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pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
7 P R 3 S14 Septembre.
REVUE POLITIQUE.
UN MOT AUX CONSERVATEURS.
43"le Année.
No 4,377.
LE PROPAGATEUR
Un article réceot du Moniteur français vient de
jeter un jonr snbit sur l'état assez embrouillé de la
question italienne. Il est bien entendu aujourd'hui
que la France n'interviendra pas par les armes en
faveur des princes dépossédés; mais, d'un autre
côté, l'Autriche qui, pour pris de la restauration
de ces princes, s'était eogagée h doter la Vénétie
d'institutions libérales et h entrer daos la fédératioo
italienne, l'Aoïriche se trouve dégagée de tout
engagement. L'Autriche demeure le maître armé
de la Véoétie, en face d'un ennemi armé, le
Piémont. Et qu'oo ne dise pas qu'il n'y a qu'à
chasser l'Autriche de laVénéiie même, ht Moniteur
a prévn l'objection. Le seul moyen, dit-il, serait
la guerre; mais que l'Italie ne s'y trompe pas; il
n'y a qu'une seule puissance en Europe qui fasse
la guerre pour une idéec'est la France, et la
France a accompli sa tache.
Voilà qui est clair. L'Italie ne doit plus compter
sur les armes françaises si elle ne sait pas profiter
de ce que la France a fait pour elle. Il ne faut pas
demander le sang de ceux dont on repousse les
couseils, et quand on prétend faire soi tout seul
ses affaires, il faut aussi remporter soi tout seul ses
victoires. Tel est le sens de la note do Moniteur.
L'Italie (c'est-à-dire la minorité turbulente qui
accapare ce titre) a toutes ses coudées frauches,
quitte s'attirer l'Autriche sur les bras, sans avoir
rien espérer de la France. On conçoit que cette
situatiou ne déplaise point au cabinet de Vienne,
et l'on s'explique l'attitude passive gardée par les
puissances signataires de Villafranca en présence
des actes révolutionnaires qui se passent dans les
duchés.
Le rôle que joue le gouvernement français
l'égard du Souverain-Pontife, est moins justifiable.
Les prétentions formulées par Napoléon III dans
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©®MÉ!LJ(yJ! llTOQtyja.
(Suite et fi».) Voir le n° 4,3j6 du Propagateur.
On touchait la fin de l'année i5j2. Le prince
d'Orange Guillanme-le-Taciturne avait reçu
l'hospitalité dans le couvent de Sainte-Agathe
Delftdont Cornélius était le supérieuret il
témoignait au saint prêtre une grande vénération.
Mais la suite du prince marchait un de ces hom
mes de sang qui surgissent aux joors d'orages, el
dont les factions civiles excitent et développent
les redoutables et viles passions c'était Luntay,
comte de la Marck. Un de ses soldats, voulant
violer la consigne d'une sentinelle de la ville, fut
percé d'une balle. Lutnay exigea une réparation.
Les magistrats prirent conseil du prince et s'y
refusèrent. Lutnay, furieux, jura de se venger lui-
même, et sur le propre hôte du prince d'Orange.
Des amis zélés vinrent avertir Cornélius et le
firent partir pour La Haye. Mais, aux portes de
cette ville, il fut recounu par quelques soldats, et
one note de sou ambassadeur au Cardinal-Secré
taire d'État, ne sont autres que les idées naguère
émises dans la fameuse brochure ha Guéronnière.
C'est d'abord la séparation complète des Légations
et des Marches. Oo eo formerait uo Étal sous le
gouvernement d'nn régent ou dnc; celui-ci, tout
eo exerçant les droits et les pouvoirs de la souve
raineté, relèverait cependant du Saint-Père, qui
aurait le droit d'élection ad tempus et aoqoel il
serait obligé de payer un tribut aonnel. Le reste
des États-Pontificaux resterait sous l'obéissance
directe du Saiot-Siége avec des institutions libé
rales et avec la sécularisation des emplois. Ainsi,
non-seulement la France ne viendra pas eo aide
au Souverain-Pontife et ne cherchera pas réta
blir son autorité daos les Légations, mais encore,
elle vient de poser nettement au Saint-Père, la
question de l'abandon de ces provinces. Et afin
d'appuyer cette demande extraordinaire et impré
vue et d'exercer sans doute une pression morale
sur la détermination de Pie IXson ambassadeur
l'a menacé de retirer immédiatement les troopes
qui veillent la garde de Rome.
