43me Année. No 4,388 FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. TFR.BS, 22 Octobre. REVUE POLITIQUE. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. Malgré les espéraoces accréditées par la presse gouvernementale Française, le traité de paix de Zurich n'est un fait accompli qu'entre la France et l'Autriche. Ce premier acte du traité ne compren drait que la cession de la Lombardie a la France et la conclusion de la paix entre les deux puissances. Un traité particulier entre la Fraoce et le Piémont, au sujet de la Lombardie, est b signer eDtre ces deux États. Puis interviendra un traité définitif entre les trois gouvernements. Ao milieu des assertions contradictoires qui se croisent journelle ment il n'est guère possible de se rendre compte de la marche des négociations. Ne resterait- il b résou dre que des questions de forme, comme l'assurent quelques feuilles impérialistes? Ou bien, confor mément une autre version, toutes les difficultés resteraient-elles pendantes sinon insolubles entre les parties? Il convient toutefois de faire la remarque que l'Autriche n'aura point cédé la Lombardie h la France, eo vertu des préliminaires de Villafranca, sans se réserver le bénéfice des conditons rattachées cette cession par ce même traité. Telles que la restauration des ducs, le règlement de la dette lombarde. La réunion d'un Congrès européen reste pro blématique. L'Angleterre n'y participera pas, h moins que Vindépendance de l'Italie ne soit garantie, c'est-b-dire que les prétentions révolu tionnaires ne soient préalablement reconnues. Une entrevue a dù avoir lieu, le 20, Breslau entre le Czar et le Prince Régent de Prusse. Ce fait, observe t on,impose silence ceux qui s'effrayaient d'une préteodue alliance entre la France et la Russie, et menaçante pour la paix européenne, et pour la Prusse et l'Allemagne eu particulier. Sa Sainteté Pie IX continue résider a sa maison de campagoe de Castel-Gandolfo. Une escorte française l'accompagne, soit pour sa sûreté person nelle, soit pour s'assurer de sa personne, et, ce qui surprend surtout la diplomatie,c'est que l'ambassa deur français demeure auprès du Saint- Père. L'attitude du Saint-Père, rapporte une corres pondance romaine, est rayonnante de confiance, et l'amour doot il se sent l'objet de la part du monde catholique le transporte en des élans de piété et de foi qui semblent jaillir de ses regards et éclairer son front d'uoe lumière extraordinaire. Les dernières nouvelles de la Cochinchine sont d'une nature fâcheuse. Le dénûinent presque absolu de ressources eo hommes et en matériel a mis l'amiral Rigault de Genonilly dans la nécessité d'abandonner Tourane. Quant b la paix qui devait être signée avec l'empereur d'Annam, la conclusion en devient de plus en plus douteuse. Voyant que les plénipotentiaires cochinchinois se jouaient de lui et ne voulaient que gagner du temps, l'amiral leur a donné viogt-cinq jours pour se décider. Après ce délai la guerre devait recommencer. Mais il est permis de demander si b cette époque des forces suffisantes resteraient sous les drapeaux. Au teste, il e# trop cerl»n que le gouveruemeut français a fait bien peu de chose en ces derniers temps pour soutenir le drapeau français et les intérêts catholiques dans ces parages éloignées, et qu'il avait, pour ainsi direj abandonné b eux- mêmes le courageux amiral et ses braves compa gnons. On mande de Chine qne la position des Euro péens y est toujours très embarrassée; la confiance dn commerce a été fortement ébranlée par les désastreux événements du Pei-Ho. Les relations politiques entre l'Angleterre et la Chine sont aussi dans un état très-anormal et très-critiqoe; ce n'est, d'après 00 journal de Hong-Kong, ni la paix ni la guerre, mais la situation participe également de ces deux états. Les nouvelles de Constantinople portent que les six puissances signataires du traité de Paris ont remis b Fuad-Pacba une noie identique réclamant de promptes réformes, surtout des réformes finan cières. Cette note ajoute que si les avis qu'elle contieot étaient négligés et si les promesses faites par le gouvernement de la Porte étaient éludées, l'Europe serait dans l'obligation d'aviser. On com prend que ce qui a donné lieu aux représentations des puissances, c'est la conjuration récemment découverte b Constantinople et qui n'explique que trop la déplorable administration de l'Empire Ottoman. Le roi de Suède vient de présenter au slhorting de son royaume un projet de loi destiné, en appareoce, b régler la liberté des cultes, mais qui, b beaucoup d'égards, aggravera l'oppression qui pèse sur les catholiques dans ce pays. Partout où le protestantisme est livré b lui-même, et libre d'agir suivant ses instincts naturels, il traite ainsi