DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE. FRANCE. de plusieurs siècles, en vertu d'un droit sacré et reconnu, et enfin parce qu'elle ne peut être nulle part ailleurs. Enfin il ne serait pas hors de propos, de citer encore ici le témoignage de Napoléon 1", lorsque étant encore premier Consul, il eut des conférences avec Pie VII, touchant le rétablissement de l'Église en France, et qu'il conclut le concordat avec le Saint Siège. Selon M. Thier s Histoire du Con sulat et de l'Empire, L.X11, Napoléon s'exprima comme suit «L'institution qui maintient l'unité de la foi c'est-k dire le Pape, gardien de l'unité catholique, est une iustitutinn admirable. On reproche k ce chef d'être un souverain étranger. Ce chef est étranger, en effet, et il faut en remercier le Ciel. Le Pape est hors de Paris, et cela est bieo il n'est ni Madrid ni k Vienne et c'est pourquoi nous supportons son autorité spirituelle. A Vienne, k Madrid, on est fondé en dire autant. Croit-on que, s'il était s Paris, les Viennois, les Espagnols conseotiraient A recevoir ses décisions? On est donc trop heureux qu'il réside hors de chez soi, il ne léside pas chez des rivaox, qu'il habite dans cette vieille Rome, loin de la main des Empereurs d'Al lemagne, loiu de celle des Rois de France ou des Rois d'Espagne, tenant la balance entre les souve rains catholiques, penchant toujours un peu vers le plus fort, et se relevant bientôt si le plus fort de vient oppresseur. Ce sont les siècles qui ont fait cela, et ils l'ont bien fait. Pour le gouvernement des âmes, c'est la meilleure, la plus bienfaisante institution qu'on puisse imaginer. Je ne soutiens pas ces choses par entêtement de dévot, mais par raison. Il est vrai, l'Empereur Napoléon a teno, quel ques années après, une conduite contraire h ces paroles, mais alors il était ivre d'orgueil et d'am bition il voulait se servir de tous les rois de l'Europe comme d'un marche-pied une domina tion sans bornes. Le Pape aussi devait être un instrument entre ses mains. Il voulait faire du Pape de Rome un Pape français et un sujet de l'Empire. Mais Napoléon malgré toute sa puis sance, n'a pu exécuter son plan. Pie VII a été le seul prince qui ait osé résister k Napoléon; et après quelques auuées d'exil il est retourné a Rome, pour donner k la ville et h tout l'univers sa béné diction paternelle, urbi et orbi. Grande leçon dont tous les enuemis du Saint-Siège devraient savoir profiler, et qui démontre une fois de pins que les promesses de Dieu sont impérissables! CE QUE RAPPORTE LA FONCTION DE REPRÉSENTAIT. Il est positif, dit le Sancho, que cette fonction n'est pas si mauvaise, et que ceux, qui prêtent au pays, moyennant la bagatelle de 4oo fr. par mois, l'usage de leurs talents, de leur esprit et de leur éloquence, ti'ont pas entrepris une sotte affaire. Si le système représentatif k ses attraits, on doit reconnaître qu'on les paie au moios très bien; c'est-ce qui devient évident par la petite statistique suivante qui apprend la Belgique ce que ses gratrds hommes coûtent aux contribuables. La session de la Chambre des députés s'est ouverte le i4 novembre 1858la Chambre s'est ajournée indéfinimeut le 28 septembre 1859. Par conséquent elle a été en session pendant onze mois. Elle compte dans son sein 116 membres doot chacun reçoit une indemnité mensuelle de 200 florins de Pays-Ras, ou 410 francs. La solde de nos représentants coûte dooc chaque mois au pays une Somme ronde de 4^,500 francs, ce qui fait 522,5oo en onze mois. Mais ce n'est pas tout. Il parait, que, par suite de la fameuse enquête de Louvain, il n'est pas permis de clore officiellement la session de la Chambre, aussi longtemps que la Commission sera eu activité. MM. les députés auront dooc droit h l'indemnité du mois d'octobre, c'est-k-dire k 4y,5oo fr. qui doivent être ajoutés aux 5n2,5oo fr. dont nous venons de parler, ce qui lortne un total de 570,000 francs. Jamais session depuis i83o n'aura duré plus longtemps, et n'aura coûté plus d'argent aux contribuables. Chaque représentant aura eu k peu près 5,ooo fr. pour indemnité de la session de ]858 1859. Depuis le mois de novembre jusqu'au mois de mai il y a eu en tout 89 séances En novembre 12 séances. Eu décembre 16 En janvier 12 Eu février 11 Eu mars 16 En avril 12 Eu mai 10 Total 89 séances, y compris celles où la Chambre n'a pas été en nombre suffisant pour délibérer. Du 12 juillet jusqu'au 28 septembre, il y a eu, pendant la session extraordinaire, 23 assemblées. La Chambre a donc teno 112 séauces; il en résulte que chaque se'auce de nos honorables mandataires a coûté plus de 5,000 fr.; ce qui procure k la fonction de représentant une solde de 5o fr. par jour. Et que font pour la plupart nos députés pour toucher ces 5,000 fr. chéris? Vider quelques verres d'eau sucrée, crier: la clôture! la clôture! pro noncer une vingtaine de fois le mot oui ou non, ou bien faire signe de la tête quand les ministres tirent la corde. acte officiel. Par arrêté royal du 20 octobre, est désigué pour remplir, jusqu'au i5 octobre 1862, les fonctioos de juge d'instruction dans l'arrondissement du tribunal dont il fait