43me Année. Samedi 13 Août 1859. Nos 4,368 et A,369. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. LE PROPAGATEUR POUR LA. VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. 7F RE S, 13 AOÛT. C'est le 8 que se soot ouvertes les confe'rences de Zurich, ou plutôt que les plénipotentiaires des trois puissances belligérantes se sont rencontrés pour la première fois. Rien ne paraît encore décidé au sujet de la tenue d'un congrès européen. Il est douteux d'ailleurs que le gouvernement anglais y accède. Sans doute lord Palmerston ne demande pas mieux que de pouvoir s'immiscer dans les affaires de l'Italiemais uo congrès des grandes puissances ne serait peut-être pas ses yeux l'endroit le plus favorable pour faire valoir ses idées et ses prétentions politiques. Quant la fédération italienne on en tient toujours la réalisation pour plus que problémati que. Il se joue sous l'influence du Piémont une comédie de vote universel en Toscane, Modèoe et Parme, qui tend le rendre impossible. Victor- Emmauuel relire, il est vrai, les gouverneurs qu'il avait daos les trois duchés, mais ces gouverneurs, en se retirant, laissent dans l'exercice de leurs fooctions les administrateursqu'ilsavaient nommés. De sorte que l'élection des assemblées appelées h exprimer le voeu des populations se fera sous l'in fluence des créatures et des instruments de la poli tique piéraonlaise. Oo parle, en même temps, d'un accord qui aurait lieu entre Modèoe et la Toscane pour lever une armée destinée empêcher le retour des an ciennes dynasties si le vote universel se prononce contre elles, comme cela paraît inévitable avec les moyens que l'on emploie. On comprend que les éléments ne manqueront pas cette armée; le Piémont les trouvera dans ses propres troupes ou da ns les volontaires de Garibaldi. Toute cette comédie où la violence a sa part et l'hypocrisie la sienne, a pour objet d'annexer au Piémont les territoires que les préliminaires de Villafrauca ne lui ont pas attribués, la Toscane, Modène et Parme. L'Angleterre qui joue le rôle de compère dans ce tour de prestidigitation, ne manque pas de faire répéter chaque jour par ses journaux qu'il faut laisser l'Italie aux Italiens, ce qui veut dire qu'il fant la laisser au Roi de Piémont qui y exerce une influence prépondérante et exclusive depuis que l'Autriche a repassé le Miocio. Mais ces diverses prétentions du Piémont, cette soif d'annexion dont il est tourmenté teudent a rendre la confédération italienne impossible. Ce n'est point sans raison qu'une correspondance parisienne observe que si les résultats militaires des glorieux combats livrés par l'armée française subsistent, les résultats politiques qui en devaient sortir, sont gravement compromis par la politique du Piémont. Daos les Légations, la population honnête cher che secouer le jong révolutionnaire qui pèse sur le pays. Les campagnes, dit le Nord, commen cent réagir énergiquement contre les villes, et dans la province de Bologne le gouvernement pro visoire a dû recourir la force des armes pour rétablir l'ordre, c'est-à-dire pour maintenir le désordre. Dernièrement, la Chambre des Lords, la seconde lecture d'un bill relatif anx lois de la milice a fourni lord Stratford de Redcliffe l'occa sion d'insister de nouveau sur la nécessité de for tifier l'organisation de l'armée, [.'ancien ambassa deur de la Grande-Bretagne Constanlinople a déclaré, a ce proposqu'il voyait l'Angleterre entourée de dangers et qu'il n'y aurait rien d'im possible ce qu'uoe guerre nouvelle éclatât pen dant les prochaines vacances parlementaires. Deux articles consécutifs de M. Granier de Cassagnac excitent aujourd'hui nne vive sensation. M. de Cassagnac est du nombre de ces écrivains dont le gouvernement impérial a coutume de se servir pour lancer dans la circulation certaines idées qu'il se réserve d'exploiter plus tard et dont la mission consiste au su de tous préparer les esprits pour quelque nouvelle eoireptise. M. Gracier de Cassagnac a donc pris ombrage du projet du gouvernement belge relativement aux fortifications d'Aoveis. Le rédacteur du Constitu tionnel y voit un acte de méfiance injurieuse pour son gouvernement. A son point de vue les forts que l'on doit élever snr l'Escaut sont dirigés contre la France et en vue d'offrir l'Angleterre un peint d'appui contre elle sur le cootinent. Son langage récèle des menaces plus on moins voilées et contre la Belgique et contre l'Angleterre. Au reste ce n'est point la première fois que le gouvernement français, non content de tout régenter chez lui, manifeste la prétention de s'ingérer daos les affaires même intérieures des autres. LES CONFÉRENCES DE ZURICH. On lit dans une correspondance adressée de Paris, le 3, 1 Osl-Deutsche - Post Les conférences de Zurich auront lieu entre la France et l'Autriche d'un côté, la France et le Piémont de l'autre, de sorte qu'elles aboutiront trois traités; l'un entre les empereurs d'Autriche et de Francel'autre entre Napoléon et Victor- Emmanuel, et le troisième entre1 t'Auirictie et la