membres (outre les a sénateurs de Louvaio) étaieot absents, savoir MM. Corbisier et Laoureux. La veille, M. Corbisier prenait encore part aux travaux du Sénat; il avait volé le i4 juillet contre l'enquête, et s'il avait pu se rendre h la séance de jeudi, il aurait dû, pour être conséquent avec lui- même, voter avec la majorité. Tous les membres do Sénat étant présents, le résultat aurait donc été le même. Le Sénat a pris d'importantes résolotions jendi. Il a d'abord décidé par 27 voix contre 26 et une abstention (M. Mazeman), que l'enquête sur les élections de Louvain n'aura pas lieu en ce qui concerne les sénateurs qui ont été élus par cet arrondissement le i3 juin dernier. Il a adopté ensuite, par 55 voix contre 16 et 3 abstentions (MM. Wyncqz, de Sélys-Lonchamps et de Tor- naco) les conclusions du rapport de l'honorable baron d'Anelban, tendantes h admettre en qualité de sénateurs MM. d'Overscbie de Neerisscbe et de la Coste. Après ces voles importants, le Sénat s'est occupé do projet de loi sur les mesures organiques de l'eoquète ordonnée par la Chambre des représen tants. Ce projet a été adopté avec les modifications nécessitées par les votes du Sénat sur la question de l'enquête. Le Séoat s'est ajourné indéfiniment après le vote de ce dernier projet, son ordre du jour étant épuisé. Le Sénat a terminé hier la discussion du projet de loi sur les travaux poblics deux votes ont en lieu l'un sur les 2 b 1 g, concernant les travaux civils: il a donné pour résultat 56 voix pour, là voix contre et 1 abstention. L'antre vote s'est fait sor l'ensemble de la loi, qui a été adopté par 3i voix contre >5 et 5 abstentions. Une discussion s'est établie ensuite sur la ques tion de savoir si le Séoat discuterait d'abord le rapport de M. d'Aoethao sur les pétitions concer nant les élections de Louvain, on bien celui de M. Pirmez relatif ao projet de loi d'enquête. L'Assem blée a décidé qu'elle commencerait aujourd'hui la discussion du rapport de M. d'Anelban, lequel propose l'admission pure et simple des sénateurs de Louvain. 1 mon 1 1 La question de savoir s'il serait apporté quelque changement au système monétaire maintenant en vigueur dans notre pays, a été soumise par le ministre h l'examen d'une commission. Celle-ci a répondu négativement, et il n'y a pas lieu d'en être surpris, parce que plusieurs de ses membres étaieot h la fois juges et partie. Certains établisse ments financiers ayant intérêt h ce que la monpaie d'or circule le moins possible en Belgique, pour répandred'auiant plus l'usage des billets de banque, qui laissent un bénéfice net on très bon marché, il est clair que les hommes attachés par un lien quelconque s cesétablissements,avaient une opinion toute formée d'avarice. L'avis qu'ils ont douné n'a dooe rien d'éloonant; il devait en être ainsi. Qu'aujourd'hui le gouvernement ios'itue une autre commission; qu'il la compose d'industriels et de commerçants il est hors de doute que l'avis qu'elle émettra sera tout h fait différent, et nous regardons ces derniers juges comme plus compé tents que les autres, b cause des rapports quotidiens qu'ils ont avec différentes classes de travailleurs. Ce contact les rend plus capables de connaître et d'apprécier sainement les besoins, ainsi que les intérêts du pajs, qu'il ne faut pas confondre avec ceux des établissements financiers, comme 00 y est trop souvent porté. Oui nous sommes convaincus qu'une commission formée d'iodustriels et de commerçants engagerait le gouvernement a modifier notre système moné taire dont les inconvénients se manifestent de plus en plus, et dan* un temps qui ne saurait être éloigué, prendront une proportion telle, qu'il en résultera de grands dommages. Cela est facile b comprendre. Les pièces de cinq francs, bien qu'il en ait eocore beaucoup de vieille date, tendeut b disparaître et l'on n'en frappe presque plus nulle part. En France, la nécessité a cessé d'exister. L'or suffit maintenant aux besoins de ce grand pays qui a longtemps rempli l'office de pourvoyeur. Aujour d'hui, on n'y fabrique presque plus de pièces de cinq francs et l'exportatioo ne lardera pas b enlever la majeure partie de ce qui reste en circulation. En Belgique, ou n'en frappe pas depuis plusieurs annéesparce que l'argent coule trop cher. Et d'ailleurs, quand bien même on en frapperait chez nous elles n'y séjourneraient pas. Elles iraient aux Iodes rejoindre celles qui y ont été envoyées et n'en reviendront jamais. Ce serait donc une perte sèche pour notre pays. Telle est l'exacte position dans laquelle nous nous trouvons. Il y a évidemment la un danger qui nous menace et auquel nous ne saurions échapper, dans un temps plus ou moins prochain, avec d'au tant plus de raison que la Belgique vend a la France infiniment plus de marchandises qu'elle ne lui en achète et qu'elle est ainsi constamment sa créan cière pour des sommes considérables. En quelle monnaie la France paye-l-ellece qu'elle doit? en sa propre monnaie, en monnaie d'or. Celte mon naie, les Belges sont forcés de la recevoir. Ce n'est qu'à ce prix qu'ils vendent, et ce qu'il y a d'assez remarquable, c'est que les Français qui livrent des marchandises b la Belgique ont le droit d'exiger le payement de ce qui leur est du, en bonnes pièces de cinq francs, de refuser leur propre monnaie d'or et nos billets de banque. En présence d'un tel état de chosespeut-on être surpris de voir plusieurs de nos provinces, dont les