43"ie Année. mercredi 26 Octobre 1859. No 4,389.
SAINT HUBERT.
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
7FE3S, 26 Octobre.
REVUE POLITIQUE.
LE PROPAGATEUR
POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
TROIS MOIS. POUR 5 MOIS.
En attendant qne le texte aothentiqne du traité
de paix concla entre l'Autriche et la France soit
connu, les journaux et leurs correspondants se sont
mis en devoir d'eo révéler les stipulations.
Vient d'abord la cession de la Lontbardie, sauf
Mantoue et Peschiera, conformément aux prélimi
naires de Villafranca.La question de la dette,
4'un des points les plus difficiles du litige, serait
résolue en ce sens que la Sardaigne paierait
l'Autriche 4o millions et est, en outre, responsable
des 3/5 de la dette du monte Lombard-Vénitien.
Ensemble, la dette transférée au Piémont s'élève h
a5o millions. Uoarticle,dit une correspondance,
porte que les deux parties contractantes uniront
leurs efforts pour que des réformes (dont le Souve-
raiu- Pontife a déjà loi-même reconnu la nécessité)
soieot introduites par Sa Saioteté dans l'adminis
tration des États de l'Église. Aux termes d'un
autre article les limites territoriales des Etats indé
pendants de l'Italie qui n'ont pas pris part la
dernière guerre ne peuvent être changées qu'avec
le consentement des autres puissances de l'Europe.
Les droits du grand-duc de Toscane, du duc de
Modène et du duc de Parme sont expressément
réservés par les hautes puissances contractantes. Le
principe de la ooa-annexion est positivement ex
primé dans le traité. Cependant, au rapport d'un
correspondant de l'Osl-Deutsche-Poatcette
réserve ne semble, quant ii présent, s'appliquer
entièrement qu'il la Toscane, tandis qu'une tran
saction serait ménagée relativement h Modène et h
Parme.
La répouse de Napoléon III b la députation de la
Toscane, telle que la publie le Daily News, vient
h l'appui de ces dernières prévisions. L'Empereur
aurait dit qu'il était lié par ses engagements envers
i.
LÉGENDE.
C'était au huitième siècle, quand les derniers
Mérovingiens se préparaient h céder b Peppin-le-
Bref le sceptre échappant b leurs mains inhabiles
quand les Sarasius, passant les Pyrénées, pleins
d'orgueil et d'espoir, se trouvaient arrêtés soudain
aux portes de Poitiers par la victorieuse framée de
Charles-Martel; quand, grâce aux efforts du Sou-
verain-Pontife, la lumière de l'Evangile, éclairant
le nord de l'Europe, ameuait chaque jour b la
Jérusalem nouvelle des enfants destinés b remplacer
ceux que lui enlevaient ou les impostures de
Mahomet ou les hérésies enfantées par la cour de
Byzaoce. Au fond de l'Austrasie vivait alors un
jeune homme d'une naissance illustre né dans
l'Aquitaine et descendant, b ce que l'on
croyait, de la race de Mérovée. Peppin de Herstal,
qui le chérissait, l'avait attaché b sa personne, el
l'avait marié b la fille unique de Dagobert, comte
de Louvain; ce jeune homme, que l'on appelait
Hubertvivait donc au milieu des délices du
Ou 1. croit lits de Berlraudduc d'Aquitaine.
l'Autriche et que les Italiens devraient apprécier les
grauds avantages qu'ils ont obtenus par la guerre.
Il aurait ajouté que le Piémont obtiendrait Parme
et Plaisance et qu'une administration italienne
serait donnée b la Toscane par l'archiduc Ferdinand
rétabli sur le trône de sa famille. Les Italiens ont
mes sympathies, a dit l'Empereur, mais les circon
stances sont souvent plus fortes que les hommes.
Pour en revenir aux stipulations du traité de
Zurich, mentionnons encore qu'il a été de nouveau
convenu que les deux Empereurs aideront de tout
leur pouvoir b la formation d'une confédération de
tous les États de l'Italie, en vue de maintenir
l'indépendance et l'intégrité de l'Italie, d'assurer
ainsi le développement de leurs intérêts matériels
et moraux, et de veiller b la défense intérieure
et extérieure de l'Italie b l'aide d'une armée fédé
rale. L'Autriche, dit encore le correspondant du
Post autrichien, doit s'être engagée b n'avoir que
des troupes italiennes dans la Vénétie, comme état
fédéral italien; niais cela oe s'applique pas au
quadrilatère de forteresses. L'Autriche conserve le
droit de choisir dans tous les corps de troupes de
son armée les garnisons de Vérone, Mantooe,
Pescbiera et Legnago, et, si je suis bien informé, ce
droit est étendu b toutes les forteresses de la
Vénétie, donc b la ville de Vénise elle-même.
11 n'est personne qui oe Comprenne qu'en ne
stipulant rien d'exprès et de positif en faveur de la
restauration des prioces dépossédés, le traité de
Zurich n'ait laissé pendante la question italienne.
Un engagement peut avoir lieu d'un jour b l'autre
entre les troupes papales et les bandes de Garibaldi.
