43me Année. Mercredi 24 Août 1859. N<> 4,372. DONA CLARA (1522). pour la. ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. T P Ri 53 S24 Août. REVUE POLITIQUE. LE PROPAGATEUR Rien ne transpire encore sur les résultats des conférences de Zurich. Oo remarque seulement avec un certain étonnement que les plénipoten tiaires de France et d'Autriche contiauent tenir des séances auxquelles les plénipotentiaires sardes n'assistent pas. Le Piémont se retire—t—il des con férences, ou le cabinet de Turin, résigné k accepter les conditions stipulées par la Franceveut-il seulement se donner aux yeox des Italiens le mérite de subir un traité qu'il n'aura pas négocié, en insiouant que s'il avait pu suivre sa pensée, la Lombardie n'aurait eu k payer aucune part de la dette autrichienne, et la Véaéiie aurait été affran chie de la domination allemande? Entre-temps la révolution suit sa marche prévne en Italie. L'assemblée nationale de Toscane a voté k l'unanimité l'annexion au Piémont. L'assemblée de Modène, qui suit de point en point l'exemple de celle de Florence, a prononcé le même jour la déchéance de la maison d'Esté, pais elle a pris en cousidération, toujours k l'unanimité, une propo sition en faveur de l'annexion k la Sardaigne. L'Autriche voudrait employer la force pour amener la restauration des ducs. La France s'est opposée jusqu'à ce jour a cette manière de voir. Le Constitutionnel professait dernièrement cette opinion Des restaurations k main armée, disait la feuille semi-officielle, ne conviennent ni k notre politique, ni k notre honneur, ni k l'intérêt bien entendu des princes que l'on rétablirait ainsi. L'histoire moderne doit avoir appris k chacun que, de nos jours, on règne par les peuples, on ne règoe pas contre eux. Des trônes que soutiennent des baïonnettes étrangères ne sont guère solides. Noos pouvons faire des vœux pour que les dynasties et les peuples Je l'Italie centrale en arrivent enfin k line réconciliation désirable sous tous les rapports. Nous ne nous sommes pas engagés k aller pins loin. Oo a dit qu'an moyen de l'amnistie générale, dont le bénéfice sera surtout recueilli par les sic- caires et les affidés de la démocratie révolotion- (Suite. Voir le n° du Propagateur.) III. DONA CLARA. Don Alvar, prisonnier et dangereusement blessé, avait été transporté k Tolède, et renfermé dans une des tours qui surmontent les remparts de la ville. Dès que Pona Clara eut appris la captivité de son père, elle conrut trouver le gouverneu-, et elle obtintapiès de longues supplications, la grâce de partager sa prison. Sa duègue et ses fem mes la conduisirent jusqu'à la poite surbaissée de la tour, qui se referma sur elle seule. Elle fut reçue, an bas d'un sombre escalier, dont la spirale se perdait dans les hauteurs démesurées de la voûte, par le capitaine de cette petite forteresse, vieillard k l'air morose. Il monta devant elle les degrés de pierre repliés sur eux-mêmes; de distance en dis tance on trouvait un petit palier éclairé par une étroite fenêtre, et sur lequel s'ouvraient les appar tements de la tour; c'étaient des salles d'atmes naire, l'empereur Napoléon a voulu se concilier ce parti irrité par le brusque déoouement de la guerre d'Italie. S'il en est ainsii la nouvelle organisation des duchés dans le sens révolutionnaire, ne saurait trouver daus le gouvernement français un contra dicteur très-décidé. Toutefois le Paysfeuille également sémi- officiellen'admet pas l'opinion émise par le Constitutionnel, de même que par la Patrie. La question n'est pas tant,dit-il, desavoir si les princes seront rétablis dans leurs duchés que de savoir quand et comment ils y seront rétablis. Les préliminaires de Villafrauca consacrent la restau ration de ces princesorces préliminaires ne peuvent être modifiés, que dn consentement des deox parties qui les ont signés. Il s'agit donc d'étudier le moyen de concilier l'exécution des conventions avec les vœux et les intérêts légitimes des peuples sincèrement exprimés. Une correspondance parisienne qui semble adopter pour véridiqne la version du Constitution nel et de la Patrie, émet entr'aulres considérations les suivantes Sans doute, dit-elle, l'armée de la ligne de l'Italie centrale, dont Garibaldi vient de prendre le commandement, ne tiendrait pas contre une démonstration de l'armée française, d'une armée autrichienne ou d'une année piémon- taise. Mais comme les Autrichiens ne peuvent intervenir, que les Piémontais n'interviendront qu'en faveur de la révolution qu'ils ont fomentée, si les Français n'interviennent pas, l'armée de la ligue centrale suffira très-bie* pour repousser trois princes saos troupes, et qui oe peuvent iovoqner que leur droit reconnu dans les conférences préli minaires de Villafraoca. Ainsi le tour sera fait. Le Piémont aura le Milanais par le droit de la con quête delà France; il aura les duchés par l'intrigue. L'Autriche protestera, mais n'agira pas; la