relations avec la France sont d'une très- grande importance, demander que les pièces de so fr. soient admises b un taux déterminé, b fr. 19-90 pour laisser un certain écart entre la valeur réelle chez nos voisins et la valeur de convention chez nous. Ce chiffre de fr. 19-90, qui a été plusieurs fois celui de la côte b la Bourse de Bruxelles, serait accepté avec reconnaissance et ce serait uo véri table service rendu au pays. Nous engageons le gouvernement b y bien réfléchir et b ne point s'arrêter b l'avis de la commission qu'il a consultée. Union commerciale d'Anvers.) ■TJBgOr. Nous apprenons de source certaiue que le gouver nement vient d'ordonner l'établissement immédiat d'une (igné télégraphique de Gand b Terneuzen, qui mettra ce dernier port en communication directe avec Bruxelles. Le gouvernement parait tenir b être informé exactement de tous les mouvements maritimes qui peuveot s'opérer b l'embouchure de l'Escaut. Embastillement, ligoe télégraphique, tout cela ressemble un peu b la panique anglaise. Les lauriers de Palmerston empêchent M. Van der Stichelen de dormir. Les grands hommes se ressemblent, surtout quand ilsout peur. Nouvelliste La circulaire suivante a été adressée, sous la date du 3o août dernier, aux administrations commu nales et b MM. les commissaires d'arrondissement de la Flandre occidentale. Comme elle a un grand intéiêt pour l'agricollure, on doit regretter qu'elle n'ait point été communiquée aux journaux de la province tous se seraient empressés de la publier Par suite des événements politiques qui se sont passés dans les premiers mois de cette année, le gouvernement a dû acheter un assez grand nombre de chevaux de trait pour le service de l'artillerie. Comme les écuries des casernes sont en général assez peu spacieuses, il en est résulté qu'elles sout encombrées. Afin de pouvoir conserver la propriété des chevaux qui se trouveot en sus du nombre déterminé par le pied de paix, M. le Ministre de la guerre s'est décidé b mettre ces animaux de travail b la disposition des bons fermiers qui en feraient la demande. En conséquence, je vous prie, de donner b cette disposition la plus grande publicité possible et d'informer les cultivateurs qui voudraient en pro fiter, qu'ils doivent m'adresser, avant le i5 sep tembre prochain, au plus' tard, affranchie de tout port, une déclaration formulée d'après le modèle ci-joint. Cette affaire étant des plus urgentes, je la recom mande d'une manière spéciale b votre sollicitude et vous prie de donner immédiatement suite b la présente. Le Gouverneur ad intérim, B. Vrambout. Nous lisons daus la Gazette de Liège A entendre le libéralisme, qui se fait le complai sant de la révolution parce qu'il espère qu'elle travaille pour lui, tout se passe le mieux du monde en Italie, et c'est avec l'ordre le plus parfait que s'y organise le désordre. Les nouvelles directes qui nous arrivent de la péniosule, ne cadrent gnères avec les rapports qui nous parviennent par l'intermédiaire de la presse de parti. Notre correspondance de ce jour nous indique assez ce qu'il faut penser des affaires italiennes et de la situation des Etals du milieu. Le récit de l'horrible crime commis b Veruchio par les héros italianissimes frappera nos lecteurs. Notre correspondant exprime l'espoir que cet épouvantable attentat, comme autrefois l'assassinat du comte Rossi, fera ouvrir les yeux b l'Europe. Puisse cet espoir ne pas être prématuré! Mais nous ne pouvons nous empêcher de nous rappeler qu'à l'époque de l'assassinat do comte Rossi, l'Europe avait peurb l'heure qu'il est, l'action de la presse libérale lui fait illusion, la trompe, l'empêche de voir clair. On pensera b s'effrayer quand il sera trop lard. Voici le passage de la correspondance romaine auquel la Gazette fait allusion C'est en Romagne, c'est dans les États du Saint-Père que se passent aujourd'hui des horreurs qui crient vengeance, au ciel. A Veruchio, près de Rimini, une compagnie de volontaires a forcé la nuit un couvent de religieuses où quarante jeunes filles, appartenant b de bonnes familles, recevaient l'éducation. Malgré les efforts de l'officier qui les commandait et qui a été tué en leur défendant le passage, ces forcenés ont brisé les clôtures, mis le monastère au pillage, profané et saccagé le lieu saint, et oserons-nous le dire! les monstres se sont livrés b tous les excès les plus abominables d'une soldatesque effrénée. Ni la sainteté de l'enfance, ni la sainteté du lieu, ni la sainteté des vierges consacrées au Seigneur, n'a trouvé grâce. Tout a été violé, profané, traité par les brigands, comme la boue des chemins. France catholique, est-ce Ib la paix que tu nous as donnée? C'est avec des larmes de sang qu'il faut pleurer ces abominations. Eh bien, on ne les réprimera même pas, si elles ne soulèvent dans toute l'Europe un cri de ven geance, ou si l'indignation des peuples ne vient prendre la place des lois impuissantes! Traitez maintenantentassez les protocoles dissertez sur les bases de la paix, applaudissez vous de votre œuvre voilb comment vos alliés la réali sent en Romagne; voilb le sort qui attend l'Italie en dépit de vos intentions généreuses. Espérons toutefois que les abominations de Veruchio auront pour la révolution italienne l'effet qu eut autrefois l'assassinat du comte Rossi; la cause est jugée. Il fallait cet éclair pour dési 11er les yeux.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 2