3 destruction complète par les chenilles qui après avoir vivement attaqué les navets comme dans beaucoup d'autres localités s'en prennent aux sapins, elles o'épargoent ni jeunes ni vieux, ni grands ni petit». Des millions, des masses énormes et effrayantes de ces insectes s'attachent aux branches dont ils dévorent littéralement le dernier brio de verdure. Si les bourgeons sont entamés, les suites de cette dévastation seroot désastreuses, il est impossible de se faire une idée de l'énormité de ce fléau si on ne l'a vu, c'est une huitième plaie d'Égypte. Je voudrais attirer l'attention des savants sur ce phénomène car jusqu'à présent il n'y a pas eti d'exemple que les chenilless'attaquentaux sapins. On lit dans Y Union commerciale d'Aovers Depuis le 25 septembre, un navire chargé d'one riche cargaison de produits belges d'une valeur de 600,000 fr. et ayant tout son équipage bord, attend dans notre port une lettre de mer pour pouvoir mettre la voile. Vainement on a fait Bruxelles, auprès de M. le mioistre des finances toutes les démarches pour obtenir cette pièce indispensable; toutes les forma lités sont remplies, mais l'arrêté royal manque, constatant la nationalisation du navire. Le Roi est absent et le navire est forcé d'attendre, au risque de perdre, par ce délai, un temps précieux et de retardefson voyage de deux mois, dans la saison où nous sommes. Il ne peut être ici question de fraude, par conséquent rien ne devrait empêcher, dans un cas aussi urgent, vu les conditions exceptionnelles dans lesquelles se trouve le navire, d'accorder celui-ci une lettre de mer provisoire, comme des précédents autorisent l'administration le faire. Les droits étaot payés, le trésor n'y perdrait rien; mais les exigences de la bureaucratie ne cèdent pas facile ment devant l'intérêt du négoce. On écrit de Stockholm, le 22 septembre, la Gazelle du Nord Vous savez qu'à la mort de nos rois nous prenons tous le deuil, mais vous ignorez sans doute sous quelle forme originale. Les femmes sont vêtues de noir et portent un bonnet blanc et une large pèlerine blanche, ce qui les fait ressembler aux postulantes de certaines congrégations religieuses de France. Les hommes portent avec le pantalon noir un habit noir dont le collet et les parements sont recouverts de crêpe blanchis portent en outre, attaché une cravate blanche, nn long rabat blanc plissé comme celui des magistrats français en costume de palais. Figurez-vous toute une population dans un tel appareil; quoi de plus lugubre, de plus monotone, mais aussi quoi de plus imposant. Aujourd'hui le deuil continue et il continuera encore, officiellement du moins, jusqu'à l'expiration du sixième mois après la mort du roi. Cependant dater du troisième mois, on quitte le grand deuil pour le deuil simple, lequel se portecomme partout. C'est assez vous dire que la cour et le pays ne reprendront leur physionomie normale qu'en jan vier prochain, le décès tfa roi Oscar ayant eu lieu le 8 juillet dernier. Les hôtels américains ont pris de telles dimensions qu'on arrivera un jour poser des rails dans leurs longs corridors, pour transporter les voyageurs de leurs chambres la salle manger, dit le Courtier des États- Unis. Il y aurait, en ce cas, au moins trois convois par jour, un pour chaque repas, et les personnes qui ont jamais eu l'occasion dedisputer et de conquérir une place la table d'un hôtel américain savent que ces convives seraient nécessairement des express. En attendant que ce rêve se réalise, le propriétaire de l'hôtel de la Cinquième-Avenue, New-York, vient de faire poser dans ce vaste établissement un appareil vapeur, destiné transporter les bagages des voyageurs tous les étages du bâtiment. Les chaudières, reléguées dans le basement, étant tou jours en ébullition pour chauffer l'hôtel et foarnir de la vapeur la cuisine, ainsi que de l'eau chaude la salle des bains et la buanderie, il n'y a nul risque que le nouvel appareil manque de vapeur, n'importe quelle heure da jour ou de la nuit. Nous parlions tout l'heure d'un railway; l'hôtel de la Cinquième-Avenue aura le sien dans quelques jours; seulement an lien d'être horizontal pour transporter les voyageurs d'une extrémité l'autre de ce vaste caravensérail, il sera vertical, pour faire descendre ou monter les personnes, ainsi qnecela se pratique dans quelques mines de fer ou de charbon. Grâce cette machine, les étages supérieurs vont être plus recherchés que les autres, car si ce n'était pas cause de la fatigue de l'ascension ou de la descente, qui ne préférerait vivre un cinquième ou sixième étage, respirant l'air et jouissant d'un magnifique coup-d'œil sur la ville, la baie, les deux rivières, Staten-Islaud, Long-Island et les hauteurs de Hobokeo? DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. DÉPÊCHE ANGLAISE. Londres, 12 octobre. Le Daily News assure que le Maroc, par suite des conseils de lord John Russell, a consenti h faire droit aux demandes de l'Espagne. DÉPÊCHES FRANÇAISES. Paris, 12 octobre. Le Moniteur universel pu\A\e aujourd'hui une note dont voici la substance Répondant on discours de l'archevêque de Bordeaux sur le pouvoir temporel du Pape, l'Em pereur remercie Son Eminence d'avoir compris sa haute mission