43me Année. Mercredi 28 Septembre 1859. 4,381. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. 7PR.ES, 28 Septembre. REVUE POLITIQUE. LE PROPAGATEUR Rien de positif n'a transpiré encore quant k la solotioo de la question italienne. Nous ferons grâce, comme d'habitnde,li nos lecteurs, de tous les bruits, souvent absurdes, que propagent les journaux et leurs correspondants. La nouvelle de la réunion d'un Congrès k Bruxelles, sous la présidence du Roi des Belges (sic), qu'une feuille setni- officielle, la Patriea répandu, nous paraît avoir besoin également de confirmation. La Patrie annonce aussi, d'après une dépêche, que l'archiduc Maximilien deviendrait gouverneur de la Vénitie, avec des pouvoirs extraordinaires. Il n'est guère improbable, ainsi que le bruit s'en est accrédité, que la France et l'Autriche signent seules le traité de paix, maintenant les stipulations de Villafranca Au rapport d'une correspondance parisienne du Moming-Post, lè gouvernement français, désireux d'en finir, se préparerait k pu blier dans le Moniteur une nouvelle Note, invitant d'une façon plus formelle encore que la première fois les populations de l'Italie centrale k recevoir leurs ancieos souverains avec des réformes. Cette déclaration une fois faite, le gouvernement impé rial se considérerait comme entièrement dégagé de cette question et des embarras qu'elle soulève, et, signant la paix avec l'Autriche, il laisserait au Piémont et aux Italiens le soin de les résoudre. Quoi qu'il en soit, il est bien difficile de se ren dre compte de ce que veut en définitive l'empereur Napoléon. Au rebours de certaines déclarations officielles, Napoléon III se complait d'ordinaire dans l'équivoque. Aujourd'hui encore qu'il désa voue l'annexion des duchés au Piémont et s'oppose en même temps k la restauration armée des princes dépossédés, il en est qui doutent que les déclara tions du Moniteur soient sérieuses. Nous croyons simplement nons que l'attitude prise par l'empe reur Napoléon dans l'affaire des duchés est en tont conforme k sa politique habituelle. Ainsi tient-il également en échec l'Autriche et la révolution, et il lui est loisible de se rapprocher de l'une comme de l'autre, puisqu'il se réserve la double éventua lité soit de rompre avec la Sardaigne qui ne tient aucun compte de ses avertissements, soit de recon naître finalement l'usurpation des trois duchés en faut que fait accompli. Au reste la révolution fait son chemin sans entraves dans la malheureuse Italie. On avait prêté k Napoléon III une démarche auprès de Victor- Emmanuel afiu qu'il refusât catégoriquement la demande d'anuexion que les révolutionnaires des légations devaient lui adresser. Toujours est-il que le roi de Piémont, dans la réception qu'il a faite k Mouza des délégués des Romagnes, s'est engagé encore plus avant dans la voie funeste où l'ambi tion le harcèle, et où il joue le terrible enjin de sa couronne, de son honneur et de sa foi. Nous extrayons ce passage de sa réponse Comme prince catholique je conserverai toujours le plus profond et le plus inaltérable respect pour la suprême hiérarchie de l'Église; comme prince italien, je dois rappeler que l'Europe,considérant qne la condition daos laquelle se trouvent les Romagnes demande de promptes et efficaces mesures, il a été contracté avec votre pays des obligations formelles. Nous ajouterons sous forme de commentaire que, comme prince catho lique, Victor-Emmanuel n'a point craint de se mettre de plus en plus sous le coup des foudres de l'Église, que, comme prince italien, le roi de Piémont a follement sacrifié k son insatiable ambi tion la paix, le bieu-être de l'Italie, tous les principes d'ordre moral, politique, social. Victor- Emmanuel contioue en ces termes J'accueille vos vceox, et, fort des droits qui me sont con- férés, je soutiendrai votre cause auprès des grandes puissances. Pendant qu'en Italie les principes de dissolutioo gagnent du terrain, l'Allemagne agile la question épiueuse de la révision de sa constitution fédérale. La nullité du lôle que la Confédération a joué dans la dernière guerre, a mis k vue la défectuosité de sa Constitution. Le gouvernement autrichien a donné k ses agents certaines instructions qu'on avait représentées comme formellement contraires au mouvement, mais qui cependant ne comportent pas ce caractère. La dépêche-circulaire de M. de Rechberg déclare «qu'il n'est ni sage ni compatible avec le principe monarchique de laisser l'initiative de l'entente reconnue nécessaire sur la modification de quelques institutions fédérales k des gens qui n'oul point mission pour cela, et que c'est aux sooverains et aux Étals