Sardaigne. Mais c'est là une affaire de forme qui peut subir diverses modifications. Le principal, c'est que la Sardaigne s'est enfin rendue au désir de la France, aussi bien au sujet de l'entrée dans la Confédération italienne que relativement la reconnaissance des dynasties légitimes daos les trois duchés et au rétablissement des bonnes rela tions avec le Saint-Siège. Ce dernier point est offert par l'empereur Napoléon au Pape, comme équivalent pour les demandes de réformes dans l'État de l'Église, présentées sous la forme de désirs respectueux. Ces réformes sont le centre et le point le plus délicat de la question. Si le fameux Congrès européen n'avait pas échoué contre la résistance de l'Autriche, il échouerait contre les égards dus au Pape, qui ne consentirait en aucun cas ce qne trois États non catholiques fussent pris pour arbitres des réformes introduire par le successeur de Saint-Pierre. C'est par ce motif qne l'affaire a été si vite abandonnée du côté de l'Autriche. Le Congrès italien, qui succédera la conclusion définitive de la paix, rencontrera beaucoup de difficultés. Mais si la France et l'Autriche restent d'accord, il se tiendra sans risque. La question la plus prochaine n'est ni une guerre entré la France et la Grande- Bretagne, ni nne guerre contre la Prusse c'est celle de savoir si la France et l'Autriche, après la paix de Zurich, seront des amies agissant de concert en Italie, ou si les germes de l'ancienne inimitié re commenceront pousser sur le sol italien dès les dois premiers mois. Il existe Roulers, depuis quelques années, dans la congrégation des jeunes gens, nne société litté raire, sous le nom de Vlaemsche Jeugd Jeunesse Flamande). Cette Société a pour but d'inspirer aux jeunes gens, l'amour de la langue maternelle; et de lui faire étudier un idiome qui mérite son attention sous tant de rapports. Oo a proposé, cette année, pour premier sujet du concours littéraire toutes les congrégations de la jeunesse flamande, Verhevenheid der Faderlandsliefde Sublimité de tamour de la patrie). Le jury, composé de M. l'abbé Verbeke curé et de MM. Reos et Blieck, littérateurs, vient de dési gner le i' prix M. Auguste Vonck d'Ypres, membre de la congrégation des jeunes gens de cette ville, et ancien élève du collège S'-Vincent de Paul. Noos félicitons M. Vonck d'avoir assez de courage malgré ses occupations continuelles, de cultiver avec tant de succès une langue, par trop négligée de nos jours. On assure, dit Observateur, que la Chambre des Représentants sera convoquée pour le mardi 16 de ce mois. La lettre suivante adressée aux membres de la Chambre des Représentants, semble dénoter l'in tention de faire discuter la loi relative aux fortifi cations d'Anvers et aux travaux publics avant que l'arrondissement de Louvain soit représenté dans le Parlement. C'est là un déni de justice qui soulè vera sans donle de vives réclamations la Chambre et contre lequel tout ami de la justice ne cessera de prolester Bruxelles, le g août 1859. Monsieur et honorable collègue, Le rapport de la section centrale sur le projet de loi concernant l'exécution de divers travaux d'utilité publique vous sera distribué ce soir; celui qu'elle a fait sur le projet de loi relatif la réduc tion des péages du canal de Cbarleroi l'a été ces jours derniers. Avant qne ces deux objets aient été discutés par la Chambre, le rapport sur les mesures organiques de l'enquête aura pu être imprimé également. J'ai donc cru ne pouvoir différer pins loogtemps de la convoquer. J'ai l'honneur de vous inviter, en conséquence, vous réunir au Palais de la Nation, mardi prochain, i6août, a heures. Le projet de loi de travaux publics est mis en première ligne l'ordre du jour. Veuillez agréer, monsieur, et honorable collègue, l'assurance de ma haute considération. Le président de la Chambre des Représentants Aug. Orts. Tons les efforts qni se font depuis quelques jours parmi nous, propos de la question d'Anvers, ont pour résultat d'augmenter la difficulté de la situation. Il fallait l'intérieur rapprocher les esprits; on les divise. Au dehors, on devait rassurer et même com poser. Voici qu'on monte cheval et qu'on se provoque. Nous ne pouvons qne plaindre nos représen tants qu'on place entre deux écneils S'ils repoussent le projet, ils déterminent une crise l'intérieur; S'ils aduptent le projet, ils ont en perspective une rupture possible avec une puissance voisine, avec la France. L'ajournement peut seul nous tirer de cette impasse. [Écho de Bruxelles.) Le gouvernement estime 48 millions les dépenses de l'agrandissement d'Anvers. Ce chiff e fait sourir les hommes compétents. Le minimum de la dépense sera, ce qu'ils affirment, et ils sont en mesure de le prouver, de 8o millions, sans compter les frais de l'armement sans compter non plus l'établissement de la marine militaire. Ce sera donc au moins i5o millions tout compris. Maintenant, on se dit l'oreille que nous n'in terviendrons en tout casque pour 48 millions

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1