Le Conseil communal de la ville d'Ypres
vient d'adresser la pétition suivante MM.
les membres de la Chambre des Repré
sentants
céder Gibraltar, je vais le leur arracher fa Lon-
dres. Pendant ce temps, on perce l'isthme de
Snec et fa nous le commerce des Indes! Que les
vaisseaux de l'Aogleierre doublent fa jamais le
a cap de Bonne-Espérance.
Au reste ces appréciations ne constituent pas
une simple opinion individuelle, mais ont généra
lement cours et constituent, en quelque sorte,
l'opinion courante.
A MM. 1rs membres de la Chambre des Repré
sentants, le Conseil communal de la ville
d'Ypres.
Messieurs,
Parmi les nombreux travaux d'utilité publique
qui font l'objet du projet de loi déposé le 20 de ce
mois, par le gouvernement sur le bureau de la
Chambre, il n'en est pas un seul qui doive s'exé
cuter dans l'arrondissement dont notre ville est le
cbef-iieu; l'arrondissement d'Ypres est complète
ment oublié.
Cet oubli est d'aotaDt plos regrettable que, par
le projet de loi même, lès excédants des ressources
de l'État sont engagés durant plusieurs années, et
par conséquent que, durant ce laps de temps,
l'oubli dont la ville et l'arrondissement d'Ypres
sont victimes ne pourra être réparé.
Il est cependant, messieurs, uu travail d'utilité
publique dont l'exécution est réclamée par les
habitants de notre ville et de notre arrondissement
depuis longues années; nous voulons parler du
canal de jonction de la Lys au canal d'Ypres.
L'utilité de ce travail est incontestable au point
de vue national ce canal compléterait une ligne
de navigation entre le Hainaut et la mer du Nord,
cette ligne se composerait des canaux de Mons fa
Coudé, de Pomraeroeul fa Antoing, l'Escaut, le
canal de Bossuyl fa Courtrai, la Lys, le canal de
jonction fa construire, le canal d'Ypres, l'Yser, le
canal de Plasschendaele et les ports de Nieuport
et d'Ostende.
Cette communication complétée par le canal de
jonction que uous sollicitons établirait aussi par les
canaux de Dunkerque et de Bergues des relations
directes entre le Hainaut et le nord-ouest de la
France.
La ville et l'arrondissement d'Ypres retireraient
d'incontestables avantages de l'exécution de ce
travail. Aujourd'hui, le charbon, la cbaux, les
pierres et autres matières pondéreoses que le Hai
naut produit, font pour arriver fa Ypres un voyage
immense; les bateaux qui apportent ces matières fa
Ypres, parcourent les canaux de Mons fa Condé, de
Pommerœol fa Antoing, l'Escaut jusqu'à Gand, les
canaux de Bruges et de Plasschendaele, ils entrent
dans l'arrière-port de Nieuport, puis dans l'Yser
pour arriver enfin au canal d'Ypres.
Il est facile de comprendre combien on pareil
voyage augmente les frets, dans de telles condi
tions, le haut prix des matières premières rend
toute industrie impossible en notre ville, malgré
nos efforts et ceux du gouvernement.
Le projet de jonction de la Lys au canal
d'Ypres n'est pas nouveau; il fut conçu par
Vauban, dnrant l'occupation de la West-Flandre
par Louis XIV; sous le gouvernement des Pays-
Bas le capitaine do génie C. Allewyo, fut chaigé
de faire et fit un projet complet de ce travail; plus
tard MM. les ingénieurs Noël, Wolters, et il y a
peu de temps M. Vanderheyden fa Hauzeur élabo
rèrent aussi des projets complets de ce canal de
jonction.
Les tracés proposés par ces ingénieurs ne sont
pas les mêmesmais tous ont pour bot de relier
directement, par une voie navigable, le Hainaut fa
la mer du Nord.
Si nous sommes bien informés, le canal fa creuser
aurait, suivant les divers projets, un développe
ment de 16,000 fa 19,000 mètres, et les devis
s'élèvent de 5,5oo,ooo fa 6,5oo,ooo.
En résumé, le canal de jonction dont nous
demandons le creusement est un travail d'utilité
générale, il retirerait la ville d'Ypres de son isole
ment et y rendrait l'implantation d'une industrie
possible.
Le projet est étudié, il est d'une exécution facile
et relativement peu coûteuse.
Enfiu, la ville et l'arrondissement d'Ypres ne
retireront aucun avantage du grand projet de
travaux publics déposé par le gouvernement; la
construction du canal de jonction serait un acte de
réparation et de justice.
Nous vous prions, messieurs, de vouloir bien
voter le crédit de 5,5oo,ooo fr., nécessaires pour
permettre au gouvernement d'exécuter le travail
dont s'agit, on tout au moins lui accorder l'autori
sation de concéder, fa des conditions qui en rendent
l'exécution possible (minimum d'intéiêt par exem
ple), un canal réclamé depuis si longtemps dans
l'intérêt de tous par les habitants des provinces de
Hainaut et des Flaodres.
Ypres, le 24 juillet 185g.
Suivent les signatures.)
Les diverses sections se sont réunies mercredi, fa
midi. La deuxième s'est occupée du projet de loi
portant exécution de divers travaux publics.
L'ajournement a été adopté par six voix contre
une, et cinq abstentions. Uo membre ayant ensuite
proposé la disjonction de la partie du projet qui se
rattache fa l'établissement fa Anvers d'une nouvelle
enceinte fortifiée, dix membres se sont prononcés
pour, un membre a repoussé la proposition, un
s'est abstenu.
