43me Année. Mercredi 5 Octobre 1859. N° 4,383. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. i LE PROPAGATEUR pour la. ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. 7PF.3S, 5 Octobre. REVUE POLITIQUE. La Patrie annonce la conclusion de la paix pour la semaine prochaine le traité signé h Zurich consacrerait les préliminaires de Villtfranca. Il est sans doute superflu d'observer que le Piémont ne saurait apposer sa signature h ce contrat, h moins qu'il ne soit conçu eo des termes qui n'engagent aocune des parties contractantes. Cependant il faudra bien, qu'on en vienne, un jour ou l'autre, h regarder le mal en face, et que l'on cherche un remède. Tandis que tes plénipotentiaires de Zurich s'usent en de stériles discussions, les annexionistes italiens font de la pratique, et si bien qu'on ne saurait dire b l'heure qu'il est comment les choses seraient autres eo Toscane si cette provîoce était, du consentement général de l'Europe, devenue partie intégrante du Piémont. Modène, Parme et même Bologne suivent d'ailleurs pas pas le mou vement de Florence. De telle sorte que le traité de Zurich trouvera l'annexion passée l'état de fait accompli. En effet, déjb dans les trois duchés les actes publics se rendent au nom du Roi. On illumine et l'on tire des feux d'artifice pour célébrer son avène ment. Or, comme l'armée révolutionnaire de l'Italie centrale domine les populations, que l'armée pié- montaise se tient prête b ta soutenir au besoin et que l'armée française non seulement n'interviendra pas eo faveur des princes légitimes, mais s'oppose rait même toute intervention étrangère, qu'est-ce qui pourrait empêcher les choses de suivre leur cours, et Victor-Emmaouel de se laisser faire une douce violence. Les bruits d'un conflit probable entre les troupes pontificales et les bandes de Garibaldi paraissent au moins prématurés et tirent probablement leur origine des excitations en nsage dans le camp révolutionnaire pour rallumer le faoatisme des adeptes. Les duchés poursuivent leurs préparatifs avec une activité qu'ils n'ont guère déployée b l'époque où l'armée française soutenait la rude campagne de Lombardie. La nouvelle de troubles et de démonstrations dans le royaume des Deux-Siciles, annoncée der nièrement, est dénuée de fondement. Une ordon nance du roi François II vient de décréter la formation de quatre bataillons de chasseurs tyro liens. Les quatre régiments suisses ont laissé un noyau d'environ 1300 hommes. On pense que cette organisation nouvelle aura pour résultat certain de ramener beaucoup de Suisses i Naples. Des dépêches télégraphiques de Rome assurent que Sa Sainteté, après avoir reçu le texte de la réponse du roi de Sardaigne b la dépulation des Romagnes, a fait envoyer ses passe ports au repré sentant du roi Victor-Emmanuel b Rome, le comte de la Minerva. On ne connaît pas encore le texte de l'allocution prononcée par le Pape au consistoire secret do 36 septembre. D'après une correspondance romaine du Journal de Bruxelles, cette allocution est une plainte énergique sur l'état des légations envahies par l'audace révolutionnaire, et une protestation contre tous les actes de l'assemblée de Bologne. Le Saint-Père dénoue les conseils, les excitations, les secours par suite desquels se sont accomplis les tristes événements des Romagnes. Il parle des témoignages qu'il a reçus de l'épiscopat du monde entier au milieu des nouvelles épreuves imposées h l'Eglise. Pie IX rappelle les censures qui atteignent les violateurs des droits du Saint-Siège et les osurpatenrs de sa souveraineté. Les correspondances de Constantinople con tiennent des détails intéressants sur la conjuration dont le Sultan a failli être la victime, et dont on avait d'abord révoqué en doute l'existence et la gravité. Son origine c'est le mécontentement sourd, profond, que le hatti-houmayoun de i856 d'un côté et la dilapidation scandaleuse de la fortune publique de l'autre ont fait naître parmi toutes les classes delà population musulmane de l'empire. Des membres du clergé, de la haute magistiature, de l'armée figurent parmi les personnes compromises. Renversement du tanzimat et retour h la loi pure du Prophète, telle était la base du programme des conjurés ils voulaient aussi prévenir, s'il en est temps la ruine imminente de l'islam et de l'empire des Osmanlis. C'était le vendredi, 33 septembre, que le Sultan, sur le signal des coojurés, devait être arrêté au moment où il se rendait a ia mosquée en cortège pour la prière du vendredi, déclaré déchu du trône et du califat (pour cause légale d'indignité), empii- sonné, et sou frère Abd-ul-Aziz, proclamé b sa place. Ce