libres, composant la con fédération, de se mettre d'accord et de procéder k l'exécution de ce qui sera reconnu utile et prati cable. Tel est du moins le sens qu'assigne k là circulaire de M. de Rechberg la Gazette de la Banque de Berlin. Il est également question de l'introduction dans l'empire autrichien de réformes dans le seos des franchises communales. IV. Quand le ministère parvint k ressaisir le pouvoir en 1857, grâce aux émeutes de mai, il promit de rester fidèle k son programme de i848. Examinons aujourd'hui s'il a tenu parole. Il suffit de rappeler k la mémoire de nos lecteurs, les quelques lois qu'il a proposées et qu'il a fait voter par sa majorité esclave et bénévole. Daos on pays régi comme le nôtre par des chambres législatives, les chambres doivent repré senter en tout l'opinion du pays. Il importe donc que le pays exerce ses droits électoraux, dans une juste mesure il est vrai, mais aussi dans toute leur intégrité et daos toute leur vérité. Voilk précisément ce qui n'existe plus chez nous; le premier acte que posa le ministère en i848 fut de changer le cens électoral. Quiconque payait 30 florins des Pays-Bas deviut électeur. Chacun sait que par suite d'anciens règlements, l'impôt foncier, payé par le locataire, constitue un droit électoral pour le propriétaire, taudis que les contributions des bâtiments loués, forment un droit électoral, non en faveur du propriétaire mais a l'avantage du locataire. N'est-ce pas Ik une anomalie dans les principes sur lesquels repose le* droit électoral? Introduire un cens électoral uniforme, tout eo con sacrant une inégalité flagraute dans les principes do cens, c'est créer k coup sur une inégalité dans les droits des citoyens; et c'est cependant cette inégalité que le libéralisme a admis en vue de favoriser les villes libérales au détriment des com munes catholiques. De plus, nous osons bien le dire, les lois finan cières sont devenues depuis quelque temps des lois politiques, des lois électorales; c'est ainsi qu'en imposant des Contributions aux débitants de bois sons spiritueuses, aux cabaretiers, on a voulo grossir la phalange des électeurs libéraux. Il n'est pas hors de propos de rappeler k ce sujet l'opinion des libéraux les plus influents k la Cham bre, lorsqu'en 1838 on agita la question dn droit de patente imposé aux débitants de liqueurs fortes. On verra, une fois de plus, que nos soi-disants libéraux changent d'opinion, chaque fois que les intérêts du parti le réclàment. Cette question fut portée pour la première fois devant les Chambres en 1838. Il y eut k celte époque une disposition touchant les débireurs de boissons fortes. Selon cette disposition l'impôt sur lès liqueurs spiri tueuses, ue pouvait nullement servir de droit élec toral; dix ans plus lard, sous le ministère Frère, on supprima cette disposition aux grands applaudis sements du parti libéral. Cependant, notez-le bien, en 1858, alors que l'esprit de parti le cédait encore devant une ques tion de dignité nationale, MM. Devanx et Dolez avaient émis un avis tout contraire. Le dépoté de Bruges, l'no des chefs du parti libéral, dans la session do 10 février i838, s'exprima k peu près en ces termes: Pourrait-on soutenir qu'un caba- relier 00 no cantinier, frappé du droit de patente, devienne par Ik capabie d'exercer certaines fonc tions politiques? Certainement nonLoin d'accor der aux cabaretiers ou cantiuiers un avantage politique, c'est plutôt une restriction et presqu'une peine que nous voulons leur imposer; loin que cette fonction les rende habiles k l'exercice du droit électoral, c'est plotôt le contraire qu'il faut sup poser. Rien ne doit empêcher de mettre l'impôt de patente hors des principes do droit électoral. M. Dolez, de son côté, déclara que bien qu'il ne fut pas contraire k l'augmentation du nombre des électeurs, il ne verrait dans l'extension du droit électoral k la patente pour débit de boissons fortes, non pas un progrès, mais plutôt un danger pour les élections. Voila comment nos libéraux soutiennent le pour et le contre pour une mente question. Mais aussi que penser d'un parti politique qui tourne k tout vent, et n'a d'autre boussolle que son insatia ble ambition? ACTE OFFICIEL. Le Moniteur publie la liste des récompenses honorifiques et pécuniaires décernées aux per sonnes qui se sont distinguées par des actes de courage, de dévouement et d'humanité. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Nous avons reodfl compte du procès correction nel intenté aux employés du chemin de fer de l'administration du chemin de fer du Nord, auteurs de l'accident arrivé k Somain.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1