Le grand-duc de Toscane, suppléera nécessaire
ment par la voie des armes, aux garanties de
restauration qoe les conventions des puissances ne
lui fournissent point. Le duc de Modène, de son
côté, lieot sa petite armée prêle b marcher au
premier signal, soit b la conquête de ses étals, soit
au secours du Souverain-Pontife. Mais Victor-
moude, des enivrements de la richesse, et des
chastes joies du mariage. Pourtant son cœur n'était
pas attaché b ces biens il aimait et cherchait les
trésors invisibles; il se plaisait b servir le Seigneur
dans son temple, et b honorer les saints, en visitant
leurs tombeaux et en faisant allumer des lampes et
brûler des parfums devant leurs ossements sacrés;
et le Seigneur se plut b ces dispositions secrètes de
son cœur.
Comme tous les hommes de son temps, Hubert
aimait la chasse et s'y livrait avec ardeur dans les
vastes forêts des Ardennes, que peuplaient les cerfs
et les sangliers. Un jour, après avoir longtemps
erré dans les détours de ces nombreuses solitudes,
après avoir déchargé ses flèches et lâché ses chiens
sur plusieurs bêtes fauves, il s'enfonça déplus en
plus dans la forêt, loin de ses compagnons, quand
tout b coup il se trouva devant un grand cerf, qui
restait immobile; et il lui parut qu'entre la ranime
de l'animal, brillant de lumière, s'élevait un cruci
fix. Hubert, saisi d'une impression religieuse, se
prosterna, et une voix lui dit
Jusques b quand poursuivras-tu les bêtes des
forêts et t'amuseras tu aux vanités du siècle?
Hubert baissa la tête et répondit comme l'apôtre:
Seigneur, que faut-il que je fasse?
Emmanuel, qui s'est posé en toute circonstance
comme le champion de I Italie, délaissera—t-il ceox
dout il a si manifestement surexcité l'audace et les
passions. Cela o'est guère possible. Si cependant le
Piémont intervient daos la querelle noo plus seule
ment par sou influence, comme il l'a fait jusqu'ici,
mais par une actioo armée, les préliminaires de
Villafranca et les stipulations de Zurich se trouvent
violés. L'Autriche, signataire du traité, souffrira-t-
elle que la Sardaigne seule mène b sa goise les
affaires de la Péoinsule, et dispose, au mépris de
tous les droits et b la barbe de tous les souverains,
des sceptres et des provinces de l'Italie? Et la
France, qui apparemment ne maintient pas pour
rien dans la Péninsule one armée de soixante mille
hommes, quelle altitude garderait-elle en cette
occurence entre le Piémoot, dont la puissance et
les prétentions sont son ouvrage, et l'Autriche qui
ne ferait que veiller b la stricte observation des
conventions intervenues entre elles?
Mardi dernier a eu lien l'installation de Monsieur
Frutsaert ancien supérieur du Petit-Séminaire de
Roulers, nommé b la cure de Ploegsteert. A celte
occasion, les habitants de cette commune ont voulu
faire b leur nouveau pasteur une réception digne
de lui. Les autorités communales s'étaient portées
en corps aux confins de la paroisse, les différentes
sociétés s'étaient réunies pour former le cortège.
MM. les curés des paroisses voisines s'étaient em
pressés d'assister b l'installation de leur nouveau
confrère. Monsieur Welvaert notre digne doyen,
avait bien voulu présider lui-même b la cérémonie.
A l'arrivée du cortège, Monsieur le vicaire Hovine
dans un discours remarquable aussi bien senti que
noblement exprimé, s'est fait l'organe des parois
siens de Ploegsteert en témoignant au nouveau
pasteur les sentiments de bonheur et d'allégresse
que son arrivée faisait naître daos tous les cœurs, et
l'importance qu'ils attachaient b un tel événement.
Va chez mon serviteur Lambert, b Maëstricht,
réponJit la voix; il te dira ce que tu dois faire.
La vision disparut; Hubert se leva, et sous l'im
pression de ces paroles surnaturelles, de cet ordre
émané de Dieu même, il alla directement b Maës
tricht, et courut se jeter aux pieds de Lambert,
qui le reçut comme un fils bien-aimé depuis
longtemps attendu daos la maison paternelle.
Ils demeurèrent ensemble quelque temps; le
vieillard parlant du ciel, vers lequel il marchait b
grands pas; le jeune homme s'exhorlant b embrasser
la croix et b devenir l'imitateur et le disciple de
celui qui l'avait discerné d'au milieu de ceux de
son âge et de sa nation. Enfin Hubert retourna en
Auslrasie, et peu de temps après il reçnt le dernier
soupir de sa femme, qui mourut en donnant le jour
b un fils, que l'on nomma Floribert.
Hubert, entièrement détaché do monde par la
perte de sa compagne, se retira b l'abbaye de
Slavelot, de l'ordre de Saint-Benoît, qne gouver
nait alors Remacle, placé depuis au rang des saints;
Ib, il vécut assez longtemps daos la solitude, la
prière et les laborieux exercices de la pénitence,
et il résolut enfin d'entreprendre le pèlerinage de
Rome. Pour être continué.)