43me Année Samedi 29 Octobre 1859. N° 4,390. SAINT HUBERT. pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par 4fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. podr 6 mois, 2-75 trois mois. pour 5 mois. TPEiffiS, 29 Octobre. REVUE POLITIQUE. (suite.) Voir le n° 4,38g du Propagateur. LE PROPAGATEUR Les nouvelles qui nous arrivent d'Espagne signalent l'enthousiasme qui anime tous les corps de l'État pour l'expédition maintenant résolue dn Maroc. La Ration est pleine d'élan et disposée h tous les sacrifices. L'armée ne demande qu'à rencootrer l'ennemi. Cette entreprise ne laisse pas que de préoccoper beaucoup les journaux anglais qui ne l'envisagent que d'assez mauvais œil. Sans nier absolument l'Espagne le droit de venger son honneur, ils craignent qu'elle n'aille beaucoup trop loio, et qu'en frappant le Maroc, elle ne blesse les intérêts de l'Angleterre. Le Timea n'hésite pas b voir dans la guerre entreprise par l'Espagne le résultat des instigations de la France. Le Morning-Herald est d'avis que la goerre dn Maroc peut prendre une extension formidable. Le Daily-News, plusexplicile, trouve que cette expédition n'a pas de motifs suffisants, et qu'elle doit nécessairement cacher nn but secret. L'Espa gne, au rapport de cette feuille, demandait, dans son dernier ultimatum, la possession d'une étendue de dix milles de long sur la côte marocaioe, position qui commande le détroit de Gibraltar. L'Espagne, ajoute le Daily-News, n'est dans ces prétentions que l'instrument de la France. Mais l'Angleterre est résolue de veiller sur ces préten tions et peut-être même d'agir au besoin. Les nouvelles d'Algérie confirment en quelque sorte les appréciations de la presse britannique relativement aux suggestions présumées de la France. Elles annoncent le départ du général de Marlimpré pour le grand camp de Kifs. L'armée est prête marcher sur le Maroc. Les colons espèieot, disent leurs lettres particulières, que prompte jus- Pendant qu'il était dans la ville éternelle et qu'il priait aux tombeaux des martyrs, Lambert, son père et son ami, fut réuni b ces cohortes innom brables qui triomphent dans le ciel, parce qu'ici- bas elles ont souffert pour la justice et pour la vérité. Il était depuis longtemps en botte b la haine de quelques hommes puissants, dont sa vie et ses paroles contrariaient les passions ces hommes, emportés et violents, déclarèrent une guerre ouverte au pieux é»êqoe, pillèrent ses biens, l'accablèrent d'outrages, et excitèrent enfin la colère des neveux de Lambert, qui oublièrent la parole sacrée La vengeance est moi et je la rendrai! Us tuèrent deux d'entre les persécuteurs de leur oncle, et bieutôt le sang innocent paya ce sang criminelcriminellement versé. Une nuit, Lambert se trouvait b une maison des champs, située au lieu où depuis s'éleva la ville de Liège; il venait de se coucher, après avoir récité les matioes et les laudes avec ses clercs, lorsque le bruit des armes le tira de son premier sommeil. Sûr que la tice sera faite pour les assassinats commis sur des ouvriers, et même sur des enfaots, que des indem nités seront exigées pour les déprédations commises par les Marocains et que la rectification des frontières leur assurera quelque sécurité. La bourse de Paris a été très-impressionnée par les bruits mis en circulation depuis deux jours an sujet du Maroc. Les fonds anglais sont venus deox fois en baisse, et les spéculateurs se sont imaginés que les flottes anglaise et française dans le détroit de Gibraltar allaient en venir aux prises. La vente a subi une baisse de 4o centimes. On commentait également la réponse faite par l'Empereur au conseil d'administration de la société de l'isthme de Suez, comme venant b l'appui des difficultés pen dantes entre les gouvernements de France et d'Angleterre. Au reste, la gravité de celte répoose a été, comme toujours, excessivement exagérée par les boursiers. Eo voici, paraît-il, la sobstaocé L'Em pereur aurait dit, qu'il était impossible de brusquer l'affaire, ni de vaincre d'un seul coup la résistance opiniâtre de l'Aogleterre; que c'était surtout uoe1 affaire de patieoce et de persévérance; que le gouvernement français s'en occuperait et qu'il avait déjb envoyé des instructions dans ce sens b ses représentants b Londres et b Alexandrie. Les révolutionnaires italiens se sont fort émus ces jours derniers des armements du roi de Naples. L'Empereur des Frauçais leur a douué d'ailleurs de nouveaux apaisements, Jors de la réception de la députatiou toscane. Il aurait dit,en effet,au rapport du Moniteur toscan, qu'il ne tolérerait aucune ioierveuiiou aimée daus les affaires de la Péninsule, napolitaine ou autre. Ou parle de l'évacuation