même jour, les ministres devaient être arrêtés et exécutés, comme traîtres la religion et b la patrie. Hassan-Pacha, commandant des châteaux du Bosphore, donna l'éveil au séraskier Risa-Pacha. Oo dit qu'il s'était affilié au complot d'après le conseil du séraskier lui-même, afin d'en mieux débrouiller toute la trame. Suivant une autre irersion, Hassan-Pacha ne se serait décidé b livrer le secret au ministre de la guerre qu'au moment d'être lui-même dénoncé par un de ses subordonnés- Il parait que cette conjuration étendait son réseau sur tout l'empire. La commission nommée par la Chambre des Représentants pour procéder b l'enquête sur les éleciious de Louvain s'est réunie jeudi, au Palais de la Nation. Les cinq membres qui composent cette commission étaient présents. Dans cette première séaoce, M. le chevalier Huytteos, greffier de la Chambre, a été choisi pour remplir les mêmes fonctions au sein de la commis sion. Celles d'huissier audiencier ont été confiées b M. Goffio, chef des huissiers de la Chambre. Ce sont les seules décisions qu'ait prises la commission, qui s'est occupée, sans la résoudre, de la question relative au choix b faire, pour siège de ses délibérations, du Palais de la Nation 00 de la ville de Louvain. Nous ne parlerons que pour mémoire de la proposition faite par un des com missaires de provoquer la publication immédiate .de l'arrêté royal de clôture de la session, cette proposition ne pouvaul avoir de suite dans le cas dont il s'agit, puisque une enquête parlementaire jie peut se faire que pendaDt le cours de la session. La seconde séance avait été fixée b mardi pro- cbain, mais on s'est aperçu, après avoir pris cette résolution, qu'il y avait lieu de la modifier, par suite de l'omission dans la loi sur l'enquête de la formule consacrée La loi sera exécutoire le lendemain de sa publication. 11 faot donc main tenant laisser passer le délai de dix jours, après lequel toute la loi qui ne contient pas d'antre stipulation spéciale devient exécutoire, de sorte que la commission ne se réunira probablement pas avant nne douzaine de jours. lndép Nous avons rapporté un mot charmant qu'un honorable député appliquait aox pavés dont M. Rogier s'est servi pour tenir en équilibre les appa reils destinés b l'illumination de la rue Royale b Bruxelles. Parlant de cette partie théâtrale de la fête de lundi dernier, le Bien public dit La rue Royale, la rue de la Loi, la Place du Congrès avaient reçu des décorations nombreuses banderolles, drapeaux, mâts vénitiens, lustres, etc., etc., rien n'y manquait. Toutefois comme ces déco rations ne devaient produire leur effet que le soir, et qu'après l'inauguration on devait y mettre !a dernière main les illumioateurs officielssous la direction suprême de M. Rogier, se sont vus obligés de mettre des contrepoids b leur attirail de cordes et de poulies. Ils ont employé b cet effet des pavés. Celte raogée de projectiles bien connus de nos ministres de mai-novembres'alignant et se balançant de chaque côté de la rue Royale et eu face de la colonne érigée en l'honneur de la Con stitution lapidée, il y a quelques mois, cifrait on coup-d'œil pittoresque. Mais outre ce mérite artis tique, les pavés avaient eucore celui de l'a- propos fis étaient parfaitement b leur place dans celte fête dite nationale. Nul n'ignore en effet que depuis les émeutes de mai, ils font partie du gou vernement constitutionneltel qoe l'entendent ceux qui en pleioe Chambre ameutent la canaille en gants jaunes et hurlent A bas les couvents Aussi ne sommes-nous pas surpris d'apprendre que la grande majorité des curieux attirés au service funèbre de lundi dernier, ait hautement approuvé cette exhibition de projectiles ainsi que la délica tesse du procédé de M. Rogier marquant ainsi toute sa déférence pour ceux qui l'ont hissé an pouvoir. [Patrie.) actes d'humanité, de courage et de dévouement. Par arrêté royal en date du i5 septembre, les récompenses suivantes ont été accordées: 10 francs b Pierre Tresy, ferblantier b Ypres. Un enfant entraîoé par le courant allait périr le 13 mai 1859 dans le canal de cette ville, lorsque Pierre Tresy se jette b l'eau tout habillé et parvient b le sauver. 10 francs b Isidore Deslaeve, ouvrier b Ypres. Fait identique arrivé le 1" mai i858 daos les fossés de celte ville. Une médaille en vermeil b Charles Van Àssche, maçon, et a Charles Van Neste, ntaçon b Moorslede. Deux maçons occupés b approfondir un puits, le 11 mai 1859, furent ensevelis sous un éboule- meot, Van Asscbe et Van Neste, bravant le danger de subir le même sort, se laissent descendre au

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1