France ne consentira pas, mais laissera faire. Les choses iront ainsi comme elles pourront et tant qu'elles pourront, jusqu'à une convulsion nouvelle. La seule puissance qui put faire en quelque sorte contre-poids k l'ascendant du Piémont, dit encore le correspondant que docs venons de citer, Naples, semble coudamuée k être emportée k la dérive. Le Roi s'est vu dans la nécessité de licencier remplies de vieilles armures et d'armes sarasines qui étincelaient dans l'ombre. Dona Clara, hors d'haleine, avait peine k suivre son conducteur, et, k chaque repos de l'escalier, elle voyait le passage s'amoindrir k ses yeox. Déjà les rues de Tolède lui apparaissaient semblables k un réseau de ligues confuses; le Tage n'était plus qu'un fil d'argent jeté dans la plaine, lorsque le capitaine dit d'une voix biè»e Nous voici arrivés: Un garde wallonne était en sentinelle devant une porte couverte de lames de fer. Cette porte s'ouvrit... et Doua Clara se jeta k genoux devant le lit ou reposait son père, captif et mourant. Des linges sanglants environnaient la tête pâle du vieillard; et, quoique ses yeux fussent fermés, une expression de souffrance agitait ses traits. Sa fille resta k genoux, immobile, le visage couvert de larmes, doutant de ce qu'elle voyait, se demandant parfois si c'était bien elle, si c'était bien son père, qui étaient lâ daos celle cbainbre brûlante et misé rable, exilés de leur palais de marbre aux frais jardins, aux eaux toujours murmurantes lui, prisonnier d'État elle, bientôt orphelin". Il lui semblait qu'elle était sous l'impression d'un mau vais songe; mais son nom prononcé par son père, ses régiments suisses qui avaient fait la principale force de son père, car là aussi l'esprit d'insubordi nation s'était infiltré. Tont profite k la révolotion et au cabinet de Tarin qui en est l'expression armée. Le Pape, dont la situation est si périlleuse et si difficile au milieu de cette lave révolutionnaire qui se répand incandescente et enflammée, s'est cru obligé de se séparer du cardinal Antonelli et de nommer président du conseil d'État le cardinal de di Pietro. (Le cardinal Antonelli reste toujours secrétaire d'État et président du conseil des minis tres.) On savait depuis longtemps que la politique française agissait dans le sens de ce changement de ministère. Le Pape, comme souverain temporel, dépend d'une manière absolue du bon vouloir du gouvernement français; l'Autriche ne peut plus rien pour lui en Italie; le Piémont ne lui veut qne du mal. Il faudrait que son devoir pontifical l'obligeât k rompre, coûte qne coûte, avec le cabinet des Toileries, pour qu'il fermât l'oreille k la prudence humaine qui lui conseille de marcher aotaot que possible d'accord avec nne puissance qui occupe militairement Rome, et sans l'assistance de laquelle Bologne serait perdue pour le Saint-Siège. Il semble iodiqué que si la politique des Tuileries résiste sur uo point aux révolutionnaires italiens, ce sera sur celui-Ik. Si la démocratie est une force en France, le catholicisme est une force aussi or, nous vivons dans un temps où, plus que jamais, on ne compte qu'avec ce qui est fort. Le tort du grand- duc de Toscane, du duc de Modèoe, et de la duchesse de Parme, c'est de ne pas être forts, et d'avoir contre eux la révolution qne l'on redoute. Le Pape a donc des chances d'être soutenu. Les fortifications d'Anvers sont votées; le minis tère triomphe! Il y avait samedi 106 membres présents; 4 députés, ceux de Louvain subissent toujours l'ostracisme; 6 étaient absents. L'article 1" do projet comprenant les fortifica tions d'Anvers, a été voté seulement par Ô7 membres; ce n'est pas la moitié dn Parlement 41 ont voté contre, 7 se sont abstenus. C'est grâce an vote affirmatif de boit membres de la droite et k l'abstention de deux autres que le avec un accent de surprise et presque de joie, la ramena k la réalité. Elle s'inclina sur le lit, prit la main de don Alvar, et la baisa mille fois, avec un respect plus tendre qu'en leurs jonrs de bonheur; et lui, éten dant la main sur la tête de sa fille, lui dit d'une voix k peine intelligible Ma chère enfant, que le Dieu des miséricor des soit avec vous! Vous voir était la seule joie qne pût désirer encore votre vieux père avant qne de mourir. O mon père! voos ne mourrez pas! je vous soignerai, vous guérirez; nous vivrons heureux encore:... le roi Carlos sera clément;... k sou retour d'Allemagne, ces différends s'arrangeront... Il se peut, ma fille; mais je ne le verrai pas mes heures sont comptées que Dieu doone la paix k notre patrie I... Il se tut, péniblement oppressé. Dona Claia parcourut la chambre, espérant trouver quelques médicaments; il n'y avait rien qu'une jarre pleine d'eau et quelques figues qu'on avait mises la veille k la portée du prisonnier. Elle frappa k la porte, et supplia le garde wallonne de loi ouvrir du dehors

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1