de la Haute Italie par les troupes françaises. Le maréchal Vaillant retourne en France, et il ne restera en Italie que la division d'Autemarre et quelques petits détachements. Les euvoyés que le gouvernement de Toscane a mort était proche, il exhorta ses neveux et ses serviteurs, et se retira tranquillement daus son oratoire, où il ouvrit le Psautier; ses yeux tombè rent sur le verset Le Seigneur vengera la mort de ses serviteurs. Alors, abandonnant sa vie b celui qui a promis que pas un cheveu ne tomberait de nos têtes sans sou ordre, il se prosterna les bras en croix.... Les meurtriers forcèrent la porte de la maison, entrèrent dans l'oratoire, et le saiut évêque mourut, frappé d'un coup de javelot. Il fut enseveli b Maëstricbt; mais les miracles qui s'a< complireot dans la chapelle témoin de son martyre, et le con cours de peuple que ses miracles attirèreot, don nèrent lieu b la fondation de la ville de Liège. Hubert igoorait la mort de son ami; il priait dès le matin au tombeau des Apôtres, lorsque le Pape, saint Sergius, s'approcha de lui. Ce pontife, favorisé de Dieu, avait eu durant la nuit une vision mystérieuse; il avait vu des yeux de l'âme le martyre de Lambert; et la voix d'un ange lui avait ordooné d'élever au rang des prêtres et des êvêques le pèlerin qu'il trouverait dès l'aube prosterné au tombeau de saint Pierre et de saint Paul; parce que ce pèlerin était destiné b consoler l'église de Maës- tricht, veuve de son pasteur, b convertir les peuples adressés aux cours de Berlin et de Saiut-Pélers- bourgse féiiciteut beaucoup, semble-t-ilde l'accueil qui leur a été fait par le mioistre des affaires étrangères de Prusse, comte de Schleinitz. Il leur aurait non seulement permis de compter sur la bienveillance de son gouvernement, mais encore reconnu l'identité d'intérêts de la Prusse et de l'Italie, il aurait recounu la justice du principe de nationalité et ajouté que la Ptnsse verrait de bon œil une Italie forte et indépendante. Hâtons-dous d'ajouter que la Gazelle prus sienne déclare ces détails inexacts dans leurs par ties essentielles. Ce journal fait surtout ressortir qne l'audience donnée par M. de Scbleinitz n'ayant aucun caractère officiel, les paroles qui ont été échangées b cette occasion sont strictement privées. Il ne s'ensuivrait pas moins, selon nous, qne les déclarations du ministre ne comportassent une haute gravité si tant est qu'on en ait tait un rapport fidèle. Le Mercure de Souabe annonce que les évêques de Bavière, et même de tonte l'Allemague, vont adresser des lettres pastorales b leurs diocèses, comme l'ont fait les évêques français, pour décrire la position malheureuse dans laquelle se trouve le Saint-Siège, pour en exposer les droits et pour demander aux fidèles des prières ponr le Saint- Père. Un pobliciste français faisait dernièrement nne observation fort juste b propos des conseils que l'on prétend devoir être donnés prochainement par les puissances catholiques an Souverain Pontife relativement b l'administration de ses États. Le Souverain-Pontife, dit-il, pourrait payer ses con seillers officieux de la même monnaie, car, eofin, tout ne va pas au gré de tout le monde en Autriche et eu France. Il y a des geos qui pensent qu'on pourrait faire autre chose que ce que l'on fait étendre telle ou telle liberté; mieux méoager les finances; que dirait-on par exemple, si le Pape venant b l'aide des parlementaires, faisait des notes idolâtres cachés dans les vallons des Ardennes, et b exercer un pouvoir spécial sur les esprits de l'abîme ennemis irréconciliables de l'homme. Sergios obéit; il se rendit b la Basilique, il trouva Hubert absorbé dans la prière, et s'approchaut de lui, il l'interrogea. Le pèlerin loi montra les lettres de saint Lambert qu'il portait sur loi, et alors le Pontife loi dit Mon fils, votre père et votre ami n'est plus il a versé son sang pour la justice, et c'est vous que Dieu a choisi pour lui succéder. Hubert, effrayé, se jeta aux pieds du Pape en protestant de sa misère et de sou indignité. Sergius le releva et l'exhorta b se soumettre aux décrets du Ciel. Il commença les cérémonies sacrées; et l'on dit qu'au milieu de l'accomplissemeui de ces saints rites la Mère du Sauveur elle même apparut parmi l'assemblée, tenant dans ses mains béuies une étole, qu'elle apportait au nouveau membre de la milice de Jésus Christ. Prêtre, évêque, comblé des mar ques de bonté du Souverain - Pontife Hubert repartit pour le Nord et fut placé sur le siège épiscopal de Maëstricht. f.b, il déploya tontes les vertus qui pouvaient b la fois rappeler le souvenir de Lambert et consoler de sa perte. Les pauvres

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