partie Ypres, M. Missiaen. nouvelles diverses. Le jeudi, 27'Courant, k 5 heures du soir, un sermon de charité sera prêché en l'église de Saint- Jacques, par le Révérend Père Remy, récollet. On lit dans la Patrie de Bruges Nous apprenons que ce matin, 21 courant, il n'y avait plus qu'ou seul malade du choléra dans l'hôpital Saint-Jean. Espérons que la maladie ne tardera point k disparaître tout k fait. Lord Westmoreland, qui vient de mourir en Angleterre, était un très-ancien ami du Roi Léopold. C'est lui qui fut chargé par sa souveraine, S. M. Victoria, de venir k Bruxelles pour compli menter, de la part de la Reine, le Roi des Belges k l'occasion du 25* anniversaire de son avènement au trône de Belgique. Après avoir accompli sa mission lord Westmoreland accompagna le Roi en pro vince, notamment k Bruges, et assista aux fêtes brillantes offertes k S. M. et k la famille royale dans toutes les provinces. Remède contre le choléra. Une personne qui arrive de Mons nous signale, dit le Courrier de Charleroyun fait qui prodoit dans cette ville une assez vive sensation. Il s'agit de la découverte d'un moyen cnratif du choléra. Le docteur Defontaine ayant essayé d'appliquer l'élec- tro-galvanisme aux cholériques, a obtenu par ce moyen des résultats surprenants. i5 cholériques, dont plusieurs se trouvaient dans un étal désespéré, ont été soumis, ces jours derniers, k l'hôpital civil, au traitement du docteur Defoutaine et tous, saus exception, ont été sauvés en quelques heures. Dix k douze minutes après le commencement de l'opération, les symptômes principaux du mal vieuueot k cesser, la chaleur renaît et une trans piration abondante couvre bientôt le malade. Si ce succès se confirme, cette application de l'électricité k la médecine sera l'uoe des découvertes les pltig intéressantes faites dans ces dernières années. mot d'un médecin. Un médecin, qui jouit d'une réputation méritée, est depuis quelque temps assez gravement malade. Au grand élonne- ment de ses amis, il ne fait rien, absolument rien pour se soigner. Il y a plusieurs jours, ses amis les plus intimes loi faisaient de très-sérieuses observa tions k ce sujet, lui reprochaient son incurie, la traitaient même de coupable. Mes amis, leur dit en souriant le docteur, je vous remercie de votre insistance. Croyez que j'y suis bien sensible. Mais si dans notre profession l'homicide n'est pas regardé comme un crime, il n'en est pas de même pour le suicide. Or, je ne veux pas en charger ma conscience, a dépêche anglaise. Londres, jeudi, 20 octobre. L'agence télégraphique Renier a reçu le traité de paix. L'Autriche cède la Lombardie, moios Manloue et Peschiera, k l'Empereur Napoléon qui la trans fère au Piémont. Les pensions acquises en Lombardie seront payées par le Piémont. Celui-ci payera, en outre, k l'Autriche quarante millions de florins (monnaie de convention)et prend ksa charge les troiscinquièmes de la dette du Monte, en tout 25o millions de francs. Voulant assurer le pouvoir du Saint-Père, et convaincues que ce but ne peut être plus efficace ment atteint qu'avec un système approprié aux besoins des populations et avec les réformes dont la nécessité a déjk été reconnue par le Pape, les hautes parties contractantes uniront leurs efiorts pour que ces réformes soient introduites dans l'administration des États de l'Église. Les circonscriptions territoriales des États indé pendants de l'Italie qui n'ont pas pris part k la guerre, ne pourront être changées qu'avec le concours des puissances de l'Europe qui ont pris part k leur formation et qui ont assuré les droits des docs de Toscane, de Parme et de Modène, lesquels droits sont expressément réservés. Il y aura une Confédération italienne avec une armée fédérale. La Vénétie restera sous le sceptre de l'Autriche, mais elle participera aux droits et aux obligations de la Confédération. L'amnistie est garantie. On lit dans le Courrier de Lyon Séduit par les utopies communistes, le sieur X..., marchand de bric-k-brac, domicilié k Lyon, parlait il y a quel ques années en compagnie de sa femme chercher fortune en Icarie. Cruellement trompé dans ses espérances, marchant de déception en déception, X au bout de trois ans, après avoir aliéné en faveur de la colonie k peu près tout son patrimoioe, en était k la plus affreuse misère. Atteinte d'une grave maladie,sa femme, réputée morte, était sous ses yeux déposée dans un cercueil le jour même où on mari, revenu de ses erreurs, obtenait pour tous deux son passage sur un navire de l'État, afin de rentrer en France. Revenu k Lyon, Dotre ex-colon, doué d'une rare énergie, eut bientôt, par nn laborieux travail, réparé une partie de sa petite ortune qu'il chercha k consolider par nn mariage assez avantageux avec la veuve d'un ancien limonadier. Samedi dernier, après le repas des fiançailles, les deux futurs se rendaient k la mairie pour y faire publier leurs bans, lorsqu'on vint annoncer k X... que sa femme venait d'arriver. Peosant être le point de mire de quelques plaisanteries, X... se tendit, accompagné de sa future, k son domicile, où

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 2