43me Année.
Mercredi 7 Septembre 1859.
No 4,375.
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
T P P. S S7 Septembre.
REVUE POLITIQUE.
LE COMBAT DES TRENTE.
(Suite et fin.) "Voir le n° 4133 du Propagateur
LE PROPAGATEUR
Si nous comprenons bien le discoors du roi
Victor-Emmanuel, toutes les questions relatives h
la Toscane sont pleinement réservées, et l'Europe
en décidera.
La réunion d'un congrès est donc de plos en plus
probable,et l'on va jusqu'à prétendre que le voyage
du prioce de Metternich Vienne se rapporte
cette nouvelle phase dans laquelle l'Autriche ne
refuserait plus d'entrer. En ce cas, la conférence
de Zurich bornerait ses travaux au règlement des
affaires de la Lombardie, et le surplus des questions
serait réservé au futur congrès.
Ce ne sont là que des bruits, mais ils ont pris
depuis deux ou trois jours une grande consistance.
On parle même d'une circulaire de M. de Schlei-
nitzministre des affaires étrangères de Prusse,
adressées aux grandes puissances de l'Europe, dans
le but de préparer l'organisation du congrès.
Quelques journaux français se préoccupent d'une
correspondance, qui a paru dans l'Indépendance
belge, et qui est conçue dans un sens assez hostile
l'Angleterre.
Suivant uoe nouvelle confidentielle de Paris,
une seconde entrevue aurait lieu, dans quelque
ville de Suisse entre l'Empereur Napoléon et
l'Empereur d'Autriche.
Le Journal des Débats, sans vouloir attacher
uneimportanceexagéréeàcette correspondance
dit qu'elle ne paraît pas venir do correspon
dant ordinaire de l'Indépendance, et qu'il est
difficile de ne point la remarquer.
La Presse trouve qu'elle se fait remarquer
par toute autre chose que par une discrétion
diplomatique et elle ajoute que, fondées sur
uoe vue exacte des choses et sur les connaissances
a des projets du gouvernement français, des élucu-
brations comme cejles du correspondant de
Indépendance belge, seraient une indiscrétion
Beaumaooir harangua en ces termes ses braves
compagnons Amis, que Dieu nous fasse croître
eo vertus! Nous avons fait dire des messes et
reçu l'absolution au nom du roi Jésus. Il nous
donnera la force et l'avantage. Ce que je requiers
de vous, c'est d'avoir bonne contenance. Serrez-
vous l'un près de l'autre, comme vaillants et
sages. Les Anglais veulent notre perte; raontrez-
leur seulement votre fier visage, et malheur
Bemborough
Seigneurs, dit Bemborough ses amis, voici
I instant ou nous devons nous réjouir. Merlin,
a dont j ai fait consulter les livres, piédit que
nous aurons aujourd boi uoe pleine victoire sur
a les Bretons. Nous tueroos ou prendrons Beau-
manoir et tous ses compagnons. Nous amènerons
a ceux qui seront vivants notre gentil roi
Edouard, qui les traitera son plaisir.'La Bre-
maladroite et injustifiable. De tels projetss'ils
existent, ne se confient pas. De tout cela, elle
conclut que le correspondant de l'Indépendance
belge appartient cette classe de nouvellistes
dont parie déjà Montesquieu, et pour lesquels il
n'y a point de secret d'Etal.
Le Times, dans on article que nous ne connais
sons encore que sous la forme très-succinle d'one
dépèche télégraphique, approuve l'attitude prise
par le roi de Sardaigoe et notamment les conditions
dont il a fait dépendre l'annexion ultérieure de la
Toscane au Piémont. A ce propos, il recommande
au cabinet de Turin d'éviter tout prétexte d'une
nouvelle collision avec l'Autriche. Eofin, le même
journal annonce encore que le gouvernement
piémonlais a l'intention d'émettre sur la place de
Londres un Douvel emprunt de 125 millions de
francs. Ces charges financières, que le Piémont est
obligé d'assumer par suite de la position politique
qo'il occupe en Italie en ce nrùment, pour être
nécessaires, n'eo sont pas moins Regrettables.
A Florence, M. Ricasoli, chef du gouvernement
provisoire, vient d'adresser aux préfets une circu
laire dans laquelle on lit les libérales recomman
dations qui suivent
Une des conditions essentielles du succès des
actes de la Toscane, c'est que le pays se maintienne
dans la noble et digne fermeté qui lui a valu l'ad
miration des nationaux el des étrangers. Quiconque
contrarierait ses vues sous un prétexte quelconque,
arborerait un drapeau n'étant pas le drapeau
italien, désormais celui de la Toscane, rencontrera
de la part de l'autorité une ferme el sévère répres
sion.