A cette dernière menace, formulée par le duc de
Gramont en audience même de Sa Sainteté, on
assrne que Pie IX relevant la tête avec dignité
aujnit répondu l'ambassadeur. Votre gouver-
n/nent veut donc alors me détrôner? Il sait bien
«u'avec l'esprit de désordre qui triomphe partout
jj^talie, s'il retire aujourd'hui ses troupes, demain
la révolution sera Rome, puisque je n'ai pas un
seul régiment pour me défendre. Il n'est guère
géoéreux une grande puissance comme la France,
de vouloir ainsi employer la violence morale afin
d'obtenir des concessions impossibles d'un pauvre
vieillard; mais ce vieillard est le Pape, et, avec la
grâce de Dieu, il demeurera inébranlable. Dites
votre gouvernement que, devant ses exigences
inattendues, je ne puis plus donner suite aux projets
de réformes que j'avais accueillis. Il lui est loisible
de retirer ses troupes et de me forcer ainsi quitter
Rome où il m'a ramené. J'irai alors me réfugier sur
quelque coin de terre catholique en Europe, et si
remis par eux aux mains de Lutnay, qui l'avait
suivi, et qui, après l'avoir fait dépouiller de ses
vêtements, le fit traîner sur la neige jusqu'à
Delft. La nouvelle de cette arrestation arriva aux
oreilles du prince d'Orange, qui écrivit aussitôt
son lieutenant une lettre par laquelle il lui ordon
nait de relâcher le vieillard; mais cette lettre (qui
existe encore) fut regardée comme non-avenue
par le cruel spadassin, audacieux envers son chef
parce qu'il se sentait nécessaire.
Le 11 décembre, le captif arriva I.eyde. Une
sœur du couvent de Sainte-Agnès qui se trouvait
dauscette ville, parvint jusqu'à lui, et lui exprima
sa sympathie par ses larmes.
Bon courage, ma fille, lui-dit, nous ne
serons pas longtemps ici-bas notre part de ton-
heur éternel est proche; mais nos malheureux
conciloyeus ont pour longtemps gémir sous une
dure oppression.
On le conduisit au cimetière de l'église de
Saint-Pierre puis dans la maison vacante du
syndic de Leyde Cornélius Veyn, exilé pour cause
de religion. Un prédicaut héiéiiqoe voulut con-
l'Europe me fait défaut, j'irai, s'il en est besoin,
chercher un asile l'extrémité du monde, plutôt
que de faillir mon serment et de consentir
l'usurpation de la plus petite portion do domaioe
de Saint-Pierre.
Oo assure que, par suite des représentations du
gouvernement romain, le retrait des troupes fran
çaises des Étals Pontificaux se trouve ajourné
jusqu'après Pâques.
Aujourd'hui encore les scènes déplorables qui
viennent de déshonorer la ville de Bergame, témoi
gnent de quels excès sont capables les italianisai-
mes abandonnés eux-mêmes. La révolution,
s'afiranchissant de tout frein, s'est livrée cootre le
vénérable évêque de cette ville, Mgr Speranza,
des actes odieux qu'un journal compare avec raison
ceux qui affligèrent Paris en 1831Le prélat
a failli être assassiné daos son palais envahi par une
populace en délire, et la demeure épiscopale a été
saccagée.
L'homme-Dieu, philosophe par excellence, a
prononcé cette parole jamais mémorable, et que
les catholiques devraient bien méditer que les
enfants de ténèbres sont plus prudents que les
enfants de lumières.
A voir la marche des affaires, on dirait que les
catholiques n'ont plis qu'à se taire et rester les
bras croisés, tandis que MM. les libéraux débiteront
mille mensonges et travailleront des pieds et des
mains pour pervertir l'opinion dans toutes les
classes de la société.
Nous ne pouvons partager ce laisser-aller, soldats
d'une même cause, nous avons tous le même
drapeau et la même devise: Dieu, Patrie et liberté!
Nous devons donc tenir bien haut ce drapeau,
nous ne pouvons le laisser arracher de nos mains
par qui que ce soit.
Noos conservateurs, nous nous sommes dit
nous-mêmes C'est dans ce camp que nous voulons
combattre, c'est là que nous dresserons notre lente.
vaincre par ses raisonnements le vénérable confes
seur; mais celui-ci ne larda pas le confondre et
lui fermer la bouche. Il ne cessa de répéter qu'il
n'abandonnerait pas, dans sa vieillesse, la foi de
son jeune âge, et qu'il était tout disposé mourir
pour elle.
Le lendemain, le bourreau de Harlem arriva,
et aussitôt les soldats de Lumay entraînèrent Musius
au lieu du tourment. Voicid'après les récits des
contemporains, la torture qu'endura ce noble vieil
lard, préparé par uoe vie d'innocence et de bonnes
œuvres au sanglant holocauste des martyrs. Les
bourreaux l'élevèrenl en haut, l'attachèrent par les
mains, fixèrent un poids énorme ses pieds; et,
pendaut qu'une cruelle teusiou déchirait ses mem
bres, ils lui brûlaient avec des torches ardentes les
flancs et la poitrine. Lorsque ce supplice eut duré
assez pour épuiser la patience des tourmenteurs,
mais non celle de la victime, on soumit Musius
la question de l'eau, et après, une sanglante
flagellation. Puis on l'attacha un anneau clooé
la voûte, la tête eu bas, et retenu par des cordelettes
qui lui serraient les orteils des pieds. Bientôt les