en cherchant fortifier la confiance daDs les bonnes intentions du gouvernement plutôt que de répandre d'inutiles alarmes. S. M. exprime l'espoir qu'une nouvelle ère de gloire se lèvera pour l'Église le jour où tout le moode partagera la convictioo que le pouvoir temporel do Pape n'est pas opposé la liberté et l'indépendance de l'Italie. L'Empereur rappelle que le gouvernement qui a ramené le Pape sur le trône oe saurait faire entendre que des conseils inspirés par un respec tueux et sincère dévouement aux intérêts du Saint- Siège, mais S. M. s'inquiète du jour qui ne saurait être éloigné où Rome sera évacué par nos troupes, car l'Europe ne peut permettre que l'occupation qui dure depuis 10 ans se prolonge indéfiniment. Quand notre armée se retirera, que laissera-t- elle derrière elle L'anarchie, la terreur 00 la paix. Voilà des questions dont l'importance n'échappe personne. A notre époque actuelle, pour les résou dre il faut, au lieu d'en appeler aux passions ardentes, rechercher avec calme la vérité, prier la Providence d'éclairer les peuples et les rois sur le sage exercice de leurs droits comme sur l'étendue de leurs devoirs. L'Empeieur ne doute pas que la prière de Son Eminence, celles de son clergé ne continuent attirer sur l'Impératrice, sur le prince impérial et sur S. M. les bénédictions du ciel. Marseille, 12 octobre. Les journaux de Malte apportés par le courrier annoncent qu'aux obsèques du bey de Tunis de nouvelles scènes de fanatisme ont eu lieu. Les Maures ont assailli les Juifs et les ont lapidés. Un grand nombre d'entre ces derniers sont blessés, quelques-uns mortellement. Plusieurs chrétiens ont également été blessés. Un des ministres do Bey est accouru sur le lieu du tumulte et a fait sabrer les émeutiers; une trentaine de Musulmaus ont été arrêtés. La tran quillité a été rétablie. Marseille, 12 cctobre. Noos recevons des nouvelles de Constantinople du 3. Les découvertes relatives la conspiration contre le Soltao se succèdent. On assure que des machines incendiaires destinées brûler le quartier franc ont été découvertes. Les ambassadeurs délibèrent sur les mesures de sûreté prendre. Husseio-Pacha a été arrêté. Deux conjurés ont été amenés devant le Sultan. Ils lui ont exposé hardiment leurs griefs; ils ont accusé le gouverne ment de dilapidations dont le peuple et l'armée seraient victimes. Le grand-vizrr a offert sa démission elle a été refusée, mais il existe un profond désaccord entre les ministres, et une dissolution du cabinet paraît inévitable. La solde d'un an reste toojours due l'armée de Roumélie et celle d'Asie; un emprunt a été contracté des conditions écrasantes. DÉPÊCHE ITALIENNE. Rome, 12 octobre. Après le départ du Pape, une démonstration a eu lieu en l'honneur de l'ambassadeur sarde. Une foule de visiteors sont allés y déposer leurs cartes. On en évalue le nombre 10 mille. La gendarmerie française a maintenu la tran quillité, mais la démonstration a produit un pro fond effet. M. Délia Minerva doit partir demain. On s'at tend une nouvelle démonstration, mais tonte silencieuse. FRANCE. Un fait vraiment curieux vient d'avoir lieu Provins: un indigent de cette ville, inscrit au bureau de bienfaisance, s'est fait délivrer 00 permis de chasse! On lit dans la Gazette des Tribunaux L'instruction relative l'enlèvement de l'en fant de M. Hua est terminée. Hier M. Camusat-Busseroles, juge chargé de cette instruction, a rendu une ordonnance de mise en prévention contre la fille Chéreau; la veuve Chéreau a été relaxée de la poursuite. Le congrès scientifique de France, en ce moment réuni Limoges, vient d'émettre le vœu suivant, auquel s'associeront toutes les personnes qui savent combien est pernicieuse la lecture des mauvais romans et autres livres de nature trou bler l'imagination Le congrès émet le vœu que le dommage public créé par la circulation et la lecture des livres dangereux pour les intelligences et les cœurs, soit promptement amoindri et constamment réparé; 1" Par le gouvernement, l'aide de la com mission du colportage et souscriptions prises aux ouvrages recommandés par les sociétés savantes et les associations de bienfaisance; 2* Par les compagnies savantes, l'aide de récompenses annuelles offertes aux auteurs de productions littéraires écrites dans le bot de procurer une instruction solide et un plaisir sûr aux personnes illettrées ou d'humble condition 3° Par les associations de bienfaisance, au moyen de la multiplication des bibliothèques des bons livres, dont elles aideront de tout leur pou voir la diffusion dans les familles, les hôpitaux et les pensions. Le Courrier de Lyon rapporte le fait sui vant Ces jours-ciun jeune coiffeur de notre ville, l'espoir de la perruqne, s'est passé une fantaisie de grand seigneur. Il a perdu lestement l'écarté la somme assez rondelette de 1,700 fr. 11 n'avait dans sa bourse que 5o centimees, plus son peigne dans sa poche. Mais fier comme don César de Bazan, le figaro lyonnais voulut, coûte que coûte, faire honneur sa dette de jeu. Je vous dois dix-sept cents francs, dit-il son créancier, d'accord! seulement il n'est pas dit que je vous payerai ea telle ou telle monnaie...

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 3