens de la grande
ville lombarde, que cela n'arrive jamais!
Victor-Emmanuel, après avoir renié les traditions
de sa noble maisonpour se faire l'esclave de la
révolution, s'éteindra frappé par le Pce homini
illi du Pape. Si par on traité secret antérieur b
la guerre, il a cédé le berceau de sa race, la Savoie,
b Napoléon, celui-ci a pu dire b François-Joseph
A nous deux l'Italie.
L'Autriche sort de cette lotte épique amoin
drie pour un temps dans son territoire, mais sin
gulièrement agrandie en son influence prétexte
de la guerre. Elle avait jusqu'ici campé en
Italie. Aujourd'hui elle prétend s'y asseoir dans les
Congrès avec l'autorité et la puissance que lui
donnent son armée son génie administratif et
diplomatique.
La vérité sur les situations les plus graves se
trouve quelquefois exprimée par des paroles ou
des productions triviales. Vous est-i! tombé sous
les yeux une caricature publiée en Allemagoe?
Napoléon en barbier, la résille de Figaro sor la
tête, est en train de faire la barbe b l'Autriche, il
l'a déjb rasée b moitié; la Russie vient de quitter
le siège, elle passe complaisamment la maiD sous
son frais menton la Prusse noue la serviette autour
de son cou et s'apprête; Jobn Bull, sur la porte,
fait mine d'entrer, et on lui dit: Tout b l'heure!
Chacun sod tour.
Après avoir persuadé b l'Angleterre qu'il a
oublié les griefs de son oncle, Napoléon dit b
Bordeaux son fameux mot L'Empire c'est la
paix. Il s'arme et bat la Russie. Or de la paix
avec celte puissance est sortie la guerre avec l'Au
triche. De la paix avec l'Autriche va sortir la guerre
avec l'Angleterre. L'influence russe en Turquie et
l'indépeudance des Turcs ont été le prétexte de la
guerre de Crimée, comme l'influence de l'Autriche
en Italie et l'indépendance des Italiens ont été le
prétexte de la guerre en Lombardie. Et si ces deux
guerres oui été arrêtées au moment où l'on semblait
en devoir recueillir les fruits et malgré les intéiêts
et la volonté des alliés, c'est que le but secret qui
les a fait entreprendre était atteint. Les deux
grandes alliances d'Alexandre et de François-
Joseph sont réalisées Mes canons rayés sont en
Italie, ma flotte est dans l'Adriatique. Vos armées
sont prêles. Prenons Malte, les Iles Ioniennes,
a fermous le détroit. Si les Anglais ne veulent pas