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renverser? Que diraient-ils, si les Irlandais,
les Indous, les habitants des îles Ioniennes
s'arrogeaient le droit de culbuter de son
trône la reine Victoria? Leur donneraient-
ils raison? Justifieraient-ils leur révolte?
Que les catholiques obéissent un chef
spirituel qui est en même temps évêqueet
prince de Borne, c'est une affaire qui leur
regarde seuls, les protestants n'ont rien
y voir.
Mais le Pape pour le bien de l'Eglise,
doit-il être revêtu de la souveraineté tem
porelle? i
Des millions et des millions d'hommes
répandus sur toute la surface de la terre,
la grande majorité des deux plus grands
monarques de l'Europe, reconnaissent le
Pape comme le chef de leur Eglise. L'orga
nisation de l'Eglise réclame un grand
nombre d'institutions, une administration,
un budjet. Mais qui pourvoirait donc pour
le temps qui court, aux différentes néces
sités de ce corps, si la providence n'en
avait pris soin, en offrant Rome comme
patrimoine Saint Pierre? Qui serait assez
simple de croire, que les puissances de
l'Europe consentissent ce que leurs sujets
pourvoient aux besoins d'une administra
tion qui ne dépend pas d'elles? Une ville
qui est le siège d'un pontife autour duquel
se rangent tant de dignitaires, appelés
faire le choix le plus important; savoir le
choix d'un Pape, autour duquel se
groupent les chefs de tant d'églises répan
dues dans toutes les contrées du monde,
ainsi que les chefs de tant de congrégations,
chez qui les jeunes gens de tous les
peuples et de tous les pays accourent pour
s'instruire dans les sciences divines, une
telle ville, ne doit-elle appartenir un seul
monarque de l'Europe? Ne doit-elle pas
plutôt, comme la ville de Washington dans
l'Amérique septentrionale, appartenir, non
un seul Etat, mais au chef commun des
Etats-Unis? Et lorsqu'on regarde cette
mesure, que les Américains ont prise
comme un signe de sagesse politique,
doit-on désaprouver; que les différents
peuples, formant en entier ou en partie
l'Eglise catholique, veulent avoir neutre le
centre de Leur hiérarchie, et le mettent
sous la direction du chef commun de
l'Eglise.
IL n'y a rien répondre ce raisonne
ment du docteur Nuyens; et si une passion
aveugle de haine contre l'Eglise, ne travail
lait les contradicteurs du Saint-Siège, il n'y
a nulle doute que la raison de ces Messieurs
ne remportât le triomphe sur leurs pré
jugés.
LA SITUATION.
Nous recevonsdit Y Ost-Deutsche-Post
la lettre suivante sur les rapports de la
France avec le Saint-Siège
r-S>l-0'» <sr—
u Paria, 5 octobre.
La conférence de Zurich parait toucher b sa
fia. La Sardaigne a fait au dernier raomeni quelques
coDcessions politiques essentielles, en échange des
quelles l'Autriche a renoncé de son côté une
par lie de l'indemnité qu'elle exigeait, se contentant
d'bue somme qui n'est nullement en proportion
avec l'importance de l'objet. Victor-Emmanuel
parait avoir compris et ressenti l'orage que Rome
déchaîne cootre le Piémont. Peut-être apprendrez-
vous bientôt qoe les Piémonlais qui fonctionnent
dans les Légatious, les uns comme dictateurs, les
autres comme autorités subalternes, sont rappelés
par le gouvernement sarde sous peine de perdte
leurs droits de citoyens eu Sardaigne. Mais U est
fort douteux que M. Ratazzi prenne cette charge
sur lui. Il est de fait que le prince Pouiatowski a
désigné trente-six individus qui, bien que Piéraon-
tais, joueut dans les duchés les rôles politiques les
plus importants, et dont le rappel sérieux suffirait
pour faire tomber le mouvement. Je ne tépondrais
pas de l'exactitude de cette dernière supposition
mais il suffit qu'on puisse la faire pour qu'on soit
autorisé b exiger formellement du Piémont qu'il
rappelle ces geos-lb. La cour de Turiu ne peut
d'ailleurs se faire d'illusions quant b l'annexion.
Avant que Napoléon III y consente, snrtoot pour
la Toscane, il faudra qu'une Donvelle guerre éclate.
Quant aux Légationson n'a jamais en, pas
même b l'époque où Napoléon a publié sa procla
mation de Milan, le projet de les détacher de la
domination dn Saint-Siège on de les céder an
Piémont. Les Français n'y songeaient pas même
aox pins beaux momeols de l'alliance franco sarde.
On ne comprend pas comment Victor-EramaDuel
et ses conseillers ont pn s'entêter b ce point dans
cette question et se mettre sur les bras une fonle
de difficultés, entre antres la question romaine, an
poids desquelles ils snccomberont. Cette aveugle
obsiinatiou, dans nne politique qui soulève contre
le Piémont les armes spirituelles et temporelles dn
catholicisme, prouve assez que l'Angleterre a la
main au jeu et que la cour de Turin s'exagère
l'importance de l'appui qu'elle peut recevoir de ce
côté. La tension entre les cabinets de Londres et
de Paris n'a donc pas diminué, et ce serait un
indice significatif que de voir la flotte française,
qui a quitté Toulon mystérieusement, aller jeter
l'ancre b Ancône. Mais, jusqu'ici, le but de cette
flotte est tenu si secret qu'aux questions diplomati
ques adressées b cet égard, le département des
affaires étrangères s'est borné b répondre qoe la
flotte ne porterait pas la moindre atteinte b aucone
puissance européenne.