Une autre proposition de diviser le projet en
autant de projets divers qu'il y a de liltera, a été
adoptée par 6 voix contre 4 et 2 abstentions.
Au sein de la troisième section la disjonction a
été adoptée par 8 voix contre 6. La section a fait
inviter le ministre de la guerre fa venir lui doooer
des explications sur les plaos proposés. Le reste de
la séance a été consacré fa l'échange d'observations
sur les différents systèmes de défense du pays.
La quatrième section a, au contraire, rejeté la
disjonction que M. Van der Doockt avait proposé.
La cinquième n'a pris aucune résolutionmais
elle a entendu M. le ministre de la guerre et a
longuement examiné les plans relatifs au projet de
la grande enceinte et des forts détachés.
La sixième section a également entendu M. le
ministre de la guerre, qui a déclaré que, au cas où
le pays serait envahi, le terraio serait défendu pied
fa pied. Le ministre a également déclaré que la
construction delà grandeenceinten'aurait pas pour
conséquence une augmentation du budget de la
guerre.
Celte section s'est ensuite occupée do projet de
loi relatif fa l'enquête parlementaire, qu'elle a
adopté après quelques additions de peu d'impor
tance. Son rapporteur, M. Savart, a été chargé de
demander fa la section centrale d'examiner l'oppor
tunité de fixer une époque rapprochée fa laquelle
elle devra être terminée. Elle a décidé, en outre,
que les frais de l'enquête seront supportés par le
budget de la Chambre, et que la commission
siégera au Palais de la Nation.
La Chambre des Représentants a entendu jeudi
les développements de la proposition de M. B.
Dumorlier, tendant fa étendre fa toutes les élections
faites le i4 juin dernier, le principe d'enquête
adopté pour celles de Louvain.
Cette proposition ayant été appuyée par plus de
cinq membres, la discussion a été ouverte sur sa
prise en considération. M. Muller a combattu la
prise en considération. M. B. Dumorlier lui a
répondu. La discussion a été continuée vendredi.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêtés royaux du 27 juillet
M. H. Bonté, secrétaire communal fa Poperinghe,
est nommé juge suppléant fa la justice de paix du
canton de Poperinghe, en remplacement du sieur
Berten, démissionnaire.
La démission de M. Cuvelier, de ses fonctions
déjugé suppléant fa la justice de paix du canton de
Furnes, est acceptée.
NÉCROLOGIE.
M. Tarte, procureur du roi près le tribunal
d'Anvers, est mort lundi soir, fa sa campagne, des
suites de l'apoplexie dont il avait été frappé il y a
quelques jours. Il était âgé de 61 ans.
ANGLETERRE.
INCENDIE DANS LES DOCKS DE LONDRES.
Nous apprenons fa l'instant qu'uo violent incendie
a éclaté lundi dans la partie des Docks où se trou
vent les eaux-de-vie en entrepôt. Nous ne con
naissons aucuns détails précis. L'incendie aurait
éclaté dans la matinée, et se serait développée
immédiatement avec une fureur indescriptible. Des
secours immédiats ont été organisés avec une
grande rapidité et des pompes sont arrivées en
toute hâte de tous les points de la capitale. Les
pompes fa vapeur de la Tamise ont été remorquées
sur les lieux, mais il est fa regretter que de terribles
accidents aient été signalés un grand nombre de
pompiers ont été blessés. Déjfa, fa 2 heures, une
trentaine de personnes avaient déjfa été victimes
de leur dévouement et avaient dû être transportées
fa l'hospice le plus voisin; on affirmait même qu'une
ou deux avaient succombé.
On voit en ce moment près Barassie, rapporte
le Kilmarnock Post, on nid d'alouettes que
la femelle a placé le long des rails du chemin de fer
des mines de Kilmarnock, contre une des traverses.
Les trains passeutet repassent sans déranger l'oiseau
couvant ses oeufs. Il y a quelques jours, des char
bons tombés do foyer d'une locomotive ont consumé
la moitié du nid, l'alouette n'a pas bougé, aimant
mieux périr que d'abandonner son poste. Telle est
la force de l'iostinct chez certains animaux.
Au Punjaob, l'année dernière, les animaux
féroces ont tué cinq hommes, une femme et deux
cent quatre-vingt-treize enfants; ils ont blessé
deux hommes, quatre femmes et cent soixante-six
enfants. On a détruit l'année dernière 834 tigres,
léopards, ours, loups et hyènes. Morning-Herald
FRANCE.
Un accident est arrivé mardi vers deux heures
de l'après-midi sur le chemin de fer du Nord, fa 10
minutes de la station d'Erquelinnes. Un voilurier
ayant trouvé la barrière ouverte, s'était engagé
sur la voie avec un attelage de cinq chevaux. Le
train-express venant de Paris, arrivait précisé
ment en ce moment et la locomotive est venue se
jeter sur les deux derniers chevaux l'un a été tué,
l'autre blessé. Heureusement que cet accident, dont
la responsabilité incombe tout entière au garde-
barrière, n'a pas eu de conséquences plus funestes
les voyageurs n'ont éprouvé aucun choc et le con
voi a pu continuer sa marche sans s'arrêter.
Le prince Napoléon, d'abord assez satisfait
de la paix, paraît depuis quelques jours très-dis
posé fa restreindre désormais la part qu'il preoait
aux affaires et fa se retirer peu fa peu de la politique.
On parle même d'un voyage en Amérique que
projetterait S. A. I.
D'après des lettres de militaires de la garde
impériale, adressées fa leurs camarades qui sont