Le Nord assure que l'Espagne au double titre
de puissance signataire des traités de Vienne et de
représentant des droits de l'infant d'Espagne duc
de Parme, a notifié aux Cours de Vienne, de Berlin,
de Saint Pétersbourg, de Londres et de Paris, sa
protestation et ses réserves relativement an sort du
duché de Parme.
tague bientôt, et toute la Fraoce, loi appartien-
dront, et nous pourrons aller jusqu'à Paris car
qui oserait nous regarder en face?
Ces paroles arrogantes cachaient cependant une
certaine crainte; car Bemborough fit demander un
entretien Beaumaooir, et lui dit Notre
b entreprise, ce me semble, a été faite l'étourdie.
Remetlonscettejonrnée d'autres temps. Soyons
amis, Beaumanoir. J'enverrai prendre les ordres
du noble Edouard, vous vous adresserez au roi
de Saint-Denis, et s'ils nous approuvent, nous
nous retrouverons ici jour fixé. Cette
réflexion est bien tardive, répondit le chef
bretryi toutefois, je consulterai mes amis.
Qui de vous, ajouta-l-il en revenant vers eux,
qui de vous veut ajourner l'affaire? Bemborough
le propose, et chacun peut s'en aller sans avoir
frappé un chétif coup! Dites-m'en votre pensée.
b Quant moi, j'en jure par le grand Dieu du ciel,
je ne céderais pas cette bataille pour tout l'or de
la terre!
Quoi! s'écria Yves Charruel, tout eo colère,
ne sommes-nous pas ici gens portant épées,
L'embaslillement d'Anvers, pour servir de cen
tre la défense nationale, excite l'étonnement
l'étranger autant qu'en Belgique même. Partout,
excepté en Angleterre, on trouve le projet miois-
lériel aussi absurde que dangereux. L'Angleterre
le trouve admirable, on sait pourquoi. La Revue
militaire suisse eo parle en ces termes dans son
dernier numéro.
Le projet de fortifications d'Anvers a passé la
chambre des députés la majorité de 58 voix
contre 43 et après nne discussion des plus vives.
MM. le général Chazal ministre de la guerre,
Rogier, ministre de l'intérieur; Frère, ministre
des finances; Orts. ont été les principaux orateurs
du projet. MM. Dumortier, Goblet, et surtout
Guillery ont été les plus rudes jouteurs de l'oppo
sition. Ce qui a fait l'intérêt priocipal du débat
c'est la question de politique internationale qui s'y
rattache. Il s'agissait, en somme, de savoir contre
qui la Belgique veut essentiellement se mettre en
garde, et de qui elle attend du secours. Or, le
choix d'Anvers comme forteresse centrale, comme
pivot principal de défense, tranche la question,
quoiqu'on en ait dit, au profit de l'Angleterre
contre la France. Du reste un des députés de la
majorité, M. Hymans, qui paraît jouer quelquefois
dans la chambre le rôle d'enfant terrible, l'a dit,
très-naïvement en ces termes:
Si j'entre dans le fond de la discussion, je vois,
indépendamment des questions stratégiques, une
cause politique pour placer le refuge.de l'armée
àAnvers: c'est que l'Aogleterren'a jamaisattaqué
la Belgique, que toutes ses sympathies sont pour
les gouvernements libres, qu'elle a fait une pro-
pagande dans ce sens en Hollande, en Suisse, en
Sardaigoe, et qu'en plaçaut là le lieu de refuge,
la Belgique sera plus près de sa véritable alliée.
La Belgique a intérêt ce que ce ne soit pas la
politique de la France qui prévale sur celle de
l'Angleterre.
Cela étant, on comprend assez la mauvaise hu
meur que la présentation de la loi a suscitée eu
Fraoce dans les parages officiels. Aussi Anvers
dagues et lances, et venus pour combattre? On
se gausserait de nous! Soit maudit, de par Saiot-
Honoré, quiconque voudrait ajourner le combat
Allons donc la bataille, reprit Beau
manoir.
Le chef breton voulut toutefois, par courtoisie,
avertir Bemborough que ses compagnons étaient
décidés combattre, et qu'ils allaient commencer
l'attaque.
C'est pourtant grande folie, dit Bembo-
roogh, d'exposer ainsi mort la fleur du duché!
Quand tous seront tués, la querelle de nos prin-
b ces ne sera amendée, ni avancée d'un pas, et
jamais ne trouvera-t-oo si braves chevaliers au
monde.
Ce n'est point là, répondit Beaumanoir,
l'objet de la querelle. Nous défendons ici les
droits de l'humanité. Faut-il vous ramenlevoir
a les excès de vos soudards? C'est honte que vous
u n'ayez accordé ma demande première. Or, de
b par Dieu quoique j'ai ici de nobles chevaliers,
encore n'y sont-ils tous ceux qui ne daigne^
raient fuir pour sauver leur vie. De par le Fils