Mais avec ce langage énigmatique, on ne peut
toujours cacher que des secrets de quelques jours.
Disons, en on mot, nne seule chose, c'est qu'on est
sur une fausse voie, quand on conclut de l'isole
ment où se trouve b Rome le dnc de Gramont, b
nne tension entre la Françe et le Saint-Siège. On
a mal rapporté les faits relatifs a ce diplomate;
voici ce qni s'est passé Dans l'andience qu'il a
obtenue du Pape, M. de Gramont a fait des propo
sitions de tons genres au sujet des Légations, mais
sons la modeste forme de questions. Cependant,
comme elles aboutirent b ooe sorte-de séparation
politique sous la sozeraineté du Pape, Pie IX,
quand il en arriva la, l'interrompit brusquement
par ces mots M. le duc, parlez-vous au nom de
Votre Empereur et maître? Effrayé de la colère
du Pape, le duc répondit que cet entretien n'avait
pas de caractère officiel et qu'il se permettait sim
plement, lui, le duc, de demander quelles étaient
les vues du Pape sur certains désirs et certaines
idées qu'il avait entendu exprimer par des person
nes notables de Bologne. Depnis quand,
répliqua le Pape, l'ambassadeur de France est-il
le représentant diplomatique des révolutionnaires
de mes États? et l'andience eut un terme. Con
ciliez de cela si l'on a envie ici, b Paris, d'embrasser
la cause du duc de Gramont.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 3o septembre, a été nommé
membre de la commission provinciale de statistique
de la Flandre occidentale M. Vandenpeereboom,
membre de la Chambre des Représentants et
bourgmestre de la ville d'Ypres.
Un arrêté ministériel porte qu'b partir dit i5
Ide ce mois, les bureaux de poste établis dans les
communes de Woesten et de Zuydschote passent
do bnrean d'Ypres b celui d'OostvIeîeren.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Le tribunal de Zeitz (Prnsse) a condamné b 4
mois de prison, en séance publique, le pastenr
Nossler, de Zipfendorf, qui s'est permis, il y a
quelque temps, de dire eotre antres choses, en
parlant du prince-régent Le prince-régeDt est
on homme sans caractère en qui op oe peut avoir
confiance. Volkzeit
NÉCROLOGIE.
M. Merkes, aide-de camp du feu roi de Hollande,
officier du génie fort distinguéest décédé b
Dordrecht.
Le 10 est décédé b Berlin, b l'âge de 81 ans,
le général en retraite M. de Bulow.
NOUVELLES DIVERSES.
Dimanche dernier no enfant d'un journalier
b Merckem, vonlant casser nne noix, nn morceau
de la coquille lui glissa dans la gorge, et tous les
moyeDS qu'on mit en œuvre pour l'eu extraire,
restèrent infructueux. Quelques heures après cet
accident l'enfant était mort.
Pendant la saison des bains de i858, le
nombre des bains pris b Ostende s'éleva b 92,826
pendant la saison de 1869 il y en ent 95,o5i.
On mande de Tournai, le 12 Avant-hier,
le convoi qni arrive b Tournai, vers 9 heures et
demie du soir a subi on retard considérable et ce
n'est que vers onze heuresqu'il s'arrêtait b la station.
Un accident qni n'a heureusement produit que des
I dommages matériels a été canse de ce retard.
Un convoi de marchandises formé de 4o wag-
gons a déraillé près de Mooscron la locomotive a
été renversée an bord dn talus; les rails ont été
tordus, les billes enlevees et 7 ou 8 waggoos ont
volé en éclats. Les pommesde terre qoe contenaient
plusieurs d'entre eux ont été dispersées de tontes
parts et nne petite cabane de garde a été précipitée
dn haut d'un tains sur no champ voisin.
Quelques minutes après cet accident, que l'on
attribne b la courbe prononcée que subit en cet
endroit la ligoe do chemin de fer, nn convoi de
marchandises venant de Courtrai se faisait enten
dre! les sigoanx ont beorensement été donnés b
temps et le machiniste a pu l'arrêter.
Les voyageurs ont fait b pied le trajet josqn'b
Monscron, où attendaient les personnes venant de
France. On a aussitôt organisé no convoi de trans
bordement qui est arrivé dans notre ville après
nne heure et demie de retard. Sauf la perte de
quelques marchandises aucon accident n'est b
déplorer. Le mécanicien qui s'est jeté en bas de la
machine au moment du déraillement ne s'est fait
aucune blessure; le chauffeur seul a en le pied
légèrement froissé.
A Alostsur nne population de 20,000
âmes, il n'y a eu dn 3o septembre an 7 octobre
qne deux décès.
On lit dans le Moniteur de Louvain
Différents journaux ont rapporté d'après on
journal de Liège, qu'il était fortement question
aux Chambres, pendant la session prochaine, d'un
projet de loi relatif b l'abolition des octrois.
Nous croyons pouvoir affirmer que le ministère
ne présentera aucun projet concernant l'abolition
des octrois et que M. Rogier ne représentera pas
même son projet de i848. La nouvelle donnée par
le journal de Liège est tout bonnement un canard
ministériel.
On écrit de Maldeghem Un phénomène
des pins étranges, et dont de mémoire d'homme on
a vu d'exemple, se fait remarquer depnis une
huitaine de jonrs, dans nos sapinières; des parties
entières de cent hectares sont menacées d'une