les consciences qui résistent b son despotisme. DE LA SOUVERAINETÉ TEMPORELLE DES PAPES. i»®! vuticlc.) S'il y a des hommes, tellement prévenus contre la Religion, qu'ils n'admettent pas la souveraineté temporelle des Papes; il y en a beaucoup d'autres, et non-seulement des catholiques, mais même des protestants, des rationalistes, qui sont intimement persuadés que le Pape doit être indépendant pour remplir sa divine mission et que son indépendance devient impossible, au jour qu'il aura perdu son pouvoir temporel. Voici ce qu'une feuille protestante, le Quaterly- Reviero, répond b la question Comment le Pape pourra-t-il subsister sans Rome? C'est une vérité palpable, que tous les plans qu'on a fo-més dans les différents temps, pour séparer la puissance temporelle de la puissance spirituelle du Pape, ont été l'ouvrage des gens, qui ne s'entendent guère au caractère de son auguste autorité, ou bieu de ceux qui veulent miner celte autorité pour la faire crouler ensuite. Parmi les derniers nous comptous Fariniparmi les premiers, son excellent traducteur Gladstone. On pourrait exécuter le projet, si le Pape pouvait placer soo trône dans l'air, mais puisqu'il doit habiter une ville, l'ouvrage de la main des hommes, il faut nécessairement qu'il y réside, on bien en qualité de prince, ou bieu en qualité de sujet. S'ii y réside en qualité de sujet, il lui est impossible de couser- ver, soit chez lui, soit l'étranger, le prestige d'indépendance, si nécessaire b un évêque œcumé nique.C'était le projet favori de Bonaparte d'établir le Pape b Paris; et au mnyeo de ce prince spirituel, employé comme une mariouette ecclésias tique, avec toos ses nonces, de dominer autant les consciences de l'Europe, qu'il n'eu dominait la politique par ses généraux et ses diplomates. Son plaD a échoué, il n'avait produit que le schisme... L'œil lucide de l'écrivain protestant, dont nous venons de rapporter l'article, a parfaitement com pris le grand danger, auquel (humainement parlant) l'Église catholique serait exposée, si le Pape deve nait une inariooette entre les mains de quelque puissant monarque. L'Église catholique se scinde rait en une infinité d'églises nationales. Nous autres, catholiques, nous ne croyons nullement que les vœux des ennemis de l'Église, qui veulent abaisser cette Mère au rang d'une esclave, se réalisent jamais; car nous croyons aux promesses qui lui ont été faites que les portes de l'enjer ne prévau dront jamais contre elle. Nous voulons encore rapporter ici un témoi gnage d'une feuille périodique La Revue des Deux-Mondes témoignage qui aura d'autant plus de poids eo faveur du Saint Siège, qu'il pro cède d'un organe peu dévoué aux idées catholiques. La Revue des Deux-Mondes, i5 juillet i856, écrivit b peu près eo ces termes Aussitôt qu'on touche b la souveraineté temporelle des Papes, une question importante se présente tout natorellement c'est celle de l'indépendance du Sonverain-Ponlife, qui n'est pins autre chose qu'un mot, qu'une chi mère. Où cette antorité déshéritée et errante s'établira-t-elle, étant privée de sa position tem porelle qu'elle occupe b Rome? La France ne permettra pas qu'elle s'établisse en Autriche on dans quelqu'autre pays catholique. L'Autriche n'accordera pas qu'elle se place en France, et, pour dire la vérité, ce De serait pas désirable On rencontre parfois de ces gens féconds qui ont des expédients b toutes choses, et qui ont natorel lement trouvé une issue dans la question qui nous occupe. Les uos ool vonlu placer le Saiot-Siége b Majorque, les autres b Jérosalem. Maisb Majorque le Souverain Pontife seiait sous la tutelle de l'Es pagne; b Jérusalem le Pape se trouverait dans l'empire Ottoman, partout dans un territoire qui a un maître, il ne serait donc nulle part indépendant. De plus comment la papauté se conserverait-elle? Si les peuples catholiques devaient payer une con tribution, le chef de l'Église ne serait-il pas, dans les gouvernements constitutionelslivré b une majorité politiqueou bien, le souverain de re royaume b la première dissension entre l'Église et l'Étal, ne pourrait-il pas lui refuser cette contri bution? Il suit de Ib que ce moyeD radical et simple (de séparer les deux autorités) ne sert de rien. Il ne fait que mettre b nu l'idée de ceux qui le proposent. C'est une idée révolutionnaire montrant clairement qu'on repousse l'autorité spirituelle du Saint Siège, en enlevant au Pape ce qui garantit son indépen dance. D'ailleurs il importe b tous les peuples catho liques que le Pape reste indépendant, et celle indépendance, pour être une vérité, doit s'appuyer sur une souveraineté temporelle, et cette souve raineté doit être b Rome selon aDe tradition vieille

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1